28* ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
M* >,8?6. Dimanche,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
t9 Novembre 186»,
LE PnOGRES
TIRES ACQU1RIT EUNDO.
fr. 0,15
0,30
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces
Idem RécLAMes
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
la ligne ordinaire
idem.
L'Empereur et l'Impératrice 3ont allés Paris
pour faire une visite au prince et la princesse de
Galles qui arrivaient de Londres. Le prince et la
princesse iront rendre, Compiègne, la visite de
Leurs Majestés.
Les poursuites contre la presse continuent M.
Ulbach est cité devant le juge d'instruction, pour
le dernier numéro delà Cloche; M. Delescluze,
gérant du Réoeila dû comparaître devant le
même magistrat, M. de Villemetsaot a étéeotendu
par M. de Gorrec, pour délit de fausses nouvelles
le Journal de Pari» a été saisi hier pour sa nou
velle liste de la souscription Baudin; enfin VEman
cipation de Toulouse et le Phare de la Loire sont
poursuivis pour avoir coutioué la publication de
listes de la souscription Baudin.
Un certain nombre de personnes, qui ne font
pas profession d'être les adversaires systématiques
du gouvernement s'affligent de cette lutte.
Les résultats connus jusqu'ici des élections an
glaises sont plus favorables au parti libéral que ne
l'espéraient ceux-là même qui en auguraient le
mieux. Sur 3oo députés élus, s1o sont libéraux et
90 seulement conservateurs. Malheureusement
l'ordre qui avait caractérisé les élections de
Londres, a été troublé dans plusieurs autres loca
lités. A Boston, Bristol, Belfast, Cork, il y a
eu des rixes et le sang a coulé. A Bristol, en outre,
la populace a attaqué des maisonset commis, nous
dit le télégraphe, des dommages matériels pour
une valeur de j5 mille livres sterling, ou 375,000
francs.
Une correspondance privée de Madrid, après
avoir rendu compte de la grande maoifestation
démocratico-monarchique de dimanche dernier,
•joute
Cette imposante manifestation est de nature
rassurer les esprits qui auraient pu concevoir
quelque inquiétude et imposer silence aux pessi
mistes et aux alarmistes qui cherchent faire
entrevoir des désordres. La province, de son côté,
ne se montre pas moins enthousiaste, et déjà ar
rivent de tous côtés, M. Olozaga principalement,
et aussi aux autres signataires du manifeste, des
télégrammes d'adhésion formelleetexplicite aux
principes qui y sont exposés.
La Chambre des Députés de Prusse va au-devant
de9 vœux du gouvernement en pressant la dis
cussion du budget. La discussion générale a été
close et celle des articles a commencé hier sans
aucun doute, le budget sera voté sous peu de jours.
Le ministère se montre généralement assez accom
modant pour les observations qui lui sont adres
sées; tout en insistant sur l'urgence et la nécessité
de ne rien changer actuellement aux dispositions
du bndget, il fait espérer de larges concessions dès
que la situation du trésor et la marche des affaires
Je permettront.
Yprks, ie si Novembre.
La Chambre, en sa séance du 18 de ce mois,
a validé l'élection de M. Van Merris par 57
voix contre 36 I assemblée avait d'abord
rejete, par 61 voix contre 35, les conclusions
de la commission qui proposait de proclamer
M. Van Renyngbe, membre de la Chambre
une autre proposition tendant ce que la
Chambre ordonnât un scrutin de balîotage
entre MM. Van Merris et Van Renynghe a été
repoussée par 57 voix contre 44.
M. Van Merris a été ensuite proclamé, par
M. le président Dolez, membre de la Chambre
des représentants.
Ces décisioos n'ont causé detonnement
personne; on s'y attendait généralement, une
assemblée impartiale n'en pouvait prendre
d'autres.
On avait cependant fait des efforts, inconnus
jusqu'ici, pour faire annuler l'élection de M.
Van Merris. Caricatures outrageantes, charges
obscènes, articles injurieux contre ce candidat
et contre ses amis, rien n'avait été oublié, et
l'on avait donné une grande publicité ces
saletés.
Quelques petits faiseurs de la droite avaient,
de leur côté, cherché influencer l'opinion
du public et de la Chambre. La commission
qui, d'après le tirage au sort, devait se com
poser en majorité de libéraux était formée
de 4 catholiques et de 3 libéraux et pour
donner une importance fictive l'affaire, M.
le rapporteur Vau Wambelce avait laissé dé
sirer son rapport on avait, comme dans les
grandes circonstances, fixé un jour pour la
discussion solennelle
Tout cela n'y a rien fait au contraire, les
hommes honnêtes et sensés ont vu clairement
dans ces manœuvres une petite rouerie par
lementaire et des procédés indignes dictés par
la haine contre ce candidat et surtout contre
un collègue généralement sympathique la
Chambre contre l'honorable M. Vandeo
Peereboom, le parrain disait-on a du
nouveau représentant.
