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Nos 6566. Dimanche,
49e ANNÉE.
18 Aofti 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
La Tuyndag.
Chronique électorale.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Ypbes, le 17 Août 1889.
On lit dans le Journal d'Ypres, 10 Août
Les fêles de la Tuyndag ont été, cette
année-ci, particulièrement ennuyeuses et tris
tes. Il est vrai que les «rejouissances publiques»
portées au programme, ne valaient pas celles
3ue l'on donne habituellement dans les moin-
res villages.
Espérons que lan prochain, grâce l'échéan
ce électorale d'Octobre, nous aurons quelque
chose de plus réussi, et que, avant de nous
quitter, nos maîtres de l'Hôlel-deVille
nous donneront leur chant de cygne.
La relation du pieux confrère étant arrêtée
mi-chemin, nous nous empressons de la com
pléter pour lui.
Donc, nos édiles s'étaient mis en tète d'an
noncer pour le Dimanche, 11 Août, un grand
lâcher de pigeons. Cette petite fête, imitée
du grand lâcher de Paris, a fait, comme tout le
reste, le plus misérable fiasco. Une vingtaine de
pigeons étiques, au milieu desquels était venue
se perdre une pie tout étonnée de se trouver
en si triste compagnie, et voilà ce magnifique
lâcher annoncé sons de trompe. C'était bien
la peine de rassembler tout ce monde sur la
place.
Le soir du même Dimanche, après un con
cours de pêche la ligne passé dans la pluie,
absolument comme du temps de l'évêque de
Bruges, de pluvieuse mémoire, une exhibition
de vues chromatropes sur la Petite Place. Si
jamais on a assisté une mystification, c'est
bien ce soir-là. Figurez-vous une lanterne
magique, mal éclairée au pétrole, dans laquelle
apparaissent, d une façon douteuse, la binette
du rédacteur du Journalla grotte de Lourdes,
deux ou trois images de saints, et c'est cela
que se réduit ce fameux diorama au gaz
oxhydrique. Quarante quarante-cinq cu
rieux étaient venus là perdre leur temps, mais
on ne les y prendra plus.
Après cela, au tour du bal populaire. Disons
tout de suite que populaire est mis ici par
euphémisme, car en réalité il n'y a rien de plus
impopulaire que ce bal que nos maîtres de
l'Hôtel-de-Ville s'obstinent donner sous les
voûtes dé nos Halles qui n'ont jamais été faites
pour cela et qui ont droit plus de respect.
Aussi quelle misère que ce bal Parlez-moi de
l'ennuyeux et du triste, en voilà, plein le dos I
Treize couples, (chiffre fatal), bien comptés, se
regardant comme des chiens de faïence, et
levant grand'peme leurs pieds fatigués, re
belles ce divertissement forcé. Et quels cou
ples? Le Zaalhof et deux ou trois pioupious
appariés des ribaudes dépenaillées que guet
tent d'un œil louche une demi-douzaine de
truands qui forment toute la galerie. Si, il y a
encore, là, dans un coin, une vieille pauvresse,
aux ripatons éculés donnant jour des arpions
noircis par la crème du pavé, et c'est tout.
Cela se fait aux sons étourdissants d'un chari
vari mettre en fuite tous les fauves du désert,
et au milieu de la fumée de deux ou trois lam
pes huileuses qui vous noircissent la peau d'une
couche grasse et visqueuse, devant laquelle
tous les savons de Marseille seraient obligés
de reculer.
Et cela s'appelle la Tuyndag I
En vérité, Messieurs de l'Hôtel-de-Ville, ne
vous gênez pas, n'attendez pas jusqu'au mois
d'Octobre et un an. Considérez-vous comme
morts et faites-vous enterrer dans la première
quinzaine, le temps qu'il faut pour permettre
M. Colaert d'exercer sur les sacristains de sa
compagnie la douce violence nécessaire pour
leur arracher leur consentement se laisser
porter au Conseil communal, malgré toute leur
modestie et leur horreur de la représentation,
et n'en parlons plus.
