S0 44. Dimanche,
49e ANNÉE.
2 Juin 1889.
or
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Un aveu.
Ia
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Langemarek-Ostende, 7-16 -9-57— 12-173-56 6-21
-8-14.
Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courlrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16—2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
un débat extrêmement tumultueux s'élevait la
Chambre des députés de France.
Nous allons résumer leB faits aussi succincte
ment que possible. M. Laguerre, un des rares
amis qui persistent suivre la fortune du géné
ral Boulanger, a cru utile de réveiller le souve
nir, un peu assoupi,de ce dernier, en interpellant
le gouvernement au sujet de la haute cour de
justice.
Bien entendu, M. Laguerre n'avait pas un
désir immodéré d'apprendre où en étaient, au
juste, les travaux de la commission. Il avait
pour cela des raisons diverses. D'abord, il savait,
comme tout le monde, que les travaux de la
commission d'instruction sont absolument se
crets, et ensuite, il doit avoir le pressentiment
qu'il pourrait bien être impliqué dans les pour
suites, qui ne visent jusqu'à présent que le
général, MM. Dillon et Henri Rochefort.
Mais l'occasion était bonne pour dire la
commission du Sénat et la haute cour de jus
tice des choses désagréables, et M. Laguerre n'y
aurait pas manqué mais M Méline, le prési
dent, lui a fait remarquer que la Constitution
interdisait dans la Chambre des députés toute
attaque contre le Sénat.
Il a donc refusé de laisser mettre l'interpella
tion en discussion. Mais cela ne faisait pas les
affaires de la droite, qui s'est mise protester
avec une violence extrême, au point que M.
Paul de Cassagnac s'est emporté jusqu dire
Î[ue la haute cour était une parodie ignoble de
a justice.
Rappelé l'ordre par le président, M. de Cas
sagnac a maintenu sou injure, ce qui lui a valu
la censure, votée par la Chambre par 308 voix
contre 203.
On croyait l'incident clos,quand M. Andrieux,
l'ancien préfet de police, est monté la tribune
pour accuser certains ministres d'avoir trans-
formé leurs cabinets en je ne sais quelle
s officine de renseignements policiers au profit
de la haute cour, en une sorte d'agence Tri-
coche et Cacolet pour préparer de faux témoi-
gnages l'aide de fonds secrets.
M. Tirard, le chef du cabinet a bondi sous
l'accusation et a mis M. Andrieux en demeure
de s'expliquer séance tenante. L'explication a
été quelque peu embarrassée. M. Andrieux n'a
vait fait, disait-il, que rapporter des bruits qui
couraient. On était convaincu dans le public que
le gouvernement faisait durer l'instruction afin
d'exercer une pression sur le corps électoral.
C'est le ministre de la justice qui a répondu.
Il a affirmé que le gouvernement était absolu
ment étranger aux travaux de la commission,
et la Chambre, convaincue de la sincérité de
cette déclaration, a voté l'ordre du jour pur et
simple sur la demande d'interpellation de M.
Andrieux.
Beaucoup de bruit, en somme, et de mauvais
bruit, pour rien. Mais n'est-ce pas une étrange
coïncidence que le retentissement fait autour
du rôle joué par les ministres belges dans l'af
faire du complot de Châtelet ait eu son écho
sous les voûtes du Palais-Bourbon et qu'on ait
posé là aussi la question de savoir si de faux
témoins n'étaient pas mêlés des instructions
judiciaires par les membres du gouvernement.
Ypres, le lr Juin 1889.
Quand un adroit adversaire nous fait au
moyen de dés pipés, il est naturel que nous ne
nous laissions pas prendre une seconde fois
la même manœuvre.
Celte précaution s'impose non seulement en
jeu, mais encore en toutes choses où la vérité
et la sincérité doivent être la base de l'opéra
tion.
Cette logique est élémentaire, mais nous
avons le regret de devoir constater que nous ne
la suivons pas toujours en politique, quoique
ce soit surtout en cette matière que la sincérité
dans les convictions doive le plus être prise en
considération.
Tayllerand a dit que la parole est donnée
l'homme pour déguiser sa pensée. Nos adver
saires abusent de cet aphorisme. En examinant
leur plate forme électorale, on doit dire que les
déclarations des candidats, qui briguent des
mandats politiques, sont rédigées exclusive
ment pour tromper les électeurs. Les professions
de foi sont arrangées une nouvelle sauce la
mode en vue de faire passer les mets les plus
indigestes.
