Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 14 Avril 1907.
67e année. 15,
l'union fait la force.
Vires acquirit eindo.
La hausse de l'escompte.
La Chambre.
w
ROGR
i'ai'ftiMKttiif le Mhttanche.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4 francs
pr la province Par an 4 fr
p' l'étranger Par an 6 fr. GO
On s'abonne au bureau du journal, rie de Dixmude, 33, Ypbes. Les annonces, les fails
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du Progrès. Pour la pnblicilé en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
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Les événements viennent singulière
ment l'appui des nos ci itiques relati
ves la politique néfaste suivi par la
Banque Nationale avec l'aide du gou
vernement belge.
Le Samedi 16 Mars, la Banque Na
tionale, par un bref avis, a averti le
commerce et l'industrie qu'à partir de
ce jour les taux d'escompte officiel
étaient portés 5 et 5 1/2 p. c.
Il existait dans le temps une disposi
tion pénale qui qualifiait d'usuraire
tout intérêt supérieur 5 p. c., il est
vrai qu'alors l'argent était cher et que
les rentes des meilleurs pays ne s'écar
taient pas beaucoup de ce même taux.
Aujourd'hui que l'on est en pleine pé
riode dé prospérité, qu6 les rentes de
premier ordre ne comportent plus que
des arrérages de 3 et même 2 1/2 p. c.,
notre Banque Nationale porte sereine-
meut l'escompte 5 et 5 1/2 p. c.
Pendant ce temps-là, la Banque de
France, pour la première fois depuis
plusieurs années, se bornait hausser
le taux de l'escompte de 3 3 1/2
de sorte que nos voisins du Midi conti
nuent, malgré la crise, jouir d'un
escompte de 1 1/2 plus bas que nous
alors que ce devrait être le contraire
C'o.-t avec Par is seul que nous pou
vons faire une comparaison.
Le poids de comparaison est du reste,
entièrement l'avantage de.la politi
que que nous combattons il ne faut
pas oublier, en effet, qu'il y a 50 ans,
nosbillets belges étaient couverts de
53 p. c. de couverture métallique, tan-
disque les billetsfrançaisnejouissaient
que do 36 p. c. Or, comme depuis de
longues années le système monétaire
est le même dans les deux pays, la
comparaison devrait être complète
ment en faveur de la Belgique. 11 n'est
pas inutile d'ajouter que les Belges,
grâce au libre échange, ont pu déve
lopper dans des proportions de beau
coup plus considérables, leur industrie
et leur commerce.
Tous les éléments sont donc favora
bles la BanqueNationale, et pourtant
la Bauque de France l'emporte consi
dérablement sur notre premier établis
sement de crédit. N'est-ce pas la con
damnation la plus formelle, la plus
évidente de la politique financière de
la Belgique
Certes, nos lecteurs sont déjà con
vaincus de cela nous n'appuyerous
pas davantage et nous nous contente
rons de faire toucher du doigt, non pas
le mal en lui-même, mais les ravages
qu'il fait dans les poches de nos com
merçants et industriels
Les ifets escomptés en 1906 par la
Bauque Nationale se montent 3 mil
liards 486 millions, avec une échéance
moyenne de45jours sur ces bases une
surtaxe d'escompte de 2 p. c. se tra
duit par une perte de plus de 8 mil
lions d'intérêts payer par le com
merce et l'industrie.
Mais là ne s'arrêtent pas les sacrifi
ces en effet, les banques privées sui
vent naturellement l'exemple de la
Banque Nationale et celles-ci escomp
tent beaucoup plus de papier que la
Banque Nationale on peut donc être
persuadé que les sacrifices en un ar> at
teignent probablement le double.
Voilà pour les escompteurs mais le
mal se fait aussi ressentir dans toutes
opérations de crédit, avances, comptes
courants, nantissements, reports, etc.
On peut donc dire que la perte subie
du chef de l'élévation des taux d'es
compte 5et 5 1/2 p. c., au lieu de 3
p- c eu France, provoque en un an
pour plus da 20 millions de pertes la
Belgique
Enfin, si l'on veut excursionner dans
uu autre domaine, celui des fonds pu
blics, on n'a qu'à prendre la cote offi
cielle de la Bourse de Brux1 les quel
ques jours d'intervalle, ave ut et après
l'augmentation de l'escompte on con
statera une baisse générale laquelle
notre rente nationale elle-même n'a
pas échappé Elle cotait 99 1/2 au dé
but du mois, après elle a baissé 99.
