Aux électeurs
libéraux.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 28 Septembre 1902.
62f
annee.
X° 59.
Paraissant ir iïiinanche. \ires acqlirit elsdo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
r' la province Par an 4 fr. 50
Logique.
Où va l'argent
Le rem pi aeemen t m i I i ta i re
Navrant.
A eux la galette
A la
rmee.
La mort de la Heine.
Chers Concitoyens,
l'union pait la force.
On s'abonne au bureau du journal, rite de Dixmude, 53, ïpres. Les an
nonces. les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la B-lgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Nous engageons vivement tous
nos amis politiques consulter
les listes électorales provisoires
pour Tannée 1903, qui viennent
de paraître.
l)es exemplaires sont déposés
au local de I' YssocivrioN Libérale,
rue du -Séminaire.
S'ils n'y sont pas inscrits ou s ils
n'y sont inscrits qu'avec un nom
bre de voix inférieur celui au
quel ils ont droit, ils sont instam
ment priés de s'adresser sans re
tard au omité de 1'Association
libéi vlk
Le bureau est ouvert tous les
jours, «le six huit heures uu
soir.
Eu parcourant la loi militaire, nous
épinglons l'article suivant
Art. 107. La fréquentation des
cours élémentaires pour tous les sol
dats ne sachant m lire ni écrire sera
considérée comme faisant partie du
service, et, comme telle, rendue obli
gatoire.
Ainsi le soldat, qui entre l'armée
vingt ans et qui ne sait ni lire ni écri
re, est obligé de par son service -
de se mettre épeler, et de manier le
porte-plume devenu plus lourd sa
main engourdie que le fusil qu'il por
tait un instant auparavant.
Sou camarade qui a pris un bon nu
méro, continuera, lui, croupir dans
l'ignorance. Pourquoi parce que
chacun est libre de ne pas s'instruire
et de ne pas faire instruire ses enfants
parce que l'Etat n'a pas le droit d'obli
ger les parents envoyer leur progé
niture l'école...
0 logique de nos maîtres
Lorsque le soldat avingt ans, qu'il a
appris son métier et resse ;ti tous les
désagréments et subi toutes lbs humi
liations de l'ignorance, alors on com
mence lui appreudre lire et on
y oblige aligner des a. des i, des o
Et lorsqu'il était enfant, on le laissait
courir les chemins, dénicher les
oiseaux, marauder les pommes du voi
sin l'Etat n'avait pas ie droit de l'en
voyer l'école.
Lorsque le soldat a vingt ans. que
son esprit est déjà bien rebelle, sa mé
moire moins docile que dans son jeune
âge, on juge qu'il est bon de le faire
se courbe^ sur un abécédaire.
Mais lorsqu'il était petit, l'esprit vif.
que son cerveau d'enfant était prêt
recevoir sans fatigue, une instruction
même beaucoup plus développée, ou le
laissait vagabonder, n'ayant pour pro
fesseur que ses instincts
Nous dira-t-on que l'obligation est
légitime pour des jeunes gens sous les
drapeaux, et ne Test pas pour des mou-
fards de 6 7 ans
Nous parlera-t-on de l'autorité pa
ternelle
Que répondrait un colonel au père
qui lui dirait Mon fils est tombé au
sort, je ue veux pas qu'il apprenne
hre la caserne. .Je ne veux pas de
par mon autorité paternelle, et je lui
<iéfends lui, uod fils, de suivre les
cours Ce colonel mettrait ce père
la porte et si le fils s'avisait d'obéir
sou père, ou ie mettrait dedans... et
vite de par la loi.
En son fruste bon sens, il pourrait
6e demander pourquoi on ;e punit de
ne pas vouloir faire mainteuant, un
âge qui n'y convient plus guère, des
travaux qu'on lui a permis de ne pas
accomplir au seul âge qui leur conte
nait...
Mais ne sachant ni lire ni écrire, il
ne saurait non plus comprendre les
finesses de la logique cléricale...
M M.
r?
U Etoile constate que si le gouverne
ment est impitoyable pour les institu
teurs et professeurs officiels qui récla
ment une modeste augmentation, il a
pour le clergé toutes les tendresses.
