N° 58. Dimanche,
49e ANNÉE
21 Juillet 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Revision
des listes électorales.
Fraudes pieuses.
Les inconvénients de la
science.
6 FRANCS PAU AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Nous adressons un pressant appel ceux de
nos atnis qui ont le droit de réclamer leur in
scription sur les listes électorales.
La revision de ces listes a lieu du 1r au 1i
Août. Elle présente cette année une importance
exceptionnelle, puisque ces listes serviront aux élec
tions de 1890, pour la commune.
Cet avis s'adresse spécialement
1° Aux personnes qui paient des contribu
tions dans d'autres localités
2° A celles qui, par suite de décès, conti
nuent les affaires ou héritent des biens de leurs
parents
3° Aux fils aînés ou gendres des veuves
payant le cens
4" Aux citoyens qui, soit par leurs fonctions,
leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être
inscrits en qualité d'électeurs capacitaircs. (Loi
du 24 Août 1883).
Les libéraux qui auraient besoin de rensei
gnements peuvent s'adresser l'Association
libérale.
Le Comité de 1 Association invite tous les
libéraux lui signaler sans relard les person
nes, dont il y a lieu de demander l'inscription.
Le bureau se chargera gratuitement de tou
tes les démarches nécessaires pour obtenir l'in
scription dont s'agit.
Ypres, le 20 Juillet 1889.
Ah que cela déplaît aux catholiques que la
ville admet gratuitement dans ses écoles
payantes quelques élèves dont les parents ne
sauraient, sans se léser, subvenir aux frais
d'écolage et dont la position sociale a droit h
des égards particuliers. M. Colaert est pour
cette classe de la société d'une indulgence toute
chrétienne. Vous ne savez pas payer, dit-il,
hé bien I arrière, votre place est parmi le
peuple. Pas d'argent, pas de Suisse. Allez,
f.... moi la paix,
Le Journal d Ypres brode là-dessus tout un
thème où il invoque Mgr Frepel et Jules Simon,
espérant ainsi renforcer la thèse de l'impitoya
ble contrôleur.
Que M. Colaert et le Journal d Ypres soient
les ennemis déclarés de la gratuité de l'in
struction qu ils ne supportent pas qu'on
vienne au secours de quelques enfants pour
leur assurer dans le mende une position en
rapport avec leurs goûts, leurs aptitudes et
le milieu dans lequel ils sont élevés, cela se
comprend de reste et rien n'est plus naturel de
leur part. Quand le Roi a bu, toute la Pologne
doit être ivre.
Mais le Journal d'Ypres est-il bien sûr que
Mgr Frepel et Jules Simon excluraient de nos
écoles les quelques elèves auxquels l'Adminis
tration communale accorde le privilège de la
gratuité
Mgr Frepel et Jules Simon ne sont pas parti
sans de l'instruction gratuite, en tant qu'insti
tution de l'Etal, c'est-à-dire I nstruction orga
nisée par l'Etat, tous les degrés, et mise
gratuitement la disposition de toutes les
classes de la société, tous frais d'écolage étant
supprimés. Mais s'ensuit-il qu'ils fermeraient la
porte de leurs écoles, de leurs lycées, de leurs
universités tout jeune Français que la fortune
n'a pas favorisé sa naissance?
Il y a là une distinction essentielle et ce n'est
ni Mgr Frepel ni Jules Simon qui oublieraient
de la faire. 11 n'y a que le Journal d'Ypres,
capable d'altérer la doctrine des auteurs dont il
invoque lautorité il n'y a que M. Colaert, si
prodigue de belles promesses, pour reléguer,
sans merci ni pitié, l'arrière-plan ceux
qu'une administration vraiment libérale prend
cœur de relever ou pour le moins de mainte
nir dans la position qui les a vus naître.
