391. Dimanche,
38e ANNÉE.
29 Septembre 1878.
m
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le correspondant de Calcutta du Times adresse
ce journal un télégramme qui sent terriblement
la poudre. La guerre entre l'Angleterre et l'Afgha
nistan, dit-il, est devenue inévitable. Il se confir
me, en effet, que c'est sur l'ordre formel de Shcre
Ali que le commandant d'Ali Musjid s'est opposé
l'entrée de la mission anglaise sur le territoire de
l'émir. Il y a plus; le commandant afghan a déclaré
au chef de l'expédition anglaise, le major Cavagnari,
qu'il avait parfaitement le droit de le faire fusiller,
mais qu'il ne voulait pas faire cause de leurs
bons rapports personnels.
Ou comprend que l'amour propre national, en
Angleterre, ne saurait supporter un tel affront. Une
colonne anglaise doit se diriger immédiatement
vers la vallée de Koorum, et le général Roberts,
avec une brigade empruntée toutes les armes, est
parti pour Kheiat. Le Times applaudit la nomi
nation de cet officier général qui, quoique jeune
encore, s'est distingué en maintes circonstances et
notamment au siège de Delhi, où il a reçu la croix
de Victoria pour actes de bravoure,
Comme il parait évident que l'armée anglaise ne
pourrait, avant l'hiver, pénétrer au cœur de l'Af
ghanistan, l'organe de la Cité conseille au comman
dant en chef de s'emparer le plus tôt possible de
deux ou de trois fortes positions et de s'y établir
jusqu'au printemps prochain. Si cette époque
l'émir n'avait pas fait amende honorable l'Angle
terre, rien n'empêcherait l'armée anglaise de mar
cher sur Caboul.
'Nous venons de recevoir du théâtre de la lutte
etf 'Bosnie une dépêche qui annonce un fait aussi
important qu'imprévu. Une dépulation des habi
tants de Zwornik est venue au camp autrichien pour
prévenir le général en chef que la ville se soumet
tait au vainqueur.
Depuis avant-hier matin, le général Jovanovitsch
bombarde Klobuk, un des derniers refuges des
insurgés de l'Herzégovine.
En dépit des démentis qui ont été infligés cette
allégation par les journaux de Saint-Péterbourg,
la Correspondance politique de Vienne mentionne
de nouveau le bruit que l'effectif de l'armée russe
d'occupation dans la Roumélie serait porté
120,000 hommes, divisés en 4 corps de 30,000
hommes chacun.
©ne correspondance que la feuille ministérielle
reçoit de San Stefano, dit en outre que dans le
court séjour qu'il a fait Odessa, le général Tolle-
ben, commandant en chef de l'armée, n'avait d'au
tre but que de prendre les ordres du Czar cet
égard. Au surplus, ajoute-l-il, le mécontentement
est très grand au quartier général russe àl'endroil
des Anglais, qui, eu dépit des arrangements pris,
n'ont fait jusqu'à présent aucun préparatif pour
retirer leur flotte de la mer de Marmara.
La ville de Cologne était en fête l'occasion de
l'inauguration de la statue équestre du roi Frédé
ric-Guillaume III, père de l'Empereur. Ainsi qu'il
avait été annoncé, l'Empereur et l'Impératrice,
ainsi que le prince impérial, ont assisté cette
cérémonie grandiose.
La commission du Parlement allemand a examiné
presque tous les articles du projet de loi contre les
menées du socialisme. Elle a adopté par 13 voix
contre 7 un article additionnnel portant que la loi
cessera d'être en vigueur le Ier Mars 1881
Les élections pour les diètes provinciales en
Autriche ont raffermi la situation du parti constitu
tionnel. Une dépêche de Prague nous a appris en
outre que les députés vieux-tchèques avaient fait
leur apparition la Diète. Après dix ans de résis
tance passive et grâce la pression de l'opinion, les
députés vieux tchèques ont renoncé leur opposi
tion systématique et ils viennent prendre part aux
travaux de la délégation provinciale.
