49e ANNÉE.
2 Mai 1889
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Conseil communal d'Ypres.
Allez-y
Le candidat libéral
Tournai.
l\° 35. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JECDI ET LE DIMANCHE*
Heures de départ d'Ypres pour
l'operinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Séance du 20 Avril 1889.
(suite et fin).
La parole est accordée M. Colaert.
L'honorable membre commence par répondre
la lettre de M. Vanheule. 11 maintient d'une
manière absolue l'exactitude des renseignements
â'u'il a donnés dans la dernière séance au sujet
es pourparlers qui auraient eu lieu entre ce
dernier et M. Glorie, bourgmestre de Neuve-
Eglise et il déclare tenir ces renseignements d'un
homme digne de foi, M. de Gheus.
M. Glorie lui-même, au cours d'un entretien
qu'il a eu Bruxelles avec M. Colaert, il y a
environ deux ans, a affirmé que la ville d'Ypres
approuvait le tracé par Neuve-Eglise et inter
viendrait dans la formation du capital.
D'ailleurs, ajoute M. Colaert, M. Yanheule
reconnaît lui-même dans sa lettre que M. Glorie
l'a entretenu de la question du chemin de fer
vicinal. J'étais donc et je suis encore fondé
a dire, conclut l'honorable membre, que s'il
a n'y a rien eu d'officiel, il y a tout au moins
a des pourparlers officieux. C'est au surplus de
a cette façon que se traitent les questions de ce
a genre entre les bourgmestres des communes,
a La lettre de M. de Gheus, dont il vient de
a nous être donné lecture, confirme ce que
a j'avance, a
Cela dit, M. Colaert arrive la question même.
Il croit pouvoir conclure de l'échange de vues
qui a eu lieu au sein des sections que l'accord
n'est peut-être pas loin de s'établir. Si l'on n'est
pas disposé admettre le tracé proposé par la
Société Nationale, tout au moins semble-t-il
résulter de la discussion que l'on désire, en prin
cipe la construction d'un chemin de fer vicinal.
L'honorable membre abandonne le projet de
tracé aboutissant au Seau où la population est
peu nombreuse et il se rallie au tracé V oormezee-
Ie, Kemmel, Neuve-Eglise, Ploegsteert, le Bizet
préconisé par MM. Yerschaeve et Vermeulen et
qui a l'immense avantage d'augmenter de plu
sieurs milliers d'habitants la population desser
vir. La commune de Ploegsteert compte en effet
3600 habitants.
De Bizet Armentières, il n'y a qu'un pas et
la municipalité de cette ville pourrait aviser
faire construire ce dernier tronçon de railway.
Quant au Seau, rien n'empêcherait de le relier
plus tard également, si la nécessité ou l'utilité
du raccordement est reconnue.
L'honorable membre examine ensuite la ques
tion de la bifurcation Wytschaete, Messines et
Warnêton qu'il faudra peut-être abandonner,
deux de ces communes refusant d'intervenir et
il se demande si la nouvelle ligne projetée rap
porterait suffisamment.
11 combat le projet aboutissant au Seau, où il
n'y a rien, de même que l'embranchement vers
Messines et Warnêton dont les communes ne
veulent pas.
Il conclut au rejet du projet de la Société et
demande que le Collège entame des négociations
avec les communes intéressées pour la construc
tion d'une ligne directe qu'il croit plus avanta
geuse que toute autre.
D'après lui, il ne faudrait pas répondre la
Société Nationale que l'on rejette son tracé mais
lui demander simplement de modifier son projet
après entente préalable avec les communes.
L'honorable préopinant est plein de confiance
dans l'avenir de la ligne.
On a parlé, dit-il, de certains mécomptes dans
l'exploitation de quelques lignes. Mais on a
exagéré. Il n'y a jusqu'ici que Thielt-Aeltre
dont l'exploitation solde en déficit. La raison en
est sans doute que cette ligne ne dessert que deux
localités. Son prolongement améliorera proba
blement la situation. Quant la ligne Gand-
Somergem dont on a parlé également, s'il y a eu
un mécompte en marchandises, il y a eu par
contre une large compensation dans le transport
des voyageurs.
L'honorable membre insiste vivement pour
que le Conseil statue sans plus de retard.
L'honorable échevin est d'avis qu'Ypres et
Armentières doivent former têtes de lignes et
que dès lors, il serait imprudent de s'engager
avant d'avoir l'assurance que le tronçon sur le
territoire français sera construit.
