Chemin de fer.
En avant.
Le programme clérical.
A la Chambre.
N° 56. Jeudi,
14 Juillet 1892
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN.
52e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
tires acquirit eundo.
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le restant de la Belgique et de l'Etranger f Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Heures de départ partir du Juillet
d'y"près pour
Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50
2-43 3-43 6-25 8-38 9-41.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43
6-25 8-38.
Ilouthem, 5-13 8-00 10,59 5-03 7-35.
Comines,5-13 7-44 8-00 9-41 9-46 10-59
2-29 2-35 5-03 7-35 8-40.
Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35
5-03 8-40.
Roulers, 5-58 7-46 -10-23— 12-03 2-44 3-53
-6-23.
Langemarck-Ostende, 6-56— 9-45 11-57 3-39
6-03.
Courlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
7-35.
Courlrai-Bruxelles, 5-13 9-41 -10-59 2-29 -5-03.
Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
5-37.
YPRES-FURNES.
4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28.
FURNES-YPRES.
4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19.
Ypres, le 13 Juillet 1892.
La réforme électorale va s'accomplir, et cette
grosse pierre d echoppement qui a si longtemps
encombré les voies du parti libéral va bientôt
être définitivement écartée.
Le problème révisionniste, qui a soulevé
parmi nous tant de discussions irritantes, tant
de funestes divisions, tant de luttes fratricides,
va recevoir sa solution. Avec lui disparaîtront
les ferments de la crise dont le parti de la liber
té et du progrès a si terriblement souffert.
Quelle que puisse être la nouvelle législation
électorale qui sortira des délibérations de la
Constituante, il est certain qu'elle sera juste,
largement et généreusement démocratique,
exempte de fraudes et de pièges, et que le parti
libéral, dans toutes ses nuances, pourra s'en
accommoder.
La lutte pour la révision est close il faut
maintenant qu'en vue des grands combats élec
toraux de l'avenir, nous reprenions notre orien
tation, nous réformions notre organisation,
nous développions notre programme
Attachons nous, avec concorde et unité, aux
grands progrès qui restent accomplir et dont
le libéralisme s'est donné pour mission de hâter
l'éclosion.
Tous les libéraux, dit la Flandre libérale
seront unanimes poursuivre la fois la li-
berté des consciences, l'indépendance du
pouvoir civil, la souveraineté populaire, l'a—
mélioration du sort des classes laborieuses.
Oui, tout notre programme de l'avenir est
impliqué dans ces quelques mots.
La liberté de conscience, c'est-à-dire la sé
cularisation de tous les services publics, et plus
spécialement de l'enseignement et de la bien
faisance, avec l'indispensable corollaire de l'in
struction obligatoire.
L'indépendance du pouvoir civil, c'est-à-dire
la rentree du clergé dans le droit commun, la
suppression de ses privilèges, l'anéantissement
de sa tyrannie.
La souveraineté populaire, c'est-à-dire la
liberté garantie au corps électoral et le châti
ment sévère de la corruption, de la presse et de
la fraude.
L'amélioration du sort des classes laborieuses,
c'est-à-dire la juste répartition des impôts, la
suppression des trop lourdes charges qui pèsent
sur les humbles et les déshérités, l'extinction
graduelle du paupérisme et la protection des
travailleurs par l'organisation d'un vaste sys
tème de responsabilités, d'assurances et de se
cours.
Allons au peuple, au souverain de demain,
avec ce programme, et le peuple soutiendra le
libéralisme.
Reprenons auprès de lui notre propagande,
que la lutte entre révisionnistes et non révisi
onnistes, entre radicaux et opportunistes, entre
intransigeants de toutes nuances, a trop long
temps suspendue. Montrons lui que nous som
mes le parti de la décromatie progressive,
pacifique, généreuse.
Et quand le peuple aura rendu aux libéraux
l'exercice du pouvoir, sachons trancher dans le
vif, accomplissons nos promesses, réalisons notre
programme, faisons régner le progrès 1
Dans le dernier numéro de la Revue Géné
rale, le chef de la droite, M. Woeste, s'occupe
de tracer le programme de son parti pour la
session qui va s'ouvrir.
Programme de réclame électorale bien plus
que de révision démocratique.
