JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin dé fer.
Revision
des listes électorales.
A Londres.
N° 60. Dimanche,
49e ANNÉE.
28 Juillet 1889
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ cTYpres pour
Poperingbe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Nous adressons un pressant appel ceux de
nos amis qui ont le droit de réclamer leur in
scription sur les listes électorales.
La revision de ces listes a lieu du 1r au 14
Août. Elle présente cette année une importance
exceptionnelle, puisque ces listes serviront aux élec
tions de 1890, pour la commune.
Cet avis s'adresse spécialement
1° Aux personnes qui paient des contribu
tions dans d'autres localités
2° A celles qui, par suite de décès, conti
nuent les affaires ou héritent des biens de leurs
parents
3' Aux fils aînés ou gendres des veuves
payant le cens
4* Aux citoyens qui, soit par leurs fonctions,
leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être
inscrits en qualité d'électeurs capacitaircs. Loi
du 24 Août 1883).
Les libéraux qui auraient besoin de rensei-
?;nements peuvent s'adresser XAssociation
ibérale.
Le Comité de XAssociation invite tous les
libéraux lui signaler sans retard les person
nes, dont il y a lieu de demander l'inscription.
Le bureau se chargera gratuitement de tou
tes les démarches nécessaires pour obtenir l'in
scription dont s'agit.
11 n'est pas possible de citer tous les faits ou
les symptômes de la crétinisation du pays
laquelle nous conduit la politique cléricale,
sous la haute direction de nos évêques.
Dans notre dernier article nous nous sommes
bornés énumérer quelques particularités.
Un point sur lequel il y a lieu de nous arrêter
encore et qui constitue un mal irréparable,
c'est la facilité avec laquelle on parvient ob
tenir un parchemin académique. C'est surtout
de l'Université catholique que nous arrive cette
pléthore de médecins, d'avocats, de candidats
notaires, de pharmaciens et d'ingénieurs de
toutes couleurs et de tout calibre.
Aujourd'hui on admet l'Université, sans
examen préalable, toutes les intelligences,
même les plus bornées. On ne demande pas si
vous avez des aptitudes pour la vocation
laquelle vous vous destinez ou si vous avez un
passé scientifique ou littéraire.
Cependant n'est-il pas avéré que sur cent
jeunes gens qui obtiennent présentement des
grades académiques, la moitié échouerait un
examen sérieux; mais en piochant on parvient,
après plusieurs buses, décrocher la timbale.
De la manière dont les choses marchent nous
devons nous attendre voir paraître en librai
rie un vade mecum pour passer tel ou tel exa
men au moyen de demandes et de réponses h
linstar de ce qui se pratique pour l'examen
électoral.
Déjà on est préoccupé de ce qu'on va faire de
toutes ces fortes têtes, blasonnées de par la
puissance du jury universitaire. 11 faut cepen
dant que ces jeunes gens trouvent les ressour
ces nécessaires l'existence.
Eh bien, là encore gît une grande source
pour crétiniser le peuple belge.
De par la Constitution et de nos lois tous les
citoyens sont libres dans leurs actes et leurs
pensées mais c'est là seulement de la théorie.
En pratique c'est tout autre chose. A côté de la
force légale existe la force morale et, pour notre
pays flamand, celle-ci l'emporte de beaucoup
sur celle-là. ici encore c'est le pouvoir occulte
qui dirige et manœuvre tout. Cette armée de
médecins, d'avocats, d'ingénieurs, etc., est en
voyée partout avec une étiquette cléricale et
ne peut prendre séjour dans une localité grande
ou petite qu'avec Xapprobatur du clergé.
Cet avilissement du caractère est devenu
aujourd'hui une nécessité primordiale la
prospérité de l'état qu'on exerce. C'est s'exposer
être signalé comme un mécréant si l'on ne se
courbe et la clientèle vous fera certainement
défaut.
Celte situation déplorable peut être considé
rée comme une véritable calamité. Elle présente
un danger imminent, qui ne peut échapper
la vigilance de l'opinion libérale.
iNous sommes certainement partisans de tou
tes les libertés, mais elles ne peuvent confiner
l'abus pour crétiniser jusqu'au dernier degré
notre malheureuse Flandre. X.
