Au Willeins-Fonds.
Propriété littéraire.
Les Toqués.
Nouvelles locales.
s'est décidé publier in extenso d'après les Annales
parlementaires, le mirobolant discours de l'éloquent
M. Colaerl, flanqué d'une harangue de M. Si mous.
Après celte publication qui ne prend pas moins de
cinq colonnes petit texte, le Moniteur de M. le doyen
et des vélocipèdes s'écrie triomphalement:
Libre désormais aux jurisconsultes du Progrès
de traiter... M. Colaert d'imbécile...
Au moins nous ne le lui avons pas fait dire.
Mais voici bien une autre guitare.
Nous avons dit un jour de nos trois honorables
(c'était, croyons-nous, vers les élections de Juin
1884) qu'ils brillaient souvent par leur absence au
Palais de la Nation et qu'ils n'étaient pas toujours
leur poste quand il s'agissait de la défense des
intérêts de la ville d^Ypres.
Nous avions surtout eu vue la séance au cours de
laquelle a été approuvée la cession des terrains
militaires.
Ce jour-là, il y eut des grincements de dents dans
le camp des calotins et le Journal nous reprochai
vertement d'accuser tort ses patrons de pratiquer
l'absentéisme parlementaire
Quel crime abominable était le nôtre et cependant
nous n'avions dit que la vérité car tout le monde a
pu constater dans les Annales que ce jour-là les
députés de Poperinghe, pardon d'Ypres, étaient
absents.
Depuis ce temps-là il a passé de l'eau sous le
pont. Nous pouvions croire que nos députés,
instruits par l'expérience, rempliraient l'avenir
leur mandat avec plus d'exactitude et qu'ils auraient
honte de se iaire une seconde fois rappeler l'ordre.
Aussi nous étions-nous dispensé de suivre avec
toute l'attention voulue les discussions de la Cham
bre et de tenir l'œil ouvert sur les pérégrinations
parlementaires des trois domestiques deM.le doyen.
Le grrrrrrrrand discours de MColaert nous a
tiré de cette apathie. Nous avons rouvert l'œil... et
le bon, comme on dit dans la Fille de Madame
Angot
Nous avons fait un peu de statistique et voici ce
que nous avons trouvé.
Depuis le Mardi 10 Novembre, date de l'ouver
ture de la session, jusqu'au Vendredi 11 Décembre
courant, la Chambre a tenu 17 séances et s'est
trouvée diverses reprises, s'il faut en croire les
grands carrés, dans l'impossibilité de délibérer, plus
de la moitié de ses membres étant absents.]
Dans six séances, au cours desquelles il devait
être procédé des voles plus ou moins importants,
l'appel nominal a permis de constater les présents
et les absents.
Nous avons eu la curiosité de rechercher si M.
Colaert se trouvait dans la première ou dans la se
conde catégorie et nous n'avons pas été peu surpris
de découvrir qu'il n'a assisté qu'à deux des séances
dont s'agit. Encore faut-il remarquer que pour l'une
des séances dans laquelle il y a eu deux votes. M.
Colaert n'est arrivé que bien tard dans l'après...
diner et tout juste au bon moment pour répondre
au second appel.
Deux séances sur six! Ce n'est guère.
Restent onze séances pour lesquelles nous n'avons
aucun moyen de contrôle.
Se tromperait-on beaucoup en affirmant que
M. Colaert a fait une apparition trois de ces séan
ces et qu'il a brossé les autres? Car enfin si M. Co
laert qui ue daigne pas même se rendre Bruxelles
quand sa présence y est nécessaire pour un vote,
il se dérange sans doute encore beaucoup moins
quand aucun vote important n'est annoncé
Dans ces conditions, on doit convenir que nous
sommes très larges et très-bienveillants en lui ac
cordant 3 séances sur onze.
Cela fait donc en tout 5 séances sur 17 en un
mois.
Maintenant faisons un peu d'arithmétique.
D'après l'art. 52 de la Constitution, il est alloué
chaque membre de la Chambre, non domicilié
Bruxelles, une indemnité mensuelle de 200 florins
soit 400 francs, chiffre rond.
Ce qui, raison de 17 séances, revient 23 fr.
50 c. environ par séance.
En toute équité, il reviendrait donc M. Colaert
pour ses cinq séances la msdesle somme de 117 fr.
50 c.
Maintenant voulez-vous parier qu'il a empoché les
quatre cents francs et les centimes et qu'il se démè
nerait comme un diable dans un bénitier si un con
tribuable ébonté lui mettait le couteau sur la gorge
en criant Rendez l'argent
N. B. C'est ce même M. Colaerl qui, dans un
grrrrrrrrand discours (ils sont tous grrrrands les
discours de mons Colaerl) prénoncé St-Laurent le
10 Février 1884 s'écriait avec emphase
Si je manque ma parole, si je faillis mon
devoir, vous voudrez bien révoquer le mandat
dont vous me chargéz et le remettre entre des
mains plus dignes de votre confiance. (Applau
dissements).
Allons, braves cléricaux, c'est le moment!
Si nous voulions finir comme le Journal d'Ypres,
nous dirions probablement
Paljas, va!
Mais quoi bon Tous nos lecteurs l'ont déjà
pensé et il ue nous convient pas d'insulter nos ad
versaires.
Le Dimanche 13 courant a eu lieu au Willems-
Fonds la seconde fête de la saison. Elle a réussi en
tout point, grâce au concours dévoué de MM. Tac-
coen, Wiltebroodt, Igodt, Ruflou et Uelniotle qui
s'étaient chargés de la partie musicale, et s'en sont
acquittés avec le talent qu'on leur connail. Aussi ne
leur a-t-on ménagé ni bravos ni rappels.
