No 775. Jeudi, 8 Juin 1882. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le discours de M. Frère. Le grand scandale de Tournai. Fête de Passchendaele. 42e AIUÉE PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIRANCHE. VIRES acquirit ECNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Bavas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: PottHar Pianeefr l'Agence Havas, 8;'Place de la Bourse, Paris. Pour rAllendgne, l'Àustro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoneen-Expédition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C° 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. Une question de M. Camille Pelletan sur certains faits d'une haute gravité qui se sont passés dans un asile d'aliénés Clermont a amené la tribune un sous-secrétaire d'Etat, M. Develle, qui a promis de sévir contre les coupables; ensuite la Chambre a repris la discussion du projetsur la réorganisation de la magistrature. Le conseil municipal de Paris a décidé, malgré l'opposition des conservateurs, de se faire représen ter par cinq de ses membres aux funérailles du gé néral Garibaldi Le Parlement allemand s'est réuni hier. L'ordre du jour porte la discussion, en seconde lecture, du tarif douanier. Le débat a été vif, mais un grand nombre de députés ont manqné l'appel. La semaine prochaine, au contraire, presque tout le monde sera son poste, car Lundi ou Mardi commencera l'exa men du projet de loi sur ie monopole des tabacs et sur la proposition Lingens, qui s'y rattache. Les libéraux modérés reprennent courage ils espèrent qu'après le rejet du monopole, le prince de Bismark, ayant besoin de nouveaux alliés, cherchera s'entendre avec eux pour créer les ressources dont l'empire ne peut se passer plus longtemps; aussi les journaux de la gauche engagent vivement leurs amis assister assidûment aux travaux du Parlement. Bien que le gouvernement anglais n'ait pas encore reçu la note par laquelle le Sultan annonce son refus de se faire représenter la conférence, il semble que celte note existe et qu'elle a été remise officiellement Vienne. S'il en était ainsi, la conférence ne se tiendrait pas, car la Gazette de Cologne assure que les puissances orientales et l'Italie avaient subor donné leur adhésion celle de la Turquie. Le même journal dit, dans une dépêche de Paris, que l'am bassadeur de Turquie a eu hier une longue entrevue avec M. de Freycinet et a demandé l'ajournement de la conférence, disant que la commission spéciale ottomane envoyée au Caire rétablirait les bons rap ports entre le Khédive et ses ministres et que la conférence ne sera nécessaire que si Dervisch pacha éprouvait un échec. M. de Freycinet aurait consenti l'ajournement. Nous n'enregistrons naturellement qu'avec réserve cette allégation de la feuille rhénane. On mande d'Athènes la Nouvelle Presse libre que le roi de Grèce, avant d'entreprendre un voyage dans le nord de l'Europe, a l'intention d'aller Con- stantinople afin de remercier personnellement le Sultan de l'appui que celui-ci avait donné la solu tion pacifique de la question des frontières lurco- grecques. Dans la première partie de ce discours, si impa tiemment attendu, M. Frère juge de haut le pro gramme de M. Malou, dans la seconde, d'un intérêt plus immédiat et plus pressant, il traite de la réforme électorale. Voici, dans cette partie essentielle du discours, les déclarations dont nous prenons acte Le gouvernement reconnaît que la réforme s'im pose tous les cabinets donc, ni non possumus ni non volumus. Il est là dessus d'accord avec l'opinion. Il ajoute, pour compléter cet accord, qu'elle doit être faite dans le cours de la session prochaine, soit par la section centrale, soit par l'initiative du gouvernement, qui l'a déjà mise l'étude. Le projet de loi de 1870 est imparfait, il espère, il croit trouver une solution meilleure. Nous croyons pou voir induire de ses paroles qu'il l'a trouvée. S'il ne l'expose point, c'est par une réserve concevable. Il ne peut, dans une réunion publique, exposer des projets qui doivent être soumis aux délibérations du Conseil des ministres. Mais, ce qu'il peut dire, c'est qu'il faut étendre le droit de suffrage au delà des prévisions de la loi de 1870. Dans sa pensée, il conviendra, pour faire l'expé