Chronique locale. Corruption électorale. Monument V andenpeereboom Les Anciens Pompiers. Mars a seule donné une légère supériorité, c'est dire moins d ammoniaque pour Zillebeke que pour Dickebusch. Doù la conclusion les eaux de Dickebusch valent mieux que celles de Zille— beke or comme c'est aux meilleures eaux qu'il faut s'adresser pour assurer l'alimentation de la ville, la conséquence se déduit logiquement. La depulation permanente du brabanl avait, la suite d'une enquête, annulé une élection communale partielle laquelle il a été procédé Haute-Croix, au mois de Juin dernier. M. De llurlet vient de réformer cette déci sion le motif est que les candidats élus ayant obtenu 10 voix de majorité, les faits de pression qui ont été relevés ne sont pas assez nombreux pour détruire celle majorité. Comme s'il était possible de découvrir tous les faits de ce genre qui se produisent. La morale de tout cela, c'est que plus les manœuvres illicites auront eu de succès, plus la majorité obtenue par corruption aura été forte, plus il y aura de chance de voir approuver le résultat qu'elles ont produit, si les élus sont les amis politiques des ministres. Par un fâcheux contre-temps, nous avons reçu trop tard, pour l'insérer au n° de Jeudi passé, le compte-rendu suivant de la cérémonie de l'inauguration du monument Yandenpeereboom. Les vœux des Yprois et de tous les amis de l'éminent homme d'État, M. Vandenpeereboom, sont enfin réalisés: Yprès possède la statue de son illustre fils, de son ancien magistrat, de son représentant dévoué, de son immortel auteur des Ypriana. Le monument se trouve au milieu du square contigu la Place Yandenpeereboom entre l'antique cathédrale S1 Martin et l'édifice somp tueux des Halles. La statue est l'œuvre d'un autre fils distingué d'Ypres, M. Fiers, habitant Bruxelles. L'artiste a bien réussi faire revivre cette belle et sympathique figure, au regard doux et pénétrant. L'attitude respire le calme, la fer meté de caractère, et la dignité simple du grand et intègre citoyen. La main droite, appuyée sur des volumes d'Ypriana, nous rappelle le savant, l'historien érudit. Sur les quatre faces du piédestal on lit les inscriptions suivantes sur le devant A Al phonse Vandenpeereboom, auteur des Ypriànà, 1812-1884 sur le côté de gauche Échevin et Bourgmestre de la ville, 1842-1861 Membre de la Chambre des Représentants pour l'ar rondissement d'Ypres, 1848-1876; sur le côté de droite Ministre de l'Intérieur, 1861-1868 Ministre d'État, Membre de l'Académie Royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique sur la post-face le solide poirier symbolique et la devise A Is riet buygt niel, maer blyft vroom, Peereboom L'inauguration a eu lieu Dimanche, 25 Sep tembre. La cérémonie a été fort simple et peut-être trop simple mais cette simplicité n'a pas manqué de grandeur au milieu de l'ac cord des partis politiques qui se sont confondus dans un même respect, dans une même véné ration, pour honorer la mémoire de l'homme de bien qui a tant aimé et servi sa ville natale et son pays. Dès le matin déjà, dans toutes les rues de la villele drapeau tricolore ornait les façades des maisons, et flottait gaiment aussi sur le beffroi des Halles et sur la tour de la cathédrale S1 Martin, comme aux jours des grands anniver saires patriotiques. Au fur et mesure que l'heure solennelle B'ap- proche,le mouvement et l'animation grandissent dans les rues de la ville et surtout aux abords de la Place Vandenpeereboom. Le carillon, repre nant sans cesse ses accents de fête, répand dans les airs des notes de joie comme entremêlées de doux et vieux souvenirs. Le fier dragon du beffroi, curieuse coïncidence, a lui-même tourné la tête vers le monument, comme pour saluer l'auteur des