i\° 40. Jeudi,
57e ANNÉE.
20 Mai 1897
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMELYT.
La crise du libéralisme.
La mauifeslalion patriotique.
Le Révérend
Père Vandenpeereboom.
Le camp retranché d'Anvers.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
xelles, On sait qu'une médaillé commémora-
tive leur a été promise par le gouvernement.
11 est incontestable que notre parti subit en
ce moment une crise douloureuse.
El ce n'est pas là un phénomène local. Le
même fait se constate 1 étranger.
En Autriche, le suffrage universel a, du pre
mier coup, créé une situation analogue. Les li
béraux y ont été écrasés entre les cléricaux et
les socialistes.
En Allemagne, les libéraux ont été réduits
une minime fraction.
11 est donc vrai de dire que nous assistons
une éclipsé des idées libérales.
Non que celles-ci soient mortes. Elles ont
partout des défenseurs, que les vents contraires
n'ebranlent pas, qui résistent la maree, et
que le flot bat, mais n'abat point. El cela suffit
démontrer qu'elles vivent et qu une force in
compressible est en elles.
Des idées mourantes n'ont pas de ces défen
seurs et n'inspirent ni une telle foi ni une telle
constance.
Mais l'idée de liberté est malade, calomniée
et délaissée par la foule, peut-être parce qu'on
avait mis en elle trop d espoir et qu'on attendait
de ses vertus plus de bienfaits qu elle n en pou
vait donner.
On y reviendra, des qu'on sera guéri de l'il
lusion thèocratique ou socialiste. Et cela se fera
plus tôt qu on ne croit.
Nous n'avons pu, en Belgique, faire l'éduca
tion du suffrage universel avantson avènement.
C'est une œuvre entreprendre et poursuivre
vigoureusement. De la réfection de l'esprit pu
blic qui a perdu son équilibré, de la dispersion
des chimères et des craintes qui pèsent sur lui,
de la leçon vivante des événements de chaque
jour, naîtra un renouveau durable et fécond.
A V I s.
Le Comité de l'Association libérale
d'Ypres a décidé de se faire représenter
la manifestation nationale qui se tien
dra Bruxelles le 13 Juin prochain.
'Les membres de l'Association qui dési
reraient se joindre au Comité sont priés
de faire parvenir leur adhésion avant le
10 Juin prochain chez M. Arthur Salorné,
Café du Saumon, Ypres.
Le départ pour Bruxelles est fixé au 13
Juin, 8 h. du matin.
Le Comité.
Ypres, le 19 Mai 1897.
On se prépare avec activité, en ce moment,
dans les sociétés militaires, la manifestation
patriotique.
11 est certain que peu de sociétés d'anciens
militaires manqueront l'appel. La plupart,
les plus importantes, du reste, sont engagées
depuis longtemps.
Toutes les sociétés d'ouvriers libéraux seront
irésentes également. Parmi celles qui ont déjà
iromis leur concours, nous citerons au hasard
a Ligue libérale de Bruxelles, 1 Association
ibérale de Bruxelles toutes les sociétés libéra-
es de Liège, Verviers, Spa, Huy, Mons,
Charleroi, Tournai, Péruwelz, Ath, flelp u
zelve d'Anvers, la Jeune garde libérale démo
cratique d'Arlon, les Marçunvins, la Société
royale des Quilhers de Bruxelles, la Fédération
des sociétés de gymnastique du royaume, l'As
sociation libérale de Wavre, le Libérale
Volksbond de Lierre, etc.
L'Association conservatrice de Bruxelles y
sera représentée par un grand nombre de ses
membres qui ont promis de se rendre indivi
duellement au cortège.
Le comte Léon Visart de Bocarmé, membre
de la Chambre des représentants, et le comte
van der Burcb, sénateur, ont assuré le comité
organisateur de toutes leurs sympathies.
Les Joyeux Amis, société-fanfare, et les Im
primeurs-Lithographes de Bruxelles sont en
Pourparlers avec le comité d'action. Il est pres
que certain qu'eux aussi figureront dans le
cortège.
t II convient de répéter que cette manifestation
n'a aucun caractère politique. On sait que les
Promoteurs du mouvement sont des anciens
militaires, et ceux qui, les premiers, ont jeté le
cri d'alarme après le départ du général Bras-
sine, ce sont les anciens soldats belges ayant
servi en 1870.
