Aux électeurs
libéraux.
Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 14 Septembre 1902.
62e année.
l'union fait la force.
i'artiéssfsni tïiniauche.
Patrie et patriotisme.
Les projets
du cléricalisme.
Le trailemenldes Députés.
La lotisse de l'argent.
o i
Le
ROGR
Vires acquirit eindo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
focr la ville Far an -4 francs.
f la province Par an 4 fr. 5()
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Apres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d près,
les deux Flandres, le restaut de la Belgique et de l'EtraDger, au bureau du
journal Le Progrès OX TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Nous engageons vivement tous
on
nos amis politiques consulter
les liste s électorales provisoires
pour I année 1903, qui viennent
de paraître.
Des exemplaires sont déposés
au local de rVssocuriov Libérale,
rue du Séminaire.
S'ils n'y sont pas inscrits ou s'ils
n'y sont inscrits qu avec un nom
bre de voix inférieur celui au
quel ils ont droit, ils sont instam
ment priés de s adresser sans re
tard au Comité de ['Association
libéi al.l
Le bureau est ouvert tous les
jouis, de six huit heures du
soir.
La Belgique occupe eu Europe uue
«vViation privilégiée les Beaux-Arts,
les lettres, les sciences, l'agriculture,
lecommerce et l'industrie y brillent
d'un vif éclat.. Nul pays, en égard
l'étendue de son territoire, ne voit ac
cumulées autant de richesses naturel
les, exploitées par une populatiou aus
si laborieuse, possédant un outillage
industriel aussi complet.
Dans l'histoire, les Belges ont un
passé glorieux souvent, aux forces
matérielles des masses, ils ont opposé
victorieusement leur courage, leur pa
triotisme. Les villes sont ornées de
beffroi*, de statues, de monuments éle
vés pour célébreHes succès remportés
sur les envahisseurs de nos riches pro
vinces. Ajuste titre, nous pou vons être
tiers des institutions que nous nous
sositnes données, des luttes que nous
avons soutenues pour conquérir notre
indépendance Grâce la vaillance de
nos ancêtres, nous avons déjà joui de
plus de soixante-dix ans de paix et de
prospérité. Nous marchons la tête
des Dations civilisées dans toutes les
braaches do l'activité humaine, mais
si nous imposons encore le respect
tous, nous excitons des rivalités, des
convoitises peut-être
C'est quoi nous ne songpons pas
assez lorsque nous nous réjouissons de
notre bien-être matériel. Une longue
période de prospérité, en amollissant
les âmes, semble avoir diminué chez
Dans l'amour de la Patrie. Comment,
en effet, l'aimons-nous Nous l'aimons
Par instinct, un peu la façon de l'en
fant prodigue.quand nous sommes pri-
vés de ses avantages. A l'étranger,
nous avous la nostalgie du sol natal
dans le pays même, nous manquons de
vertu patriotique.
Il est. vrai que IVxemple devrait ve
nir d'en haut et que c'est eu vain que
nous attendons une preuve d'abnéga-
hOQ de nos gouvernants. Ceux-ci son
gent surtout caser leurs créatures,
rirer pied ou aile du budget pour ali
menter leur népotisme. L'intérêt per-
^nnet domine tout, alors que le pa
triotisme consiste dans le mépris de
intérêt personnel. Dans d'autres Par
lements, les divisions cessent quand les
mtérê's généraux du pays sont en jeu:
c.tiez nous, même pour la défense na-
houale. l'accord patriotique a été re
poussé par nos prétendus conserva
teurs. Ceux-ci, fidèles la parole du
Christ, devraient se montrer d'autant
plus désintéressés ici-bas qu'ils out en
perspective les félicités de l'autre mon
de mais ils ont grand soin, dans cette
vallée de larmes, de tout garder, de
tout prendre, privilèges, bénéfices et
honneurs Qui fait son devoir.
Sont-ce les députés, dont la plupart
apprécient les avantages de la situa
tion sans en assumer les charges et les
responsabilités On bien sont-ce les
ministres qui transigent avec leur con
science et vont, comme notre vaillant
ministre de la guerre, jusqu'à exploi
ter leurs fonctions au profit de leur
intérêt personnel Que penser d'un
gouvernement qui envoie des délégués
la conférence pour la traite des blan
che», mais qui, en matière militaire,
pratique la traite des blancs et souff re
ue les membres du clergé se trans-
orment en sergents racoleurs
Nous ne manquons pas de Ligues pa
triotiques. Pourquoi u'élèvent-elles
pas la voix, pourquoi ne se jettent-
elles pas dans la mêlée? La foi qui n'agit
pas n'est pas sincère. Comme la tait,
juste titre, remarquer notre confrère
le Libéralles paroles ue suffisent pas,
il faut des actes. Ce n'est que par le
patriotisme que nous pouvons tous de
venir tolérants et charitables, faire
cesser les injustices, relever les parias.