Ypriana. Vers midi moins un quart, les autorités civiles, religieuses et militaires se réunissent l'Hôtel de Ville. Le corps des Sapeurs-Pompiers fait le service. Peu peu, l'enceinte réservée, où doit s'accomplir la cérémonie, s'emplit d'an ciens amis de M. Vandenpeereboom, souscrip teurs au monument. Midi sonne Le Conseil communal, suivi des diverses autorités invitées, descend do l'Hôtel de îlle et prend place dans le cortège, ouvert par l'Harmonie communale, pour se diriger vers le monument. Le Conseil est au complet. Les Bourgmestre et Échevins ont revêtu le costume officiel. L'Harmonie communale, sous l'habile direc tion de M. Wittebroodt, a entonné une marche entraînante et le cortège arrive dans l'enceinte du monument. La Commission organisatrice, qui attendait le Conseil, va au devant de celui-ci et le conduit, avec sa suite, la Tribune réservée en face de la statue. La musique prend place sur une estrade adossée la Cathédrale. Parmi les souscripteurs et les invitéson remarque beaucoup de dames. Une foule énorme et com pacte, composée d'éléments de tous les rangs de la société, remplit la place entre les Halles et la Cathédrale ainsi qu'une grande partie de la place Vandenpeereboom. Huit vieux pompiers, qui ont encore servi sous les ordres de Vanden peereboom, forment une garde d'honneur autour de l'image de leur ancien commandant. La musique joue la Brabançonne, puis l'air des Ypriana de feu le pianiste-compositeur Dewulf. Un silence religieux se fait soudain M. l'avo cat Bossaert, Président de la Commission, prend la parole et prononce le discours que nous avons reproduit. D'immenses bravos accueillent la fin de ce discours magistral. En même temps le voile de la statue tombe et, aux accents mélodieux du Tuyndaglied et de la Brabançonne, Alphonse Vandenpeereboom, taillé dans le marbre, ap paraît vivant aux yeux de la foule enthousiaste et transportée. Impossible de décrire ce sublime moment Un sentiment de suprême reconnaissance et d'admiration s'est emparé des assistants et l'enthousiasme devient presque du délire. M.l'ÉchevinColaert, fl.de Bourgmestre, prend alors la parole son tour et, dans un langage élevé, explique comment et pourquoi son parti politique peut et veut honorer la mémoire de M. Alph. Vandenpeereboom. Nous avons également reproduit le beau dis cours de ce magistrat, discours qui n'est pas moins applaudi que celui du président de la Commission. Après M. Colaert, M. le Chevalier G. de Stuers prononce encore une allocution d'une tournure familière et originale, aussi publiée, et dont la finale Blyfl vroomPeereboom est répétée par des milliers de voix. Au milieu de ces cris d'al légresse et tandis que la musique entonne un dernier air,lesautorités descendent de la tribune et la foule s'écoule lentement, en louant la fois l'œuvre de l'excellent artiste Yprois Fiers, et la mémoire impérissable du héros de la fête. Une touchante cérémonie a eu lieudaDS l'après- midi de la même journée La musique des Anciens Pompiers, sous l'habile direction de M. Deliège, est allée rendre hommage la statue de l'ancien Commandant de l'ancien corps des Sapeurs-Pompiers Après un discours aussi éloquent que recon naissant prononcé par M. le Président Brunfaut, Conseiller commuual, une superbe couronne de chêne a été déposée au pied de la statue avec cette inscription sur le ruban: Les Anciens Pompiers de la ville d'Ypres leur ancien Comman dant. Cette cérémonie a mis une foule énorme sur pied. Trois mille personnes au moins. Le soir, la Place Vandenpeereboom a été splendidement illuminée, grâce l'initiative privée des habitants de ce quartier. ■»»aaoaoaomM Dimanche dernier, vers trois heures, les An ciens Pompiers, accompagnés de près de 3,000 Eersonnes, se sont