La note si claire, si lucide, si concluaole
que l'honorable M. Beke avait, au nom de la
minoritéfait joindre au rapport si entortillé
de M. Van Wambeke, avait jeté déjà une vive
lumière sur la question en litige. Les dircours
de MM. De Maere, Vanden Peereboom et
Pirmez, ministre de l'intérieur, ont, dès le
premier jour de la discussion, porté la convic
tion dans tous les esprits, et dès lors un grand
nombre d'orateurs de la gauche, qui avaient
l'intention de combattre les conclusions du
rapport, ont renoncé la parole. Seul M.
Tescb a voulu parler le second jour le dis
cours de cet homme d'état éminent, ancien
ministre qui avait présenté et défendu, avec
son collègue M. Vànden Peereboom, alors
ministre de l'intérieur, la loi relative aux
fraudes électorales, a ajouté la valeur nu
mérique du vole, une valeur morale incon
testable.
Dès le premier jour, la droite elle-même
semble avoir compris, après le discours de
MM. Demaere, Vanden Peereboom et Pirmez,
que M. Van Merris était bien l'élu de l'arron
dissement d'Ypres. Aucun homme important
de ce parti ne s'est mêlé au débat; ou a laissé
ce soin quelques doublures, orateurs
sans importance, qui peuvent se faire ballre
sans inconvénients pour le parti. M. \an
Wambeke a pataugé, M. Liénart .a plaidé,
M. Coomans a plaisanté puis, comme dans
toutes les discussions ayant un cachet poli
tique, M. Dumortier, qui ne prenait pas lui-
même son rôle bien au sérieux, a prononcé
c'était le bouquet de ce magnifique feu
d'artifice un de ces discours flamboyants
qui font rire l'assemblée et l'orateur lui-même.
C'était la petite pièce plaisante qui fait un peu
oublier une représentation mal réussie.
Enfin, M. Van Merris a été, comme nous
l'avoos dit, proclamé membre de la Chambre
des représentants.
M. Van Merris, élu en 1857 et en 1863
une immense majorité conseiller communal
de Poperingbe, sa ville natale, élu en 1864
et 1868, une grande majorité, conseiller
provincial du canton de Poperinghe, élu
représentant au mois de Juin dernier par
1,013 électeurs libéraux de l'arrondissement
d'Ypres, proclamé représentant par 57 voix
contre 35, M. Van Merris, disons-nous, peut
aujourd'huid'accord avec tous les membres
de la Chambre appartenant aux divïrses frac
tions du parti libéral, couvrir de son mépris
ses vils et obscurs calomniateurs.
Notre nouveau représentant M. Beke, a
peine admis prêter serment, vient d'être élu
rapporteur de la commission des pétitions.
Ce témoignage de coafiance donné M.
Beke, par ses nouveaux collègues prouve
que notre député, dès son début, a su mé
riter les sympathies de la Chambre, comme
il a su depuis longtemps conquérir l'affec
tueuse estime de la population d'Ypres et de
l'arrondissemeot.
Nous félicitons de bien bon cœur notre
bourgmestre représentant.
Le sort avait désigné M. Beke pour faire
partie de la commission chargée de vérifier
les pouvoirs de M. Van Merris.
On assure que notre député, quoique dé
butant. a défendu la validité des opérations
électorales avec énergie et talent.
L'attitude prise par notre nouveau repré
sentant a faii dire avec raison au corres
pondant du Précurseur d'Anvers, que les
cléricaux avaient trouvé Beke et ongles dans
un adversaire partisan de la validité des élec
tions d'Ypres.
Quelques individus que nous ne qualifieront
pas, semblent vouloir introduire en Belgique un
système de publicité malsaine qui était ittcoanu
jusqu'ici dans notre pays, avant tout honnête et
loyal; des écrit* violents souvent, injurieux
parfois, des caricatures blessantes et même
obscèoes, sont colportées et affichées Bruxelles,
vendues dans les gares et tout cela pour gagner
quelqu'argeot eu provoquant des scandales.
De tels abus tueraient la plus précieuse de nos
libertés, la liberté de la presse,Jsi elle ne portait