54. Dimanche,
49e ANNÉE.
7 Juillet 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
6 FRANCS PAR AN.
M
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EONIW.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
Heures de départ d'Ypres pour
Ypres, le 6 Juillet 1889.
Depuis le 11 Juin dernier, le baromètre po
litique du pays a complètement changé. Le
haut clérical est descendu au mauvais temps et
la tempête libérale s'est transformée en neau
fixe, nous jouissons présentement du beau
soleil bleu d'Italie. 11 n'est dès lors pas étonnant
que ce changement subit et inattendu ait excité
au plus haut degré l'ire de nos adversaires, qui
ne sont arrivés au pouvoir que par dol et frau
de, mais surtout par nos funestes divisions.
Nous l'avons souvent écrit cette place le
>arti clérical ne peut escalader le pouvoir que
>ar la force, que lui procure la religion, i'in-
luence du manoir et l'appui de ces politiciens
de troisième ordre, qui ne peuvent parvenir
ailleurs.
A partir de 1846, année qui a vu naître le
Congrès libéral, ce sont nos amis qui ont été le
plus longtemps la tête du Gouvernement et
sans nos fautes nous y serions peut-être encore.
Nous avons été obligés de faire place pour nos
adversaires chaque fois que nous n'étions pas
d'accord pour l'application de nos principes.
Les interrègnes des cléricaux, ainsi que l'a
solennellement déclaré un jour le chef du clé
ricalisme, M. Malou, n'ont présenté rien de
marquant au point de vue de l'exécution des
desiderata des hommes qui veulent ici bas le
règne de l'Eglise. M. Mafou avait assisté la
débâcle de 1857 et désormais il se contentait
de vivre. C'est seulement depuis 1884, par suite
de nos discordes, que le parti clérical est devenu
audacieux. Au lieu de se contenter de vivre, il
a ouvert l'attaque en mettant immédiatement
main basse sur l'enseignement officiel du peuple
pour le remplacer par celui des petits frères,en
vue de laisser croupir nos populations dans
l'ignorance. Le cléricalisme, la superstition ne
peuvent fleurir que parmi les populations pri
vées d'instruction.
Cette destruction d'enseignement a été ac
compagnée d'autres mesures attentatoires
l'esprit moderne. Elles prouvent aux moins pré
venus que ce n'est plus la société laïque qui
gouverne, mais bien les évêques, dont l'arro
gance n'a plus de bornes. Le dernier congrès
catholique de Malines, la position prépondé
rante la Chambre du représentant de l'Eglise,
de M. Woeste, en sont des preuves irrécu
sables. Depuis Malines jusqu'au plus petit vil
lage, excepté le pays wallon, ce sont les évêques,
les curés, les vicaires, qui imposent les décisions
civiles aux personnes qu'ils ont fait choisir par
le corps électoral.
Tant d'outrecuidance, tant d'actes antipatri
otiques doivent finir par faire ouvrir les yeux
tous les amis du progrès, surtout que, pour se
fabriquer des titres de reconnaissance la
postérité, des ministres ont pactisé avec des
mouchards pour soulever les populations ou
vrières et en vue de les réduire ensuite l'im
puissance par le feu et le sang. Nos amis de
Bruxelles ont compris que cet ennemi, qui
dispose d'une position formidable cl d'immen
ses richesses, ne pouvait être chassé que par
lunion. C'est cette victoire, ce résultat, qui
amènera les plus heureuses conséquences, qui
a été célébré par une de ces manifestations
spontanées, dont l'histoire libérale offre peu
d'exemples.
Maintenant que les journaux cléricaux soient
exaspérés d'avoir vu poindre le jour, qui est la
première étape, pour les chasser Ju pouvoir,
rien de plus naturel, mais aussi rien de plus
logique pour l'opinion libérale de manifester
sa joie pour le résultat obtenu et de vouloir
continuer ses victoires par la concorde.
La manifestation du 30 Juin est le gage le
plus certain de cette union et les cinq néfastes
années d'épreuves, que nous venons de subir,
nous donnent la conviction, que nous n'oublie
rons plus jamais que la question cléricale est
et restera jusqu'à épuisement de forces.
