Chronique locale. La Société des Anciens Pompiers Dunkerque. La fête du 22 Septembre. Une question. Exposition. Que devient celte liberté, si les patrons se mettent machiner, manipuler, a diriger, tripoter l'élection Le résultat n'est plus alors qu'une amère plaisanterie. Je ne dis pas, notez-le bien, que les candi dats des patrons doivent être nécessairement tenus pour suspects. Ils sont sans doute aussi recomniandablcs, aussi dignes de confiance que les turbulents candidats des socialistes. Mais, enfin, ils doivent être éluset non pas imposés par d inavouables moyens. Un fait est certain. Cest que l'élection de Dimanche dernier Alost n'a pas été une élec tion. Ça été tout la fois un coup de ruse et un coup de force. Décidément, l'avenir s'ouvre sous de brillants auspices notre vaillant corps des Anciens Pom piers. A peine revenus d'excursion, ils repartaient Jeudi passé la conquête de nouveaux lauriers. Après la plage belge, la ville d'eau française Et Dunkerque comme Blankenberghe, même réception cordiale, même exécution irréprocha ble, même départ triomphal, même rentrée Ypres au milieu d'une population enthousiaste accourue de toutes parts la rencontre de notre excellente Harmonie. Ce sont là de beaux commencements Pre miers pas dans une carrière qui s'annonce bril lante et remplie de promesses, premières étapes aisément franchies aux 6ons de joyeux pas- redoublés Il était 6 h. 30 du matin quand notre beau corps suivi de son Comité et d'une centaine de membres dévoués défila travers les rues de notre ville, faisant résonner les échos de la cité des accents entraînants d'une marche militaire. Le départ, vers 7 heures, se fit sans encombre, malgré le grand nombre de voyageurs. La route fut allègrement franchie et 10 heures les Yprois taisaient leur entrée Dunkerque, ac cueillis par une Brabançonne exécutée par l'Harmonie municipale de cette ville. Par le même train arrivait le Club des Vingt de Lille. Le cortège se forma immédiatement en tête, l'Harmonie municipale puis les Yprois suivis de la Fanfare lilloise. Les trois sociétés, escor tées par une foule compacte, se dirigèrent vers la Mairie où les attendaient le maire de Dun kerque, M. Lemaire, et son premier adjoint, M. Dumont. En recevant notre Société, M. Lemaire a souhaité la bienvenuo et a rappelé que cette phalange artistique s^était déjà fait applaudir il y a quelques années, sous le nom de musique des Sapeurs-Pompiers. Depuis, dit-il, vous vous êtes constitués en Harmonie indépendante et par votre travail, vous avez acquis une réputation qui vous a précédés Dunkerque. Je suis heu reux de saluer votre présence aujourd'hui parmi nous, car il s'agit de la célébration d'une fête nationale dont vous rehausserez l'éclat. Ce sont là les paroles d'un maire catholiquepeu suspect de partialité Qu'en dites-vous, Journal <TYpres? Après avoir bu le vin d'honneur, nos musiciens se rendirent au Parc de la Marine, où se donnait une fête au profit de3 Ecoles maternelles. Ils y jouèrent devant un public très nombreux trois des plus beaux morceaux de leur répertoire. Ils exécutèrent leur programme l'après-midi sur la place Jean-Bart qui était noire de monde. Ce pro gramme se composait de 1) Honneur et patrie Ch. Fare. 2) Ouverture de concours G. Meister. 3) Gavotte Watteau Wettge. 4) Attila, Grande fantaisie Verdi. 5) Premier Aveu, valse Signard. Nous no pouvons que féliciter notre brave so ciété au sujet de cette doublo exécution: Sonorité et just sse dans l'ensemble, ampleur dans l'atta que, délicatesse dans les détails, scrupuleuse observation des nuances, voilà les qualités qu'el le nous a montrées. Et nous pouvons dire bien haut sans craindre aucune contradiction sérieu se Notre société a été digne au plus haut point de l'intérêt sans cesse croissant qu'elle inspire non seulement au parti libéral Yprois mais la ville d'Ypres tout entière. Honneur elle Hon neur son directeur M. Deliège, qui en quelques mois est parvenu former une phalange musicale aussi forte. Si la journée de Jeudi a dû être pour lui une récompense bien due son dévouement et son talent, elle sera pour nous, libéraux, un nouveau motif de plus la reconnaissance que nous lui devons. Après le concert de la place Jean-Bart, les Anciens Pompiers se rendirent en corps vers la gare, entraînant derrière eux tout ce qu'il y avait de monde sur la place. Les rues de Dunker que retentirent alors des gais accents de Reusje et l'on vit aussitôt cette foule ouvriers, bour geois, militaires en culotte rouge, matelots et pêcheurs, hommes, femmes et enfants, se mettre danser, crier, chanter comme si tous ces Dunkerquois s'étaient subitement transformés en autant d'Yprois. Le retour Ypres se fit dans les mêmes condi tions que le départ. Et vers 10 heures les Anciens Pompiers débarquaient dans notre cité, où, malgré l'heure relativement avancée, une récep tion plus enthousiaste encore que celle qu'on leur fit leur retour de Blankenberghe, les attendait. Inutile de s'appesantir sur les détails du cortège qui fut une véritable marche triom phale. Tout Ypres, tout ce qu'il y a de libéral, de vraiment Yprois Ypres était venu notre rencontre. Et tous ont pu constater de visu l'enthousiasme de cette foule qui spontanément accourait au devant de notre Société pour lui taire un cortège d'honneur. Et certes, nous vous l'avouons, Messieurs du Journal d'Ypres, il n'y avait derrière notre musi- ue ni torches, ni lanternes vénitiennes, ni feux 'artifices. La spontanéité