49e ANNÉE.
7 Février 1889.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Le service personnel.
La politique anti-nationale
l\° 11. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Il y a un mois et demi environ, une correspon
dance de Paris annonçait qu'un changement
ministériel devait avoir lieu en France dans le
courant du mois de Janvier.
La mise en scène de cette transformation,
s réglée
La question de cabinet devait être posée sur
la proposition de loi de M. Peytral, ministre des
finances, établissant l'impôt sur le revenu.
Depuis la mort d'un député de Paris, est venue
créer une situation nouvelle, qui a déplacé les
nécessités politiques, en même temps qu'elle
donnait une direction nouvelle aux courants de
l'opinion publique. Il y a eu là une crise aiguë,
assez courte, heureusement, mais qui n'a changé
en rien la nécessité, constatée il y a six semaines,
de modifier la composition du ministère Floquet.
Depuis quelques jours surtout, on a beaucoup
{iarlé Paris de modifications ministérielles, et
'on a même donné des détails sur des démar
ches qui auraient été faites auprès de certains
personnages.
Vérification faite, les choses ne sont point
aussi avancées que cela. Il n'y a de certain que
la démission ou plutôt la sortie de M. de
La Porte.
Il est cependant fort probable que (des modifi
cations se feront dans le cabinet Certains mi
nistres, évidemment, ne sont point une force
pour le gouvernement.. D'autre part, la, consti
tution d'une majorité-''épublicaiiré*ne éOO voir-.
majorité compacte et solide exige, évidem
ment, la reconstitution d'un ministère l'usage
de la majorité. Bref un remaniement ministé
riel prochain est infiniment probable. P
On a parlé aussi d'un autre ministre qui aurait
témoigné l'intention de se retirer, M. Ferrouil-
lat.On ajoute même que des ouvertures auraient
été faites M. Sigismond Lacroix pour lui offrir
le portefeuille de la justice.
s'est pas expliqué avec ses collègues sur ces
mesures et ces modifications et ils n'ont donc
pas eu les approuver ou les combattre.
Il ressort simplement de l'état des choses
qu'au ministère, comme au Parlement, l'on sent
qu'il y a quelque chose tenter en vue de la dé
fense de la République et de la concentration
républicaine, concentration, disons-le en pas
sant, qui ne doit se faire ni gauche ni droite,
mais avec l'ensemble du parti, car, sans cela, ce
mot n'aurait plus aucun sens.
Il est bien certain, par conséquent, que le peu
que l'on sait jusqu'à présent sur les projets de
M. Floquet ne suffit pas pour en tirer une con
clusion suffisante et pratique.
Mais, contrairement ce qui a été annoncé
par quelques journaux de Paris, aucun dissenti
ment n'a éclaté dans le conseil, attendu qu.e
M. Floquet a seulement annoncé qu'il étudiait
certaines mesurescertaines modifications au
code pénal pour faire respecter les pouvoirs pu
blics, mais il n'en a pas dit davantage; il ne
Quand, pendant les derniers jours qui ont
précédé l'élection du 27 Janvier Paris, on po
sait de toutes parts la question de savoir d où
venait l'argent que le général Boulanger dépen
sait pour sa propagande plébiscitaire, les amis
du général ont répondu cette question qu'une
partie de ces fonds venait d'Amérique. On a
cherché l'explication de cette réponse, et, parmi
les versions mises en avant, on a parlé du géné
ral Gusman Blanco, qu'une recente alliance
semblait avoir uni d'intérêts avec les bonapar
tistes de France Celui-ci a répondu par une dé
négation formelle aux bruits répandus ce sujet.
Il a déclaré ne s'être jamais occupé, directement
ou indirectement, de la politique française, sa
situation de diplomate étranger lui imposant, du
reste, une réserve absolue vis-à-vis des divers
partis.
Ypres, le 6 Février 1889.
