Chroniquedela ville.
POTTELBERG
Extension
Universitaire
N° 51
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 5 Août 1902.
62e année.
l'uno» pait i.a force.
t'ai'atssfrnl le iiintanche.
Vires acqurit eundo.
La (in d'une polémique.
Les cléricaux cl la liberté.
Nos soldats
chez les jésuites.
A Wommei'som.
L'eau Ypres.
Aux Hospices.
Les Fêtes Anniversaires
de la Société Koji. le de
S1 Sébastien.
COURT a Ai
prouvent leur supériorité
depuis 2o ans.
Le quatrième centenaire
de l'acquisition
du droit de cité Ypres
la famillle Merghelynck.
pRltf DE L'ABONNEMENT:
(ocr la. ville Car an 4 francs.
f la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, \pres. Les an
nonces. les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAITj—
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Excursion l'Exposition
,1e Bruges, JEUDI 7 AOUT.
Déport d'Ypres t» li. rt\ ni.
Déport dellrii^esà 1 li. :t7 ni.
pour arriver o Ypres 18
h. :i<» m.
Les coupons seront remis
I» veille domicile.
Que d'encre a été versée pour se met
tre d'accord sur la signification don
ner au grand fait d'arme qui, chez
nous, a marqué le commencement du
XIVe siècle, c'est le Petit Messager de
Bruxelles qui, dans son n° du 11 Juillet,
a mis lin la polémique, par la con
clusion suivante, qui fait honneur un
de nos concitoyens
Des historiens superficiels n'ont vu
s dans cet événement mémorable
qu'une lutte de classes, une querelle
économique. Nous préférons l'opi-
nion de l'homme qui a porté les meil-
leurs jugements sur l'histoire des
Belges, M. Vercamer
Il serait difficile de trouver, dans
,Yhistoire, un fait plus glorieux que
la victoire des Eperons d'or. L'anti-
t quité signale, juste titre, l'admi-
ration de la postérité, le triomphe
des Grecs sur les Perses, Marathon
et Salamine. Si, dans la lutte de la
n nationalité grecque avec la barbarie,
la gloire de Miltiade et de Thémisto-
9 cle fut rehaussée par l'infériorité
9 numérique, celle de Pierre De Co-
9 ninck et de Jean Breydel, faisant
9 triompher la démocratie flamande de
9 la féodalité française, n'était pas
n moindre Ils avaient, eux, l'infériori-
té de l'armement, obligés qu'ils
étaient de se défendre, pied, la poi-
9 tnne nue, contre la chevalerie toute
9 bardée de fer II n'y a de comparable
9 au lait d'arme qui assura aux Fla-
9 manda l'indépendance de la patrie,
9 que les batailles de MoDgarten (1315)
9 et de Sempach (1386), qui, quelques
9 années plus tard, assurèrent le même
bien, et dans les mêmes conditions
«aux enfants de l'Helvétie, aux pay-
sans suisses.
Battuset honteusement répudiés par
ta suffrage universel, les cléricaux
français essayent de prendre une re
vanche, au prix d'une révolution
Dans ce but ils ont mobilisé le ban
et l'arrière-ban des forces réactionnai
re les futurs séminaristes de la Croix
'es nationalistes admirateurs d'Ester-
tazy et du faussaire Henry, les décer-
veleurs de la Ligue antisémitique, les
abatteurs de la Villette, les jeunes
ses blanquistes séides du sinistre
clown qui a nom Rochefort, la haute
gomme du Jockey Club, les ganaches
académiques de la Patrie française et
'es hobereaux royalistes de la Breta
gne et de la Vendée, tout ce joli mon-
de hirsule et hétéroclite a formé la
sainte alliauce du goupillon. Et c'est
nom de la liberté qu'il s'insurge
contre les lois de la République.
Le prétexte est une trouvaille. La
hberté des congrégauistes est si peu
Qenacée, que l'immense majorité d'en-
*re eux a fait soumission a la loi et
3']e, aur un total considérable, 2,500
rp'igieuses peine tombent sous le
o°np dg ja cjrcuiaire de M Combes.