L'Etat devrait développer l'instruc
tion, faire l'éducation du peuple, tous
les citoyens devraient remplir les mê
mes devoirs alors la nation devien
drait meilleure et l'on pourrait réduire
les budgets de la gendarmerie et des
prisons.
Une commission spéciale instituée le
8 Avril 1895 a élaboré un projet de tê-
forme de la bienfaisance en Belgique,
ayant un double but 1° en donnant
la personnification civile aux corpora
tions religieuses, concentrer entre leurs
mains toutes les ressources de la bien
faisance publique, a l'exclusion finale
de l'Etat dont le contrôle sur la ges
tion des bons Pères et des très chères
sœurs serait purement illusoire 2° li
vrer la bienfaisance publique aux
agents du Vatican, comme le prouve
M. Jules Bosmaus dans uue excellente
brochure qui vient de paraître sous ce
titre: Exposé du projet de réforme
de la Bienfaisance en Belgique
Le gouvernement, dit-on, après
plusieurs années d'hésitation, se trouve
suffisamment fort pour présenter aux
Chambres, dans le courant de la pro
chaine session, ce projet auprès duquel
la loi des couvents de 1857 pourrait
passer pour une conception purement
démocratique.
Nous aurons plus d'une fois l'oc
casion de revenir sur l'œuvre de la
commission spéciale nous nous bor
nerons pour aujourd'hui relever-dans
son exposé des motifs ce passage tout
tait de circonstance, en présence des
professions de foi libérales s'étalant
depuis quelque temps dans les colon
nes de la presse catholique.
Voici ce passage
Nous voulons, dit la Commission,
la reconnaissance pour les associa-
tions privées, afin de les mettre en
état de prendre un plus grand essor
et de tendre plus aisément leurs
tins.
Et la commission définit ces fins
La foi. dit elle, qui fait germer la
charité, la charité qui n'est que la foi
en action, et le prosélytismequi en est
la conséquence, se lient indissolu-
blement
Le prosélytisme, c'est le bon combat
organisé par 1° cléricalisme entre tou-
t'î croyance qui s'écarte de la doctrine
catholique. Il est une des tins des as
sociations religieuses et si la commis
sion spéciale, dans sou projet, veut fai
re passer dans la caisse des couvents
les millions consacrés la bienfaisance
publique, c'est afin, elle l'avoue, d'ar
mer les corporations monastiques en
vue de cette œuvre de propagande clé
ricale. Le but dn prosélytisme, en un
mot, est d'imposer au monde l'unité de
foi, de croyances, de doctrine poursui
vie par l'Eglise romaine depuis que son
alliance avec l'absolutisme monarchi
que en a fait une puissance politique.
Cette unité monstrueuse, contre na
ture n'a jamais cessé de hanter les cer
velles cléricales. C'est cet idéal qu'el
les poursuivent quand elles élaborent
des projets de loi destinés taire pas
ser entre les mains des moines et des
nonnes la gestion des œuvres charita
bles.
L'esprit de prosélytisme auquel la
Commission spéciale veut donDer un
plus grand essor n'est pas autre chose
au fond que l'esprit d'intolérance et si
l'on en veut la preuve on la trouvera
naïvement expritrfée dans ces trois li
gnes que 1' Escaut nous consacre.
Nous avons prouvé au Précur-
seur, dit-il, que sous prétexte de f'ai-
re de l'anticléricalisme, il attaque le
catholicisme ce qui est contraire la
liberté religieuse.
De sorte que, d'après l'Escaut, dont
on connaît la récente profession de foi
libérale pour que la liberté reli
gieuse soit un fait, il faut que toute
attaque contre la religion soit interdi
te, que les îucroyants, les dissidents,
les philosophes ou simplement les gens
raisonnables, n'aient plus le droit de
faire la critique des dogmes et des doc
trines euseigués par une église quelcon
que
Cette conception de la liberté e-t
bien en harmonie avec celle du devoir
qu'a l'Etat de faciliter le prosélytisme
des couvents. Aussi ne faudra-t-il pas
s'étonner si. après la loi sur la bienfai
sance dépouillant celle ci au profit des
moines, l'admirable majorité que de
pieuses tricheries électorales nous ont
donnée, nous en fabrique d'autres qui,
au nom de la hbirté des cultes, enlè
veront aux citoyens la liberté de dis
cussion.
