N°413. Dimanche,
38e A HUÉE.
15 Décembre 1878.
6 FRANCS PAR AN.
J 01! RN A L D'Y PRES ET li E 1/ A R RON ISS E M E Y T.
A la Chambre.
PARAISSANT LE JEUIII ET 1.1 DIMANCHE.
vin ES AcyruwT KUMV
BULLETIN POLITIQUE.
M. Washçr se lève. En quelques mots, il
interpelle le ministre sur les motifs qui ont
amené le renvoi des petits-frères de la maison
pénitentiaire de St-Hubert.
Permettez-moi, Messieurs, répond
M. Bara de vous taire ces motifs, pour une
raison que vous comprendrez tous.. Des faits
m'ayant été signalés par un jeune détenu libre,
une enquête a été ordonnée, et il résulte de
cette enquête que la suppression des réligieux
dans cet.établissement a été jugée nécessaire.
Si les membres de la Chambre désirent en
savoir plus, je leur communiquerai le dos
sier.
Un silence significatif accueille, sur les
bancs de la droite, cette explication éloquente
dans sa brièveté.
M. Bara profite de l'occasion pour relever
les attaques dont le gouvernement été l'objet
propos de cette mesure administrative. Il
relève également toutes les autres calomnies
dont la presse dévote a, la spécialité. Que n'a-
t-elie pas dit? Que les détenus s'évadaient,
qu'on laissait pénétrer des prostituées dans
les prisons, que sais-je? L'invention de ces
plumassiers n'a pas de bornes.
Un des plus beaux exemples de cette ténacité
dans la calomnie est le fait d'un certain Dekerf,
ancien commissaire de police Rinche, igno
minieusement chassé de sa place, et q il, pour
se venger, accable depuis huit ans d'accusa
tions dangereuses, avec l'aide de la bonne
presse, le bourgmesti^e de Binche qui l'a
démissionné. On a jugé son cas plus de trois
cents fois n'importe on revient toujours la
charge
A
Donc, la droite se garde bien de souffler mot
sur le chapitre des exploits de ses amis de la
doctrine chrétienne. Je me trompe: M. Was-
seige, courageusement, essaie un semblant de
défense
Je reserve mon jugement, dit-il, jusqu'à
ce que j'aie pris connaissance du dossier.
Cependant un ou deux délits ne suffisaient
•pas justifier une mesure prise contre tout un
corps respectable Etpuis.il y aaussi la mai
son de Namur d'où les Frères ont été délogés
en même temps que ceux de Saint-Hubert:
pourquoi
Pourquoi? répond M. le ministre de la
justice. Parce que le contrat qui liait les deux
établissements était unique; les frères de
Namu r ont demandé eux-mêmes la résiliation.
Du reste, ils n'étaient pas, eux aussi, l'abri
de tout reproche... Naguère, le directeur des
frères est parti avec la fille du portier, une
demoiselle de 45 ans!
Là-dessus, immense hilarité. La droite essaie
de faire bonne contenance; mais quelle confu
sion! M. Wasseige n'est pas content du succès
de ses amis; il le veut plus grand encore:
Ce n'est pas le directeur qui est parti
ainsi, rectifie-t-il, mais un jeune frère de 18 ans,
enlevé par une demoiselle de 45 ans... C'est la
laïque qui a fait le mal
A ces mots, la gaité redouble. Vrai nous ne
savions pas M. Wasseige un si adroit et si amu
sant avocat.
C'eût été gâter la séance que de ne la point
faire finir par cet incident unique. Heureuse
ment, il était cinq heures tout le monde s'en
est allé en riant comme rarement on a ri la
Chambre. Luc.
S'occupant de la décision prise par l'Asso
ciation libérale de Bruxelles l'égard de M.
Kennis, bourgmestre de Schaerbeek, le Cour
rier de Bruxelles met au monde cette phrase
étonnante
Admirons les multiples beautéft^ chef-
d'œuvre. A'» 3,
LE
PROGRES
ABONNEMENT l'AR AN Pour l'arrondisisemijiil administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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CHEMIN DE FER. (ir Septembre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazehrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poprringhe. 6-20. 9-07. 10-05. 42-07. 2-45.
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. Ç-30.
Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
En dépit des objurgations des feuilles dévouées
la politique tortueuse des hommes du 16 mai, ejn
dépit des affirmations conlraires du Français, qgi
prétendait hier encore que le Sénat français ajour
nerait la discussion du budget des dépenses, la mp-
jorité (je la Chambre haute a décidé d'eu finir avec
les atermoiements et de terminer ses travaux daqs
le plus bref délai possible.
La Chambre des députés a tenu une courte sé
ance; elle a décidé de s'ajourner sans date, laissait
au président le soin de la convoquer, si le Sénat
modifiait le budget.
De nouvelles explications ont été fournies hier
la Chambre des communes d'Angleterre par le
chancelier de l'Echiquier, sur le départ de Caboul
de l'agent russe dont la réception par l'émir a pro
voqué la guerre. Il résulte de ces renseignements
que l'agent russe seul a élé rappelé, mais que les
autres membres de la mission n'ont pas quitfé
l'Afghanistan. Sir SlafTord Northcole a ajouté qqe
le gouvernement anglais est fermement décidé qe
pas permettre que la Russie exerce une influençe
quelconque dans l'Afghanistan. Il est donc probable
que des observations ont été faites dans ce sens
St-Pétersbourg.
La crise parlementaire en Italie a eu pourcorrql-
laire une crise ministérielle. M. Cairolli annonçé
hier la Chambre des députés que tous les mem
bres du cabinet avaient donné leur démission. A la
demande du roi. les ministres ont résolu de rester
leur poste jusqu'à ce que leurs successeurs aient
été désignés.
Nous connaissons enfin le motif de la disgrâçe
qui vient de frapper Mahmoud-Dartiat. le beau-
frère du Sultan, qui a élé envoyé comme gouver
neur Tripoli le lendemain de son entrée au mi-
tère. Mahmoud n'avait pas perdu son temps; il était
Constanlinople depuis quelques jours seulement
lorsqu'un rapport de police dénonça son entente
avec quelques ulémas et fonctionnaires. Ces intri
gues, dit une dépêche avaient pour but de semer
la désunion entre le Sultan, ses conseillers et le
peuble. et d'entraver l'accomplissement des réfor
mes.
Les socialistes paraissent atteints de vertige. Les
attentats de Hcellel.de Nobiling et de Passanante ne
les satisfont plus. Quelques misérables, établis
la Chaux de Fonds, viennent d'adresser, sous enve
loppe. quelques chefs de gouvernements étran
gers, des exemplaires d'un journal contenant des
menaces de mort contre les empereurs et les rois.
Quatre" notes diplomatiques ont élé envoyées çe
sujet au Conseil fédéral de la République helvé
tique. qui s'est empressé de supprimer le journal.
Des réfugiés français sont ce qu'on assure, im
pliqués dans cette triste affaire.
Un autre Français résidant Londres, un fqu
probablement, écrit au sous-secrétaire d'Etal au
ministère de l'intérieur et l'ambassadeur d'Angle
terre Paris qu'il avait l'intention de tuer la Reine,
Il a été mis en lieu sûr jusqu'à plus ample informe.
La lune de miel du nouveau ministère grec ie
prolonge. Il a bien des aimées que le gouvernement
n'a reçu tant de marques de sympathie de la part
de la Chambre des députés. Dans la séance d'hier,
les budgets des affaires étrangères et de la jusliçe
ont été adoptés une énorme majorité. La chambre
a accordé en outre au ministère un crédit de 7 mif-
lionsde drachmes pour la réorganisation de l'armée.
On semble avoir compris Athènes qu'en ce mq-
mcnl de crise l'union des partis peut seule conjurer
les dangers auxquels la nation est exposée.
Le prince Gortchakoff qui vient de rentrer
Saint-Polersbourg, a repris hier la direction des
affaires étrangères.
Un journal de Londres annonce qu'une insur
rection a éclalé dans l'Afghanistan et que fc général
Roberts a été invité venir Caboul avec ses trou
pes pour élablir un nouveau gouvernement. Cette
nouvelle mérite confirmation.
t -i «n; I tsny
L'excommunication de Schaerbeek est le clou
qui vincule M. Frère sa queue et ouvre l'ère des
humiliations dont ce type de superbe est condamné
boire la coupe jusqu'à la lie.
>is, 28,
s.