Nos divergences de vues au sujet de la mise
en pratique, de l'opportunité, d'un principe
libéral ne servira plus de prétexte pour provo
quer des divisions, qui ne profilent qu'à nos
adversaires.
De même que M. Nothomb, ministre d'Etat,
ne veut résoudre la question militaire, qui est
cependant toute nationale, qu'avec le concours
de ses amis, nous de notre coté, voudrons ré
soudre notre programme politique,civilisateur,
avec l'appui seul de nos coréligionnaires, au
moyen de nos propres forces. A cette fin le seul
delenda carthago doit être toujours bas le
cléricalisme. X.
Manœuvre électorale, avons-nous dit, du bruit
assourdissant qu'a fait le Journal d'Ypres autour
de la question de la Châtellenie. Il n'était que
trop clair que ce n'était que cela et aujourd'hui
la pieuse feuille l'avoue elle-même.
1,600 fr. pour la Châtellenie, ce n'est pas
assez et puisque la ville ne retire que 1,600 fr.,
nous balaierons tous ces ouvriers de favoritisme
d'un bon coup de balais, dit l'économiste du
Journal. Et, répondra cela l'électeur, toutes
vos faveurs seront pour vos amis les cléricaux
300fr., et moins encore, de location aux Pauvres
Claires, des faveurs aux fabriques d'église, des
cadeaux aux congrégations, etc., de quoi rat
traper, gros intérêts, le temps perdu.
Le balai n'est donc pas encore trouvé. Il y a
si longtemps qu'on le cherche, et quand on croit
le tenir, ce n'est pas même un plumeau dont les
barbes s'envolent perdues dans les brouillards
de l'oubli.
On s'en souviendra de cette triste campagne,
et le Journal doit commencer par voir la profon
deur du four brioches qu'il s'est construit de
ses mains maladroites.
D'abord c'était la location publique en tout.
On lui a démontré que c'était aller l'encontre
de l'intérêt bien entendu que cette règle, si
elle peut avoir du bon, peut aussi avoir du mau
vais que c'est ceux qui sont chargés de la
gestion des affaires discerner les cas.
L e Journal en e3t convenu, tout en obscurcissant
son aveu de force roueries. Premier mécompte.
Dans sa thèse de la délibération du Conseil
communal, il a voulu y voir les conseillers
engagés directement et personnellement. Nous
avons demandé où était cet intérêt direct
et personnel et nou3 avons demandé si cet
intérêt, en forçant faux, comme le fait le
Journal, une foule de questions soumises aux
délibérations du Conseil, ne se retrouverait pas
tellement souvent que la thèse du Journal tour
nerait l'absurde. A aucune de ces questions le
subtil confrère n'a répondu. Deuxième mé
compte.
Il a ensuite prétendu qu'étant intéressé dans
une question, un conseiller pouvait discuter, pe
ser sur la décision, et s'abstenir au moment du
vote. Nous avons démontré l'hérésie juridique
dans laquelle versait le Montesquieu de la rue
au Beurre. Il ne nie pas notre soutènement, il en
convient même, mais épilogue, pour sauver
l'honneur, hélas! sans succès. Troisième mé
compte.
Mais il tient bon pour les 1,600 fr. Ça, c'est
pour la forme. Montaigne disait qu'on peut se
sauver avec quelques torts rehaussés par de bon
nes raisons, mais que des torts sans mélange ne
conduisent qu'à une perte sans issue.
Le Journal connaît son Montaigne mieux qu'on
ne croit, et le met profit. C'est pour cela qu'il
se ménage, sinon une bonne raison, au moins ce
qui en a l'apparence. Il croit avoir trouvé son
affaire dans le prix de location de la Concorde,
mais, cela comme le reste, fait partie des brio
ches de son four. Nous avons trop clairement
établi que le certain vaut mieux que l'incertain
et que la ville ferait une grosse cacade en s'ex-
posant, par des spéculations douteuses, palper,
en supposant la chose possible, pour un temps
très court quelques éçus de plus, pour payer le
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. i INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Idem.
Pour le restant du pays7-00.
[Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89.
relié aux Herbes.
Marc
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
-6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49
Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
-8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelics, 5-30—9-58—11-16 2-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
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