Et que le Journal n'espère pas donner le
change avec ses gros mots. Dire que c'est
odieux, empêcher le contact d'une certaine ca
tégorie d'enfants avec les enfants du peuple,
c'est tout bonnement ridicule. Ce quil y a
d'odieux, c'est l'insinuation. Le contact n'a rien
voir dans l'occurrence. L'ecole VanderHaegen
a son enseignement propre et l'école D'Hae-
scleirc le sien chacun do ces enseignements
est approprié aux besoins et la destination de
la catégorie d'enfants qui le reçoit. Il y a là
une différence qui est inhérente notre orga
nisme social et de quelque esprit de nivelle
ment dont on puisse être imprégné, il faudra
toujours tenir compte de cette différence dont
on peut arrondir les angles mais qu'on ne sau
rait supprimer complètement.
Et pour en finir par une petite interrogation,
Ie Journal voudrait-il nous dire, lui, si opposé
admettre quelques enfants du petit bourgeois
dans les écoles payantes, pourquoi ses amis se
donnent tant de mal en récolter pour leurs
écoles Dans les écoles cléricales on en fourre
tout prix, depuis la gratuité, jusqu'au quart,
au tiers et la moitié de l écolage. Comment
cela se fait-il
Et la guerre entreprise par M. Colaert et sa
suite par le Journal d'Ypres s'adrcssc-ellc
la gratuité ou l'école même
Et puisque le Journal fait tant de cas de
Jules Simonnous lui rappellerons que c'est
Jules Simon qui a dit, (et nous le citerons tex
tuellement sans l'altérer) que ce n'est pas
tout davoir de l'esprit, encore faut-il avoir
l'esprit de s'en servir. Si le Journal avait
suivi cet avis, il se serait bien gardé d'attribuer
l'écrivain français la théorie rétrograde qu'il
nous a opposée et surtout eût-il eu le bon esprit
de ne pas lever le lièvre qu'il s'est attiré si sot
tement entre les jambes.
Lors de la dernière élection législative
Bruxelles, il a été dit qu'un religieux domicilie
en province était venu, contre tout droit, voter
Bruxelles, dans un des bureaux du bas de la
ville.
Ce bruit a été mentionné dès le lendemain
de l'election.
Depuis lors, plusieurs lettres ont affirmé le
parfait fondement du bruit qui a été recueilli.
Le fait a peu d'importance par lui-même,
étant donné le résultat Je l'élection. Mais s'il
est authentique, il donne une heureuse idée des
procédés cléricaux en matière électorale.
On sait qu'en Allemagne et ailleurs on imite
la fève du café au moyen de machines et d une
pâte composée de grain torréfié et d'autres
ingrédients.
Or, les machines, qui se font Cologne, se
vendent publiquement, paraît-il, et chacun
fient les acquérir et en faire usage en toute
ibertc.
Pour vendre ces produits frauduleux, on y
môle dans une certaine mesure du café véri
table. Des négociants vendent avec sérénité ce
café pour du café naturel.
Malheureusement, les fèves fausses n'ont pas
la variété de forme des fèves réelles elles sont
trop régulières et trahissent facilement la ma
trice industrielle.
C'est bien dommage
Il n'v a donc pas de loi, en Allemagne, pour
empèclier cet honnête commerce?
Laissons faire nos ingénieux inventeurs
côté des productions saines et nutritives de la
nature, nous aurons partout les imitations
nuisibles, ou tout au moins inefficaces. L'œuf,
l'œuf même serait imité si on laissait faire cer
tains savants, dont l'intelligence semble n'exis
ter que pour créer des œuvres criminelles.
Il faudra bientôt changer le proverbe et dire:
Trop de science nuit.
Mais on pourrait lui donner pour pendant un
autre proverbe également transformé a Trop
inventer cuit.
M. Edmond Vanlerberghe, sénateur récem
ment nommé par l'arrondissement de Tournai,
est gravement malade. Son état inspire les plus
vives inquiétudes. On craint une issue fatale
brève échéance.
LE PROGRÈS
vikes acql'irit eunim).
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89.
Marché aux Herbes.
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 - 5-20.
Coraines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49
Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
-8-14.
Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 - 2-43 5-20
7-50.
t'ourlrai-Bruxclles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
t'ourtrai-Gand. 5-30 - 8-20 - 11-16 2-43 5-20.
(Sinite parvulos venire ad me).
(Colaert).
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