N° 55. Jeudi,
49e ANNÉE.
11 Juillet 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Conseil communal d'Ypres.
6 FRANCS PAR AN.
L?
i)
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
L'autre jour, il était question d'un nommé Trautner
qui venait de publier un livre sur l'espionnage prus
sien en Europe. Il y était raconté que nos ministres,
pour faire plaisir M. de Bismarck, avaient expulsé
de Belgique un socialiste allemand nommé Nève et
l'avaient livré la police allemande, contre laquelle
il était venu chercher un asile dans notre pays.
Ypres, le 10 Juillet 1889.
Les cléricaux persistent réclamer la sup
pression des capacitaires de droit. Les capaci-
taires de droit, tous gens même d'emettre un
vote intelligent, leur font peur. 11 faut qu'ils
disparaissent. L'Escautparticulièrement inté
ressé cette amputation, déclare que ce serait
un véritable déni de justice si on continuait
laisser celte catégorie de citoyens le droit de
vote.
Ce déni de justice, dit-il, nous le procla
mons tout haut, jetterait dans nos rangs une
désolation, un découragement tels que beau
coup de nos amis se refuseraient dorénavant
participer aux élections, part un parti sans
energie, manquant ses plus solennelles pro
messes, et que le renouvellement de Juin 1890
ainsi que toutes les élections futures se feraient
en conséquence, dans ces conditions désas
treuses.
Les cléricaux, déjà découragés, parce que les
capacitaires de droit prennent part aux élec
tions, c'est un comble de naïveté Il y a déjà
quelque temps que ces capacitaires gênaient les
hommes de la majorité, mais ceux-ci ne se di
saient pas désolés, découragés. Maintenant, c'est
le désespoir, c'est l'affaissement; serait-ce le
résultat de l'union des libéraux? Alors, pour
quoi se moquer de celle union
Et si les catholiques croient ne pouvoir
prendre part aux élections que quand ils dis
posent d'un corps électoral pétri leur image,
que devront faire les libéraux quand on aura
trituré ce corps électoral sous la dictée de Mes-
seigneurs les Evêques
Est-ce la suprématie irrévocable d'un parti
sur l'autre, tant déconseillé par le fondateur de
la Dynastie, que sont décides implanter dans
notre pays les représentants attardés d'un au
tre âge? Où nous conduira un tel système et
a-t-on bien calculé les conséquences inévita
bles de pareille oppression d'une moitié du pays
par l'autre
En vérité, on a vu des révolutionnaires dans
la minorité; vit-on jamais des fauteurs de dés
ordre aussi dangereux dans la majorité
Séance du 6 Juillet 1889.
Sont présents MM. Bossaert, Echevin, ffon8
de Bourgmestre-Président Cornette, Echevin
de Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Gravet,
Gaimant, Vermeulen, Poupart, Verschaeve, Van
Daele, Van Eeckhout, Colaert, Conseillers
Gorrissen, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 heures.
Communications.
Caisse communale vérification.
D'après le procès-verbal de vérification dressé
le 5 Juillet courant par M. l'Echevin Cornette,
la caisse contenait cette date fr. 25,993-70.
Pris pour notification.
Eaux alimentaires
prolongement de la conduite au Kalfoaart.
On justifie le refus de subside en disant que
les travaux ont été exécutés en régie, sans exa
men et sans autorisation préalable.
Le refus d'intervention de la province en-
traîne celui de l'Etat, conclut M. le Gouver
neur.
M. le Président fait observer que si l'Adminis
tration a fait exécuter les travaux sans solliciter
l'autorisation préalable de la Députation perma
nente, c'est qu'il y avait urgence reconnue.
Les autorisations de l'espèce se font souvent
attendre très longtemps et dans l'espèce il eut
été imprudent de s'exposer de longs retards.
Puisque, dit M. le Président, le caractère d'u
tilité générale de ces travaux n'est pas contesté,
le Collège reviendra la charge pour obtenir le
subside.
Approbation.
Construction d'un ègoût au Kalfvaart.
Par dépêche du 5 Juillet courant, M. le Gou
verneur de la Province envoie copie du rapport
de M. l'ingénieur-chef du service technique
provincial concernant les travaux dont s'agit.
La Députation Permanente a décidé de se ral
lier aux conclusions du rapport précité.