Aussi se reuniront-ils en un congrès le soir
môme de la manifestation, sous la présidence
de M. Legros, président de la section de Bru
Donc, le révérend Père croit sa situation po
litique plus forte que jamais.
Pendant la discussion de la gendarmerie,
n'a—t—il pas soutenu qu'il devait sa longue vie
ministérielle sa ligne de conduite et que sa
carrière s'affermissait en vieillissant
Ce n'est pas l'avis du public.
Celui-ci est unanime condamner certaines
conséquences de la fameuse réforme de l unifi-
cation des tarifs et il flétrit avec rigueur le rôle
joué par M. Vandenpeereboom, comme minis
tre de la guerre.
Sans doute, voilà treize ans qu'il brave l'opi
nion avec un cynisme inouï, mais tout a une
fin.
Dieu lui-môme punit Jes orgueilleux
Si M. Vandenpeereboom avait été moins
diplomate, il n'eut pas, d ai Heurs, échappé aux
intrigues de couloirs qui ont fait disparaîlre
tous ses collègues de 1884.
Ce n'est pas ses mérites, mais son adresse
jésuitique qu'il doit sa longévité ministérielle.
Tout son machiavélisme toutefois ne le sau
vera pas, et il sera bien obligé prochainement
d'abandonner le portefeuille de la guerre en
attendant l'autre.
M. De Lantsheere s'est occupé la Chambre
du camp retranché d'Anvers et il a répété les
paroles d'un général, ancien commandant de
la circonscription militaire d'Anvers, qui a
prétendu qu un bombardement de quatre heu
res suffirait pour forcer la place se rendre.
Il a signalé l avis du colonel Van Bevere sur
le camp retranché.
Cet officier de mérite réclame le déplacement
de l'enceinte afin de ne pas entraver la prospé
rité de la ville, l'abandon du système des trois
lignes de défense pour adopter celui des deux
lignes et la nécessité d'établir le même système
de défense sur les deux rives de l Escaut. Il
propose de raser les fortifications de Termonde
Dans l'attaque de la position d'Anvers, dit-
il, la place forte de Termonde ne pourra con
trarier et même entraver les opérations de
Iassiégeant, c'est pourquoi celui-ci devra s'en
emparer, ou tout au moins l'observer.
Pour s'en emparer, il est probable qu'il
fera usage du bombardement ainsi que cela a
eu lieu pendant la guerre franco-allemande de
1870-1871, pour les places de Bichtenberg,
Marsal, Laon, Rocroy, Toul, Thionville, La
Fère, Neufbrisach, Monlmedy, etc.
En tout état des choses, il ne s'attardera
pas devant Termonde comme la place, il
cherchera l'enlever par un acte de vigueur,
s il ne veut pas recourir au bombardement.
La garnison sera prisonnière, le matériel
enlevé et utilise par l'ennemi, et Termonde de
viendra une place de dépôt pour les opérations
de 1'allaque; aussi sommes-nous d'avis que
ce n'est pas déclasser la place de Termonde qu'il
faut faire mais en raser les remparts, de ma
nière que l ennemi ne puisse s'y établir.
A priori le raisonnement du colonel Van
Bevere semble très sérieux et fort logique ce
n'est pas toutefois la presse le débattre mais
bien aux autorités militaires compétentes.
Ce qui est du domaine de tous, c'est la ques
tion d'existence du camp retranché d'Anvers.
Depuis le fameux rapport Brialmont, qui date
de six sept ans, on savait qu'il ne répondait
plus aux nécessités de la guerre moderne. Le
cabinet clérical n'a rien fait pour le transfor
mer. El le pays se trouve en présence de cette
double solution le supprimer ou maintenir
des fortifications inutiles, moins qu'il ne se
décidé suivre les conseils donnés par M.
Brialmont dans son rapport historique, ce se
rait la plus sage des résolutions.
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