Libéraux, attention
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 18 Septembre 1904.
64e année. 58.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par a» -4 francs,
p' la province Par an -4 fr. 50
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ner les listes et voir si
vos droits sont garantis.
N'oubliez pas qu'il y a
urgence et que toutes les
réclamations doivent être
faites, avec pièces justifi
catives l'appui, avant le
31 Octobre, c'est-à-
dire avant la tin du mois
prochain.
Les listes sont mises
votre disposition, où vous
pouvez les consulter
Café Tête cTArgent
rue de Lille, Ypres.
Café Cour de Bruxel
les rue de Dixmude.
Café 4 Le Casino rue
de la Station.
Bureau de l'Association
libérale, rueduSéminaire.
La Tolérance libérale.
Nos chemins de fer.
L'élection sénatoriale
de Bruxelles.
La médiation.
Les budgets.
Contre l'impérialisme.
L'CNIOH PAIT LA FORCE. if IPittHItlchf\|RES ACQUIRIT El'.YDO.
Ce n'est pas la religion catholique
qui est l'ennemi ce sont ceux, ses
chefs ecclésiastiques et ses adeptes
laïcs, qui veulent mettre le pouvoir re
ligieux au dessus du pouvoir civil qui
sont les adversaires de la liberté et que
le libéralisme doit repousser dans leur
vrai domaine, dans celui de la con
science intime.
Certes, tout libéral peut répandre
autour de lui des doctrines philosophi
ques en opposition avec celle de la re
ligion catholique. C'est son devoir de
le faire si telle est sa conviction. Mais
en agissant ainsi, il fera œuvre de li
bre-penseur et non d'homme politique
S'il est médecin, le libéral a comme
tout médecin le devoir moral de vulga
riser les règles de l'hygiène s'il esi
savant, il doit répandre ses connais
sances autour de lui s'il est artiste, il
doit par des œuvres de son art propa
ger ce qu'il croit être la manifestation
du Vrai et du Beau. Maison agissant
ainsi, conformément leur devoir mo
ral, le médecin, le savant, l'artiste ne
feront pas œuvre politique.
Eh bien l'homme qui combat théori
quement les dogmes d'une religion dé
terminée ne fait pas non plus œuvre
politique.
Mais si, entraîné par des exemples
de l'histoire, voulant user des armes
qui ont si souvent été employées con
tre la philosophie et la science, le phi
losophe ou le savant veut imposer, par
la loi, ses idées ou ses convictions per
sonnelles, s'il veut défendre de croire
même une absurdité, s'il transporte sa
conviction mtime dans le domaine de
la gestion des peuples, et qu'il veuille
l'imposer d'autres, il se met sur le
terrain politique, il cesse de faire acte
de libéral pour agir comme un sectai
re, religieux ou philosophe
L'indépendance du pouvoir civil ne
comprend pas la suprématie de ce pou
Od s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres Les annonces, les faiis
divers elles réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Y'pres et les deux Flandres au bureau
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Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
voir sur les consciences et les senti
ments religieux ou philosophiques de9
citoyens. La conscience ne tolère pas
les entraves légales, pas plus que la
science.
Les partis confessionnels, tels que les
cléricaux belges, les orth< loxes hol
landais, les piétistes allemands pour
suivent la domination absolue dp l'idée
religieuse. Leur devise est Omnia m-
slaurare in Christo. Pour eux, l'Etat
doit s'incliner devant la volonté de l'E
glise. C'est contre cette prétention que
s'élève le libéralisme Et si tous les ef
forts des libéraux réunis parvenaient
rejeter ces prétentions, reléguer l'i
dée religieuse sur son véritable ter
rain, celui de la conscience, bref,
réaliser la séparation réelle de l'Eglise
et de l'Etat, nous aurions fait faire un
pas immense au progrès de l'humanité
et la libération vraie de la pensée.
Nous ne sommes pas encore arrivés
cette séparation réelle.
Mais les libéraux doivent éviter la
réaction qui, trop naturellement, suit
l'action.
Devant un adversaire qui fait fi de la
liberté de conscience, voulant trans
porter son idéal religieux et l'imposer
dans le domaine politique, le libéral a
la tentation de devenir intransigeant
son tour. Il veut combattre avec les
armes qu'on emploie contre lui, et ne
s'aperçoit pas qu'en agissant ainsi il
renie, sans en avoir l'intention, le beau
programme d'affranchissement moral
et matériel des peuples qui est la char
te du libéralisme et la garantie au pro
grès social.