Elle a décidé en outre, qu'il ne saurait être
question de subsidier les travaux déjà exécutés
sans autorisation préalable. Pour ceux restant
exécuter, il conviendra avant l'octroi de
toute intervention, de laisser fixer le montant
de la dépense par l'adjudication publique et
le décompte dresser avec l'entrepreneur.
Le rapport de M. l'Ingénieur en chef, dont il
est donné lecture, critique l'exécution des tra
vaux. L'égoût, au lieu d'être fond plat, devrait
avoir la forme ovoïde. Cette dernière forme
d'égoût se cure mieux, se maintient automati
quement plus propre que celle fond plat en
d'autres termes l'égoût ovoïde est plus hygiéni
que que l'égoût fond plat.
Sous bénéfice de ces réserves, M. l'Ingénieur
en chef estime que le travail projeté par la ville
et déjà exécuté sur une longueur de 70 mètres,
réunit les conditions requises pour obtenir les
subsides ordinaires de la province et de l'Etat.
M. le Président fait remarquer que d'après
les études et les devis faits, la construction d'un
égoût ovoïde devrait coûter le double de la
somme que nécessiterait la construction d'un
égoût fond plat.
C'est ce qui a décidé le Collège adopter cette
seconde forme également bonne.
V
LE PROGRÈS
vires acqcir1t eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89.
Marché aux Herbes.
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49
Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
-8-14.
Oourlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16—2-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
Nous venons de parcourir le livre de ce M. Traut
ner, qui était bien placé pour donner des renseigne
ments sur l'espionnage allemand, ayant été lui-même
un des agents les plus actifs de ce servi :e spécial. Et,
pour que nul n'en ignore, il étiquette tranquillement
son livre de cette enseigne, qui a tout au moins le
mérite de la sincérité «Mémoires d'un espion prus
sien.
Il se trouve que ce Trautner, en sa situation d'es
pion, travaillait en même temps le pour et le
contre C'est ainsi que, envoyé en France par la
chancellerie allemande, il s'est mis en rapports avec
le général Boulanger, quand ce dernier était ministre
de la guerre, il lui aurait même vendu, un assez
gros prix, de prétendues révélations sur la situa
tion de l'armée allemande cette époque.
Nous n'attachons naturellement qu'une importance
extrêmement relative aux renseignements plus ou
moins sensationnels que ce M. Trautner publie dans
ses mémoires. Mais dans cet ouvrage, nous trouvons
un passage dont les journaux de tous les pays
feraient bien de profiter. Nous vivons une époque où
le besoin de renseigner le public est poussé parfois
jusqu'à l'indiscrétion excessive, et tout ce que les
ennemis du dehors sont intéressés savoir du fort
ou du faible de la situation des Etats leur est révélé
par ces indiscrétions de la presse.
Voici, sous la forme d'un très cynique aveu, ce
que dit ce sujet l'ex-espion Trautner
Au fond, pas un des agents de l'Allemagne ne
mérite l'argent qu'il coûte. Nos meilleurs auxiliaires
pour l'espionnage militaire sont les journaux fran
çais, qui nous donnent tous les détails possibles.
Nous les traduisons, nous ajoutons des détails de notre
invention et brodons là-dessus.
Cette leçon sévère trouverait aussi son application
aux procédés de polémique qu'emploient depuis quel
ques temps certains organes de la presse française,
acharnés combattre le gouvernement français au
profit des projets de dictature boulangiste.
Il parait, d'après les déclarations recueillies par
les journaux français qui ont été se renseigner au
ministère de la guerre, qu'il n'y a rien de vrai dans
les faits que Y Intransigeant a racontés hier, en les
attribuant, comme révélation indignée, un officier
supérieur français. Le colonel Vincent, cité nomina
tivement dans la note de Y Intransigeant, a été rap
pelé d'Algérie par dépêche du ministre de la guerre
pour donner des explications au sujet de cette affaire.
o qj& t- a
M. le Président donne lecture d'une dépêche
en date du 4 courant, par laquelle M. le Gouver
neur fait connaître que la Députation perma
nente refuse tout subside pour 1 exécution de ce
travail, dont ce Collège ne méconnaît cependant
pas le caractère d'utilité générale.
M. le Président rappelle que la ville a égale
ment sollicité l'intervention pécuniaire de la
Province et de l'Etat dans les frais de construc
tion d'un égoût au Kalfvaart.