49e ANNÉE.
31 Janvier 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
De Malander la Chambre.
l\° 9. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES iCQCIRIT EONDO.
Le général Boulanger a été élu Dimanche dé
puté de Paris plus de 80,000 voix de majorité.
Voici exactement les chiffres du scrutin
Sur 568,697 électeurs inscrits il y a eu 435,850
votants.
M. Boulanger a obtenu 244,070 voix.
M. Jacques, 162,520.
Le candidat des blanquistes, M. Boulé, n'a
réuni que 16,760 voix. Il y a eu 10,358 bulle
tins divers.
(Jn fait noter le général Boulanger a eu
la majorité dans tous les arrondissements, dans
les quartiers ouvriers aussi bien que dans les
quartiers riches.
Les opérations électorales n'ont été marquées
par aucun incident notable dans la soirée, l'a
nimation a été grande mais les troubles que l'on
redoutait ne se sont heureusement pas produits.
11 y a eu des manifestations bruyantes mais
les républicains atterrés par leur défaite, ont
laissé fe terrain libre aux boulangistes. Il n'y a
donc eu nulle part ni contre-manifestation, ni
conflit. La police qui était partout en force, n'a
pas eu intervenir, et la garnison de Paris, très
considérablement renforcée et consignée dès le
matin, a pu rester tranquillement dans ses ca
sernes.
Comme de coutume, le général Boulanger et
ses fidèles s'étaient installés vers huit heures du
soir au premier étage du Café Durant', place d~
la Madeleine. A tout instant, des estafettes arri
vaient bride abattue des différ. ût; quartier» de
Pans pour apporter des nouvelles. A mesure que
la majorité boulangiste augmentait, les compli
menteurs devenaient plus nombreux. M Bou
langer était rayonnant, mais très maître dé lui
son entourage au contraire ne dissimulait pas
^ua ce triomphe dépassait toutes les espérances
lu parti.
A minuit, quand le résultat définitif a
été
connu, le général Boulanger a quitté le Café Du
rand pour rentrer chez lut on l'a vivement ac
clame au moment où il montait dans son la,ndap.
Dans la soirée, les ministres se sont r§unis
l'i. j îée. M. Carnot n'a pu dissimuler îa-vivé
impveosion que lui avait causée le résultat dh
l'élection, mais il a déclaré être résolu ne rien
négliger pour faire respecter la constitution çt
les lois. M. Floquet a annoncé au président que
lui et seB collègues étaient décidés se retirer, si
la chose était j ugée nécessaire mais aucune dé
cision n'a été prise.
Un membre influent du Sénat français, un
questeur, M. Corbon, a donné dans une lettre
rendue publique son appréciation sur l'événe
ment de Dimanche. A son avis, il ne faut ni
exagérer, ni diminuer l'importance de cet évé
nement. Sous tous les régimes, sous tous les
gouvernements, il y a toujours eu une quantité
plus ou moins grande de mécontents la re
cherche de toutes les façons de témoigner leur
mécontentement aux détenteurs du pouvoir.
Ce sont ces gens qui ont voté Dimanche pour
le général Boulanger, et le nombre s'en est
accru sous le régime républicain, par le fait des
députés qui n'ont cessé de faire leurs électeurs
des promesses dont aucune n'a été réalisée.
Et M. Corbon ajoute cette observation pro
pos de la dépréciation du régime parlementaire
en France
Une autre .faute que notre parti doit se re
procher, c'est le dénigrement systématique de
nos hommes politiques, de nos ministres, de nos
chefs. Depuis dix ans, la Chambre, dans les
rangs des républicains, c'est qui se montrera
le plus violent, le plus agressif envers les répu
blicains qui sont au pouvoir. La guerre n'est pas
encore finie entre les fractions du parti républi
cain, les groupes et les sous-groupes.
A la longue, cette guerre a lassé le pays.
Cela est très vrai. Et c'est ainsi que non seu
lement le gouvernement et les députés, mais
encore tout le parti républicain, se sont attiré
une leçon. Elle a été sévère; puisse-t-elle leur
profiter
Ypres, le 30 Janvier
Le JournaUdYpres qui s'est permis et qui
se permet tout moment des insinuations mal
veillantes et des attaques personnelles p-opos
de l'administration communale, propos des
réunions du Conseil, propos de tout ce qui
n'est pas absolument du goût de ses révérends
supérieurs, nous aemande pourquoi le tracé dw
chemin de fer vicinal a été complètement mo
difié, rue d'Elverdinghe. Le pieux Journal,
selon sa vieille tactiqflfe, aime bien de posçr
des questions, mais il n'aurait garde de répon
dre aux nôtres.
A ce sujet, rappelons-lui la question posée
)ar le Progrès du 20 Janvier, 2' page, 3" co-
onne, sous la rubrique "«"Nouvelles locales.
e silence est d'or, n'est-ce pas, Journal
Répondons la.gufstionconcernant le tracé,
/rue «î'Cfverdmghe. Le ConseïUcôBiJûUnal avait,
len effet, décidé que le tramway prendrai l'ac
cotement du côté opposé aux conduites d'èSib
Cette décision a été rapportée la suite d'ob
jections très sérieuses. Les égpûts se trouvent
du côté primitivement adopté) et les égoj
nécessitent des réparations plus fréquentes,
les conduites d'eau.* De plusr:trois rutçs imf
tantes et populeuses débouchent de ce méij
côté dans la rue d'Elverdiikghe, ce qui eût corn'
stitué un danger permanent, tandis que de
l'autre côté (emplacement actuel) il n'y a
a t
V -
LJU LAULLALLIC3, UCIJA U I dUldlUllb UUUUUIU OUI
nés condamnations. Le projet ne parlait que
la privation d'éligibilité. L'ancien notaire,
ndamnèà 4 mois de prison pour extorsion de
qu'une petite ruelle sans importance et presque
sans passage.
Êtes-vous satisfait, Journal
Amen.
Le triste député des cléricaux de Renaix a
décidément du toupet.
L'excellent homme s'est produit tout pro
pos, la Chambre, dans la discussion de la loi
sur les prud'hommes. La Chambre, impitoya
ble, a rejeté les uns après les autres les amen
dements de l'ex-bourgmestre. Mais ce qui est
un comble d'impudence, ce qui a dû stupéfier
même le rédacteur du Journal dYpres, c'est
3ue De Malander a osé proposer la Chambre
e priver du droit d'électoral pour le Conseil de
prud'hommes, ceux qui auraient encouru cer
taines condamnations. Le
de
condamné a mois ue prison pour
signature, a trouvé la mesure proposée par le
gouvernement trop douce et a voulu l'étendre.
Mal lui en a pris. V
M. de Borchgrave lui a répondu que son\
amendement était excessif et qu'il ny avait
aucune raison de se montrer plus sévère pour
les Conseils de prud'hommes que pour les
Chambres législatives. Atteint en pleine poi
trine par ce coup droit, le clérical député s'est
écrié piteusement qu'il retirait son amende
ment. Ce qu'il y a de plus curieux là dedans,
c'est qu'aucun journal bien pensant n'a relaté
l'incident. C'est beau cette sollicitude des gens
pieux, les uns pour les autres.
Quelle élève sur le pavois un Général, un
Dictateur ou César, qu'elle serve faire une
troisième Restauration, il nen est pas moins
vrai que l'élection du 27 exercera une certaine
influence sur les destinées de l'Europe, et que
notre gouvernement agit avec une grande im
prudence en n'en mesurant pas l'importance.
Il est des situations dans l'hist
pies qui leur commandent
gouvernement prévoyant^
chcjnder. Le nôtre, pai
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