(Nouveau Précurseur).
La Chronique se plaint de l'ex
ploitation des chemins de fer par l'Etat
et ce n'est pas tout fait sans raison.
Si nous étions, dit-elle, un pays de
liberté plus intense comme les Etats-
Unis d'Amérique et d'initiative plus
énergique, le mal dout nous souffrons
trouverait sa guérison immédiate dans
l'intervention des citoyens.
Si l'Etat exploitait mal une ligne de
chemin de fer, une société se formerait
qui établirait une voie concurrente et
s'efforcerait d'attirer chez elle les pré
férences du public.
Regardez, par exemple, une carte
des chemins de fer des Etats-Unis.
Deux, trois, voire cinq lignes parallè
les relient deux villes trafic considé
rable.
Si Bruxelles et Anvers étaient en
Amérique, il y a belle lurette qu'il y
aurait trois ou quatre ligues de chemin
de fer pour les relier. Les négociants,
les industriels intéressés être bien
servis, tout en ayant chance de gagner
de l'argent, auraient vite fait de créer
des voies où l'encombrement n'existe
rait pas et des gares où les trains arri
veraient l'heure
L'Etat, s'il ne se mettait pas la
hauteur de la concurrence privée, res
terait avec ses locomotives sur les bras
si j'ose risquer cette image hardie
Mais dans notre pays la concurrence,
même loyale, l'Etat, est érigée en
délit.
Lob citoyens ont bpsoin de la permis
sion des pouvoirs publics pour creer
leurs frais, leur responsabilité, un
service qu'ils jugent nécessaire.
Si l'Etat se bornait intervenir pour
assurer la sécurité publique, pour édic-
ter des mesures de police, pour sauve
garder la vie des travailleurs, pour ga
rantir même la tidèle exécution du
contrat de travail entre les patrons et
les ou vriei>, il n'y aurait rien redire.
Mais qu'il puisse mettre le veto
une entreprise privée, sons prétexte
qu'elle porte atteinte son monopole,
voilà qui est absolument excessif, je
dirai même immoral.
Que dirait, la Chroniquesi elle vi
vait comme nous sous un régime d'ex
ploitation monopolisé entre les mains
d'une société particulière
L'exploitation par l'Etat n'est peut-
être pas l'idéal, mais ce qui est certain,
c'est que le régime que nous subissons
dans notre province est le plus détesta
ble de tous.
Et dire que sauf imprévu nous en
avons jusqu'en 1946
Braves gens, que ces WestffamandB
Légalement, la majorité du Séuat
pourra-t-elle déclarer élu Je candidat
qui a obtenu le plus de voix après M.
Elbers, c'est-à-dire M. Dupret, ex sé
nateur catholique
A cette question posée l'un de nos
meilleurs j urisconsultes, celui-ci a ré
pondu négativement. Il n'accepte que
deux solutions déclarer la liste socia
liste comme non-existante pour vice de
forme et, dès lors, partager les voix
qu'elle a obtenues entre MM. Dupret
et De Gorge, les deux canditats qui ont
recueilli le plus de sulirages, la répar
tition étant faite.
Ou bien, seconde solution, accepter
la liste socialiste, valider M. Hendrick.x
délia Rocca et nommer le suppléant de
M. ElberB, celui-ci étant inéligible.
Or, faute de suppléant une élection est
nécessaire le siège doit être considéré
comme inoccupé, absolument comme
si celui qui le possédait était décédé.
Or, la loi est formelle.Il faut dans cet
te hypothèse procéder une nouvelle
élection.
Des deux solutions, l'éminaut juris
consulte considère la première comme
étant la moins juste. On ne peut par
suite d'une présentation vicieuse de lis
te, priver un parti des voix qu'il a ob
tenues Mais il proclame que la loi doit
être revisée afin d'empêcher le bureau
principal d'accepter une liste présen
tant deB canditats inéligibles.
Bref, il n'accepte pas la solution
Braux. Elle est illégale, parce qu'elle
écarte ce principe un siège devenant
vacant, c'est le suppléant de la liste
qui l'obtient et, quand il n'y a pas de
suppléant, le siège n'est pas conféré au
suppléant d'une autre liste on procè
de une nouvelle élection.