Qu'on en juge par le tableau suivant
4,385,000 fr. au clergé en 1895,
1,408,000 fr au clergé en 189G,
4,449,000 fr. au clergé en 1897,
4,484,000 fr. au clergé en 1898,
4.525,000 fr. au clergé en 1899,
5,370,000 fr. au clergé en 1900,
5,687,000 fr. au clergé en 1901,
VEtoile belge du 4 Août 1901 consta
tait que, dans la seule province de
H.iinaut, la somme des traitements
p «yés au clergé avait augmenté de
110,000 fr. en uu an le, personnel de
Tévêché de Tournai coûte la bagatelle
de 50,000 fr.
Mais la caisse de l'enseignement
m >yeu subit une autre saignée conti
nue d'environ 30.000 fr. chaque année
le cadre et le hors-cadre de l'adminis-
t ration centrale sont farcis «le produits
de l'Aluia Mater, de fils ou neveux de
députés, de malonnards tout frais
émoulus, qui vivent des économies
réalisées au détriment des pauvres
diables du personnel enseignant.
La nouvelle loi militaire, qui vient
«l'être mise en vigueur, ne fera peut-
être pas hausser immédiatement le prix
des remplaçants, mais, dans un an ou
deux, quand Ips intéressés se seront
aperçus qu'il y a plus d'avantage
s'eugager spontanément, on ne pourra
se procurer un hommi moins de
2,000 ou 2,500 francs Dame la vian
de augmente bien pourquoi pas la
chair humaine, puisque le gouverne
ment permet toujours ce trafic
Voici, d'ailleurs, ce qu'un homme
compétent, le géaérai-major Ttmmer-
mans,a<iit Tau dernier la commis
sion changée de l'étude des questions
relatives la situation militaire
Quel sera le résultat du volontariat
rémunéré raison de 40 ou 50 fr. par
mois au point de vue du remplace
ment
N'est-il pas de toute évidence que
le jeune homme qui, aujourd'hui, ac
cepte 20 ans de deveuir volontaire
avec prime pour une somme de 1,600
fr. qu il touche eu huit années, préfé
rera s'engager comme volontaire pur,
vers 16 ou 18 ans, tant pour éviter la
déconsidération qui s'attache aux rem
plaçants que pour amasser en trois an
nées un capital de 1,S00 fr.
Dès lors, les volontaires avac pri
me deviendront beaucoup plus rares,
on les payera beaucoup plus cher, et le
remplacement deviendra de plus en
plus ie privilège des gens riches. C'est
pourquoi j'estime qu'il eût mieux valu
abolir sans retard cette iniquité socia
le.
Tous pingres combien de fois les
catholiques ont lancé cette épithète
l'adresse des libéraux Nos adversai
res, eux. se vantent qu'ils sont d'une
générosité nulle autre pareille soit
mais ils oublient parfois de payer les
services rendus leur cause par la
presse de province ce qui n'est pas
très chic.
Ecoutez les lamentations de V Indi-
catenr de Pérnwelz, dans sou numéro
de Lundi.
Un abonné nous écrit pour nous
demander pourquoi nous ne parlons
pas du Congrès de la Ligue «lémocrati-
quequia lieu en ce moment Mons,
nous dit-il.
Réponse. Noue l'ignorions abso
lument, personne n'ayaut daigué nous
le faire savoir En dehors des temps
d'électiou, VIndicateur et le Pays d'Ath
sont quantités négligeables pour cer
taines personnes, il n'y a qu'en temp3
de période électoiaie que Ton se sou
vient qu'ils existent, qu'ils ont une pu
blicité importante qui n'e.-t certes pas
«lédaignor, et alors, on les congratu
le,... sans touleiois leur
puyei* ce <|iii leur est <Iù Ic^'i-
timciiicnt, non pas pour ser
vices reiKliis.niais pour niaii*-
elianilises fournies et or^-ciit
déboursé.
Où sont les pingres
O
f
Nos professeurs d'écoles moyeunes
vont reprendre bientôt le harnais.
A cette occasion, faisons connaître
une curieuse anomalie dont sont vieti
mes les chargés de cours spéciaux,
abstraction faite toutefois, des profes
seurs de îeligton.