Ils pourraient, en réclamant l'auto
risation légale, continuer, au sein de la
liberté, leur œuvre néfaste de ciérica-
lisation. Mais c'est la caractéristique
de cette agitation fomentée par des
conservateurs et des hommes d'ordre.
Une loi leur déplaît-elle Chambar
dement général Que l'on bloque les
couvents, qu'on les transforme en
nouveaux forts Chabrol que le peu
ple chrétien se soulève aux appels ré
volutionnaires et que partout s'orga
nise la résistance la légalité.
Toute la presse catholique du mon
de, y compris la nôtre, qui réclamait,
il n'y a pas bien longtemps, des massa
cres et du sang, au nom de l'ordre pu
blic, applaudit ce soulèvement in
surrectionnel.
Ces jours derniers, on n'a pas été peu
surpris de voir débarquer Verviers
la musique du 12e Régiment de Ligne.
Où pouvait-elle bien aller
Aucune fête officielle n'était annon
cée.
Les musiciens en uniforme se dirigè
rent vers l'établissement des jésuites,
rue de Rome, où ils allaient rehausser
de leur concours une fête qui se don
nait au couvent en 1 honneur du très-
révérend père recteur.
C'est réellement trop fort. Voilà
quoi servent nos soldats
Après celle là on peut tirer l'échelle.
Un arrêté royal vient d'annuler la
décision de la Députation permanente
libérale du Brabaut, par laquelle celle-
ci avait inscrit au budget de la fabri
que d'église de la dite commune une
somme de 40 fr. pour les chantres.
Voilà donc notre gouvernement
catholique devenu l'ennemi des petits em
ployés d'églises et une Députation per
manente libérale leur défenseur.
Les calotinsdiront-ils encore que nos
amis sont les ennemis de la religion.
On ne se souvient que trop de la dé
cision prise par le Collège des Bourg
mestre et Echevins, eu vertu de la
quelle, depuis le mois de Décembre
1901la ville n'est plus alimentée d'eau
potable, par l'intermédiaire du châ
teau d'eauque pendant trois heures seu
lement sur 24.
Il parait qu'à la suite des pluies
abondantes du mois de Juin et des
averses de ces jours derniers, le volu
me de réserve de l'étang de Dickebusch
a tellement augmenté qu'il a été déci
dé que pendant la durée de la Ker
messe et l'occasion de celle-ci, il se
ra distribué sous une pression suffisan
te. uue eau épurée, saus mauvaise
odeur et aussi claire que le cristal,
pendant six heures par jour au lieu de
trois.
Bravo, M Colaert tout le monde
approuvera cette décision et vous en
sera reconnaissant.
Il est aussi question, en cas de fortes
chaleurs, de donner suite la proposi
tion formulée, différentes reprises, il
y a plus de deux ans, par l'honorable
conseiller M. D'tluvettere, d'arroser
la Grand'Place, an moyen d'un systè
me "ouveau qui fera l'admiration des
nombreux étrangers que nos belles fê
tes communales attireront Ypres.
On nous affirme d'antre part, que
pendant la durée de la Tuindag, le pu
blic aura accès au château d'eau où
M. Pierre Verdoene donnera toutes les
explications désirables sur le fonction
nement de la machine vapeur avec
condenseur économique perfectionné
qui, comme on sait, y a été établie sous
la haute direction de l'ancien Bourg
mestre, M. Surmont, l'administrateur
hors ligne.
A Bruxelles, Anvers, Bruges et
dans toutes les villes du pays. Mes
sieurs les administrateurs des Hospices
fout insérer dans les journaux,tant ca
tholiques que libéraux, les annonces
de leurs adjudications, ventes, loca
tions, etc. Ces administrateurs tiennent
y donner la plus grande publicité
possible, et ce, dans l'intérêt des Hos
pices
A Ypres, la Commission des Hospi
ces en a jugé tout autrement. Elle ne
se sert que des journaux bien pensants
pour faire connaître au public les ven
tes. locations, adjudications, etc., de
cote» administration charitable.
Par suite de cette mesure, un grand
nombre de commerçants, négociants,
cultivateurs et entrepreneurs ne lisant
pas le Journal d'Ypres ou le Nieuwsblad
ignorent, les trois quarts du temps, les
jour8et heures de ces locations et ad
judications.
