AV I S.
N° 90. Dimanche,
49e ANNÉE.
10 Novembre 1889
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Un masque qui tombe.
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Ype.es, le 9 Novembre 1889.
Au point de vue climatérique nous voyons
souvent après un temps lourd, qui provoque
un malaise général, survenir un orage, suivi
de pluies abondantes. Ce trouble momentané
ïurifie l'atmosphère et nous fait transpirer
)Jeins poumons cet air pur et bienfaisant sans
equel la vie ne saurait exister.
L'orage, qui éclate de toutes les parties du
pays, c'est-à-dire les protestations qui surgis
sent partout contre le malencontreux projet de
loi Devolder, qui doit avoir pour résultat de
supprimer plus de 60,000 électeurs capacitai-
res, aura-t-il le même effet et les mêmes con
séquences
Tout nous le fait présager. S'il en était au
trement nous serions en droit de plaindre notre
pays.
D'après ce qui transpire et ce qui se lit déjà
dans les journaux, généralement bien infor
més, les scandaleuses iniquités de la soi-disant
réforme électorale, auraient fait impression sur
quelques membres de la droite parlementaire.
Aussi parle t-on déjà d'introduire certaines
modifications dans un esprit de conciliation.
Notamment les officiers et les sous-officiers,
qui ont été des premiers l'attaque et qui ont
fait entendre des réclamations aussi justes
qu'équitables contre la spoliation de leurs
droits, seraient maintenus sur les listes.
Ce recul justifie et légitime l'opposition de
lopinïon libérale. Le droit acquis des autres
électeurs capacitaires de par leurs fonctions est
le même que celui des sous-officiers. Ils ont
exercé ce droit sans donner lieu la moindre
irrégularité et sans avoir jamais provoqué un
fait quelconque qui prouve une incapacité ou
une indignité.
Tous les électeurs capacitaires doivent être
classés sur la même ligne. La rétroactivité est
un scandale et l'enlèvement des droits l'élite
du corps électoral est une véritable spoliation
qui ne peut se justifier et qui fera surgir des
représailles.
Le projet de loi est juste ou il ne l'est pas.
S'il l'est, il doit être présente aux délibérations
de la Chambre tel qu'il est sorti de la cervelle
de M. Devolder. S'il ne l'est pas, et telle est
notre conviction, il faut qu'il disparaisse tout
jamais.
La loi, telle qu'elle est projetée, fait revivre
la rétroactivité et rappelle par ce fait seul les
plus sinistres jours de notre histoire. Elle est
d'autre part un audacieux coup de parti en op
position flagrante avec le vœu du pays et qui
nous montre ce dont les mandataires de nos
évêques sont capables.
Nous sommes un des derniers pays dans
lequel un cens élevé met opposition l'exten
sion du corps électoral. Et c'est en présence de
cette situation exceptionnelle, que notre gou
vernement se propose d'enlever des droits
des milliers d'électeurs.
L'opinion libérale, sans aucun esprit de parti,
en vue de donner satisfaction aux nombreuses
réclamations en faveur d'une extension du droit
de suffrage, a fait voter la loi capacitaire de
1883. Ce principe admis était iwi premier pas
pour aller plus loin encore. Cependant quelques
politiciens secondés par le cléricalisme, lorsqu'il
elait dans l'opposition, ont continué réclamer
le suffrage universel. Nous voyons maintenant
comment ce parti clérical qui a pris pied
dans nos ministères, grâce nos divisions
sur la question électoraleentend résoudre
celle-ci son profil exclusif en faisant fi de son
passé.
Quelle leçon pour l'avenir
Les récentes élections de Bruxelles et de
Virton, celle qui se fera le 14 de ce mois
Gand, où le parti clérical n'ose pas entrer en
lutte, pour des raisons qui ont fait hausser les
épaules et qui ont provoqué les risées du pays,
prouvent la dernière évidence qu'il y a un
revirement complet dans le corps électoral.
Cette majorité formidable commence se fon
dre comme la neige.
C'est un symptôme dont le ministère devra
absolument tenir compte.
Comme conséquence on annonce déjà que le
Roi, pénétré de 1 impopularité de ses ministres,
exigera le retrait de cette loi inique, qui n'a
d'autre but, si la chose était possible, d établir
tout jamais la supériorité du parti clérical.
Quels que soient les événements que nous
réserve l'avenir, nous avons le devoir de con
tinuer dans la voie protestataire dans laquelle
nous sommes entrés avec toute l'armée libérale.
C'est ce seul prix que nous obtiendrons
satisfaction. X.
Quelques semaines avant le 22 Septembre,
le général Boulanger ne se fit plus grande illu
sion sur le résultat du scrutin qui devait déci
der du sort de la France et conséquemment du
sien. Cependant il ne voulut abandonner la
partie avant d'avoir épuisé tous ses moyens.
Comme dernier et suprême moyen, il crut dé
voie agir par la menace sur les fonctionnaires,
et, dans un manifeste où il disait carrément
leur fait aux gouvernants, auxquels il promit
de leur loger dans la godiche une bonne balle
conique, son retour, il eut soin d'avertir, en
même temps, les fonctionnaires qu'il trouva
trop tièdes son égard, qu'une destitution,
sans appel, les attendait et qu'ils pouvaient y
compter.
Les fonctionnaires ne s'émurent pas trop des
foudres en carton du Jupiter londonien et ils fi
rent leur devoir comme ils l'entendirent. On
sait ce qui arriva et que le plus destitué de
tous fut le brav' général, ce brav' général qui
allait tout prendre et qui n'a pris que la poudre
d'escampette.
Nos catholiques commencent suivre
l'exemple du sauveur de la France. Comme
ce dernier, sentant le terrain glisser sous leurs
)as, ils y vont de leur petite menace, et sans
ïréambule ni circonlocutions, ils brandissent
eur sabre de fer blanc vengeur au nez des
onctionnaires de la ville. C'est grotesque,
mais dans l'ordre des choses. Quand les illu
sions s'évanouissenton perd la carte, le
masque tombe, l'homme reste. Et c'est ainsi
que les cjéricaux se montrent tels qu'ils sont
Oyez
C'est l'occasion d'une réunion de capacitai
res libéraux que le Journal d'Ypres lance son
ultimatum Au premier rang, dit-il, on re-
marquait des employés de THôtel-de—Ville.
Et ce propos qu'on nous permette une toute
petite observation. pas si petite
C'est très bien, sans doute, de la part de ces
Messieurs, de servir leurs maîtres on peut
donc servir ses maîtres Mais n'ont-ils
jamais songé que, si la polémique libérale
reste toujours la même, les maîtres peuvent
changer? Et, alors, si pareille chose arri-
vait
Brrrrr I Vite, ouvrez le placard, qu'ils s'y
cachent I
Ainsi, c'est entendu celui qui contrarie la
politique cléricale est averti il sait ce qui l'at
tend si les hommes du Journal arrivent
l'Hôtel—de-Ville. Les agneaux de sacristie de
viendront des loups, la dent impitoyable.
C'est la politique, la grande politique, la large
politique cléricale. Balayer ce qui gêne, briser
ce qui ne plie pas.
Très bien. Mais alors pourquoi jeter des cris
d'orfraie contre les libéraux quand, par esprit
de discipline, ils ne se montrent pas, tous les
vires acquirit ecndo.
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