Sans doute veut-on faire oublier
ces fonctionnaires qu'on vient de les
ravir aux douceurs du far nientec'est
généralement vers cette époque de
l'année qu'on leur distribue le boni du
minerval Or, savez vous qnelssont, au
sein du corps professoral, ceux qui
participent cette répartition Le di
recteur, les régents, les instituteurs de
la section préparatoire... et le profes
seur de religion
Quant aux professeurs de dessin, de
gymnastique et de musique, ils n'y
sont point admis. Passe encore jus
qu'à un certain point pour ce «fer
nier, qui peut être nommé sans diplô
me et dont le cours u'a guère encore
été organisé d'une manière uniforme.
Mais il u'en est pas de même «ies pro
fesseurs de dessin et de gymnastique,
qui ne peuvent être nommés qu'à la
suite d'examens difficiles, atte. taut de
leur savoir et de leurs aptitudes péda
gogiques, et dont l'enseignement 110
peut être donné que conformément an
programme officiel et sous la surveil
lance assidue des inspecteurs.
Le professeur de religion «levrait
être le dernier participer cette ré
partition.
On lit dans la Belgique Militaire
Un volontaire de Merxplas.Ven
dredi 12 Septembre dernier, le conseil
de guerre de Liège a coudarané di
verses peines un soldat d'un régiment
de ligne pour outrages par menaces
deux officiers, refus d'obéissance en
service, offenses la personne du Roi,
bris d'objet mobilier, outrages aux
membres du conseil de guerre.
(Je modèle des serviteurs était un
volontaire, qui avait été mis l'âge
de 16 ans dans une maison de correc-
tion, il s'était ensuite engagé
Quoi il s'était trouvé un chef de
corps pour admettre dans son régi
ment, parmi les braves et honnêtes mi
liciens. parmi les volontaires de famil
le honorable, un individu sortant d'une
maison de correction
Oui, et la conduite de ce chef de
corps ne peut être incriminée il
agissait en vertu d'ordres supérieurs.
Il existe une circulaire ministérielle,
signée Vandenpeereboom, ministre
de la guerre ad intérim. qui défend
aux chefs de corps de refuser l'engage
ment des anciens pensionnaires des
écoles de réforme, maisons de correc
tions et dépôt de vagabondage et de
mendicité.
On 8e rappelle l'énergie avec la
quelle nous avons réclamé le retrait de
cette déplorable circulaire M. Micha,
représentant de Liège, se fit notre or
gane la Chambre. Chose inouïe ses
protestations n'y furent appuyées par
personne. Au contraire, elles soulevè
rent l'indignation des cléricaux et des
socialistes, et un député de Tirlemont
osa soutenir que, non seulement il ne
fallait pas écarter ces volontaires-là
de l'armée, mais qu'ils pouvaient y
prétendre de l'avancem Mit, et
a qu'on devait même les nommer offi
ciers.
Il aurait pu ajouter qu'on devait
leur décerner l'Ordre de Léopold, et
que les riches antimilitaristes seraient
fiers de les avoir pour gendres.
Nous demandons si le cas particu
lièrement grave du condamné de Liège
n'engagera pas M. le ministre de la
guerre rapporter la funeste circulai
re de son prédécesseur.
Notre administration communale a
envoyé au Roi une adressé, dont les
termes ont été portés la connaissance
de la population Yproise par voie d'af
fiches.
En voici le texte
Le Collège des Bourgmestre et Eche-
vins vient d'envoyer, Sa Majesté le
Roi, l'adresse suivante, l'occasion de
la mort iuoptnée de notre Reine bien-
aimée.
Convaincus que vous approuverez
notre décision nous vous prions
«l'agréer les assurances de nos senti
ments les pins dévoués.
le Bourgmestre k, Échevins
It. COliAEItT.
PAR LE COLLÈGE
Le Secrétaire
AI. GORIUSSEN.
A Sa Majesté Léopold Roi des
BelgesBruxelles,
SIRE
La ville d'Y*près a appris, avec nne
profonde douleur, la nouvelle de la
mort de Sa Majesté la Reine.
Elle espérait que ses vœux ardents,
joints ceux que formait toute la Na
tion pour le rétablissement de notre
bien-aimée Souveraine, seraient exau
cés et que la Belgique conserverait
longtemps encore la Princesse qui, il
y a près d" ciuquante ans, avait uni