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Présidence de M. le Conseiller de Gottal. Audience du 28 Mars. On ne peut se faire une idée de l'affluence du monde qui a assiégé aujourd'hui le palais de justice. Dès 9 h. du matin toutes les places publiques et réservées sont enlevées; les dames sont encore beaucoup plus nom breuses que les jours précédents. a l'extérieur, la foule est tellement compacte que c'est avec la plus grande difficulté que les membres du jury et de la presse par viennent se frayer uli passage. A certains moments les gendarmes sont sur le point d'être débordés. Toute l'audience du matin a été prise par M. de Gamond, substitut du procureur-général. Dans un réquisitoire savant et d'une logique serrée, il a dé montré que de l'ensemble des circonstances de la cause il résultait que celui qui a commis le crime de la rue du Blanc-Billot devait être, ne pouvait être que Dobbe laere. A la reprise de l'audience 31/2 h., M* Debaets a pris la parole, il s'est attaché détruire une une toutes circonstances défavorables l'accusé ou atténuer la signification. Il a soutenu aussi qu'au moment du crime Dobbelaere était Roubaix et que dans le système de l'accusation le crime, une fois commis, le temps aurait matériellement fait défaut l'accusé pour se défaire de ses vêtements, prendre le train ou le tramway, et arriver Roubaix 12 h. 36 m. Après les répliques de M. de Gamond, la parole a été donnée au second défonceur de l'accusé, M" Begerem. Celui-ci s'est attaché surtout démontrer l'alibi de l'ac cusé. Il a profité des moindres détails pour faire planer sur la causededoutes et pour faire supposer que le crime aurait été commis et instigué par d'autres personnes que l'accusé. Après une nouvelle réplique du ministère public et une réponse de M" Debaets, M. le Président de la Cour a posé au jury 8 questions. La délibération du jury a duré environ une demi-heure. La sonnette solennelle et lugubre se fait entendre, le jury rentre dans la salle d'audience. M. le président prie l'assistance de s'abstenir de toute marque d'improbation et d'approbation, ajoutant que s'il s'en produit il fera immédiatement évacuer la salle. Voici les questions qui ont été posées au jury et la réponse que celui-ci y a faite 1°) L'accusé est-il coupable d'avoir, dans la journée du 15 août 1880, Lille, avec intention de donner la mort, commis un homicide sur la personne de M"" Wattine Réponse: Oui. 2 Ce crime a-t-il été commis avec préméditation Réponse Oui. 3") Même question que le 1° pour Mma Blondeau. Réponse: Oui. 4°) Même question que le 2°. Réponse Oui. 5°) L'accusé est-il coupable d'avoir soustrait fraudu leusement de valeurs et titres appartenant aux daine- Wattine et Blondeau? Réponse :Oui. 6°) Est-il coupable d'avoir commis ce vol l'aide de fausses clefs ou d'effranction Réponse Non* 7") Le crime mentionné au I* a-t-il été commis pour facilité le second le vol ou pour en assurer l'inpu- nité? Réponse: Oui. 8°) Même question pour le crime mentionné au n° 3. Réponse Oui. Aucune impression ne se remarque chez l'accusé au moment où il apprend le terrible verdict qui vientd'étre prononcé contre lui. M. de Gamond demande que Dobbelaere soit condam né la peine de mort. M. le président au coupable Vous venez d'entendre la réponse du jury, assez-vous quelque chose dire? Dobbelaere répond sans la moindre émotion Je suis condamné innoncemment, je demande ce que l'arrêt soit porté devant la Cour de Cassation. La cour se retire ensuite pour statuer sur la peiue prononcer il était alors 9,10 h. elle rentre 9,40 h. prononce contre Dobbelaere la peine de mort et les peines accessoires. Un extrait de l'arrêt sera affiché Lille'et Gand. 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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 3