Journal de F Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, Mars 1907.
67e année. 12,
l union fait la force.
t'araissan! le Dimanche.
Vires acquirit eundo.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs
pr la province Par an 4 fr 50
p' l étranger Par an 6 fr. 60
Université Populaire.
Local: SALLE DE LA BOURSE,
rue Carton.
Dimanche ^4 Mars 1POT,
3 heures,
Conférence de Al le Docteur MIELE,
de Gand
Apiès la conférence, une TOM
BOLA GRATUITE sera offerte
aux ouvriers et aux ouvrières
EXTENSION UNIVERSITAIRE.
Pourquoi exisle-t-iI
une question ouvrière en
Belgique
Monsieur Waxweiler est conféren
cier, vulgarisateur, dans toute l'ac
ception du terme aussi, durant une
bonne heure, il a réussi intéresser
vivement son auditoire.
Depuis 1830^ la question ouvrière
est venue se déduire de l'énorme essor
que prirent, dans notre pays, les di
verses branches de l'Industrie. En
effet, au moment où s'achevait la
révolution politique, la révolution in
dustrielle, qui devait introduire le
machinisme dans notre pays, ne s'é
tait point produite encore au total,
la puissance des machines atteignait
peine, pour toute la Belgique, ce
qu'absorbe aujourd'hui la seule usine
Cockerill Seraing: 13.000chevaux.
Le rôle capital.
Les trois premières années de notre
indépendance furent marquées par
le marasme économique qu'entraîne
toute période d'agitation politique.
Mais dès 1834, les capitaux abondè
rent on fit appel aux rentiers qui
confièrent en masse leurs fonds des
sociétés anonymes.
Dans l'industrie houillère, ce mou
vement eût pour premier effet de
consacrer, définitivement, l'organi
sation capitaliste de l'exploitation.
Dans l'ensemble, on peut estimer
350 millions l'importance des va
leurs industrielles effectivement mises
en circulation, de 1834 a 1838.
Mais ce puissant essor de création
capitaliste ne fût pas sans accumuler,
bientôt après, les ruines là où il avait
trop fiévreusement apporté un bien-
être souvent factice et Briavoine,
1 historien économiste, attirait l'atten
tion du Gouvernement sur le privi
lège exorbitant que celui qui résulte
de la société anonyme
En Flandre.
En 1830, plus de 400.000 personnes
étaient occupées, dans les Flandres,
au filage du lin et au tissage de la
toile.
Dès 1839, les procédés pour filer
mécaniquement, y avaient fait des
progrès rapides et, en 1846, 42.552
fileuses étaient inscrites au bureau
de bienfaisance Même sort pour les
tisserands.
Le machinisme, dit M. Waxwei-
1er dans son ouvrage La Patrie
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
belge (1) le machinisme courbait
ainsi sous unf commune misère
fileuses et tisserands la population
diminuait en 1846, dans les deux
Flandres, on comptait 4.500 décès
pour 3.800 naissances 7.500 sans-
travail étaient secourus comme
indigents le tiers de la population
était assisté -
Et tandis qu'agonisaient les der
nières fileuses, la machine, entassant
dans les fabriques filles et fillettes,
faisait joyeusement tourner 100.000
broches.
Le triomphe du machinisme.
En 1830, les machines vapeur
comptaient, en Belgique, une puis
sance de 12.ooochevaux; aujourd'hui,
y compris celle des locomotives, cette
puissance s'élève 1 1/2 million de
chevaux.
L'hypertrophie du salariat.
En 1830, on peut estimer grossiè
rement 200.000 le nombre d'ouvriers
qui étaient occupés dans les exploita
tions de leurs patrons aujourd'hui,
ce nombre doit être de 700.000 en
viron. Fendant ce temps, le nombre
de patrons ne s'est élevé que de
140.qoo 250.000 environ. Il s'est
donc constitue ûne'cfâstë"1 cfe"plus én
plus nombreuse de salariés, formée
d'hommes qui ne peuvent plus nor
malement s'élever au rang de pro
ducteurs autonomes.
Ainsi disparut l'organisation éco
nomique dans laquelle l'ouvrier
jouissait de tout le produit de son tra
vail.
Le cas des mines de houille est
particulièrement frappant tandis que
les ouvriers mineurs étaient, l'ori
gine, en même temps exploitants,
aujourd'hui, tous les houilleurs sont
simplement salariés et sur un total
de 130.000, 124.000, soit 97 tra
vaillent pour le compte de sociétés
anonymes.