rience de la réforme nouvelle, d'en restreindre d'abord l'essai aux élections provinciales et commu nales. Si les résultats de l'expérience sont favorables, il y aura lieu de l'étendre aux élections législatives. M. Frère-Orban a parlé avec franchise sur la question de la révision De toutes les choses impossibles, a-t-il dit, la plus impossible est la révision de la Constitution. Le cabinet s'est constitué pour atteindre un but déterminé qu'il poursuit. Il écarte les questions qui divisent. Mon opinion est connue, je la main- tiens. Si la révision est proposée, je la combat- traiNos institutions ont fait leurs preuves. Elles les feront encore. Elles ne méritent pas d'être traitées avec mépris. Avant d'ôter une pierre de l'édifice imposant qui nous abrite, nous voulons, pour éviter les crevasses, avoir la pierre éprouvée qui doit la remplacer. Les journaux de sacristie insinuent vainement que la mise en liberté de Goodhue indique que l'affaire Bernard-Du Rousseaux n'a pas de caractère pénal et que le chanoine et ses complices sont désormais l'abri de tout ennui judiciaire. Illusion que nous regrettons de détruire. Il y a vol et partant il y a des voleurs. Goodhue a été relâché parce que des médecins chargés de le visiter ont déclaré qu'une plus longue détention serait dangereuse pour sa raison et même pour sa vie. Sa mise en liberté ne change rien l'affaire. Elle a réjoui les chanoines parce qu'ils ont vu s'éloigner un homme dont les déclarations auraient pu devenir très compromettantes. La justice a ses exigences et ses lenteurs. Il faut les subir avec patience. Mais tou tes les préventions restent debout, toutes! Lentement on reconstitue les faits, on rassemble les preuves. L'heure des explications précises va sonner. 11 est impossible que la justice se contente des réticences des prêtres et des calembredaines des journaux catho liques. Plus on marche, plus on réunit d'éléments et plus l'affaire sç complique et s'aggrave. Elle devient inquiétante pour certains personna ges. Cela est tellement vrai qu'il faut s'attendre voir prochainement mettre en prévention plusieurs des anciens amis du chanoine Bernard, et parmi eux les plus huppés. Verba volant, scripta manent, Plus d'un tonsuré aura le plaisir de méditer sur cette courte phrase. Quelques-uns pourront méditer également sur la nécessité de dire la vérité la justice. Mais aussi, pourquoi ont-ils violé l'un des pre miers préceptes du décalogue Tu ne prendras point le bien d'autrui (Le National). La commune de Passchendaele était en fête, Di manche dernier, l'occasion du cinquantième anni versaire de l'entrée en fonctions comme Notaire de M. Christiaen. Les Notaires de l'arrondissement d'Ypres offraient un banquet l'honorable jubilaire, dans la salle des concerts de la Société de musique Vlijt voor Kunst, et un grand nombre de Notaires de divers autres arrondissements dés deux Flandres s'étaient associés cette fête. Après l'arrivée du train de Roulera, 2-12, MM. les Notaires, auxquels s'étaient joints quelques Notaires honoraires, précédés de la Société de mu sique de Passchendaele, se sont rendus en cortège chez M. Christiaen où M. le Notaire Butaye, de Messines, Secrétaire de la Chambre des Notaires de l'arrondissement d'Ypres, a, au nom de ceux-ci, félicité le respectable jubilaire de sa longue et hono rable carrière et lui a présenté un superbe bouquet de fleurs naturelles comme symbole de l'affection et de la considération des Notaires de ce ressort. M. Christiaen, vivement ému de cette manifestation, a remercié ses confrères en termes très-touchants. De là le cortège, auquel se sont joints le respec table jubilaire, ses fils, petits-fils et gendres, s'est rendu au local de la Société de musique que M. le Docteur Comyn avait gracieusement mis la dispo sition de MM. les Notaires et où un magnifique banquet attendait le héros de la fête. Dès que tous eurent pris place, les fanfares de Passchendaele ont entonné la brabançonne aux ap- ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. j Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. Idem. Pour le restant du pays7-00. j INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. (MO Réclames: la ligne, fr. 0-23.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1