C'est ce qne l'on fera si l'esprit de la
loi est respecté, mais il ne le sera pas,
tout l'indique, M. Dupret se considé
rant déjà comme redevenu sénateur de
Bruxelles.
Comme on a pu le lire dans les dépê
ches, M. de Lanessan. ministre dans le
cabinet Waldeck - Rousseau, ancien
gouverneur-général de l'Indo-Ohine,
préconise une médiation de la France
Cette campagne n'a aucune chance
d'aboutir l'heure actuelle. Le corres
pondant du Daily express Saint-Pé
tersbourg se dit en mesure de décla
rer, d'après une haute autorité, que
tonte tentative d'intervention de la
part d'une puissance étrangère rencon
trera on refus net de la part de la Rus
sie. Il y a trois semaines le tsar a fait
au prince Louis de Battenberg, avec
beaucoup de solennité, la déclaration
suivante Tant qu'il restera un sol
dat russe debout et un rouble dans le
Trésor impérial, je continuerai la
guerre aux Japonais qui m'ont forcé
prendre les armes. Aucun désastre
pendant la campagne ne peut modifier
ma résolution.
Il est évident que la Russie ne peut
consentir traiter avant d'avoir rem
porté ud6 victoire sérieuse qui restaure
un peu son prestige on bien avant
qu'elle ait reconnu toute impossibilité
de vaincre.
L'enjeu de la guerre est énorme
pour la Russie. Il y va de son prestige
sur les peuplades asiatiques, prestige
qui fait la plus grande partie de sa
force et de sa puissance en Asie. De
plus le régime autocratique serait for
tement ébranlé en Russie par l'aveu de
13 défaite, car ce régime repose surtout
sur la confiance en son infaillibilité et
en son invulnérabilité qu'il a su inspi
rer jusqu'ici la masse de la popula
tion.
Il va de soi que le gouvernement
russe tera ies plus grands efforts, 8'im-
posera les plus lourds sacrifices pour
éebapper ce qui équivaudrait une
véritable banqueroute politique. Il ne
saurait donc accueillir actuellement
aucune idée de médiation.
V
M le comte de Smet de Naeyer, chef
du cabinet, vient de commencer l'exa
men des propositions qui lui ont été
soumises par les différents départe
ments ministériels, en vue du prochain
dépôt des budgete. Ou sait que ceux-ci
doivent être distribués le 31 Octobre.
De nombreux militaires subalternes
des divers régiments ont demandé de
pouvoir faire partie du détachement
de garde et d'escorte de la légation
belge, Pékin. Les candidats ont été
appelés subir, la caserne prince
Baudouin, un examen préparatoire,
l'effet de se rendre compte de leurs ap
titudes On procédera par élimination
pour le choix et les plus instruits se
ront admis partir pour Pékin.
L'histoire au jour le jour, l'histoire qui se
fait, fournit l'ironiste une plaisante image
du proverbe Rien de nouveau sous le so
leil formule populaire de la loi nietz
schéenne de l'Eternel Retour
On peut dire que toute la politique du
XIXe siècle n'a été que l'application plus ou
moins rationnelle du principe des nationali
tés A 1 aurore du XXe, les grandes puis
sances, par une application singulièrement
contradictoire de cette même doctrine, re
viennent au vieux rêve impérialiste auxquels
les potentats du monde antique sacrifièrent
les libertés de leur race et les forces vives de
leur nation. Assurer la paix du inonde par
I extermination des adversaires, réunir en
tre les mains d'un prince, image de Dieu, ou
d'une aristocratie formidable, toutes les for
ces de l'univers, vieux programme politique
que tentèrent de réaliser les rois égyptiens
des dynasties lointaines, les princes barbar, s
de la mystérieuse Asie, les patriciens et les
empereurs de Rome.
Voici que les souverains modernes et les
oligarchies financières qui, secrètement, les
conseillent et les commandent, le reprennent
aujnurd hui pangermanisme, penslavisme,
impérialisme anglais, mélagomanie améri
caine ou japonaise, toutes ces doctrines ca
chent lemêmedésir de domination universel
le, d'unification admin;strativ^l'arobi-