6 FRANCS PAR AN.
5 Mars 1874.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 3,427. Jeudi,
33' ANNÉE.
LE PBOGBÊS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQL'IRIT EUNDO.
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lifein Pour le restant ilu pays7-00
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l.es annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues elicz .MM. Lroiikin et
Picaiid, 15, Montagne des Aveugles, A Rhuxkllks.
il
Nouvelle <lc l'clrangcr.
Le procès monstre, qui, depuis si longtemps occupe
l'attention publique en Angleterre, et, ou peut le dire,
le monde entier s'est terminé samedi. Le verdict du
jury a reconnu le prétendant aux titres cl aux pro-
prié és de la maison Tithborne, coupable de parjure et
de faux témoignage la cour l'a condamné quatorze
ans de travaux forcés. L'issue de cette session d'une
rour d'assises d'Angleterre, la plus longue et la plus
émouvante qu'on ait jamais vue a produit Londres
une vive émotion.
La Presse de Vienne du 26 février dit qu'on orga
nise en ce moment en Bavière des démonstrations
contre la Prusse, l'occasion de l'arrestation de Mgr
Lcdochowski. La feuille viennoise dit que toutes les
associations catholiques, les associations d'adultes, de
bourgeois, d'apprentis et d'ouvriers, les casinos catho
liques auraient reçu pour mot d'ordre d'envoyer deé
Adresses de condoléance Mgr Lcdochowski et de
désapprouver son arrestation. Munich aurait déjà
commencé et serait bientôt suivie par toutes les villes
et tous les villages de la Bavière.
La Gazette officielle dui gouvernement espagnol pu
blie nii télégramme île Mnriuiies, qui constate l'impuis
sance du général en chef de l'armée du Nord percer
tes lignes des mrrttfitcs pour délivrer Itilbao'.
Moiiones a repris ses positions de Somorostro et de
Caslro-Urdialch, et il demande des renforts.
Serra no et Topcte sont partis peur Santander.
Tolosa a été occupé hier par les carlistes.
Intérieur.
fi'HKN, le 4 Mars.
Comment Le ministère Malou-Delcour exécute
les promesses qu'il a faites dans l'opposition, tout
le monde le sait. Pour lui, c'est un jeu d'enfant
que réaliser les rêves de Mes Seigneurs les évê-
ques quand on le voit se folâtrer dans le chemin
tracé par ses patrons et grands maîtres, on est
stupéfait de la grâce et de la légèreté avec lesquel
les il pince la guitare ultramontaine pour lui, pas
de barrières, pas de ponts, pas de ruisseaux, pas
le plus petit tertre il se présente, le voilà qui
s'avance et le pied gauche en avant, la main sur
la hanche, le sourire sur la lèvre, (pas de tricorne),
en un et deux,il a déjà parcouru tout le sillon mar
qué par les pointus de la sacristie. Le programme
de S' Nicolas n'est plus qu'une glissoire, et Ben-Ali,
tout célébré prestidigitateur de la Chine qu'il est,'
n'est plus qu'un mauvais escamoteur de muscade
de village. Ce que c'est que d'être >né adroit C'est
ainsi qu'en un tour de main, la barbe des libé
raux et la grande joie des intransigeants de la
droite, il reconnaît le gouvernement de Victor-
Emmanuel, ce brigand couronné, et refuse l'exé-
quatur aux consuls que le Saint-Père nomme en
Belgique qu'il respecte cette abominable loi sur
les bourses de fondation de l'exécrable Bara, cette
loi de vol et de rapine qu'il maintient l'éméritat
delà magistrature, encore une invention diabo
lique du diabolique. Bara., contre laquelle nos
Veuillotins ont cra.ché toute l'encre de leurs vases
sacres qu'il approuve explicitement, par l'organe
de M. Lantshef'âùiil'autorité du bourgmestre en
matière de s,\,Iu'ip p qu'jl oublie de relever les
immunités eè'c®^8n -------
Mit, er"rs 2
s ciihceiii «n qu'il se refuse à'u
tière que convoite depuis si longtemps le clergé,
inextinguiblement avide de tous les pouïoirs qui
reviennent de droit l'autorité civile qu'il res
pecte le mariage civil et qu'il ne fait rien pour
l'amoindrir, etc., etc.
Avec des gens aussi madrés que les Malou, les
Delcour et les d'Anethan, c'en sera bien vite fait
des anciennes lois libérales. 89 ne sera-bientôt
plus qu'un souvenir et tout le programme des
Jésuites sera une vraie corbeille de fleurs. 0 tem
poral Fallait-il arriver 1874, pour voir que
tout le régime inauguré au milieu des fanfares des.
générations généreuses et intelligentes qui aspi
rent au progrès et la liberté, n'était qu'un vain
mot, un leurre coupable Le libéralisme est
mort, vive le catholicisme, non, vive le clérica
lisme
Viclrix causa divis plaçaitsed vicia catoni.
Du reste, rien de fécond et de bizarre comme
les cléricaux au pouvoir.
