Chronique locale.
25. Dimanche,
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La Comédie.
La manifestation nationale
contre la loi militaire.
Jeunesse d'à présent.
-)X(o)r(-
Le Gzar d'Ypres.
Un Bruxellois par jour.
57e ANNÉE.
28 Mars 1897
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Ypres, le 27 Mars 1897.
Nos confrères continuent discuter le projet
de réorganisation de la garde civique, les uns
le louant, les autres le blâmant avec une éner
gie compréhensible.
A quoi bon ces flots d'encre
11 n'y a là tout le monde le sait qu'une
misérable comédie jouée par le ministère et la
droite.
Au lendemain de la retraite du général
Brassine le ministère a cru nécessaire de prou
ver son prétendu patriotisme en annonçant que
s'il repoussait le service personnel, du moins il
songeait la défense nationale en reconsti
tuant sur d'autres bases l'institution de la garde
civique I
Mais il n'y avait là qu'une tactique puérile et
naïve, petite satisfaction donnée au Roi, rien
de plus.
Le ministère savait parfaitement que jamais
son projet ne serait discuté et voté la Chambre
même.
11 l'a livré, il est vrai, l'examen des sec
tions et de la section centrale, mais c'est pour
mieux endormir les défiances.
Si l'on se rappelle dans quels termes M. Van-
denpeereboom a demandé la discussion immé
diate du projet, termes bouffons convenus
d'avance, on comprendra mieux la comédie
jouée.
Inutile de part et d'autre de se faire de la
bille 1
Le projet Schollaerl sur la garde civique ne
sera pas plus discuté que le projet Devolder.
Les événements nous donneront raison.
Le comité d'action de la manifestation pa
triotique en faveur du service personnel s'est
réuni Dimanche, en son local, Grand'Place,
Bruxelles, 3 heures.
M. Chômé, qui présidait, a eu la satisfaction
de constater que toutes les sociétés militaires
s'étaient ralliées au projet de manifestation et
qu'un grand nombre de société civiles y avaient
également donné leur adhésion, notamment
les cercles d'ouvriers libéraux.
On connaît le but de la démonstration qui
se prépare La dissolution des Chambres; la
consultation du corps électoral sur la question
du service personnel la nomination d'une
commission, composée de généraux et de légis
lateurs, chargée d'élaborer un projet de réorga
nisation de l'armée.
En termes patriotiques et très applaudis, M.
Chômé a dégagé la question de la défense na
tionale de toutes préoccupations de parti et
exprimé le vœu que le drapeau tricolore soit
le seul qui figure en tète du cortège.
A son tour, M. Léon Vanderkindere, prési
dent de la Ligue libérale, s'est fait un devoir
de constater que la question militaire est une
question supérieure. Il espère que la manifes
tation verra rallier autour du seul drapeau na
tional les libéraux de toutes les nuances.
M. Vanderkindere a été très applaudi.
Même succès pour M. Giroul, président de la
jeune garde progressiste de Huy, qui a fait un
appel chaleureux tous les patriotes pour cul
buter, aux élections prochaines, un gouverne
ment qui trahit les devoirs du patriotisme.
M. Monnoyer a préconisé la création de
foyers de propagande dans toutes les parties du
pays, comme le recommande le général Brial-
monl dans son mémoire.
Sur la proposition de M. le président, il a
été décidé qu'une invitation serait adressée
toutes les sociétés du pays d'adhérer au pro
gramme de la manifestation.
De notre temps I on n'était point comme
cela, entendons-nous dire sans cesse plus
d'un homme mûr.
La jeunesse d'aujourd'hui n'est plus de la
jeunesse nous n'avons pour enfants que de pe
tits vieillards qui parlent de tout et considèrent
tout avec une gravité vraiment comique, venus
trop tard dans un monde trop vieux.