L'élection du général boulanger fait pressen
tir qu'une guerre entre la France et l'Allemagne
est sinon prochaine, du moins probable.-' La
Belgique sera-l-elle, entre ces deux colosses,
capable de sauvegarder sa neutralité Sa Ma
jesté Léopold II avertit constamment ses mi
nistres que de promptes mesures doivent être
prises pour la défense du territoire belge
notamment que la mesure la pius efficace et la
plus nécessaire, c'est le. service personnel. Mais
M. VVoeste ne veut pas! M. Woeste et ses core
ligionnaires politiques partent de l'idée que la
caserne est un lieu de corruption. Quel beau
raisonnement Ces saints personnages..veulen|^
bien empêcher que les enfants dés riches et de
la bonne bourgeoisie soient exposés la cor
ruption mais, pour les enfants de l'ouvrier et
du paysan, ib n'y regardent/pas de si près A
ce sujet, il y a eu Dimanche passé quelques
jolis incidents pendant la réunion de l'Associa
tion conservatrice. Un orateur, déblatérant
avec violence contre le régime des casernes,
s'écria que les casernes des zouave^ pontificaux
elles-mêmes avaient été des écoles de vices.
Or il se trouvait dans l'assistance d'anciens
."•"zouaves pontificaux. L'un d'eux, ne pouvant se
^contenir, répondit l'orateur qu'il en avait
menti, que les zouaves s'elaient bravement
battus pour la papauté, pendant que d'autres s
tripotaient Idurs affairés-nhancières.
Un autre orateur osa diriger ses batteries
vers je Roi qu'il menaça de^Ja perte de sa
couronne et même de sa vie II s'en suivit un
brouhaha indescriptible. L'orateur confus dut
déclarer piteusement qu'on l'avait mal com
pris. Bref, l'Association conservatrice, après
avoir bien débattu la question du service per
sonnel, décida.... qu'il n'y a pas lieu de pren
dre de décision.
Nos ministres ne tirent pas gloire en détail
des réformes qu'ils introduisent dans «l'arse
nal déjà si compliqué de nos lois.
Ces réformes produisent des économies appa
rentes, ou plutôt nominales, dont ils font ce
pendant grand étalagé, dans leurs discours et
dans leurs écrits mais ils ne soufflent mot des
iniquités qu'elles constituent, ni de la cruauté
avec laquelle il* les commettent.
Si ce que l'on dit est vrai, on ne se borne
plus ne pas accorder aux petits employés les
augmentations auxquelles ils ont souvent droit,
depuis de longues années, mais on supprime
par toutes sortes de moyens détournés et jésui
tiques, les indemnités et les gratifications ac
quises.
Oh, certes on n'atteint jamais l etat-major,
c'est-à-dire ceux qui aident accomplir la
besogne laquelle semblent s'être attelés les
ministres et qui, dirait-on, est devenue actu
ellement le fond de la politique Belge clérica-
lisée.
Edifiant spectacle que nous offrent la majo
rité et le ministère
Ils s'entendent comme larrons en foire, disait
dernièrement M. Bara I La majorité ignore ou
méprise lu mission d'un gouvernement natio
nal et patriotique le ministère renonce cette
mission et accepte de se montrer, traîné la
remorque de cette majorité, de crainte de per
dre le pouvoir
Il est triste de penser que les futurs hommes
d'Etat du parti soi-disant conservateur, se
forment dans un milieu où l'on n'observe aucu
ne des conditions et des saines pratiques du
régime parlementaire.
Tout se réduit une question de gros sous et
le gouvernement, au lieu de porter la tribune
l'expose d'une politique qu'il proposerait et qui
inspicecail ait moins confiance dans sa dignitét-
ne cherche Conserver les suffrages des"elec-
teurs qq'en tes trompant sur les intérêts supé
rieurs de !a\ patrie et en ne maintenant que
l'action disse., sanle des mesquines convoitises.
Il est instructif dé corîïparer l'altitude du
ministère et de la majorité chez nous avec
l'élévation des débats parlementaires dans le
pays.
En ruinant Ténseigriement.Tî
arriver le momfjit où la masse ser;
de ses droits e^/ne pourra plus4^rJ'
mandataires. ISi l'instruction-.r.R RL-irn-s
organisée de façon donner au j.ei
gnement annuel iJ peut prétendu-
rait pas se*maintenir pendant
mi. -tère allant la dérive, pou Journal'
>orHè qui çr..-i -.n-ô une situatqmes.
LE PROGRÈS
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«[ité et bru- main.