Cette mesure regrettable peut occa
sionner un grand préjudice aux Hospi
ces et il serait désirer, dans l'intérêt
de cette administration hospitalière,
que les journaux libéraux de notre
ville puissent jouir des mêmes avanta
ges que le Journal d'Ypres et le Nieums-
blad.
Nou8 espérons que M. Colaert, le
Père de la Cité, qui a son mot dire
aux Hospices, tiendra cœur de faire
cesser cette situation anormale, se sou
venant de son programme politique
moins de politique, plus d'admimstra-
tion
La Société royale de S1 Sébastien se
propose d'orner un char et d'organiser
un cortège qui conduirait des Halles
la perche, les autorités communales,
le Dimanche 10 Août
Voici ce qu'un membre de la Société
a eu l'obligeance de nous confier, dans
un interview
L'idée de ce char ne nous est venue
que postérieurement la publication
du guide. L'un de nous s'en occupe
tout particulièrement et je crois que ce
char sera fort beau. Il aura près de
10 mètres de hauteur, le fond sera or
né de couverts destinés payer les
oiseaux primés. 150 environ. 25 jeunes
filles se trouveront sur le char et tien
dront en main des planchettes égale-
mentornéesde couverts destinés payer
les oiseaux d'honneur Sur le devant 5
jeunes archers, porteront le costume
de 1302.
Le chargera garai de plantes super
bes Nos vieux fanions aideront aussi
sa décoration.
Le cortège quittera l'Hôtel de Ville
9 1/2 très-précises. Il passera par la
Grand'Place, la rue des Chiens, la rue
des Fripiers, la^rue de Lille, la rue au
Beurre, la rue du Temple et la rue de
la Station.
Il sera vers 10 1/4 la perche. A 10
1/2 sonnant, les Bourgmestre et Éche-
vins donueront les coups d'honneur et
ouvriront le tir.
Quant la composition du cortège,
la voici
1° L'harmonie communale 2° En
voiture: le Bourgmestre et le Président
de la Société b) et c) Les 2 échevins
chacun avec un membre de la com
mission de la Société: d) Les présidents
des 3 autres sociétés de tir l'arc la
perche de la ville aussi accompagnés
e) Les 2 membres du Conseil délégués
par la vilie auprès de la Société et l'un
de nous 3° Le vieux drapeau de la
Société, don du prince Guillaume d'O
range 4° Le drapeau donné par le Com
te de Flandre 5° Le char 6° Les ar
chers.
Le tout sauf légère modification
possible.
La réunion se fera aux Halles 9
heures.
Puisse un beau soleil briller ce jour
là
LK§ TUILES»
l'ar
Notre sympathique concitoyen M.
Arthur Merghelynck vient, sous ce ti
tre, de publier une brochure que liront
avec plaisir tous ceux qui s'intéressent
l'histoire de notre cité. L'auteur, en
faisant l'historique de sa famille, re
fait en même temps l'histoire de notre
ville durant ces quatre derniers siècles,
car la famille Merghelynck a pendant
ce long laps de temps fourni des ci
toyens, qui ont honoré leur ville na
tale en mettant leur intelligence et leur
activité au service de la chose publi
que.
C est le 26 Juillet 1502 qu'en l'église
S1 Pierre de notre ville que Monsieur
Georges Merghelynck, fils de François,
natif de la paroisse de Saint Georges,
devint bourgeois de la ville d'Ypres,
qualité qui se transmit ses descen
dants jusqu la tin de l'ancien régime.
Nous ne pouvons mieux faire que de
publier l'intéressaut passage que voici,
extrait de l'ouvrage de M. Arthnr
Merghelynck
A partir du commencement du XVIe
siècle, cette famille 8e fixa définitive
ment Ypres, où la plupart de ses re
présentants furent potiers d'étain. Dès
le milieu du XVIIe siècle, nous y
voyons nombre de ses membres inves
tis de places honorables, soit comme
gens d église, soit comme magistrats de
la ville.
En effet, dans l espace d'un siècle,
la famille Merghelynck ne fournit pas
moins de quatre chanoines au chapitre
de la cathédrale d'Ypres et parmi eux
un doyen de l'église de Saint-Martin,
deux vicaires généraux de i'évêché>