6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, POURQUOI M'AIMEZ-YODS IV' *,§33. Jeudi, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. €lironl<jiic politique. m. On nous écrit de Rousbrug^e, le 22 Juin 1868 28» ANNÉE. Juin LE PBOCAES TIRES ACQTJIRIT CCNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond'administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour ie restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,15 0,30 Un décret impérial, rendu en exécution de la loi du i4 Juillet 18&6, relative la convention monétaire du z3 Décembre i86î entre la France, la Belgique, l'Italie et la Suisse, dispose Les anciennes monnaies de 2 fr., de 1 fr., de -cinquante centimes et de vingt centimes, cesseront 8'avoir un cours légal et forcé entre les particu liers partir du 1* Octobre 1-868. Ces monnaies seront reçues en acquit de droits ou de contribu tions par toutes les caisses publiques jusqu'au 3i Décembre 1868, elle» seront échangées contre -d'autrès espèces aux caisses publiques qui seront ■désignées par notre ministre des finances. 1» Le Corps-Législatif a tenu jusqu'à ce jour «durant la présente session, ii3 séances et l'on «oppose qu'il lui en faudra tenir encore de 3o 4° pour épuiser son portefeuille. Si la session est «close le 3i Juillet, ce qui est encore douteux, elle aura duré u53 jours soit 8 mois et 10 jours. La session précéden le n'a vait eu en tout que 85 séances. Par une circulaire du to Juin, M. le maréchal ministre de la guerre a décidé q >e les gardes na tionaux mobiles des classes de 1864, 65 et 66 rie $erool pas habillés et qu'ils rie recevront pas de livrets. Cette circulaire ne peut manquer d'être bien accueillie par tous ce^x qui considéraient l'incorpora lion dans la garde nÉobile des jeunes ^ens ci-dessus dé.igoés comme ayant uu regret table caractère de rétroactivité. Des perquisitions oql été faites Semlin, ville -autrichienne, la demande du gouvernementserbe et le prince Kaiegeorgevitch a jugé prudent de «quitter sa résidence sur les frontières autri chiennes de Serbie; il s'est retiré dans les princi pautés roumaines. La princesse Julie ne s'était rendue Belgrade que pour assister aux funérailles du prince, son époux. Cela résulte d'une lettre d'adieu qu'elle a adressée la nation serbe en quittant cette ville. Je vous quitte, dit-elle aux serbes, mais tous mes Tout était en place dans la mansarde, et Amélie pa raissait absolument seule lorsque Agénor entra. Sommes-nous prête, petite? demanda-t-il en posant sur le front d'Amélie un imperceptible baiser. Encore quelques minutes, de grâce, mon ami. Soit, répondit l'Adonis en s'asseyant sur une chaise. Agénor croisa les jambes, se dandina, mordilla sa badine en guise de passe temps frédonna entre ses dents quelques refrains grivois, puis se posa sur l'œil droit un petit lorgnon carré enchâssé dans une mon ture en écaille, et qu'il tenait soigneusement en réserve pour les jours de sortie. Savez-vous, mignonne,, que vous êtes séduisante comme une fée d'Orient? dit-il la piqueusc de bot tines. Un compliment si banal qu'il soit, a toujours accès au cœur d'une femme. Vous m'aimez donc véritablement? demanda l'ouvrière en redressant sa taille de guêpe. En doutez-vous Non... Mais tout l'heure, en ra'habillant, il me sentiments et mes pensées resteront avec vous et je ne cesserai de prier pour que le bon Dieu donne la prospérité la Servie et accomplisse les vœux du prince qu'une mort prématurée nous a ravi. Le rapport sur le projet de loi relatif l'appel de 100,000 hommes va être déposé au Corps- Législatif. On assure que de9 amendements con cernant une tinuveile réduction du maximum de la taille des hommes appelés faire partie du con tingent sont sur le point de se produire. Ces propositions seraient appuyées par \1M. Josseau d'Audelarre, Daririion et plusieurs autres de laura collègues. Nous reproduisons ce bruit san9 eu garantir l'exactitude. C'est avant hier qu'a eu lieu la séance de clôture du Rechstag. Le discours que le roi de Prusse a adressés l'assemblée, dit un télégramme de Berlin, est entièrement consacré l'énumération de* loia votées. Tandis que presque toutes les feuilles de Paris persistent dire que le jeune prince Milan est sur le point d« partir pour Belgrade avec M, Ristich, on nous affirme que le diplomate serbe a quitté Paris, en y laissant le futur successeur du prince Michel. La mission que M. RislicV) a remplie auprès du gouvernement impérial, consistait emmener uneentente au sujet de la question serbe antre la France et l'Autriche, et c'est pour conti nuer ces négociations qu'il se rend actuellement Vienne. On télégraphie de Belgrade que les arrestations continuent. Ypren, le 