de la réception n'ad met pas ces préparatifs. A peine quelques feux de bengale, quelques lumignons bleus portés par de jeunes amis. Mais ce qui nous accompa gnait et ce qui vous est inconnu dans vos fêtes coûteuses mais vides, dans vos cortèges bril lants mais mercenaires, ce qui nous accompa gnait, c'est FENTHOUSIASME, c'est la FRAN CHISE, c'est la VÉRITÉ. Ce sont là choses qui vous sont inconnues. Nous lisons dans le Nord Maritime de Dunker que -wuiiceceoeeeuj 11 y a une quinzaine de jours un officier des Pompiers d'Ypres se pavanait en grande tenue, avec écharpe, dans les rues de Bruxelles. Est-il allé montrer ses anciens camarades comment en un plomb vil l'or pur peut changer Y a-t-il eu réception la Cour V Pourquoi en tenue Pourquoi l'écharpe Etait-il en service Pour quoi Nous sommes des curieux, n'est-ce pas, Jour nal d'Ypres On nous annonce que Dimanche prochain, 25 Septembre, M. E. Coffyn-Coutrez exposera en la Salle Bleue de l'Hôtel de Ville, deux meubles d'art. L'un est en ébène, avec incrustations gra vées et sculptures en ivoire. L'autre en ébène, écaille et cuivre. Exposition de 9 heures du matin une heure. POPERINGHE. C'est par erreur qu'un journal de Charleroi a dit que M. Van Elslande est flûte solo et chef en partage de la Société Philharmonique M. Van Elslande est le Directeur de la Philharmonie et ne joue qu'incidemment un solo de flûte. C'est son élève M. Camille Huys qui est flûte solo de la Société. Bourse de Bruxelles. Un temps superbe a favorisé la fête de jeudi et a permis ainsi la foule d'applaudir les deux excellentes musiques que la municipalité avait invitées. Le concert donné 11 h. 1/2 au Parc de la Marine a attiré beaucoup de monde et les applaudissements n'ont pas fait défaut ces deux phalanges artistiques. La musique communale, quoique n'étant pas inscrite au programme, s'est également fait entendre. A l'issue de ce concert, la fanfare du Club des Vingt a été reçu la Jeune France. A 3 h. 1/2 les sociétés devaient se rassembler place de la République pour défiler ensuite dans quelques rues de la ville. Cette partie de la fête n'a pu être exécuté car les sociétés ont exprimé le désir de quilter Dunkerque vers 6 heures. L'heure du concert de la Place Jean-Barl fut donc avan cé et 3 h 1/2 la fanfare du Club des Vingt montait sur l'estrade et avec beaucoup de brio enlevait l'entraînant pas redoublé Le 22 Septembre. La Fanfare des Vingt a ensuite fait entendre une fan taisie sur Sapho. œuvre couronnée au concours de Reims. L'exécution de ce morceau a soulevé les vifs applaudis sements bien mérités, car il est impossible de trouver une meilleure interprétation de cette page de Gounod. Le publie a pris beaucoup de plaisir entendre une polka du jeune chef, M. Bacqueville, et intitulé Le Mes sager d'Amour. La musique des Anciens Sapeurs-Pompiers d'Ypres a partagé le succès du Club des Vingt. Sous l'habile direc tion de M. Deliège, cette société a interprété d'une façon digne d'éloges une Ouverture de Concours, de G. Meister et une fantaisie sur Attila, de Verdi. M. Deliège est un artiste convaincu qui saura faire bril ler sa société aux premiers rangs. En quittant l'estrade, la musique d'Ypres s'est rendue la gare en jouant les airs populaires de Dunkerque. A 7 h. 1/2 notre musique communale prenait place son tour sur l'estrade brillamment décorée et illuminée et recevait les applaudissements du public. Le concert s'est terminé vers 10 heures par l'exécution de la Marseillaise. Les monuments publics étaient brillamment illuminés, mais les illuminations particulières faisaient complètement défaut. Le thermomètre de l'enthousiasme était 6 degrés au- dessous de zéro. Dans l'après-midi, une fête de gymnastique a été don née rue du Fort-Louis. Comme toujours nos gymnastes ont ét<5 fort aDpréciés et on peut leur prédire un beau succès pour la fête de Dimanche Lille. Revue de la semaine. Cette semaine a été marquée par une hausse des plus importantes pour les valeurs internationales. Seuls les fonds Espagnols ne participent pas cette enlevée générale, le public persistant se montrer fort perflexe au sujet des finances de ce pays. Sous l'influence de la place de Paris, la rente Turque a continué monter avec un brio remarquable, justi fiant ainsi les prévisions optimistes que nous avons émises antérieurement sur cette valeur. On clôture 22.05 en dépit de nombreuses réalisa tions suscitées par les hauts cours. Les lots Turcs se sont élevés brusquement jusque 91. Le Brésilien a également progressé dans des pro portions énormes, de 63 7/16, nous le voyons s'avan cer jusque 66 3/8. Il est remarquer que le cours actuel comprend un coupon de 2 p. c. payable le lsr Octobre prochain. Les Saragosse perdent du terrain 189,50. La re cette de la dernière semaine, signale une légère aug mentation de 3 4 raille francs. Les Varsovie ne sont guère traitées en ce moment nous enregistrons peine quelques transactions 496, le marché berlinois, continuant être fort mal disposé l'endroit des va leurs Russes. Au marché du comptant, le début de la semaine a été le signal d'un reculassez notable pour les valeurs du zinc, sans autre motif qu'une certaine faiblesse dans les prix du métal Londres et des bruits contra dictoires qui circulent au sujet de cette industrie. Hâtons nous de dire que les bas prix ont provoqué immédiatement d'importantes demandes et que la clô ture s'effectue dans des conditions meilleures.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2