La note comique a été donnée par M. Paul Devos,
de Poperinghe, un inconnu pour le public yprois,
dont il a d'emblée conquis tous les suffrages.
Tudieu, quels éclats de rire ses chansonnettes ont
provoqués
Comme toujours, c'est la conférence qui a été le
clou de la fêle. M. Vermast, lui aussi, était un in
connu.
A ceux de nos lecteurs qui n'ont pas eu le plaisir
de l'entendre nous dirons qu'il a la parole facile et
simple, et manie admirablement I ironie. 11 a traité
5on sujet, tout d'actualité, VEdit de Nantes, avec
une grande autorité et une réelle science historique.
Lui aussi a étudié l'histoire autre part que dans des
journaux catholiques. Le temps et l'espace nous font
défaut pour donner une analyse complète de la con
férence de l'honorable professeur de Bruges au
surplus l'élude que nous avons publiée sur le même
sujet il y a quelque temps, pourrait nous en dispen
ser. En terminant,l'orateur a fait remarquer que la
revanche s'est bien longtemps fait attendre pour
les Français partisans de la liberté de conscience.
un siècle sépare en effet la révocation de l'Edit de
Nantes de la grande Révolution de 1789. A l'heure
qu'il est, a-t-il ajouté, le parti clérical cherche de
nouveau nous écraser, confisquer toutes nos
libertés. Seulement, je vous l'assure, la revanche
ne se fera pas attendre cent ans
Ainsi soit-il. X.
Nous n'insérons que des insanités. C'est convenu.
Et le Journal l'affirme en tête de son numéro de
Samedi dernier.
Alors, comment se fait-il que ce brave Journal
vous emprunte, (soyons poli), sans nous citer bien
entendu, le récit du vol de 2,400 fr. commis Zon-
nebeke au préjudice du sieur Vermeulen, récit qui
se trouve dans le Progrès du 10 du même mois.
Etait-ce une insanité que cet articulet.
Mais alors pourquoi nous le prendre?
Ou bien y a-l-il insanité d'esprit chez notre spi
rituel confrère? Ou bien encore a-t-on voulu se mo
quer de M. Colaert en publiant d'un côté son grrand
discours Sur la propriété littéraire et en étalant
d'autre part le produit d'un larcin commis au pré
judice d'un conirère qui se gardera cependant de
réclamer le droit commun et d'implorer la protection
de Mons Colaert contre ses propres amis.
Quid, s. v. pl.?
A propos de l'exposition des tableaux de Made
moiselle Dehem, il nous revient l'esprit l'apprécia
tion que nous avions lue récemment dans le Journal
des Arts, de Paris.
La voici
Ceriez nous présente une élève digne de lui:
Mlle Dehem qui nous envoie des Huîtres parfaile-
ment traitées. Aussi ont-elles un beau succès qui
nous inspire beaucoup de confiance en celte jeune
artiste.
On nous apprend que ce tableau est vendu et que
des offres sérieuses sont faites pour les autres.
Nous voici loin du précepte d'Alfred Stevens Il
faut décourager les arts.
Vont-ils donc perpétuité poursuivre la réalisa
tion de leurs rêves insensés ces maniaques orgueil
leux auxquels il faut tout prix des titres de no
blesse Vous nous direz peut-être que celte fièvre
n'est pas nouvelle, que cette toquade existe de temps
immémorial. Alors que les bêles parlaient les parti
cules étaient déjà en vigueur. Ne voyons-nous pas le
rusé renard de Lafontaine haranguer ainsi le cor
beau vaniteux:
Hé, bonjour Monsieur du Corbeau,
Que vous êtes joli, que vous me semblez beau,
Nous ne désespérons pas de voir quelque jour un
exalté admirateur des connaissances artistiques
dont Maître Colaert a donné naguère la Chambre
des preuves si éclatantes, lui tenir ce langage:
Hé, bonjour Monsieur du Colaerl,
Personne au Parlement, n'a mieux parlé de l'art.
Vous êtes un puits de science
Un homme universel, un foudre d'éloquence!
Il ne serait pas impossible que l'illustre député ne
trouvât agréable le parfum de cet encens...
Ailleurs encore, le bonhomme Lafontaine, ne
décore-l-il pas du titre de Sire ses animaux parlants?
11 est vrai qu'il y a des Sires de toute espèce.de
tristes Sires, de pauvres Sires, de piètres Sires,
voire même des Messires de contrebande. En tous
cas, les toqués dont nous parlons et autres ejusdem
farinœ en quête d'un glorieux qualificatif n'ont qu'à
choisir
Aujourd'hui, par le vent de démocratie qui souf
fle, de semblables aberrations sont dangereuses et
pourraient être taxées de folie; aussi engagéons-nous
vivement Messieurs de la Faculté, qui s'occupent
spécialement des maladies mentales, de vouloir re-
«vu IUV1IWIVÙ, uy lOUIVII J \y—
chercher activement les remèdes opposer ce flot
envahisseur qui menace d'inonder tant de creuses
cervelles. DOUCHES.
DENIER DES ÉCOLES LAÏQUES.
Listes précédentes, fr. 48,125-76
Liste de souscription (lr versement). 1,000-00
Botte du Cuirassier, 1 -29
du Café Royal, 19-05
Monarque, 18-94
Sapeur-Pompiers fêtants Sle-Barbe, 12-10
Souper au Café Royal, 8-75
Une poule après le souper (au Sultan). 1-50
Edmond et Henri au Sultan, 0-50
Pierre et Alphonse, id. - 0-50
M. Vanheule, 20-00
Total fr. 49,208-39
Dépenses jusqu'à ce jour, fr. 46,912-74
Reste en caisse, fr. 2,295-65