\u 74. Jeudi,
57e ANNÉE.
16 Septembre 1897.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Listes électorales.
Un projet urgent.
L'instruction en Belgique.
Le libéralisme.
Le jeu
des alliances européennes.
6 FltANCS PAR AN,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Nous attirons l'attention
de nos amis politiques sur les
listes électorales qui, depuis
le trois Septembre écoulé,
sont soumises l'inspec
tion du public an secrétariat
communal et dans les com
missariats de police.
Lies réclamations doivent
être adressées, avec pièces
l'appui, an Collèg-e échevinal
avant le 31 Octobre.
La Chambre se réunira en session extraordi
naire le Mardi 12 Octobre.
La session ordinaire s'ouvre, comme on sait,
le second Mardi de Novembre, c'est dire celte
année le 9.
Il n'y aura donc que quatre semaines entre
l'ouverture de la session extraordinaire et celle
de la session ordinaire. C est dire que la session
extraordinaire se confondra avec la session
ordinaire, ou, si l'on préfère, que la session se
prolongera, sans interruption, de l'extraordi
naire l'ordinaire.
Le gouvernement n'a pas voulu remettre
l'examen du projet de loi sur la garde civique,
parce qu'il prétendait que ce serait trop lard de
i examiner au mois d'Octobre.
Il y a un autre projet qui est urgent, qui
était plus urgent que celui sur la garde civique
c'est le projet de loi sur l'electorat provincial.
Il est impossible que le gouvernement ne le
dépose pas dès l ouverture de la session extraor
dinaire. Il doit être en possession d une idee,
et il importe qu'on la connaisse au plus tôt.
Il en est de même pour la date des élections.
Le ministère a demandé aux administrations
communales de lui faire connaître le nombre
des ouvriers de leur commune qui vont tra
vaillera l'étranger, la date de leur départ et
celle de leur retour. Les administrations lui ont
répondu. Il est en possession de tous les ren
seignements la presse a môme publié le ré
sultat de l'enquête. Bien ne s'oppose donc, de
ce côté non plus, ce que le projet fixant la
date des élections soit déposé dès le début de la
session extraordinaire.
Lc'gouvernement n'aura aucune bonne rai
son de ne pas déposer dès 1 ouverture de la ses
sion les projets déterminant les conditions de
l'électoral provincial et la date des élections.
S'il ne les déposait pas, co ne serait que
dans un intérêt de parti, ce serait encore une
fois pour emporter un vote la vapeur.
Au moment où le gouvernement fait tout ce
qu il peut pour ruiner renseignement public en
Belgique, il n'est pas sans intérêt de voir quel
rang nous occupons en Europe au point de
vue de (instruction des populations. Nous trou
vons ce sujet des données intéressantes dans
une statistique comparée publiée par un jour
nal pédagogique allemand sur la diffusion de
renseignement primaire dans les différents
pays.
Sur 1,000 habitants Ion trouve fréquentant
l'ecole primaire
Suisse 167 enfants.
Suède 160
158
Allemagne
Grande-Bretagne 155
Norvège 150
France 146
Pays-Bas 143
Autriche- Hongrie 130
Belgique 110
Espagne 105
Danemarck 100
Italie 89
Grèce 62
Bulgarie 52
Portugal 50
Roumanie 4'*
Serbie 33
Russie 21
Sur les 18 pays énumérés, nous venons donc
en neuvième ligne seulement.
Voici maintenant une statistique plus signi
ficative encore, c est celle du nombre des con
scrits qui ne savent ni lire ni écrire leur
arrivée au corps.
Sur 1,000 conscrits, voici le nombre des
illettrés
Suède
1
Allemagne
2
Danemark
5
Suisse
22
Pays-Bas
50
France
55
Belgique
144
Autriche-Hongrie
220
Grèce
300
Italie
390
Russie
708
Serbie
793
On peut conclure de ces statistiques que la
Belgique est sur une mauvaise pente et qu il ne
faudrait plus de longues années de gouverne
ment clérical pour la faire classer définitive
ment parmi les pays les plus ignorants de
lEurope.
Le socialisme est la conséquence logique du
libéralisme
Vooruit, socialiste).
Donc, les libéraux sont des socialistes.
(Tous les journaux cléricaux).
Certains démocrates-chrétiens ne sont que
des libéraux déguises.
(Lq Petit Belgeconservateur).
Les catholiques qui refusent d'entrer dans
les voies démocratiques ne sont que des libé
raux.
(Le Bien du Peuple, démocrate-chrétien).
Il n'y a plus de libéraux.
(Tous les journaux cléricaux et socialistes).
Conciliez-moi, s. v. p., ces opinions. Moi,
j'y renonce.
M. Labouchère a publié dans le Truth de
Londres un important article sur le jeu des al
liances qui se forment et se modifient en ce
moment, de par 1 Europe, article dont les con
clusions nous louchent assez près
«Si j'étais roi d'Italie, je serais, dit d'abord
le député anglais, alarme de la peine que prend
le Tsar pour gagner les bonnes grâces du clergé
catholique en Pologne, en même temps que
M. Félix Faure lient la chandelle ce qu'il y a
de moins national dans f église catholique en
France, élément représenté par le Sacré-Coeur
de Montmartre. Mais les Italiens sont des diplo
mates et je m'attends les voir étudier ces
dangers et même servir de médiateurs entre
Guillaume 11 et la nouvelle alliance franco-
russe.
L'attitude de la presse autrichienne est
d'un grand poids dans les circonstances ac
tuelles elle prouve que la Fiance, l'Allemagne
et la Russie s'uniront avant longtemps pour
contester notre suprématie navale et coloniale.
L'Angleterre veut posséder elle seule
plus de navires que le reste du monde, et elle
regarde une année comme perdue si elle n'a
pas servi augmenter ses territoires, et les
grandes puissances comprennent qu'elles doi
vent s unir pour résister une pareille politi
que.
Lalliance franco-russe, en réalité, est di
rigée plutôt contre nous que contre toute autre
puissance, et l'Allemagne est en train de ma
nœuvrer pour se joindre cette alliance;
seule, la question de l'Alsace-Lorraine barre la
route.
Mais, si l'Allemagne voit qu'elle a plus ga
gnera restituer ces provinces la France quâ
les garder, elle les rendra.
La Hollande ne désire pas être annexée
l'Allemagne mais si celle annexion était déci
dée par les grandes puissances militaires, la
Hollande ne pourrait v échapper,; et je ne serais
pas étonné que la solution de la difficulté de
l'Alsace-Lorraine se trouvât en Hollande.
En résumé, nous régnons encore sur les
autres, mais notre suprématie diminue sensi-
PROGRÈS
tires ac0dir1t eundo
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Ypres, le 15 Septembre 1897.
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