Deux élections sénatoriales ont eu lieu le
13 Août.
A Tournai, le candidat libéral M. le notaire
Macau, ancien sénateur, que la dissolution
sénatoriale de 1884 avait dépossédé de son
mandat au profit de M. Dumon, a été élu sans
opposition en remplacement de M. Edmond
Vanlerberghe,élu en Mai dernier et récemment
décédé sans avoir siégé au Sénat.
Les cléricaux ne luttaient pas.
A Arlon-Virton ils luttaient, mais sous le
masque indépendant.
Deux candidats étaient en présence M.
Théophile Finel, ancien conseiller communal
Bruxelles, candidat d'union libérale, et M.
Ollet, entrepreneur, qui, pour navoir pas
adopté l'étiquette cléricale, n'en était pas moins
appuyé par la droite.
LE PROGRÈS
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Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—1^-17 3-56 6-21
8-14.
Gourtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
Gourtrai-Gand, 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20.
Au point de vue de l'action judiciaire, l'incident
Boulanger est terminé. L'ex-général est condamné, il
a perdu ses droits civils, il est dégradé comme offi
cier et comme membre de la Légion d'honneur. Il
n'est plus ni électeur ni éligible. Mais cela n'empê
che pas que le corps électoral ait le droit de le juger
son tour, et de se prononcer en ce qui le con
cerne après le Sénat. M. Boulanger, en se dérobant
au débat judiciaire que ses amis avaient vainement
jusqu'à la dernière heure, essayé de lui faire accep
ter, a publié un manifeste pour en appeler au
peuple français, son seul juge
Il prenait mal son temps, car ce juge auquel il
faisait appel venait justement de le condamner,
une majorité écrasante, dans les élections départe
mentales.
Il est fort probable que cette première sentence
sera ratifiée et confirmée lors des prochaines élec
tions législatives. Qu'espère encore M. Boulanger
Que prétendent encore essayer ses compagnons d'aven
ture
L'un d'eux écrivait hier, dans le OU Blas
Avec la condamnation, les élections se feront,
comme nous le voulons, sur le terrain de la protes
tation... Plus de divisions, plus de querelles, plus de
rivalités.
Contre nous, ceux qui approuveront le verdict
de la haute cour avec nous, ceux qui le blâme
ront... Et, dès lors, les boulangistes n'auront qu'une
étiquette, celle de protestataires...
C'est M. Turquet qui s'exprimait ainsi, avouant
que, par une subtilité singulière, l'ex-général ne pou
vant plus être ni candidat, ni élu, considérera comme
lui étant acquises toutes les voix qui ne seront pas
données des candidats républicains. Autant de voix
monarchistes, autant de protestations, donc autant
de manifestations contre le jugement de la haute
cour.
C'est enfantin.
L'empereur d'Autriche est parti de Berlin, Mer
credi sôir, 9 heures, pour rentrer dans ses Etats.
La scène, au départ, a été extrêmement cordiale.
Les empereurs se sont embrassés différentes repri
ses sur le quai de la gare d'Anhalt, et les acclama
tions enthousiastes d'une foule compacte ont salué
ces accolades impériales.
Contrairement ce qu'on en avait dit d'abord, on
ne s'est pas entretenu seulement, pendant cette vi
site, de questions militaires. La politique aussi a été
traitée dans de fréquentes conversations auxquelles
assistaient le chancelier de Bismarck et le comte
Kalnoky.
On prétend qu'on s'y est surtout occupé de la
question de la Crète. Et voici les renseignements
que nous recevons ce sujet
Il parait que, en principe, l'Allemagne serait dis
posé accepter un accroissement territorial de la
Grèce par une annexion de la Crète déterminée par
l'intermédiaire de la triple alliance, mais la con
dition que ce nouveau démembrement de la Turquie
ne fournisse pas l'influence russe Constantinople
l'occasion facile de détourner le Sultan d'un projet
d'entente avec les puissances centrales.
Depuis plusieurs mois, la diplomatie des puissan
ces alliées, aidée en dernier lieu par l'Angleterre,
a travaillé résoudre le problème.
C'est fort bien mais que dira la Russie Il y a
là un facteur qui n'est pas négliger.