'Nous le savons de longue date, c'est le parti
clérical surtout qui excelle en l'art de préparer
cette sauce électorale la plus adaptable aux
goûts des électeurs, en l'art de déguiser la
pensée.
La raison en est bien simple.
Ce parti n'a pas la raison pour base et il se
compose d'électeurs ignorants qui suivent aveu
glément les désirs ou les ordres de leur curé.
Ils n'ont qu'un but, qu'une croyance sauver
leur âme, lui préparer les délices éternels.
Auprès de ceux-ci point de raisonnement. Pas
moyen de leur faire comprendre que l'alimen
tation du corps n'a pas plus de rapport avec
lame, que la culture d'un champ de trèfles ou
de pommes de terre. A ces électeurs il n'y a
rien dire, rien faire. On ne peut les régéné
rer qu'en les remplaçant par une nouvelle
couche pourvue d'une bonne instruction.
Aussi longtemps que ce parti était sanr- autre
direction que celle de l'église, il n'y avait pas
grand mal. Mais aujourd'hui la comédie a éten
du son empire de ce côté. Des farceurs, des am
bitieux, des libéraux masques, aux fins de se
voir octroyer des places, des honneurs, se sont
faufilés dans les rangs de l'ignorantisme et sont
parvenus, grâce nos funestes divisions, ren-
'orcef ce parti. C'est ainsi que nous nous
aissons leurrer et que depuis 1880, sous toutes
sortes de motifs futiles, l'opinion libérale se
querelle et laisse le champ libre aux cléricaux,
qui abusent de leur présence au pouvoir.
Malgré les dures leçons que nous recevons
tous les jours, il semble que celles-ci ont peu
d'influence jusqu a présent pour ramener l'union
au sein du parti libéral, dont le devoir est de
démasquer et de chasser ces faux politiciens,
qui ne font que tromper la nation.
En effet, pour l eleetion de demain Bruxel
les nous voyons de nouveau deux libéraux se
disputer le siège au lieu de s'unir pour com
battre le candidat clérical, qui arrive sur la
scène avec des habits d'arlequin, sous la haute
protection des indépendants.
M. De Becker, ancien représentant clérical
de Louvain, se présente aux suffrages des élec
teurs de la capitale, appuyé la fois par les
associations des cléricaux et des indépendants.
Sa profession de foi est un amalgame de ce que
peut produire la bêtise humaine. Elle aborde
toutes les questions l'ordre du jour, sans don
ner la solution d'aucune. C'est au moyen de
pareils trucs qu'on est parvenu tromper le
public.
Ainsi pour la question ouvrière, il trouve
Îu'on a beaucoup fait,mais qu'ibfaut continuer?
es desiderata des anti-coopéraleurs sont son
avis très sérieux, mais il faut y réfléchir? Pour
la question flamande il est fils d un père fla
mand et d'une mère wallonne. C'est donc un
produit métis, qui promet tout, sauf la saine
raison. 11 veut l'extension du suffrage, mais
la Malou; c'est-à-dire au profit exclusif du
cléricalisme.
Cependant ce sur quoi il oublie de donner
son opinion, c'est sur cette question pendante,
la seule en cause, celle qui forme le problème
moderne, savoir Faut-il que le pouvoir mon
dain soit entre les mains des évêques, des curés
et des vicaires ou bien entre les mains des re
présentants de la société civile
Pour nous, poser la question c'est la résoudre.
M. De Becker est partisan de l'immixtion hy
bride du clergé dans nos affaires gouverne
mentales, de la suprématie du spirituel sur le
temporel, comme tel il doit être combattu
outrance par l'opinion libérale unie. Il faut que
notre armée marche compacte et en rangs
serrés pour écarter ce candidat idées multi
colores. C'est le seul moyen d'avoir raison de
l'outrecuidance cléricale et de faire rendre
César ce qui est César. X.
Si nous avions faire la parodie de la réunion
qui a suivi l'élection du 26 Mai, au Cercle
catholique, nous trouverions la besogne toute
LE PROGRÈS
vires acqcirit eundo.