La perte est encore plus sensible sur
les lots de ville et notamment le der
nier emprunt de Bruxelles, encore ma1
classé, qui de 94 est tombé 91 francs,
soit une perte de 3 fraucs et, comme il
existe près de 3 misions de lots, c. la
fait pour ce seul emprunt une perte de
9 millions
En voilà assez, pensons-nous, pour
que tout homme de bonue foi 60it con
vaincu, qu'il ne s'agit pas ici d'une
querelle de théoriciens, mais d'une
question pratique d'unportauce majeu
re pour tous et qui, sans que la masse
en doute, prélève un gros nombre de
millions sur le dos du bon public en
faveur presque exclusivement des ac
tionnaires de la Banque Nationale.
Ces énormes pertes eussent elles pu
être évitées
Evidemment oui si notre Banque
Nationale avait suivi l'exemple de la
Banque do France si aa heu de se
laisser dépasser par elle, notre banque
eut maintenu sa belle avance d'antan,
nous aurions l'escompte 3 et même
peut-être 2 1/2 p. c.
On dit que la Bauque Nationale a
pris cette mesure nétaste non seule
ment pour garantir sa pauvre petite
encaisse métallique, mais aussi pour
forcer les autres banques faire reve
nir dans le pays, des capitaux provisoi
rement placés l'étranger. Facile
moyen vraiment on commet des fau
tes énormes et pour eu atténuer les per
nicieux effets, on force les autres
agir contrairement leurs intérêts et
en supporter les fâcheuses conséquen
ces
Donc la Banque veut forcer les ban
ques privées rappeler leurs capitaux
en Belgique il faut donc présumer
que la Banque Nationale a donné le bon
exemple. Avant de recourir cette me
sure ruineuse, d'augmenter lé taux de
l'escompte, elle doit avoir négocié son
portefeuille étranger (qui est prétendu
ment de l'or). Naïfs que vous êtes
Au 14 Mars 1907, il comporte 137
millions en augmentation do7 millions
depuis le 7 Mars où il était de 130 mil
lions Donc eu même temps que la
Banque augmentait, son escompte, elle
augmentait également son portefeuille
étianger de sept millions
Ou ne se moque pas avec plus de dé
sinvolture du bon public
Le gouvernement, lui, laisse faire
il a une part dans le gâteau, et cela lui
vient si bien point pour boucler ses
budgets
Il faudrait pourtant que l'on rappel
le l'un et l'autre que la Banque Na
tionale travaille uniquement avec notre
argent Son capital de 50 millions est
tout entier représenté par des fonds
belges (cela rapporte encore), et la
Banque Nationale fait tout son com
merce aiï moyen des billets de banque
qui ne lui coûtent rien et pour lesquels
nous, les bons petits Belges, fournissons
des valeurs réelles et payons des inté
rêts
Devant ce privilège exorbitant, il
apparaît comme premier devoir du
gouvernement de peser de toutes ses
forces sur la Banque Nationale pour la
forcer la stricte exécution des statuts
et pour lui rappeler constamment
q- Vi 1 em'a pas été constitués pour ex
ploiter lecommerceet l'industrie, mais
bien pour faciliter le négoce et assurer
le crédit national.
Mais demander M. Desmet, le mi
nistre casse cou, une politique pondé
rée, c'est demander l'impossibje
A l'opinion publique, il appartient
d imposer dans cette question spéciale,
comme dans beaucoup d'autres, une
politique nationale, prudente, profita
ble aux intérêts de tous et de con-
damuer la néfaste politique des bras
seurs d'affaires qui a toutes les sympa
thies et le soutien dévoué de ceux qui
conduisent le char de l'Etat
Nous reproduisons ci-dessous les ré
ponses faites par M. van der Bruggeu,
ministre del'agriculture, auxquestions
posées
1° Par MM. Culaert et Van Merris
en faveur de l'agrandissement des
étables destinées la quarantaine du
bétail au bureau-frontière de l'Abeelo.
Réponse. Les étables de quaran
taine de la frontière française ont suffi,
les années précédeules, héberger tout
le bétail importé.
I^u'en a pas été de même en 1907,
d'autant plus que les animaux n'ont
pu, cette fois, séjourner dans l'enclos
des étables de l'Abeele II eut été diffi
cile de leur donner des soins convena
bles, si la stomatite aphteuse s'y était
déclarée. Et il fallait prévoir cette éven
tualité, la plupart des départements
français étant contaminés.
Les animaux qu'on n'a pu placer
l'Abeele ont été dirigés vers Selzaete.
C'est pour éviter aux importateurs uu
grave préjudice que cette faculté leur
a été accordée leurs risques et périls
et sans qu'il fût question d'indemnité.
De nouveaux abris viennent d'être,
d urgence, établis l'Abeele. Dès le 1er
Avril, près de cent têtes de bétail y ont
trouvé place. J'examinerai s'il convient
d'agrandir encore les installations.