L'honorable membre engage de nouveau le
Conseil voter le principe de l'intervention de
la ville dans la construction d'un chemin de fer
vicinal d'Ypres au Bizet ou au Seau pour éviter
qu'un particulier ne se substitue la ville.
Ïrudent d'attendre l'expérience de la ligne
urnes-Y près, au sujet de laquelle beaucoup de
bons esprits sont peu rassurés.
En conséquence,il propose de surseoir toute
décision.
Après un nouvel échange d'observations entre
divers membres la proposition de M. le Prési
dent est mise aux voix et adoptée par onze voix
contre une (M. Colaert).
La séance publique est levée 7 h 3/4.
Ypres, le lr Mai 1889.
Le Moniteur continue regorger d'arrêtés
accordant aux fabriques d'église et au clergé
d'interminables kyrielles de subsides.
Hier encore, il y en avait trois colonnes
cinquante-deux subsides en tout, subsides de
3,000, de 5,000, de 7,000, de 20,000 fr., pour
constructions d'églises, pour agrandissements
d'églises, pour réparations d'églises, pour ameu
blements d'églises.
Allez-y
Pour les petits employés, rien.
Pour les facteurs des postes, pas un rouge
liard.
Pour l'agriculture, 0 franc, 0 centime.
Mais pour ces Messieurs du clergé, a quand
il n'y en a plus, il y en a encore 1
Après de longues hésitations, les cléricaux
tournaisiens se sont enfin décidés tenter la
fortune et opposer un candidat bien pensantà
M. Vanlerberghe, le candidat de ['Association
libérale.
Le parti clérical est puissant Tournai. Déjà,
aux dernières élections, il s'en est fallu de peu
qu'il ne fit passer plusieurs de ses candidats.
Depuis lors, et grâce aux circonstances, tout
f»orle penser que ses forces ont augmenté,
oin de diminuer.
La lutte sera donc particulièrement ardente,
cette fois, entre les deux compétiteurs et quelle
qu'en doive être l'issue, l'écart entre eux se
différenciera probablement par un
nombre de suffrages.
LE PROGRÈS
VIRES àCQUIRIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
lout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
4-00 6-42 - 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42.
Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 - 5-20 7-50.
('.omines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
C.oraines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-538-58
Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
I angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
-8-14.
Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
l'ourlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
('ourtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
M. le conseiller Verschaeve est d'avis qu'il fau
drait commencer par consulter les communes
intéressées et notamment Ploegsteert qui est de
loin la plus importante.
M. Colaertconstate de nouveau qu'il est d'ac
cord avec MM Verschaeve et Vermeulen et
propose au Conseil de prendre une décision dans
ce sens.
M. VEchevin Cornette répond. Il s'étonne d'en
tendre M. Colaert déclarer que le tronçon sur le
territoire français se ferait sans difficulté alors que
cet honorable membre déclarait il y a huit jours
que la construction n'en serait pas autorisée.
M. Colaert explique sa pensée. Il a effective
ment déclaré, dit-il, que l'on n'obtiendrait
jamais d'emblée la construction d'une ligne
jusqu'à Armentières mais il ajoute que même si
la ville n'obtenait pas du gouvernement le rac
cordement avec Armentières, cette circonstance
ne devrait pas taire hésiter le Conseil établir
là ligne jproposée, puisque Ypres est déjà reliée
Armentières par Domines et ensuite parce qu'un
chemin de fer vicinal est appelé non relier deux
villes mais bien plutôt desservir les communes
rurales et rattacher celles-ci aux villes. D'ail
leurs si la Société Nationale ne construit pas le
tronçon sur le territoire français, on ne pourra
empêcher la ville d'Armentières de le faire plus
tard Bi elle y trouve intérêt.
M. le Président croit que cette éventualité ne
se réalisera pas. Il fait ressortir nouveau que
la majorité au Conseil semble être d'avis que la
ligne ferrée construire doit aboutir Armen
tières. Il pense qu'avant d'engager les finances
de la ville dans cette nouvelle entreprise il serait
M. Colaert combat la proposition d'ajourne
ment qui est vivement appuyée par M. Yandaele.
M. Vermeulen insiste pour que le Conseil ne
prenne aucune décision hostile. Si le Conseil ne
juge pas propos de se prononcer formellement
aujourd'hui, il faut au moins qu'il émette le
vœu de voir construire la ligne Ypres-Bizet-
Armentières.