M. Waxweiler fait projeter sur la
toile de nombreuses vues d'usines,
de mines, des tableaux et des dé
monstrations graphiques qui sont de
nature faire saisir, par les moins
initiés, son sujet qui présente un' si
haut intérêt.
Où toutes ces industries nouvelles
ou agrandies ont-elles pris leurs sa
lariés D'abord dans l'augmentation
de la population ensuite dans les
arrondissements agricoles 32.000
des 77.000 ouvriers habitant l'arron
dissement de Liège sont nés hors de
leur commune de résidence.
Ce qui a enlevé au travailleur
moderne le contrôle des produits de
son travail, c'est la nécessité de
l'organisation de la production
L'a venir.
Quel palpitant problème social, je
veux dire humain, est posé par cette
brusque formation du salariat com-
temporain
Les masses ouvrières ont dû s'or
ganiser en associations puissantes,
et ont dû créer de toute pièce une
série d'institutions des tarifs régio
naux, des comités mixtes de concilia
tion, toute une jurisprudence pour
la déclaration et la cessation des
grèves.
D -ns Eltsine moderne, la valeur
d'un ouvrier et le montant de son
salaire, sont en rapport direct avec
son degré d'instruction cela résulte
d'expériences et de recherches aux
quelles s'est livré le savant conféren
cier, dans le pays de Liège.
Et pour finir, quel est notre devoir
nous tous
L'homme est le résultat du milieu
et de l'éducation chacun de nous
doit tendre faire donner ai%plus
grand nombre la formation la plus
complète et un maximum de bien-
être.
La magnifique conférence de l'é-
minent directeur de l'Institut Solvay
fut, comme bien l'on pense, chaleu
reusement applaudie par l'auditoire.
Cil A 11 Hit E DES REPHESENTAMS.
Le désarroi de l Abeele.
On connaît les scènes de désordre
qui se sont passées l'Abeele le 15
Mars dernier, premier jour de l'ou
verture de la frontière au bétail fran
çais
Vpici en quels-termes notre député
M. Nolf a signalé la chose au Minis
tre de l'Agriculture.
Nous reproduisons le texte de la
question posée par lui en séance du
19 Mars
A la séance du 20 Mars, M. Buyl
est intervenu son tour et dans les
termes que voici
Enfin, MM. Colaert et Van Merris,
arcades ambo, malgré tout le dégoût
qu'ils éprouvent pour les questions,
en orateurs habitués inonder le
Parlement des flots de leur éloquen
ce, se sont risqués leur tour de
s'adresser au Ministre, très timide
ment du reste.
Voici en quels termes
La Chambre.
La Chambre a discuté tout d'abord
la prise en considération de la loi due
l'initiative de MM Franck et con
sorts tendant l'exécution Anvers
des deux premières darses et du bas
sin-canal.
Là dessus M De Smelen assez mau
vaise posture a essayé de s'eu tirer en
annonçant qu'il déposerait après la
rentrée de Pâques une proposition ap
pliquant aux deux darses le régime
voté pour le canal bassin.
Sur cette promesse les députés libé
raux d'Anvers ont retiré leur proposi
tion, M. De Smet tiendra-t-il sa pro
messe
La Chambre, après avoir pris en
considération la proposition de loi in
stituant une caisse de pension et de
retraite pour les commissaires de po
lice, a décidé, sur la proposition du
président de transmettre au gouverne-
msnt allemand l'expression de ses
sentiments do condoléances pour le
grand malheur dont les travailleurs
ont été les victimes dans le bassin de
la Sarre.
LxPRO
Ville d'Ypres.
Sujet La lutte contre la
mortalité iniantile avec pro
jections luiuineiises.
On s'abonne au bureau du journal, hue de Dixnude, 33, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JâCQDES THIBESARD, M, Place de Brouokère, Bruxelles,
téléphone 3230. Pour les annonces on traite forfait.
(1) Ouvrage dont nous, extrayons le pré
sent compte-rendu.
A. Par arrêté ministériel en date du 23
Février dernier, l'entrée, des vaches et des
génisses pleines, de quatre dents de prove
nance française a été autorisée par les bu
reaux de douane d'Agimont, Momignies et
Abeele, les Ier et 15 de chaque mois.