(Le Précurseur). G. D.
En Belgique les députés ont une in
demnité fixe de 4000 francs par an
les sénateurs ne touchent rien, ils ont
cependant le parcours gratuit de leur
résidence la capitale.
En France, sénateurs et députés ont
25 francs par jour, c'est-à-dire un peu
plus de 9000 francs par an.
En Danemark, les membres du
Landsding reçoivent fr 18,15 par jour.
En Portugal, les pairs et députés re
çoivent 1,675 francs par an.
En Suède, les membres de la Diète
touchent 1,672 francs pour une session
de quatre mois, mais ils ont payer
une amende de fr. 13,75 par jour eu
cas d'absence excellente idée
En Suisse, les membres du Conseil
national ont fr. 12,50 par jour, payés
par le Trésor fédéral les membres des
Conseils d'Etat reçoivent de fr. 7,50
12,50 par jour.
Aux Etats-Unis, les représentants
des Etats et les délégués touchent
5.200 fr. par an, plus une indemnité de
1 tr. par mille pour frais de déplace
ment
En Norvège, les membres dn Stort-
hing perçoivent une indemnité de fr.
16,65 par jour pendant la session par
lementaire qui dure d'habitude six se
maines.
En Italie, les sénateurs et les dépu
tés ne sont pas payés, mais ils ont droit
des permis de circulation sur tous les
chemins de fer du royaume et d'au
tres avantages et privilèges.
En Espagne, les membres de3 Cortès
ne sont pas payés non plus, mais ont
certaines immunités.
En Grèce, les sénateurs reçoivent
500 fr. par mois, et les membres de la
Chambre des représentants 250 fr.
En Allemagne, les représentants re
çoivent fr. 11,25 par jour.
En Autriche, comme en France la
rénumération est de 25 fr. par jour.
Seuls les dépotés anglais, ne reçoi
vent aucune indemnité et n'ont droit
aucun privilège c'est cependant le
parlement où l'on travaille le plus et
où l'on abat la meilleure besogne.
M. Paul Leroy-Beaulieu consacre
dans l'Economiste français, une ques
tion de brûlante actualité, celle do la
baisse de l'argent, uue étude de haut
intérêt. L'argent, l'heure actuelle, a
perdu environ 60 de la valeur que
lui attribuent les lois monétaires, et
depuis le commencement de 1894 seu
lement il a baissé de plus d'un tiers.
Le kilogramme d'argent fin, au lieu
de 220 francs environ, valeur du mi
lieu du dix-neuvième siècle, ne vaut
plus que de 86 fr. 50 88 fr. 50.
En Juillet dernier, il s'est abaissé
jusqu'à 85 francs 80
La cause principale de la baisse de
I l'argent métal, c'est l'énorme accrois
sement de sa production, coïncidant,
grâce divers progrès techniques, avec
une grande réduction du prix de re
vient de cette production Ces progrès
ont permis d'exploiter fructueusement
les résidus des mines d'argent que les
Anciens croyaient avoir épuisées.
Les scories des mines antiques du
Lauritim, en Grèce, ont donné de ma
gnifiques revenus Par contre, la pro
duction exubérante des gisements d'ar
gent américains a réduit l'anémie
l'exploitation de beaucoup de nos mi
nerais de plomb argeutifèré, leur ren
dement ne couvrant plus les frais d'ex
traction.
Quoique les cours de l'argent, depuis
1872, aient baissé de plus de 60%, la
production de ce métal a triplé, et le
marché a la plus grande peine absor
ber cette production colossale.
Les emplois monétaires de l'argent
chez beaucoup de peuples civilisés,
n'existent plus que pour la monnaie
d'appoint. Chez les nations de l'Union
dite latine (France, Italie, Suisse, Bel
gique, Grèce) la pièce de 5 frs, qui,
fondue, ne représente guère plus de 2
frs. et vaut quarante fois moins que
l'or, au lien de quinze fois et demie
qu'elle valait jadis, la pièc9 de 5 frs.
dis-je, a un pouvoir libératoire illimi
té. Mais celui de la monnaie division
naire d'argent est limité, entre parti
culiers. 50 frs. pour un même paye
ment. Telle est aussi la limite du pou
voir libératoire de la monnaie d'argent
en Angleterre, limite qui n'y comporte
pas d'exception.
Il n'y a guère qu'un pays civilisé
qui soit au régime de l'étalon monétai
re d'argent, c'est le Mexique. Le régi
me de l'étalon d'or tend prévaloir
partout et les nations bimétallistês ->
se font de plus en plus rares. Le Ja
pon lui-même s est fait mooométalliste