Chroniquedela ville. LISTES ÉLECTORALES. Discorde. Quand ils sont les maîtres Nous engageons vivement nos amis consulter les listes électorales de la ville Des enormités s'y rencontrent. Pour ne citer qu un exemple l'un des plus gros propriétaires de la ville y figure avec I voix pour la Cham bre. Nomination. Examen. Hospices civils. Construction. tin lr.insporl de 300 délenus. Surveillance exceptionnelle eu \ue des tentatives d'évasion. L'hiver sera-t-il rigoureux En violent incendie communs que servent journellement les feuilles libérales et qu'il est inutile de répéter si on ne veut pas le com prendre. - I. i n>ac I Le bon Courrier de Bruxelles et le Jour nal d'Ypres s'étaient vraiment trop hâté de se réjouir de la soumission de M. Verhaegeu et, du même coup, de la soumission de la Ligue démocratique. Du moment que M. erhaegen n insis tait pas en faveur do l'autonomie politi que de cette ligue, rien, de l'avis du Courrierne menaçait plus 1 unité du parti catholique et l'on pouvait croire que le bloc de droite se trouverait ainsi reconstitué. Nous avons mis le Courrier en garde contre trop d'optimis me et nous avions raison, car voici le XXSiècle qui publie une note aigre- douce l'adresse de ceux qui veulent envers et contre tous rétablir l'unité droite. Il appelle les amis du Courrier des sous-papes et il leur reproche d'inviter la Ligue démocratique re noncer son autonomie, son droit de choisir librement dans les grands arron dissements du pays les candidats qui doivent représenter particulièrement sur la liste catholique les intérêts de la classe ouvrière. Le XXSiècle lance même la tête des sous-papes un argument inté ressant Comme on ramène constam ment l'attention sur la parfaite unité du centre catholique allemand et qu'on demande aux catholiques belges de se soumettre, comme les Allemands, une seule et unique organisation, le journal de M. Helleputte pose une. question préalable Est-ce que, dans leur pen sée, le parti catholique belge unifié adoptera le programme économique et social d'où le centre allemand tire principalement ses succès et sa force. Voilà une question qui ne manquera pas d'embarrasser vivement M. Woeste et les amis du Courrier de Bruxelles Le centre catholique allemand étant cité en exemple, il serait tout naturel qu'on reprenne ici les principaux points de Bon programme économique et social, mais comme ces points se rapprochent beaucoup plus des idées de M. Verhae- gen que de celles de M. Woeste, ce se rait, en somme, la Ligue démocratique qui absorberait peu peu l'élément conservateur du parti catholique. Nous convenons que le coup droit du XXe Siècle est bien porté et nous atten dons avec curiosité la riposte du Cour rier de Bruxellesmais il faut admettre, après cela, que nos bons cléricaux ont une façon au moins curieuse de réaliser l'union, de travailler rétablir l'unité dans leur parti et que, de la façon dont ils s'y prennent, le fameux congrès ca tholique. s'il se réunit jamais, nous offrira le spectacle des plus édifiantes querelles entre frères ennemis. De la Meuse Religion et cléricalis me Entre la religion proprement dite et le clé ricalisme, le parti libéral a toujours établi une différence très nette. Le libéralisme, qui symbolise la tolérance et le libre-examen, s'interdit formellement de pénétrer dans le domaine de la conscience. Chacun est libre de professer tel culte qu'il croit propice, d'avoir telle croyance qu'il lui plaît. Jamais un libéral digne de ce nom ne se permettra une incursion, quelle qu'elle soit, dans les consciences. 11 a trop le respect de la pensée de tout homme pour user (l'arbitraire ou de tyrannie. Seulement, il faut faire, dans 'a pratique, une distinction importante. Que les catholiques exercent leur culte, qu'ils affirment leurs principes, libres eux, du moment qu'en professant leur loi, ils n'ont pas l'ambition d'imposer aux autres leur manière de croire et qu'ils ne manifes tent aucun sentiment de violence l'égard de ceux qui ne partagent pas leurs idées. Mais voici que les cléricaux, sous prétexte de faire de la religion, se servent de ceile-ci pour propager leur doctrine politique. C'est ici qu'il est nécessaire de les arrê ter, parce qu'alors ils sortent du domaine sacré de la conscience pour se lancer dans les affaires politiques. On sait q..e dans tous nos établissements d'enseignement un prêtre est chargé de don ner un cours dp catéchisme. Ou n'ignore pas non plus que les parents peuvent dispen ser leurs enfants de ce cours, sans pour cela les écarter des prix généraux. Il suffit que les parents fassent une déclara ion verbale ou écrite de leur volonté au préfet des élu des. Certains journaux cléricaux reprochent aux journaux libéraux de préconiser cette dispense et de faire ainsi de la propagande antireligieuse Tout doux, ces beaux messieurs. Il ne s'agit en l'espèce nullement d'un cours dé religion ou de catéchisme. Les li vres dont se servent dans nos athénées les prêtres charges de ce cours Sont des livres qui ne sont pas exclusivement inspirés par la foi chrétienne Bien loin de là. A l'athénée de L ège, on utilise l'ouvrage de