L'ouverture du congrès mexicain a eu lieu le 18
Septembre. Un message du président, Phorfirio
Diaz, déclare que le gouvernement mexicain a agi
de bonne foi envers les Etals-Unis. Il a fait de son
mieux pour remplir ses devoirs internationaux. Si
les négociations pour le protectorat militaire amé
ricain et mexicain, sur la frontière de Rio-Grande,
ont échoué, c'est parce que le gouvernement amé
ricain a refusé de retirer les ordres qu'il avait don
nés au gnénéralOrd. LeMexique, ajoute le message,
désiré être en paix avec toutes les nations, surtout
avec les Etats-Unis.
Pauvre Journal d Ypres Voilà qu'il sent son
cœur se soulever au spectacle le plus ignomi
nieux et qui lui rappelle les époques les plus
néfastes de la Rome payenne et de la terreur.
On croirait peut-être que nous nous sommes
rendus coupable de quelque forfait,or notre seul
crime, qui excite toute cette indignation, est
de n'avoir pas publié quelques correspondan
ces qui dirigeaient contre des tiers des attaques
dont nous n'avons pas cru devoir assumer la
responsabilité.
Et voilà dit le Journal de M. le Doyen,
quelles bassesses en est venu le libéraiis-
me gueux Tels sont les nouveaux procédés
qu'il voudrait introduire pour étayer sa do-
mination,tel est le honteux régime sous lequel
il compte nous courber et nous asservir...: le
système des délations anonymes ou grossiè-
rement cyniques.
Nous ne comprenons réellement pas com
ment, en ne publiant pas des correspondances,
dont nous ne voulions pas accepter la respon
sabilité, nous nous livrons des bassesses, ni
comment nous pourrions étayer par là notre
domination? Enfin nous ne voyons pas où est
la délation anonyme ni grossièrement cyni
que? Espérons que le Journal nous l'expli
quera. En attendant nous laissons le système
d'espionnage et de délation nos adversaires,
ils en ont usé et abusé pendant huit ans et
nos populations n'en perdront pas de sitôt le
souvenir. Aujourd'hui chacun respire l'aise
et parle librement et si les rédacteurs du Jour
nal d Ypres fréquentaient d'autres lieux que la
sacristie et le cercle catholique, ils pourraient
se convaincre que nos populations éprouvent
un véritable soulagement d'être débarassées de
ses patrops.
Du reste, le Journal nous débite toujours de
ce pathos pendant le mois de Septembre, ses
rédacteurs habituels sont alors en vaccances
et sa prose s'en ressent singulièrement.
Dimanche a eu lieu Bruges un banquet offert
par le parti clérical M. le chevalier Ruzelte, an
cien gouverneur de la Flandre occidentale, M. le
chevalier Ruzelte. tout a fait inconnu il y a quel
ques années, est passé grand homme auprès des
cléricaux, il lui accordent des honneurs qu'ils
n'ont jamais songé rendre M. Malou. Le fait
saillant de la carrière administrative de M.Ruzetle
est, autant qu'il nous en souvienne, l'incendie de
l'hôtel du gouvernement, le jour où il comptait
donner un grand bal. C'est cette catastrophe qui
l'a fait connaître, mais nous ne nous attendions
guère voir la lumière de cet incendie projeter
un si vif éclat sur la personne de ce fonctionnaire
clérical.
Nous nous sommes bien trompés. Quand M.
Ruzelte est entré dans la salle du banquet, dit le
Journal de Bruxellesil fut salué par les frénéti
ques acclamations de l'assemblée. On eût cru en
tendre les échos des cris de toutes les générations
qui ont passé sous les voûtes antiques des Halles.
Les voûtes antiques vengent l'indifférence qui ac
cueillait la personnalité de M. Ruzette.
M. Ruzelte a obtenu des triomphes nombreux
Bruges, et dans un style élégant, 1 z Journal de
Bruxelles nousdit: Le Hou f hou! Malou de
Bruxelles n'est que de la petite Pithem, en com
paraison des Vive Ruzette qu'on entend ici.
Les dentellières de Bruges ont elles-mêmes pris
part la manifestation.
Quand M. Ruzette passe, c'est toujours le
correspondant du Journal de Bruxelles qui parle,
les dentellières assises sur leurs portes déposent
leurs carreaux, se lèvent et font des révérences
Mijnheer de gouverneur
Ce soir, en retournant chez moi, la tête char
gée du lyrisme dont j'ai été le spectateur, des pas-
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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Idem Pour le restant du pays7_Q0
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CHEMIN DE FER. (Ir Septembre).
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Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
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Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le t8 Septembre 1S78.
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