Les finances
des Hospices.
Electeurs
Une infamie.
La corruption
N° 0.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
150,000 francs
Dimanche, Février 190-4.
04e année.
L U!*IOM PAIT LA FORCE.
l'itruissinil le itituaur/te.
Vires acquirit eudo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces. les faits divers et les réclames sout reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restaut de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 lr. la ligne.
Plusieurs de nos lecteurs nous ont
demandé de préciser le chiffre du dé
ficit total créé depuis des années par
la Commission des Hospices Civils.
Préciser ce chiffre n'est malheu
reusement pas possible et cette situ
ation singulière a été créée PAR
LA FAUTE des Hospices.
Avec les éléments que nous possé
dons nous pouvons l'évaluer approxi
mativement un chiffre rond de
jusqu'en 1900, et nous citons un
MINIMUM, de peur d'être taxés
d'exagération.
Nous disons que c'est PAR LA
FAUTE de la Commission des Hos
pices que nous ne savons pas préciser
le chiffre exact de leur déficit total.
Et, en effet, cette impossibilité ré
sulte de ce que, dérogeant l'ancienne
habitude toujours respectée, de pu
blier en même temps que les comptes
d'administration, les comptes de la
caisse des capitaux, la Commis
sion, ainsi que nous l'avons déjà fait
observer au mois d'Octobre, a, depuis
deux ans, supprimé cette publication.
Aux comptes de 1899 et de 1900
n'ont plus été annexés les comptes
de la caisse des capitaux.
C'est par l'examen de ces derniers
comptes qu'on peut constater quelles
sont les sommes que l'on fait sortir de
cette caisse de la fortune inaliénable
des pauvres et quelles sont les som
mes qui y rentrent.
Or, comme en 1899 et en 1900 on a
puisé largement dans cette caisse
pour les besoins ordinaires des Hos
pices et qu'on n'y a rien fait rentrer
des sommes ainsi empruntées, la
Commission a jugé expédient de sup
primer, sans tambour ni trompettes,
la publication des comptes de la caisse
des capitaux.
De cette manière le public ne peut
plus se rendre compte de l'importance
des dilapidations faites au préjudice
de la fortune des pauvres.
Et le Conseil communal qui devrait
se faire le contrôleur des Hospices
mission qui lui est attribuée par la
loi n'élève pas un mot de réclama
tion ou de protestations.
Exactement comme si cela ne le
regardait pas
Peut-on pousser plus loin l'impré
voyance et la sottise
Nous l'avons déjà dit et nous le
répétons la loi communale OBLI
GE la commune payer les déficits
annuels de la bienfaisance publique.
Les Hospices, qui clôturent chacun
de leurs comptes d'exercice par un
déficit, devraient donc chaque année
solliciter un subside de la ville. Ils
ne le font pas pour ne pas obliger le
Conseil communal voter des impôts
et le Conseil se fait, dans le même
but, le complice de cette grave irré
gularité.
Quelle en sera la conséquence
C'est que, tout ayant une fin, ar
rivera tôt ou tard le quart d'heure de
Rabelais où la caisse communale sera
contrainte de solder en une fois tous
les déficits arriérés et, si ce moment
est encore longtemps différé, la charge
imposer aux contribuables devien
dra tellement onéreuse qu'elle provo
quera une indignation qui ne sera que
trop justifiée et des difficultés finan
cières inextricables.
C'est pour ce motif qu'il est en ce
moment INDISPENSABLE que
des libéraux entrent au Conseil. Ils
auront la mission de demander
l'administration cléricale compte de
sa gestion imprévoyante et cou
pable et de faire mettre un terme
une situation si compromettante
pour les finances communales,
si menaçante pour les contribu
ables.
Que si les électeurs Yprois ne com
prenaient pas leur véritable intérêt,
ils n'auront pas le droit de se
plaindre le jour où éclatera le
désastre que nous leur prédisons.
Si vous voulez mettre
un frein lu dilapidation
des deniers publies, votez
tous dans la case sous le
n° B.
L' ITIWI illllllllWIII
Toujours des emprunts.
Dans notre dernier numéro, nous
avons dit que nos fameux édiles, bien
que disposant de B7,70<) fr. de
revenus ordinaires EN PLUS que
les libéraux, administrent tellement
bien qu'ils sont constamment court
d'argent et que notre maïeur se
trouve obligé de recourir très souvent
des emprunts provisoires onéreux.
Comme nouvelle preuve, nous re
levons, entre autres, dans le compte
des Hospices de 1900, récemment
publié par le Collège échevinal, le
poste suivant
Art. 67. Prêt la ville d'Ypres
fr.
Ce chiffre est porté dans la colonne
des prévisions du budget, mais ne
figure pas dans celle des dépenses
effectives.
Pourrait-on savoir de quel prêt il
s'agit ici et qui n'a pas été fait la
ville en 1900?
Figure-t-il peut-être en dépense au
compte des Hospices de 1901 non
encore publié
Notre bourgmestre-financier de
vrait nous donner quelques explica
tions ce sujet.
Les cléricaux achètent
des voix.
Nous connaissons les
noms des électeurs qui ont
reçu de l'argent. Nous
pouvons désigner l'endroit
où les corrupteurs agis
sent.
Réponse un argument
captieux.