2° Par MM. Noif et Buyl, sur le mê
me objet et en faveur de l'extension
aux bœufs maigres, de l'autorisation
d'entrée de France eu Belgique des
vaches et géuisses.
Réponse. Les explications données
MM. Colae'rt et Van Merris répondent
en partie aux questions de MM. Nolf
et Buyl
Si Fou voulait permettre trois fois
par mois l'entrée du bétail, on ne pour
rait le garder assez longtemps en ob
servation et procéder ensuite au net
toyage et la désinfection des locaux.
S'il y a plus de postes de quarantai
ne la frontière h Jlandaise qu'à la
frontière française, c'est que le trafic
est plus intense. Mais ce trafic a un
caractère normal et régulier, tandis
que. l'Abeele, Momiguieset Agimont,
les importations sont presque nulles
de Mai Février. Il n'y a "de mouve
ment qu'en Mars et Avril. De là d'iné
vitables difficultés qu'on aggraverait
encore en ajoutant de nouvelles caté
gories de bétail celles que l'un admet.
yf
Réponse faite par M. de Smet de
Naeyer, ministre des finances et des
travaux publics la question posée par
M Nolf, en faveur de la construction
d'une voie cyclable entre Gommes et
Hollebeke sur la berge du canal de la
Lys l'Yperlée.
Réponse. Ainsi que le rappelle
l'arrêté royal du 2 Novembre 1892,
c'est par pure tolérauce que les cyclis-
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
tes ont autorisés circuler sur les dé
pendances dos voies navigables admi
nistrées par l'Etat,
11 ne saurait donc être question de
provoquer cette circulation et de la
rendre normale en établissant des pis
tes cyclabfes sur les berges.
Séance du Mercredi 10 Avril.
La Chambre a continué la discussion
de la loi minière.
M. Van Marck est venu contrebattre
la caution, déclarant que c'est une
mesure contraire au droit commun et
qu'elle place le propriétaire de la sur
face dans une situation singulièrement
avantagée lorsque la caution le garan
tit contre des dommages purement
éventuels.
Cette caution sera-t-eile exigée dé
sormais des anciens charbonnages dans
le cas où les ressources des concession
naires ne seraient pas suffisantes pour
faire face la responsabilité voulue
A cette question posée par M. Neujean
M. Francotlele ministre a répondu
affirmativement
Aussitôt M. Neujean a protesté sou
tenant que l'on allait faire de la très
mauvaise rétroactivité et porter attein
te des droits acquis. La jurisprudence
a limité la responsabilité des charbon
nages quant aux bâtiments et aussi aux
tarrissements des ruisseaux. On va ag
graver tout cela.
Nullement a riposté le ministre.
Le texte proposé ne fait que consacrer
une situation acquise par la jurispru
dence. Quant la caution, elle ne sera
exigée que dans certaines circonstan
ces
Le texte du gouvernement a été
adopté par 92 voix contre 55 et 1 ab
stention.
De nombreux articles ont été ensuite
votés sans observation, puis M. de GheU
linck dans son discours a défendu le
système de la liberté subsidiée en ma
tière d'affiliation la caisse de retraite,
en réponse d'anciennes observations
de M. Hector Denis. Il a déclaré que
ses amis et lui y resteront plus que ja
mais fidèles, déclaration qui n'a pro
duit aucun émoi.
La Droite.
La Droite s'est réunie Mercredi. La
discussion a été très vive propos de
l'amendement Van Cleemputte.
Finalement le gouvernement s'y est
rallié, tandis que six droitiers, MM.
Helleputte, Beeruaert, Verhaegen, Me-
lot, Levie et Mabille, l'ont attaqué et
déclarent n'en vouloir aucun prix.
MM. Beernaert et De Lantsheere ont
déposé de nouveaux amendements.
Un incident violent entre MM.
Schollaert et Verhaegen a marqué la
.réunion.
Toutefois, l'amendement Van Cleem
putte passera
Séance du Jeudi 11 Avril 1907.
M. Beernaert commente son nouvel
amendement sur la réglementation des
heures de travail.
M. Van Cleemputte défend,son tour,
l'amendement de conciliation qu'il a
déposé et qui laisse au gouvernement
le soin de pourvoir ce que la durée
du travail journalier, l'intérieur de la
mine, ne compromette par la santé des
ouvriers.
M. Woeste combrt le nouvel amende
ment de M. Beernaert. L'orateur veut
démontrer que c'est do l'inconséquen
ce, mais les cris aux voix aux voix,
redoublent et couvrent l'organe de M.
Woeste.