Nous autres, nous étions des cervelles fol
les, mais en même temps des cœurs chauds,
nous nous amusions en gars bien taillés et cre
vant de santé. Nous n'avions pas de l'encre
dans les veines, mais du beau sang chaud et
bouillonnant et capiteux nous méprisions les
habits noirs dont votre distinction aime tant
se parer et nous arborions des gilets rouges,
des vêtements aux couleurs éclatantes, réjouis
sant les yeux nous n'étions point des pédants,
préférant être des hommes. Nous mangions et
nous buvions, nous nous remuions, nous dan
sions, nous sautions, enfin nous vivions.
Ainsi s'exprime le bourgeois de 1860.
Le vrai est que la jeunesse d'aujourd'hui,
sans être parfaite, ah, non est plus sérieuse
elle estime que sur la terre, il y a autre chose
faire que de rire et de danser, le rire étant la
grimace qui nous rapproche le plus de notre
ancêtre le singe et le quadrille des lanciers
étant le prélude ordinaire des banqueroules.
Est-ce dire que pour cela elle soit revenue
la rigidité monacale des vieux ascètes, qu'elle
flétrisse le corps et le considère comme un
objet d'abjection destiné par la Divinité nous
rappeler sans cesse au sentiment de notre in
firmité
Nullement, elle se contente simplement de
faire deux parts dans sa vie, comme le lui ont
conseilléTaine et Renan, deux maîlres qu'elle
chérit également, deux des saints de son évan
gile nouveau l une part, c'est la vie physique
et extérieure l'autre, la vie intérieure, intel
lectuelle et morale.
11 est certain, plus certain que jamais, qu'au
dessus de la vie journalière, il y a l'idéal vers
lequel il faut marcher pour qu'il y ait un inté
rêt, un charme quelconque vivre, car il serait
stupide et ennuyeux de vivre sans un but,
vers lequel aller, car nous serions alors comme
des voyageurs jetés au milieu de la mer im
mense, n'ayant que les flots et l'horizon sans
bornes autour d'eux et stalionnaires.
Cet idéal trompe souvent.
Certes.
Mais Icare, pour être retombé sur la terre
avec ses ailes de cire, eut du moins le mérité
d'avoir tenté l'ascension de la nue.
L'exploitation du chemin de fer vicinal
d'Ipres-Warnêton-Nenve-Eglise par les com
munes débute bien.
Les convoitises locales se font déjà jour.
Warnêton exige l'entrepôt, le czar d'Ypres la
nomination de Monsieur Yandenberghe comme
directeur et les autres communes de peu d'im
portance, celles des gardes on se demande, en
présence de ces rivalités de clocher, ce que de
vient l'intérêt général.
Quand il s'est agi au Conseil communal d'Y
pres d'enlever le vote en faveur de l'administra
tion du tramway par les communes, Monsieur
l'illustre Conseiller Henritje Iweins a demandé
de prendre les employés parmi les postulants du
pays notre maïeur, avec son flegme gantois, a
répondu qu'on était décidé de prendre les plus
capables.
Nous avons conclu de là, qu'un concours allait
être imposé et que la place de directeur serait
dévolue celui qui aurait obtenu le plus de
points.
Erreur profonde de notre part. Nous sommes
de nouveau trompé et nous nous tromperons en
core souvent, car nous perdons trop vite de vue
que nous ne pouvons nullement nous fier aux
paroles de nos maîtres ils resteront toujours
menteurs et trompeurs.
La place sera accordée non au plus capable,
mais au plus grand dévot, qui, par Ba famille,
dispose de certaine influence. Messieurs les mai
res de la campagne, inclinez-vous devant la vo
lonté du czar d'Ypres
»-> ose» *-»■
Nous extrayons du Petit Bleu le portrait de
notre sémillant et jenijuids-saq Henritje (rien
de sa lumière)
Henri-François-Joseph-Paul Iweins d'Eeck-
houtte, une des fortes têtes du parti clérical la
Chambre. Représente l'arrondissement d'Ypres
depuis le 14 Octobre 1894.
tires acqcirit ecndo.
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Idem. Pour le restant du pays7-00
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IWEINS lD'EEeHMOUTTE.