Il a été rappelé, en diverses occa
sions, que lorsque, en 1887. M. Colaert
est entré au Conseil communal la fa
veur d'un ballottage entre lui et feu
M. le colonel Parsy, notre maïeur d'au
jourd'hui invoquait grands cris le
principe de la R P. faisant valoir ton
tes sortes d'arguments pour qu'il fût
élu titre de contrôleur
M Colaert et ses adhérents invo
quent aujourd'hui l'opposition qui a
été faite alors sa candidature, et
chercheut rétorquer, contre les re
vendications actuelles du parti libéral,
les propres agissements de ce parti
son égard.
C'est de l'inconséquence, crie-t-on,
et votre attitude, vous libéraux, est
illogique et tout empreinte de contra
diction.
Un instant, s'il vous plaît.
M. Colaert et ses porte-queue ou
blient on, pour mieux dire, feiguent
d'oublier 1° que son ballottage est sur
venu la suite d'une lutte de liste con
tre liste, et qu'il fallait bien que le
parti libéral soutînt son candidat, non
élu au premier tour, grâce quelques
mesquines défections 2° que lui, M.
Colaert, s'était déclaré, dès qu'il fut
question de R P. adversaire ardent,
opiniâtre, obstiné du principe 3° que
son cri de guerre était qu'il fallait fai
re table rase, chasser de l'Hôtel de
Ville tout élément libéra,!, pour y in
staurer une administration complète
ment, exclusivement cléricale, et que,
une fois la brèche faite pour lui. tous
ses amis y passeraient leur tour.
Quoi donc d'étonnant que les libé
raux, appliquant d'ailleurs ce candi
dat ses propres principes, lui aient dit
non, vous ne passerez pas, et n'aient
cherché l'éconduire en faisant ressor
tir la contradiction manifeste qu'il y
avait entre son langage du moment et
celui de jadis
Non Ce ne sont pas les libéraux de
1887 qui ont été inconséquents c'est
maître Colaert qui l'a été, et ce avec
un sans-gêne, une désinvolture et une
ampleur de toupet qu'on ne peut s'ex
pliquer chez un homme qui a la pré
tention d'être pris au sérieux chez
un avocat doublé d'un législateur.
Si nos adversaires ont obtenu, le 18
Octobre dernier, plus de voix que les
libéraux, c'est grâce tous les moyens,
honnêtes et malhonnêtes, qu'ils ont
mis en oeuvre, car nul n'ignore que la
ville d'Ypres est foncièrement libérale.
Les cléricaux ont eu beau jeu Les
fonctionnaires et employés commu
naux, les ouvriers de la ville, les fonc
tionnaires employés, ouvriers, secou
rus et vieillards hospitalisés des admi
nistrations charitables, tous ces élec
teurs ont été harcelés par eux.
Les fraudeurs, les tricheurs, les mal-
honuêtes gens, nous les connaissons.
Nous savons quels sout les individus
qui siègent en permanence au Volhshuis
et qui y appellent des électeurs pour
acheter leur conscience coup de piè
ces de cent sous.
Nous connaissons les individus qui
se font les racoleurs de ces acheteurs
de conscience l'armi ceux-là il en est
qui ne sout bons qu'à cette sale beso
gne, n'ayant jamais pu faire autre cho
se que gaspiller inutilement, pour se
créer uue position libérale, l'argent de
leurs parents. Aujourd'hui ils en sont
réduits godailler la nuit dans les ca
barets et bouges, devoir fuir devant
un molosse qui en vent leur pean,
vouloir enlever brutalement les impri
més des mains de distributeurs libé
raux, pour obtenir plus tard une posi
tion qui sera dûe aux services politi
ques rendus, et non certes un mérite
personnel qui n'existe pas.
Nous connaissons les Messieurs qui
se sont rendus sur la route de Kemmel
et ailleurs et ont offert 30 et 40 francs
pour un vote.
Nous sa-votis que des démarches sont
faites près des électeurs travaillant
domines et ailleurs pour les engager
ne pas venir voter. S'ils y consentent,
ils reçoivent immédiatement 2 fr. de
pourboire, 1 fr. pour leur amende, et,
après l'élection, ils toucheront 10 fr.
Nous connaissons les individus qui
organisent des beuveries et qui saoû-
lent le peuple.
Nous connaissons un certain Mon
sieur qui a fait venir de Lille un Yprois
qui y travaille et qui est la pire des
arsouilles, pour surveiller les allées et
venues des personues les plus honora
bles de la ville
Nous connaissons les individus qui
ont appelé chez eux des employés et
ouvriers de la ville et des administra
tions qui en dépendent, et qui les ont
menacésde la vengeance cléricale, voire
même de leur renvoi, au cas où ils vo
teraient selon leur conscience.
Nous connaissons les trucs qui seront
employés pour s'assurer de quelle ma
nière des votes auront été émis. Nous
connaissons les enveloppes qui ne se
ront remises que le matin de l'élection.
Mais nous déjouerons cette fraude.
Que tous ceux qui on l'impose aient
confiance eu un ami qui vote dans le
même bureau, ou qu'ils annulent leurs
votes après coup. Que l'on se persuade
bien que les libéraux ne se laisseront
pas plumer sans crier et qu'ils veille
ront.
Nous connaissons les noms de cor
rupteurs et de corrompus, nous con
naissons bien d'autres choses enco
re
Et ce sont les fraudeurs, les tri
cheurs qui nous accusent, nous, libé
raux, et mettent notre charge toutes
les infamies commises par eux-mê
mes
LES
S DES HOSPICES.