M. l'abbé Bataille. Ce livre est l'œuvre d'un fanatique et d'un sectaire On y trouve émis des principes qui sont en contradic tion flagrante avec les principes qui ont in spiré notre Constitution, garantie fondamen tale de nos libertés. On y lit des affirma tions aussi étranges qu'inconstitutionnelles, qui expriment avant tout une politique de haine et bafouent les libertés qui sont la base de notre régime. La liberté de penser, y est-il dit, ne peut être toléree dans une société qui a souci du sa conservation ou bien encore les li bertés modernes ne sont qu'une effroyable licence et l'impunité accordée toutes les erreurs et partant tous les vices Qu'on vienne après cela parler de cours de religion et de catéchisme. C'est un cours de politique étroitement sectaire et haineuse, qui ne peut faire ger mer dans les esprits des enfants que des idées dangereuses pour la paix publique. C'est un livre foncièrement révolutionnaire, puis qu'il combat nos institutions essentielles. Voilà pourquoi la presse libérale met en garde les parents contre ce prétendu cours de religion voilà pourquoi elle leur dit que ce cours n'est pas obligatoire et que, sans pour cela faire tort aux résultats des con cours de l'année, ils peuvent dispenser leurs enfants de ce cours en formulant la deman de de dispense le jour même de la rentrée des classes. Si nous en croyoDs un écho de l'Ave nir de Courlraile Collège échevinal de cetteville a fait défense aux marchands de pommes de terre frites, qui station nent habituellement en certains quar tiers de la ville, de fonctionner le Ven dredi, parce que les russes sont préparés la graisse Ceci dépasse tout ce que nous con naissions dans le genre. Jamais, croyons-nous, une administration clé ricale n'a prouvé plus de crétinisme, ni pratiqué plus cyniquement l'arbi traire. C'est au point que c'en devient stnpide et ridicule, et n'était le ton sé rieux de notre confrère conrtraisien, nous croirions une charge de sa part. Interrompre les représentations théâ trales pendant le Carême, interdire Ces Messieurs, le Vieux Marcheurvoire même les Cloches de Corneville allonger les tutus dés écuyères jusqu'à en faire des pantalons, empêcher les divertisse ments traditionnels du Carnavalc'était déjà un joli lot de gaffes porter l'actif des administrations cléricales. Mais la réglementation du commerce des pommes de terre frites mis en rap port avec les commandements de l'É glise, c'est le comble des combles Pousser le fanatisme religieux jus qu'à perdre la notion légale de ses droits d'administrateur, confondre la gestion des intérêts d'une ville avec la direction des affaires d'un couvent, pré tendre imposer tous les citoyens des idées arriérées de sectaire dont les préoccupations ne dépassent pas le cer cle étroit des pratiques les plus mesqui nes du formalisme catholique, trans former les agents de police en censeurs religieux chargés de faire observer non les règlements communaux mais les commandements de l'Eglise, voilà la besogne laquelle a'attèlent avec ar deur les édiles courtraisiens. Ils obser vent ponctuellement la règle suivant laquelle tons les actes de notre vie ter restre ne doivent avoir qu'un but as surer notre salut dans l'autre monde. Pen importent les intérêts de leurs ad ministrés, pourvu qu'eux-mêmes soient certains d'aller en Paradis Il est bon de faire connaître jusqu'où vont en cette matière les excellents cléricaux afin que cela nous mette en garde contre les éventualités futures Aveux intéressants du Courrier de Bruxelles Nos amis doivent cependant être sur leurs gardes, car les élections du 29 Mai ont révélé dans le corps électoral cei tains flottements qui, s'ils s'accenluaieni pourraient entraîner des mécomptes en 1906 Nous avons besoin d'une forle union £t d'une forte action Et d'un. Voici le second Qu'est-ce au contraire qui nous unit le plus après la questiou religieuse 1 L'aciion sociale parce que là nous retrouvons le même guide et que si des difficultés peuvent parfois s élever sur des poiuts accessoires, la direction généra le nous est donnée par une autorité indiscutée, qui sait au besoin refréner les écarts Conclusions Les cléricaux escomp tent une raclee formidable en 19D6 et reconnaissent qu'ils ont pour maître une autorité indiscutée, c'est-à-dire le pape et ses esclaves, les évêques. Notre édilité vient de nommer pro visoirement comme institutrice l'E cole payante pour tilles, M"3 Berten, de notre ville. Cette institutrice sera t elle la hauteur de sa mission Nous le souhaitons de tout cœur Mlle Berten ne sort pas de l'Ecole nor male de Tournai, mais bien de l'Ecole normale de Thielt. L'Ecole normale de Thielt présente-t-elle toutes leB condi tions requises pour faire des bonnes institutrices Voilà le hic Il ne faut pas qu'à l'Ecole payante pour fi 11 es de céans, le fait se répète d'avoir une institutrice d'une incapaci té notoire, caf nous serions en droit de dire notre édilité qu'elle se fait com plice et qu'elle aide la désertion de notre premier établissement d'instruc tion pour filles. Il nous semble qu'elle y a déjà puis samment aidé en augmentant le miner- val