rendus Place Y andenpeere- oom, devant le monument qui avait été inau guré le midi et y ont déposé une splendide cou ronne, payant ainsi un juste tribu d'hommages et de reconnaissance leur ancien commandant. Pendant de longues années, M. Alphonse Van denpeereboom avait été le chef de ce beau corps de pompiers que les hommes de la nuit du 1er Février 1891 avaient juré d'anéantir. C'était aux Anciens Pompiers, qui avaient servi sous les ordres de notre illustre concitoyen, que revenait l'honneur de faire une manifestation digne du grand homme que tout Yprois vénère. Cette manifestation a été touchante et grandiose. La foule compacte qui se pressait autour du monu ment a pu voir 1 enthousiasme général au mo ment où M. Brunfaut, en déposant la couronne aux pieds de la statue du plus illustre des en fants auquel Ypres a donne le jour, a exprimé le bonheur qu'il avait de saisir cette occasion pour témoigner toute la sympathie, tout l'atta chement que les Anciens Pompiers portent leur ancien chef. La couronne portait l'inscription Les Anciens Pompiers de la ville d'Ypres leur Ancien Com mandant M. A Iphonse Vandenpeereboom 25 Sep tembre 1892. Après le discours de M. Brunfaut, l'Harmonie a exécuté la Brabançonne et le Tuindaglied puis, en jouant, elle a parcouru, suivie de milliers de personnes, les principales rues de la ville. Sur tout le parcours, la foule joyeuse acclamait nos Anciens Pompiers. Un seul petit incident noter Au moment où le cortège passait rue de Lille, le nommé Dumon, Émile, cabaretier, habitant au n° 79, a cru très intelli gent de retirer son drapeau. Cette provocation d'un nouveau genre a été dédaignée peine a montré une fois de plus ce que les cléricaux entendent par TOLÉRANCE. Tout le monde a pu se rendre un compte exact de la sympathie que la population Yproise porte la Société des Anciens Pompiers. Cette Société n'a précisément pas été fondée pour faire plaisir ceux qui nous ont volé et extorqué notre Hôtel de Ville. En voyant ces milliers de Sersonnes acclamer la Société, les tripoteurs 'élections ont dû se faire d'amères réflexions pour l'avenir. Comment, en effet, pourrait-on supposer, en voyant une manifestation libérale, comme celle de Dimanche après-midi, que la ville d'Ypres est tombée aux mains des cléri caux Bien des personnes se demandaient, Dimanche, quels moyens inavouables nos maî tres avaient employé pour s'emparer de l'ad ministration de la commune. L'argent, les fallacieuses promesses, les menaces, les calom nies, la complicité d' autres maîtresvoilà les moyens malhonnêtes et inavouables, voilà quoi nous devons notre échec du 1er Février 1891 Le3 matadors cléricaux s'aperçoivent que leur pouvoir se dérobe. Peut-il en être autre ment quand on ne doit son triomphe qu'à la fraude et la corruption La Société des Anciens Pompiers est pour eux un cauchemar, ils la voient partout, c'est l'hydre qui va leur donner le coup de grâce. Aussi, il n'y a pas d'insultes, de méchancetés, de calomnies et d'infamies que les 21 rédacteurs du pieux Journal d'Ypres lui décochent hebdomadaire ment. La rage de voir cette société forte et prospère leur fait dire des insanités lire leur prose on croirait réellement qu'ils ont reçu leur éducation dans quelque bouge et qu'ils ont trouvé leur encyclopédie dans un bac ordures. Qu'importe du reste qu'ils qualifient la splendide manifestation de Dimanche, de scandaleuse sortiede manifestation politique de mauvais aloi Qu'importe qu'ils appellent salmi gondis, cette superbe société Qu'importe qu'ils traitent ses membres de royoucrates, de turbu lents manifes tards Nous dédaignons cette prose (A suivre +-ss~ quelques coups do sifflota. Lo siuur Émile Dumon

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2