Il importe, dit l'archangéliquedépuiéd'Alost,
que nous ne nous présentions pas les mains
vides devant le corps électoral élargi.
Et pour que les mains de son parti soient
pleines, M. Woeste demande
Des subsides l'enseignement privé, comme
si l'enseignement officiel n'était pas encore assez
appauvri, humilié et déprimé.
Des mesures de protection agricole, comme
si la situation de nos classes ouvrières était par
trop enviable.
Les mains pleines de la droite seront donc les
mains pleines du clergé et des électeurs ruraux,
mais les mains vides des contribuables et des
consommateurs.
Voilà donc le plan clérical nettement formu
lé. Lest 1 aide des futurs électeurs campa
gnards, introduits par centaines de mille dans
nos comices, que le cléricalisme compte établir
sa définitive prépondérance.
Aux chefs du parti libéral d'aviser
On se rappelle dans quelles conditions un
libéral d'Ostende, M. Rau, fut blessé d'un coup
de couteau pendant la période électorale. M.
Rau ayant succombé sa blessure, la presse
cléricale en général, et le Journal d'Ypres en
particulier ont essayé, avec leur cynisme habi
tuel, de donner le change et de présenter cette
douloureuse affaire sous un jour défavorable
la victime. Les doux chrétiens du Journal de
Bruxellesqui se sont particulièrement distin
gués en cette circonstance, viennent de rece
voir de la veuve de M. Rau la lettre que voici
Ostende, le 4 Juillet 1892.
Monsieur l'éditeur du Journal de Bruxelles
Dans votre numéro du Lundi 27 Juin dernier,
vous vous permettez l'égard de feu mon mari Al
phonse Rau, l'innocente victime du plus lâche des
attentats, des allégations aussi infâmes que menson
gères. J'use de mon droit de réponse et vous requiers
d'insérer la présente dans votre journal la même
place où vous avez imprimé vos odieuses attaques
contre la mémoire de mon époux adoré.
Je proteste de toutes mes forces contre le doute
que vous voulez faire planer sur le meurtre et sur son
auteur. Du premier moment Alphonse a désigné celui-ci
et a affirmé de plus en plus énergiquement son accusa
tion contre l'énergumène qui l'a frappé mortellement.
Mon malheureux mari était l'homme le plus pacifique
et le plus doux qui ait jamais existé, et il n'a certaine
ment pas provoqué le coup qui l'a ravi mon amour
et l'affection de nos huit enfants inconsolables. Si
Alphonse s'est fait porter au scrutin le jour du 14 Juin,
c'est qu'il ne voulait pas manquer d'aller flétrir pour
une dernière fois l'inqualifiable parti dont il est devenu
la victime. Il n'y a donc pas eu de mise en scène, mais
l'expression mûrement réfléchie de la volonté d*hn
homme de cœur.
Pour ce qui concerne la dernière et la plus véni-
meuse de vos calomnies, je vous somme, au nom de la
justice et de l'honneur,de nommer les témoins oculaires
qui, vous l'affirmez, ont vu absorber par mon mari
mourant du bourgogne et du Champagne apportés par
les libéraux triomphants, afin qu'on puisse en référer
au parquet chargé de l'instruction.
Agréez, Monsieur, etc.
Yeuve A. Rau.
Séance du 12 Juillet.
La Constituante s'est réunie hier pour la pre
mière fois.
Les derniers élus censitaires se sont assem
blés sans tambours ni trompettes, car le gou
vernement, qui joue sa carte décisive, n'a pas
eu le courage de donner cette grande pre
mière nationale le cérémonial des jours solen
nels.
Avant deux heures, les tribunes publiques
étaient envahies par les curieux dans les tri
bunes réservées, beaucoup de dames dans
la tribune diplomatique, quelques ministres
étrangers et des fonctionnaires des affaires
étrangères.
Parmi les premiers arrivants, citons M. Drion
pardon, M. le baron Drion,flanqué de son
inséparable Noël, puis M. Deburlet, qui porte
haut la tête. Le voilà, non seulement ministre,
mais encore député. L'hcmicycle ne parait pas
assez grand pour lui.
LE
PROGRÈS