BLANKENBERGHE en voit, parfois, de bien
grises. II parait que la prêtraille pense pouvoir
s'y permettre des fredaines du genre le plus
scandaleux.
Ainsi, Vendredi dernier, quatre prêtres,
s'étant enivrés comme toute la Pologne dans un
hôtel catholique et ne pouvant plus se tenir sur
les jambes, firent une promenade en voiture.
En route, un des disciples du Christ dut des
cendre pour mettre cœur sur carreau. II fut
abandonné par ses trois confrères ces exem
ples de tempérance et de vertu finirent par se
chamailler avec le cocher, qu'ils maltraitèrent
et jetèrent de son siège, en continuant gaîment
leur route.
On parle avec indignation de ce scandale.
Des démarches sont faites près du proprié
taire de la voiture pour étouffer l'affaire, Réus-
sira-t-on.
A propos du dernier forfait de Jack l'Even-
treur, nous trouvons dans une correspondance
de Londres les détails qu'on va lire: ils donnent
une idée de tout ce que la misère et le vice ont
de hideux dans le quartier de Whithechapel
LE PROGRÈS
vires acquirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays. 7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
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Marché aux Herbes.
4.00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 8-20—11-16—2-43—9-49
Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20
7-50.
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20.
Ypres, le 27 Juillet 1889.
La police n'a aucun indice qui puisse la guider dans
ses recherches, et, Londres, la tâche du service de la
sûreté est plus pénible que partout ailleurs. Dans les plus
grands hôtels comme dans les plus ignobles taudis, on ne
prend jamais le nom des locataires; en outre, les gérants
des commonslodgings, des maisons où la nuit coûte vingt
centimes, ne sont pas très disposés faire connaître leurs
clients; s'ils donnaient trop d'indications aux détectives, il
en résulterait pour eux, certainement, une perte considé
rable. A moins de l'avoir visité, on s'imagine difficilement
ce que c'est que le quartier de Whitechapel une heure
du matin, et, moins de les avoir vues le soir assises sur
les marches de l'église de Spitallields, on n'a pas une idée
de ce que sont les victimes de Jack l'Eventreur. Dans au
cun pays on n'a le spectacle d'une semblable misère
toute celte population couche le plus souvent la belle
étoile; ces femmes aiment mieux lorsqu'elles ont quel
ques centimes, les dépenser pour du gin ou du whisky que
de s'assurer un gîte pour la nuit.
Le grand dortoir des malheureux a été pendant long
temps le square de Trafalgarau centre même de Londres;
on les en a expulsés. Ils se sont réfugiés cette année sur
les quais de la Tamise dont on vient de les chasser parmi
ces quatre ou cinq cents dormeurs qui n'ont que le para
pet pour oreiller et de vieux journaux pour matelas et
couvertures, la police ne peut avoir l'espoir de découvrir
celui qu'elle cherche depuis plus d'une année c'est ce qui
a déterminé le gouvernement prendre une mesure dont
la nécessité s'imposait et était universellement reconnue
nécessaire. Où vont maintenant coucher tous ces pauvres
diables C'est ce que l'on ignore. Les femmes ont toujours
la ressource de demander un policeman un billet de lo
gement qui leur est gratuitement fourni mais les hommes
en seront réduits errer dans les rues, s'ils ne vont pas
au workhouse dont je ne sais trop pourquoi ils ont une
horreur profonde.
La conviction des détectives est qu'ils ne prendront ja
mais celui auquel on a donné, faute de mieux, le nom de
Jack l'Eventreur que s'ils le surprennent en flagrant délit.
C'est pour ce motif que, dans Whitechapel, on a triplé le
nombre des policemen qui surveillent les rues, autant pour
arrêter le coupable que pour l'empêcher de commettre de
nouveaux crimes, et malgré cette surveillance très active,
il n'y a pas de nuit où, dans une impasse, les cris A
l'assassin ne retentissent; dès qu'une femme a une dis
pute avec un homme, elle se figure toujours avoir affaire
Jack the Riper la pseudo-assaillant est arrêté et, au poste
de police, on reconnaît promptement qu'il ne s'agit que de
querelle vulgaire.
Les détectives amateurs grossissent les événements afiu
de se donner de l'importance, et l'inquiétude de tout un
quartier augmente au lieu de diminuer cette situation,
qui ne saurait se prolonger, a pourtant sou bon côté