24 Juin. Monsieur le rédacteur Depuis que les élections sont terminées, un calme plat a succédé ce tourbillon de mouvement et de vie, tout ce bruit et ce tumulte orageux plus le moindre petit nuage dans l'atmosphère politique.Il semblerait vraiment que nous n'avons venait ce sujet des idées bizarres. Oh 1 bien malgré moi, je vous jure, car j'employais, pour les chasser, toute la force de ma raison. Et que pensiez-vous, chère petite Je pensais que le Parisien est volage et trompeur, et cela me rendait toute triste. Folies, visions, chimères D'abord, je ne suis pas Parisien, moi, je suis Champenois. Tant mieux. Ensuite, je vous aime je n'aime que vous, ar demment, éperdument. Pourquoi m'aimez-vous? demanda Amélie d'une voix que l'émotion fa sait trembler. Pourquoi je vjus aime, Amélie? vous me de mandez pourquoi je vous aime Au lieu de répondre cette question, je devrais vous demander pourquoi vous êtes si belle, pourquoi votre voix est si pénétrante, pourquoi vos lèvres épanchent un si agaçant sourire, pourquoi vos yeux ont tant de puissance et tant de douceur en me regardant Chère et bien-aimée char- meresse, du jour oà je vous ai vue, je me suis senti captivé par vos cbirmes, enchaîné par votre parole, entraîné vers vous par je ne sais quelle attraction ma gnétique. Je n'ai pas résisté, je me suis laissé vaincre. Bref, que vous dirki-je je vous aime, Amélie 5 voilà pourquoi je vous îfme. plus qu'a dormir sur les deux oreilles et vivre la giâce de Dieu, sans souci de l'avenir. Voilà lo cours des choses, voilà le tempérament de l'hom me. Et cependant* le temps qui ne s'arrête jamais, aura eu bientôt raison des quatre années qui noua éloignent encore des élection» de 1872. Entre- temps donc, que s'agit-il de taire? Devons-nous nous abandonner cette quiétude d'esprit, cette léthargie morale qui ferait croire que désormais tout est pour lemieuxdans le meilleur des mondes povsible? Devons-nous avoir une foi tellement aveugle dan» l'avenir, que nous vivions dorénavant au jour le jour, sans nous piéoccuper le moins du monde des affaires du lendemain Holà détrom pons-nous. L'ennemi qui veille tans cesse et qui rode constamment dans les ténèbres, cherchant qui attraper dans ses filets, n'a pas encore abdiqué ce point, que nous n'ayons plus nous tenir sur nos gardes et que nous puissions nous endormir sans crainte dans les délices de Capoue. Sans doute le libéralisme modéré est sorti renforcé de l'urne électorale du q. et sa vitalité a le souffle de plus en plus puissant, mais le destin d'une nation, comme le soi t d'un parti, peut changer quelquefois par une trop grande présomption de ses forces ea même temps que par une imprudente noncha lance. Ici en Belgique, où les luttes politiques sont tel lement ardentes et pleines de patriotisme, que nos voisins ont peine a s'en rendre compte, il se pour rait parfois, par suite de manœuvres quelconques ou de réactions que le temps amène, que le parti en minorité se renforce au détriment de l'autre et que, ce que nous n'avions jamais cru pouvoir ar river, arrive cependant par la nature des choses, comme si les hommes se chargeaient de donner aux autres une preuve frappante de leur incon stance, de leur infidélité, et de leurs voltefaces. Non pas, par exemple, que je crois possible, que le parti clérical, avec ses mêmes éléments, avec ses principes d'un autre âge, puisse jamais saisir en core un lambeau de pouvoir, mais qui pourrait assurer, qu'en se transformant pen-à-peu, il ne L'ouvrière était toute radieuse de l'entendre parler ainsi. Agénor s'exprimait avec une telle chaleur, avec un regard si éloquent, avec une élocution si entraînante, qu'Amélie se sentait convaincue et fière tout la fois de faire valoir, pour son cousin le paysan, les qualités de celui qu'elle préférait. Vous me traitez en enfant gâtée, dit-elle en mi naudant. Je n'ai dit que la moitié de la vérité, s'écria Agénor. Amélie fît uoe petite moue adorable qui semblait protester contre les flatteries dont l'accablait Agénor, mais qui en réalité voulait dire merci Toutcela est bien, reprit-elle après quelques mi nutes de silence mais vous avez éludé ma question, ou vous n'avez pas compris ma demande. Expliquez-vous. 1 Dans mon pays, reprit timidement l'ouvrière, il est d'usage, lorsqu'un jeune homme fait la cour une jeune fille, que les parents de cette dernière appellent le jeune homme en tète—à-tête et lui demandent le se cret de son assiduité. S'il répond qu'il a le mariage pour but, les parents de la fille autorisent les visites, et, au su et au vu de tout le village, il devient amou reux en titre c'est une sorte de fiançailles, un enga-

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1