de cet établissement, quoiqu'il soit du devoir de notre édilité de contri buer, par tous les moyens possibles, rendre cette école de plus en plus pros père. Nos administrateurs seront-ils de notre avis Monsieur Géi*ai*<I Wycklmiyse vnnt de passser avec succès, devant la faculté de l'Université de Gand, son second examen de candidat en philoso phie et lettres. Toutes nos félicitations. Par arrêté royal du 19 Septembre 1904, la commission administrative des hospices civils d'Ypres est autorisée construire, Wytschaeto, un établisse ment d'éducation agricole pour enfants orphelins on abandonnés. Le devis des travaux effectuer s'é lève la somme de 437,337 fr. 64 c. M. le ministre de la justice vient d'autoriser l'ouverture de l'école de bienfaisance d'Ypres et a décidé d'y transférer l'école de bienfaisance de Reckheim, près de Tongres. Les nouvelles installations sont très étendues elles comportent une surfa ce de plus de 30 hectares, longeant la route de Gourtrai Menin et s'étendant jusqu'aux anciennes tortitications. Un premier convoi, parti de Reck heim pour Y près et composé de 25 jeu nes gens, y est installé depuis une quin zaine de jours. Ces détenus s'occupent de l'achèvement des installations. Dans le courant du présent mois d'Octobre aura lieu le départ définitif de Reckheim. où il y a encore pi es de 300 sujets. Ce transfert exigera une surveillance exceptionnelle et les autorités ne sont pas sans avoir quelques craintes ce sujet en présence de la responsabilité qui leur-incombe. Il y a de quoi, si l'on songe que des tentatives d'évasion pourraient se pro duire, surtout au passage des villes im portantes du parcours, mais, grâce aux mesures qui ont été prises, ces inconvé nients ne seront pas craindre. L'administration des chemins de fer de l'Etat Belge, d'accord avec la Com pagnie de la Flandre Occidentale,orga nisera un train spécial direct de Lauae- ken Ypres, ce qm permettra de tenir les portières fermées clef, d'éviter le passage dans les gares importantes en suivant les lignes de ceinture et le transbordement des sujets aux points de coïncidence. L'évacuation des locauxdeReckheim permettra au Département de la Justi ce de dégager le dépôt de mendicité de Merxplas, où il y a actuellement en combrement de vagabonds. Bien que la colonie de bienfaisance de Merxplas est presque uu lieu de prédilection pour cette catégorie de sujets belges, ceux qui -seront transfé rés Reckheim ne perdront pas au change, les installations de l'ancienne école sont des plus salubres et ne lais sent rieu désirer au poiut de vue du confort et du bien-être. -d>:ï>d>ï>S5 On pronostique, presque de toutes parts, un hiver précoce et rigoureux. Si l'on en veut croire leB Capré et au tres Vieux-Major, on patinera iort, cet hiver, et on portera des fourrures comme en Russie. Jusqu'où la science peut-elle confir mer ou infirmer ces pronostics Nous ne saurions prévoir s'il fera très froid cet hiver, nous dit-on l'Ob servatoire d'Uccle, mais ce qui est cer tain, et tout fait singulier, c'est que la température, pendant les trente jours de Septembre, a été constam ment au-dessous de la normale. Depuis que les observations sérieuses existent, ou n'avait jamais constaté une telle continuité de dépre sion thermique. D'autre part, les gelées blanches, dans la première quinzaine de Septem bre, ont été très précoces, et elles se 80nt même transformées en véritables gelées, jusqu'à deux degrés au-dessous de zéro, en certaines parties du, pays. Nous nous trouvons donc en présen ce d'une baisse thermique généralisée et continue qui, au point de vue des probabilités, peut être le signe d'un hiver rigoureux et précoce. Mais n'ou bliez pas que nous ne parlons que de probabilités. a détruit Dimanche soir les locaux de la coopérative limère à"Weve!ghem Ce bâti ment qui avait 30 m. de façade s'étendait derrière la gare et abritait notamment des moteurs et des dynamos qui fournissaient le courant nécessaire l'éclairage eleetrique de la commune en même temps que des rues de Lauwe. Le feu avait prit naissance dans un des ateliers et ne tarda pas, alimenté comme il l'était par des matières éminem ment inflammables, prendre une grande extension. Des flammes colossales jaillis saient du foyer, dont les sinistres lueur' s'apercevaient plusieurs lieues de distance un train de voyagedrs qui devait entrer en gare ce moment stoppa une centaine de mètres de la station le personnel, trompé par l'intensité du brasier dont les flammes léchaient la voie ferrée, croyait, en effet, que le feu avait pris aux wagons de fin. ga rés sur les vo.es de chargement. Les pom piers de la localité ont fait preuve d un rare dévouement, mais tous leurs efforts sont restés vains le feu n'a épargné que les qua tre murs extérieurs du bâtiment dont la noire carcasse tranche lamentablement sur la blancheur des maisons voisines. Le sinistre de la coopérative linière dont la cause est encore inconnue, met sur le pa vé près de 200 ouvriers et cause aux coopé- rateurs des pertes considérables, heureuse ment couvertes par l'assurance.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2