N° 94. Dimanche,
49e ANNÉE.
24 Novembre 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Boum
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Ypbes, le 23 Novembre 1889.
Le parti clérical ressemble l'enfant, il ne
voit ou il ne veut pas voir le péril.
Malgré les avertissements qu'il a reçus de
divers collèges électoraux qui ont ouvertement
répudié sa politique, il continue marcher de
l'avant, sans s'inquiéter du lendemain. Cette
majorité formidable par le nombre, mais réel
lement éphémère par son origine, lui a fait
perdre la léte.
Au lieu de tenir compte de la volonté de
cette partie du pays, qui s'est manifestée de
telle façon ne laisser le moindre doute sur ses
intentions, il veut continuer occuper le pou
voir et s'imposer arbitrairement.
11 ne travaille point dans linlérôt du pays,
mais bien dans celui d'une secte, qui reçoit
ses inspirations de l'étranger.
En présence de celte lamentable situation,
dans laquelle nous avons la douleur de ren
contrer des beiges, qui oublient l'intérêttle la
patrie au profit d'une gloire en opposition avec
l'esprit moderne et dont la puissance terrestre
est perdue tout jamais, c'est l'opinion
libérale unie de faire tout son devoir, rien que
son devoir, pour construire une barrière que
nos adversaires sont impuissants franchir.
Nos chefs reconnus nous en font continuelle
ment la recommandation. Malgré que nos
Flandres soient complètement assujeties au
prêtre politique, sachons faire preuve de viri
lité. Elle servira d'encouragement et de force
nos frères des circonscriptions électorales, qui
détiennent entre leurs mains les destinées de
notre parti. Le passé nous fait voir que le
colosse, que nous avons en face, n'a que des
pieds d'argile, facile démettre de son piéde
stal»
Luttons par la plume et luttons sur la terrain
électoral. De l'excès du mal, naîtra le bien.
Notre lutte, si même elle doit être stérile,
au point de vue du résultat immédiat, prou
vera, dès que notre opinion arrive au pouvoir,
que nous aurons non seulement délibérer sur
I ingérence du prêtre dans nos affaires publi
ques, mais de prendre des mesures énergiques
pour que nous ne soyons plus tributaires d'une
personnalité étrangèrequelque puissante
qu'elle soit ou qu'elle puisse paraître.
Le péril pour l'opinion libérale n'existe que
lorsqu'elle rencontre parmi ses membres des
divergences de vues et qu'on travaille pour les
faire prévaloir toutes la fois.
Les hommes d'Etat d'un pays voisin et ami
peuvent nous servir d'exemple.
S'appuyant sur l'esprit du siècle et forts des
droits de la société laïque, ils n'admettent plus
que le prêtre politique se jette ouvertement ou
clandestinement dans la mêlée des partis. Si
l'occasion dès OérnîèfÔs éfëftions il y a encore
eu quelques exceptions, le gouvernement a su
faire son devoir en sévissant contre les récalci
trants. A l'honneur de lepiscopal français, nous
pouvons dire que ces mesures gouvernementa
les ont été approuvées, du moins elles n'ont
pas été combattues pur la grande majorité des
dignitaires de icgiise.
Chose digne de remar
que, des évèqucs et des prêtres ont ouvertement
pris fait et cause en faveur de la République.
Le principe de l'indépendance du pouvoir
civil, qui date de la révolution française, doit
être maintenu intact. Il importe que tout Etat
laïc le fasse respecter tous ses degrés et
dans tous ses rapports. Les temps sont passés
de voir nouveau la vie civile jugulée et
placée sous la tutelle de l'église, ainsi qu'elle
le fut au moyen-âge.
Les rôles doivent être complètement chan
gés. C'est nous, civils, d'ordonner et de pres
crire d'après les besoins de l'époque. Il faut que
la scandaleuse immixtion du prêtre dans nos
affaires civiles disparaisse tout jamais.
La paix du monde et la prospérité du pays
sont ce prix. X.'
C'est une chose bien édifiante que la lecture
des feuilles évangéliques et. en particulier, de
l'organe des catholiques do. l'arrondissement.
Ces feuilles pieuses ont unvocabulaire d'expres
sions du plus pur réalisme quand il s'agit de
juger les libéraux, et, par contre, il faut en
tendre leurs cris de paon chaque fois qu'une
vérité un peu crue leur est adressée par un
journal libéral 1
Ouvrez un journal clérical, le premier venu,
vous remarquerez d abord que quand les siens
sont en cause, il n'a pas assez de tendresse,
assez d'éloges, assez d'épithèles flatteuses pour
les qualifier: ce sont tous bons patriotes dé
voués leur Roi, leur pays, ses institutions,
et qui ne sont ullramontains qu'en second lieu.
Ce sont tous administrateurs modèles qui gè
rent les affaires de l'Etat avec intégrité, ordre
et économie ce sont, en un mol, des gens
impartiaux, des gens de génie, des orateurs
distingués Langrand-Dumonceau est le plus
honnête homme du monde, et le président du
Cercle catholique le premier orateur du pays
S'agil-ii, au contraire, des libéraux, oh
alors, la note change, leurs journaux sont des
chiennes d'enferleur polémique un ra
massis d'ordures, le parti libéral un parti
sans pudeur et sans honte Guillery et Bara
sonl d'affreux sectaires, Frère un hautain per
sonnage, etc., etc.
Voilà I impartialité, la justice des feuilles
catholiques, de cette presse qui prétend régen
ter, moraliser, dominer le monde, de celte
presse qui, en réalité, n'est inspirée que par la
rancune, par la haine de tout ce qui ne partage
pas ses idées réactionnaires, de tout ce qui
s'oppose sa domination
Parmi ces pieuses feuilles, le petit Journal
d'Ypres est un spécimen en son genre. Ce qu'il
sait le mieux, le petit, c'est mentir, et puis
égratigner (parfois avec les griffes des autres).
If a continuellement la bouche les grands
mots de Vérité et de Justice, alors que son pro
gramme pourrait se définir par ces deux mots-
ci déloyauté et effronterie Ainsi, Samedi
passé, il soutenait que M. Guillery, l'ancien
président de la Chambre des Représentants
aurait dit que la campagne Pourbaix menée
contre le ministère était une infamie C'est un
mensonge C'est même un vieux mensonge qui
a déjà été démenti
Vous qui parlez d'infamiemon bon petit
Journal, interrogez donc l'opinion publique au
lieu de ressasser mesquinement les arguments
de vos confrères de sacristie, et l'opinion publi
que vous apprendra qui le terme dinfamie
s'applique réellement. Le jarv de Mous a
acquitté Pourbaix sur certains chefs de provo
cation, mais son verdict n'a pas absous les deux
ministres Beernaert et Devolder des accusations
qui pèsent sur eux.
Vous annoncez, payant d'audace, qu'un de
vos amis assumera la tâche de se lever au Par
lement pour interpeller les libéraux au sujet de
ce procès Vous nous faites rire Sera-ce
Monsieur Colaert, votre idole, qui assumera
cette tâche? En ce cas, il faudra reproduire
tout ce qui sera dit, et vous serez très intéres
sant.
Il fallait s'y attendre.
Le Conseil communal, l'occasion d'une lettre
lui adressée par le Cercle commercial, a repris
l'affaire du Tramway d'Ypres Armenlières,
affaire jadis remise, mais nullement enterrée,
comme chacun sait.
De suite se fait entendre la grosse caisse du
Journal d'Ypres.
C'est M. Colaert que l'on doit cela. Sans
lui, la question duTrara restait quesfWlnnorte.
Si la ligne se fait, ce sera lui, et lui sei
w?.
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