N° 786. Dimanche, 42e ANNÉE. 16 Juillet 1882 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL il APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Discours de M. le Gouverneur. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES acqlirit UNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Ilams (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C° 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. Un drame terrible a suivi le bombardement d'Alexandrie. La ville entière, livrée aux incendiaires et aux pillards, est en ce moment en feu. La popu lace se venge de la défaite de la garnison sur ce qui reste de la colonie européenne, et un massacre plus sanglant encore que celui du 11 Juin, s'accomplit. Le Khédive est prisonnier de la soldatesque au palais de Rarnleh. Enfin l'armée se concentre l'ex térieur de la ville qui êst, dit-on, minée. Telles sont les dernières nouvelles que nous ap porte le télégraphe. On ne s'étonnera pas d'appren dre, dans ces conditions que l'amiral Seymour s'ap prête débarquer des troupes pour rétablir l'ordre, de concert avec le Khédive, Dervich pacha, ou tout autre autorité existant de facto, s'il en existe une encore. Des instructions formelles, dont il a été donné communication hier soir, la Chambre des communes, ont été envoyées ce sujet au comman dant de la flotte anglaise. L'amiral Seymour a reçu ordre d'inviter les navires des autres puissances coopérer au débarquement. Mais, c'est sans doute uniquement pour éviter de froisser les susceptibilités des gouvernements étrangers et non dans l'espoir que cette offre d'action collective sera acceptée. Quoiqu'il en soit, l'amiral anglais, sans attendre les navires étrangers, a déjà envoyé environ cinq cents hommes terre. On annonce également que des renforts de troupes venant de Chypre se dirigent sa demande, sur le port d'Alexandrie. Au moment, où l'occupation de l'Epyte par l'An gleterre paraît la veille dé devenir un fait accompli, la Porte délibère sur l'invitation qui lui a été faite elle-même d'intervenir. Suivant une dépêche de Con- stantinople cette question se discute, l'heure qu'il est, au Palais où toutes les notabilités turques ont été convoquées pour la circonstance. C'est peut-être bien tardif. Il est vrai que la conférence eut pu s'y prendre plus tôt pour faire des propositions la Turquie, au lieu de laisser prendre aux événements une avance qu'il lui sera difficile de regagner. Le bill de répression pour l'Irlande a été sanctionné par la reine Victoria et sera promulgué aujourd'hui par la Gazette de Dublin. 11 est très regretable que le bill des arrérages n'ait pas pu être mis en vigueur en même temps. La discussion dont il est l'objet la Chambre des communes traîne péniblement. Jusqu'à présent, on n'a discuté que des amendements et sans résultat, puisque tous ont été rejetés. Parmi ces amendements émanant de tous les partis, il faut en citer un de M. Dillon, tendant libérer les petits fer miers de la totalité, au lieu des deux tiers, de leurs dettes envers les landlors. Il a été repoussé une forte majorité. D'autre part M. Gladstone a laissé entrevoir qu'il modifierait ultérieurement son projet de loi, de façon en enlever les dénéfices volon tairement en dettes. Il en résulte que le débat du- i rera plusieurs jours encore avant que le bill soit transmis la Chambre des lords, dont les disposi tions, l'égard de cette mesure, sont toujours dou teuses. AU CONSEIL PROVINCIAL. -<3>0=O- Si l'honorable Commissaire du Roi n'a pas pro noncé le discours d'usage l'ouverture de la pré sente session, le Conseil Provincial vient de recevoir un sérieux dédommagement. Empressons-nous de constater que rarement, dans une assemblée délibérante, nous avons entendu un discours aussi éloquemment prononcé, mais surtout aussi nourri de faits et examinant avec un esprit aussi pratique les intérêts les plus vitaux de la province. Il s'agit, en effet, de l'agriculture. On sait que M. Breydel, dans une des premières séances de la session, a lu un discours dans le quel il dépeignait la situation de l'agriculture sous les couleurs les plus sombres. L'agriculture, disait M. Breydel, est déjà trop