UN DÉFI.
AV I S.
IV0 97. Jeudi,
49e ANNÉE.
5 Décembre 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
RÉPONSE.
JEAN-BAPTISTE MALOU,
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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vier prochain.
Ypres, le 4 Décembre 1889.
Travestir les faits de l'histoire, les présenter
sous un faux jour, pour justifier ou excuser la
conduite des dirigeants du cléricalisme de tou
tes les époques, ou de leurs adeptes, telle est la
charge que se sont imposée et que s'imposent
encore tous les jours les disciples d'Ignace de
Loyola.
Cette école est fort en honneur aujourd'hui.
Il n'en saurait être autrement. Le parti clérical
ne peut exister que par l'ignorance des masses.
Pour maintenir celte ignorance, il faut altérer
ou nier les événements du passé et faire la
guerre l'instruction. Ces deux points sont le
propre du cléricalisme.
L'audace dans le mensonge est une de ses
qualités essentielles. Ainsi, récemment, la
suite d'une citation que le Progrès avait faite
du principe dissolvant: La fin justifie les
moyenspréconisé par feu l'évéque Malou dans
un mandement électoral qui restera mémorable
dans l'histoire de nos luttes politiques, \e Jour
nal d'Ypres osa nous défier de lui prouver
l'existence de. çe mandement. C'était hardi
Malgré tout notre désir de répondre, nous gar
dâmes le silence, curieux de savoir jusqu'où le
Journal d'Ypres pousserait sa hardiesse. Dans
son numéro du 20 Novembre, il revint la
charge et nous adressa une seconde somma
tion. Nous ne pouvions mieux faire que de res
ter muet et de le laisser s'enferrer de plus en
plus. Enfin, dans son dernier numéro de Samedi
passé, le Journal d'Ypres écrit ceci Nous
attendons toujours la réponse du Progrès la
question que nous lui avons posée, savoir
quel est le mandement de feu Mgr. Malou,
passé histoire, dans lequel il se trouve dit
que la fin justifie les moyens.
Trois sommations ont toujours, et en toute
circonstance, été considérées comme suffisan
tes. Aussi, voici notre
ÉVÊQUE DE BRUGES,*
A plusieurs reprises déjà, Nous avons eu l'oc
casion de vous rappeler un devoir important de
conscience,celui d'exercer vos droits électoraux,
dans les circonstances périlleuses où nous nous
trouvons.
Nous venons encore aujourd'hui, la veille
des élections du mois de Juin, vous rappeler ce
devoir, qui est devenu, par une suite d'événe
ments, hélas trop connus, plus impérieux et plus
pressant que jamais.
Envain chercherait-on se le dissimuler ce
qui est mis en question aujourd'hui, dans les
élections générales, ce n'est pas l'un ou l'autre
avantage temporel, l'une ou l'autre liberté de
l'ordre civil, c est la liberté de conscience, c'est
l'existence du culte catholique, ce sont les droits
les plus sacrés des chrétiens, ce sont les droits
inaliénables de notre Église.
Pour le démontrer, il suffit de rappeler quel
ques faits publics, qui sautent aux yeux de
tous.
Vous savez, N. T. C. F., ce que la liberté de
conscience et d'opinion est devenue pour les
catholiques en Belgique. On exclut systémati
quement des fonctions publiques les catholiques,
parce qu'ils sont catholiques on leur fait un
grief de leur opinion, un crime de leur croyance,
et on cherche persuader au public, au moins
pour les faits, que plus on est hostile la reli
gion, plus on a de chances de réussir dans le
monde.
Pour les pères de famille qui dépendent d'une
administration publique, et le nombre en est
grand, la liberté d'enseignement est devenue un
vain mot; ces citoyens n ont plus d'autre liberté,
en fait d'enseignement, que celle de confier
leurs enfants aux maîtres qui leur sont impéri
eusement désignés.
Nous ne rappellerons pas ici les tracasseries
et les vexations sans nombre, auxquelles nos
institutions charitables et nos écoles catholiques
pour les pauvres sont exposées. Vous le savez
assez par la rumeur publique. Qu'il Nous suffise
de vous dire, N. T. C. F., que ces institutions,
qui, après la divine Providence, ont sauvé les
Flandres, il y a peu d'années,, ne rencontrent
que malveillance et répulsion, là où elles ren
contraient autrefois, et où elles devraient ren
contrer toujours, aide et secours.
Dans l'instruction pastorale que Nous vous
avons donnée, l'occasion du carême de cette
année, Nous vous avons expliqué, quel point
se trouvait compromise la liberté de la sépulture
chrétienne.
Au moment où Nous écrivons ces lignes, nos
Chambres délibèrent sur un projet de loi qui a
pour objet de supprimer nos anciennes fonda--
tions catholiques, destinées l'instruction, pour
les consacrer, au moins en partie, un enseigne
ment non catholique.
Ajouterons-nous qu'en ce moment même Nous
avons sous les yeux un projet de loi destiné
envahir le bien des églises au nom de l'Etat,
enlever aux Evêques, outre une partie de leurs
pouvoirs spirituels, l'administration des biens
ecclésiastiques de leur diocèse, et retirer aux
Curés l'administration journalière de leur pro
pre église, pour la confier au premier laïque
venu, pourvu qu'il soit électeur communal.
Enfin, chose inouïe depuis que la Belgique
existe, on vient d'entendre retentir, sous les
voûtes de notre Parlement, des vœux qui appel
lent et qui saluent la chute de Pie IX, c'est-à-
dire, Ja ruine de l'Église catholique.
Vous le voyez, N. T. C. F., les seules questions
agitées aujourd'hui en Belgique, soit dans les
hautes régions du Gouvernement, soit par notre
législature, soit par la presse, soit par l'opinion
publique, sont nées d'un esprit manifeste d'ho
stilité contre l'Église catholique, et n'ont été
soulevées que dans le but, si non avoué au moins
très-certain, de spolier celle-ci de sa liberté et
de ses droits.
Or dans les élections du 9 Juin, toutes ces
questions se trouveront posées devant le corps
électoral, pour recevoir une solution plus ou
moins directe.
Les électeurs qui voteront pour les candidats
catholiques ou conservateurs, voteront pour
l'Église catholique, ses droits et sa liberté; ceux
qui voteront contre ses candidats, voteront con
tre l'Église catholique et repousseront virtuelle
ment sa liberté et ses droits.
Aucune équivoque n'est possible. Tout le mon
de entend les choses ainsi.
Considérez donc, vous tous, N. T. C. F., qui
avez reçu le baptême de Jésus-Christ, et qui par
ce baptême êtes devenus les enfants de Dieu et
àS l'Église, ce que vous avez faire pour répon
dre votre état de chrétien, votre nom, la loi
sacrée de vos devoirs. Examinez bien si en con
science vous pouvez renier 7otre Mère, et l'aban
donner aux coups de ces ennemis et lorsque
vous aurez bien compris la situation, agissez se
lon l'inspiration de votre cœur
Rester indifférent, en présence d'une pareille
situation, ce serait trahir vos obligations les
plus sacrées. Ni le nombre de vos affaires, ni vos
goûts pour la tranquillité et la paix, ni votre
aversion pour le tumulte des comices électoraux,
ne sauraient vous dispenser de l'immense devoir
que la loi de Dieu même vous impose, celui de
soutenir vos droits et ceux de votre religion.
Ici donc vous ferez attertfon avant tout au
principe. Le choix des candLjjats aura lieu par
tout, on peut en être conviÉLcu, le mieux pos
sible. Si ce choix ne vous pWpit point, gardez-
LE PROG
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