Assez, n'est-ce pas le dernier coup porté la
littérature, cette littérature condamnée par les
mandements et le Syllabus, en tête n'est-ce pas
l'arrêt- de mort du théàtré, cette école déperdition,
si rudement traitée par nos abbés et nos journaux
bien pensants, que la nomination de M. Carman
aux fonctions de professeur de déclamation lyrique
au Conservatoire royal de musique de Liège, indi
gne et scandalise. Ce cours n'existait pas, ne
fallait-il pas un ministre clérical, selon le cœur de
l'Aima Mater, pour l'instituer Grands Dieux,
où allons-nous Encore un encouragement au
théâtre Les libéraux y ont-ils jamais songé La
force des choses est-elle donc si irrésistible, que
l'instrument de Rome doive «'y plier
0 tempora, o mores
Mais alors pourquoi tous ces cris de paon
quand les cléricaux font exactement comme les
libéraux
Hé bien franchement, nous vous l'avouons,
Messieurs les sacristains, nous y perdons notre
latin.
Il ne manque plus qu'une chose pour que vous
soyez complets en votre genre. Après le professeur
de déclamation lyrique, inspirateur du théâtre, en
dernière analyse, il vous faut encore combler une
lacune ce sont vos amis, les représentants cléri
caux, très-assidus au théâtre de Bruxelles, qui
vous le réclament, il vous faut encore nommer un
professeur de chorégraphie. A entendre vos proté
gés, le corps de ballet de Bruxelles n'est pas tout-
à-fait ce qu'il faut. Les pirouettes du danseur-chef
ne sont pas toujours exactement en cadence ses
Irimoli ne sont pas la quintescence de la perfection
et il y a là des sylphides qui attachent (mal leurs
ailes. Il n'y a que M. Malou pour achever l'œu
vre et pour donner au théâtre tout l'éclat dont il
est susceptihle, Le Bien public et consorts mar-
rauneront lyen un peu, mais psit! il faut compléter
le programme de S' Nicolas. M. Delcour a fait son
devoir, que M. Malou fasse le sien à1 chacun sa
tâche.
Quand l'édifice sera ainsi couronné.
'nnr
.PB cnl
Sa1?1? de l'Adj
.Après
- -„Ài ;etit coup de vernis couvrira la toile-,
ihik foj'ii abandonne le curén^ ^>e nos abbés .pourront montrer lei
dollars (>jes libéràtres, la t^mment leurs" hommes se conforma
pns des curés et digèrent les tartini
ntes, alors seofément, mais- al(
nt en,
Jl*s? S l'éclisej, le cime^1"
/ails
quand ce
pricale, et
électeurs
aux ser-
des feuilles
on verra
combien éloignés de la voie céleste, ce droit che
min de la vertu, étaient les libéraux qu'ils ont
tant maudits.
La querelle de l'évêque de Tournay avec M.
d'Anethan semble être entrée pour les besoins de
la cause cléricale, dans une voie d'apaisem ent
mais les élections préoccupent vivement l'opinion
publique. On cite des représentants qui se retirent,
on met en avant les noms de ceux qui aspirent
les remplacer. Il y a toujours beaucoup d'exâgé-
ration dans ces bruits.
Ainsi là démission de M. Thonissen est annon
cée périodiquement la veille de chaque élection,
mais toujours il reste. On a dit la même chose
cette fois, de MM. de Rossius, Dupont, Muller et
Mouton. Cela pourrait être vrai pour M. Muller
seulement. M. Beernaert se présentera Soignies.
AThuin, les cléricaux font des efforts surhu
mains. Ils ont créé un journal pour soutenir leurs
candidats; mais la petite ville wallonne se montrera
aussi ferme que le roc sur lequel elle est construite.
A Gand, l'augmentation des électeurs pour la
ville et.J|eur diminution la campagne, permet
d'espérer un résultat d'auTahTTplusfienrefTc qufe
les prévisions se basent maintenant sur des chiffres
au lieu de probabilités.
A Charleroi, tout fait espérer une entente tout
l'avantage du libéralisme, et qui aura pour
effet de rendre ce patriotique arrondissement le
terrain qu'on y avait perdu.
Les signes du temps sont donc des plus favora
bles. En attendant l'événement qui doit les consa
crer, la Chambre ne fera plus que la petite besogne
courante, et boulotera ainsi jusqu'à ses vacances.
Nous tenons enfin, dit la Meuse, l'un des grands
actes de réparation promis par le ministère. La
Chambre en a reçu communication dans sa séance
de jeudiet M. Delcour qui a déposé le projet de
loi sur la tribune, a entendu s'élever des murmures
approbateurs des bancs de la droite, où probable
ment on était initié aux mystères de la loi répara
trice. Le texte en a été aussitôt communiqué aux
journaux, afin qu'ils le répandent aux quatre coins
du pays.
Un fait a dû vous frapper tout d'abord. Le pro
jet n'a pluspourtitre Rémunérationdes miliciens.
mais Rémunération en matière de milice.
L'article premier dit que a le service personr,
comme milicien, donne lieu une indemm
immédiate...
Le second ajoute... pour les père
milicien présent sous les armes.
D'où je conclus que le vrai titre du pré
aurait dû être
Rémunération aux parents des mil
L'idée se complète par ce joli
parents ne reçoivent rien quand le milicien d
Cette façon d'indemniser est un trait
Le projet de loi a pour but de venir en I
familles pauvres. On leur fait une rente
par mois ou de 33 centimes par jour, penc]
leur fils est au service mais on supprimj
centimes quand le garçon se
plus simple d'augmenter
jour la solde du milicien q"i
lui-même la responsabilité de J
s.