éprouvée, pour qu'elle ait encore souffrir et subir de nouvelles pertes de ce côté et si l'or» accumule ainsi les misères qu'elle traverse, notre Flandre, naguère si prospère, pourra se ranger sur la même ligne que l'Irlande. Notre population rurale décline vue d'œil; depuis 3 ans elle descend avec une rapidité qui effraie la pente de la décadence et toutes les agitations politiques et toutes les luttes des partis semblent bien mesquines côté de ce problème so- cial. Problème redoutable, et qui pèse trop lour- dement peut-être sur la situation actuelle de notre pays. Il est loin de ma pensée d'assombrir le tableau; mais en présence des catastrophes qui se révèlent tous les jours, eu présence de ces expulsions continues de locataires, lorsqu'on voit dans toutes nos commu- nés des terres et des exploitations de ferme abandon- nées et vacantes, j'ai le droit et le devoir de dire que nous assistons un SPECTACLE NAVRANT. Ce discours a été reproduit, non seulement par quelques journaux de la localité, mais par un des principaux journaux de la capitale, qui a cru, pro bablement, embarrasser beaucoup par là M.Heyvaert. Aussi, en présence de cette publicité, notre hono rable Gouverneur n'a cru pouvoir garder plus long temps le silence et il a parlé, Mardi, pour réagir autant que possible contre l'effroi que de semblables affirmations pourraient jeter dans la population. Le représentant du Roi a pensé qu'il était temps de démontrer que la belle province de la Flandre occi- dentale n'est pas encore un déclin tel qu'elle soit I exposée suivre d'ici peu de temps la voie de l'Irlande. M. le Gouverneur proteste hautement contre cette assimilation, car il est pénible d'entendre dire par un des plus grands propriétaires de notre province que celle-ci est sur une pente aussi fâcheuse. M. Breydel, après avoir fait un tableau des plus sombres de la situation, a attribué celle-ci trois faits. Le lr fait est relatif l'absence complète de tau reaux de la race de Durham dans la partie Nord de la province, aucun fermier n'ayant plus les moyens d'en acheter. M. Breydel dit qu'il a présidé des commissions d'expertises et qu'il a pu ainsi le constater. Or, M. le Gouverneur, qui s'est entouré de ren seignements officiels, commence par affirmer d'abord que M. Breydel a refusé le mandat de présider les expertises de taureaux bien plus, il n'a fait partie d'aucune de ces commissions comme membre du jury Les allégations de M. Breydel sont donc dépour vues de vraisemblance. Voici, en effet, ce que constatent les procès-ver baux d'expertise: Il y a encore actuellement, dans la partie Nord de la province, 13 taureaux pur sang de Durham et 44 de race croisée, soit CINQUANTE- SEPT M. Breydel peut donc se tranquilliser. Seulement il a eu tort de tirer, d'un fait inexact, la conséquence que la Flandre se trouve aHX bords de l'abîme. Le 2e fait signalé par M. Breydel est la déprécia tion assez considérable des propriétés. Que veut il en conclure Le gouvernement peut-iï remédier immédiatement cette situation? Que M. Breydel formule ses vœux. N'est-ce pas sous un gouvernement libéral qu'a été votée la loi d'une nouvelle péréquation cadastrale qui a notablement dégrèvé notre province? 11 y a, du reste, aujourd'hui une amélioration dans la situa tion, qui peut être constatée par les adjudications publiques Quel est le 3" fait allégué par M. Breydel L'accroissement des centimes additionnels dans les communes. Il est difficile de comprendre la corélation entre la situation prétendument déplorable de l'agriculture et les centimes additionnels que les communes se seraient imposés ou qu'on leur aurait imposés. M. le Gouverneur, la demande de M. Breydel, a fait dresser un tableau sur l'accroissement des centi mes additionnels en partant de l'année 1875. Eh bien. Voici pour la contribution foncière En 1875, 31 centimes; en 1881, 32. Contribution personnelle En 1875, en moyenne, 24 centimes; en 188125. Donc, majoration de un centime Pour la patente, le chiffre est resté le même! On voit que pour les centimes additionnels, M. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2o.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1