Il se fait que le nombre de places dis
ponibles dans les étables de quarantaine est
insuffisant. Au bureau de l'Abeele, il n'est
que de 300. Or, le 15 Mars dernier, près
de 700 tètes de bétail ont été présentées au
dit bureau il en est résulte un désarroi
considérable. Trois cents bêtes ont été ad
mises, les autres ont dû être dirigées vers
la frontière hollandaise, au bureau de Sel-
zaete, pour ysubir la quarantaine. Plusieurs
vaches sont mortes d'inanition par suite du
séjour prolongé dans les wagons, qui sont
resté-- "l'Abeele jusqu'au 16 Mars pour
n'arriver Selzaete que le 17, après un
voyage de six jours.
11 faut s'attendre ce que la même si
tuation se représente le Ier Avril prochain.
Je demande M. le ministre quelles
mesures il compte prendre Ne pourrait-il
pas autoriser l'entrée du bétail trois fois par
mois au lieu de deux 1 les Ier, ti et 21 de
chaque mois Ne pourrait-il pas augmen
ter le nombre de bureaux par où l'entrée
peut s'effectuer il n'est aujourd'hui que
de trois sur la frontière française, tandis
que douze bureaux existent sur la frontière
hollandaise
Enfin, je lui demande s'il ne convien
drait pas d'indemniser les intéressés pour
les pertes qu'ils ont subies par suite du dé
faut d'installation l'Abeele. Je lui deman
de aussi qui incomberont les frais de
transport Selzaete et retour, une grande
partie du bétail transporté Selzaete étant
destiné la Flandre occidentale
B. L'arrêté ministériel du 23 Février
dernier autorisant l'entrée du bétail de pro
venance française, ne parle que des vaches
et des génisses pleines, de quatre dents. Sur
quoi se base cette limitation Pourquoi
l'arrêté ne s'étend-il pas aux bœufs mai
gres
Répondant une question posée par M.
Nolf et par moi-même au sujet de l'ouvertu
re des frontières françaises au bétail maigre,
M. le ministre s'est exprimé comme suit
Bien avant que les honorables membres
n'eussent adressé-leur question, j'avais
donné des instructions en vue de faire
rouvrir ces bureaux la fin du mois de
Février.
Or, la question datait du 19 Février.
Comment concilier cette déclaration avec la
situation préjudiciable pour les importateurs
qui a été dénoncée hier par les députés
d'Ypres et qui indique que l'administration
a été prise au dépourvu. L'arrêté ministériel
ne s'inspirant, dans ses termes que de
préoccupations sanitaires, M. le ministre ne
pourrait-il nous dire comment cet arrêté ne
s'étend pas aux bœufs maigres justifiant de
la même provenance que le bétail admis
Par suite d'un manque de place dans
les étables, une partie du bétail de prove
nance française introduit en Belgique Ven
dredi 15 Mars dernier, par le bureau fron
tière de l'Abeele, arrondissement d'Ypres,
n'a pu y subir la quarantaine et a été en
voyé Selzaete, sur la frontière hollandaise.
Il en est résulté, côté de tracasseries
de toutes sortes, un réel préjudice pour les
herbagers et les cultivateurs qui ce bétail
était oestiriérNotammènt les animaux, qui
étaient en wagon depuis le Lundi, se res
sentaient déjà du long trajet accompli,
plusieurs même avaient succombé et un
voyage supplémentaire de deux jou's n'a
pu être que désavantageux.
Ensuite, cet envoi Selzaete, qui devra
être suivi d'une réexpédition dans nos
contrées, ne sera pas sans occasionner des
frais qui, ajoutés aux frais de déplacement
des domestiques et du personnel commis
la surveillance et aux soins donner aux
animaux, peuvent s'élever un chiffre as
sez élevé.
En conséquence, M. le ministre ne
pourrait-il pas prendre des mesures pour
obvier, dans l'avenir, de pareils inconvé
nients, en faisant, par exemple, agrandir
les étables existantes actuellement l'Abee
le ou en y faisant construire de nouvelles
étables, ou bien encore, comme la chose
s'est déjà faite certaines années antérieu
res, en permettant que les animaux qui ne
peuvent prendre place dans les étables su
bissent la quarantaine dans le clos qui en
toure les étables.
Séance du Mercredi 20 Mars.
M De Smel de JVaeyer ayant t'ait
d'expresses réserves MM. Franck et
Delvaux ont protesté.