Société «le l'Union libérale
même dans les limbes du paradis gouveroe-
meotal.
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
OMOK6-
Présidknce de M. Ernest Merghelynck.
Seanc» du Samedi 33 Mai 1S6S.
La séance est ouverte par la lecture du
procès-verbal de la réunion du 16 Mai 1868.
M. Hynderick proteste contre la rédaction
du procès-verbal. Il est décidé que la ques
tion sera différée au Comité, qui examinera si
le procès-verbal ne reproduit pas aussi exac
tement que possible les incidents de cette
séance.
M. le Président fait connaître le but de la
convocation de l'assemblée. Il s'agit de faire
choix de candidats définitifs pour l'élection
du neuf Juin; élection dont l'importance est
incontestable tous les points de vue. Trois
membres de la Chambre doivent tenir un
nouveau mandat du collège électoral d'Ypres,
le 9 Juin prochain.
M. Vanden Peereboora, membre sortant,
est plutôt un candidat qui appartient la
Belgique qu'à un arrondissement, par l'éclat
des services rendus et les hautes fonctions
qu'il a remplies.
M. De Florisone a décliné tout renouvelle
ment de son mandat; son état de santé ne lui
permet pas de remplir ce mandat avec tout le
zèle et l'activité qu'une semblable mission
comporte. Des instances ont été faites près de
M. De Florisooe pour l'engager revenir sur
sa détermination, mais vainement. M. De
Florisone, pendant sa tiop courte carrière
parlementaire a rendu beaucoup de services
l'arrondissement d'Ypres. M. le président
propose l'assemblée de lui voler des remer-
cîmenls et d'exprimer combipn elle regrette
de ne plus pouvoir lui déférer une nouvelle
candidature.
Le troisième membre sortant est M. Van
Renynghe qui vote constamment avec la
droite.
M. le Président fait connaître ce qui s'est
passé au sein du comité quand il s'est agi du
choix des candidats provisoires. Il expose les
raisons et les motifs qui ont engagé le comité
présenter la sanction de l'assemblée, les
candidats provisoires: MM. VANDEN PEE-
REBOOM, BEKE et VAN MERRIS.
Le premier appartient, comme il a été dit,
au pays par suite des fonctions ministérielles
qu'il a exercées pendant six ans. Le second
représentera plus spécialement le commerce
et l'industrie de notre arrondissement la
Chambre. Enfin le troisième candidat appar
tient par sa naissance et sa résidence la se
conde ville de l'arrondissement et on ne peut
supposer qu'ilen soitaiméet estimé puisque ses
concitoyens avec lesquels il a toujours vécu,
viennent de le réélire conseiller provincial par
254 suffrages sur 285 votants. Il n'y avait
que 364 électeurs inscrits.
M. le Président termine en proclamant, au
nom du comité, candidats provisoires
MM. VANDENPEEREBOOM,memôresortanJ.
BEKE, négociant.
A AN MERRIS, Jules, propriétaire.
Ces choix soot vivement acclamés par
l'assemblée.
Le Président demande si personne ne désire
prendre la parole pour combattre ces candi
datures ou en proposer d'autres. Il donne
lecture de l art. 10 des statuts qui permet
chaque membre de proposer des candidats
provisoire».
M. Vanden Boogaerde, Désiré, déclare que
si personne ne demande la parole, la raison
en est que l'exposé du président est si com
plet qu'il n'y a plus rien ajouter.
La discussion est close et le scrutin est
ouvert. La liste seule du comité se trouve
soumise au pol, qui restera ouvert pendant
une demie heure.
Ce laps de temps écoulé, on appelle les
membres pour assister au dépouillement du
scrutin et avant de le fermer, on demande
s'il y a encore des membres qui désirent
voter.
Le scrutin est déclaré fermé. 137 membres
y ont pris part. On les inscrivait nominative
ment au fur et mesure que le bulletin était
remis au Président.
Les bulletins, après vérification, sont au
nombre de 137. Il y a un bulletin blanc.
Le résultat fait obtenir MM. Vanden
Peereboom, 134 suffrages Beke, 128 Van
Merris Jules, 128 Merghelynck, 1 Hynde-
rick, 1.
En conséquence M. le Président proclame
MM. VANDEN PEEREBOOM, Alphonse;
BEKE, Pierre, négociant
VAN MERRIS, Je les, propriétaire.
Ce résultat du scrutin est accueilli par
d'unanimes applaudissements.
M. Vanden Peereboom s'exprime peu
près en ces termes
Messieurs, je n'ai pas cru devoir prendre la parole
avant le vote, parce que je ne voulais exercer aucune
influence sur vos déterminations, mais puisque vous
avez bien voulu adopter encore une fois ma candida
ture, je crois pouvoir en ce moment vous remercier de
tout cœur du nouveau témoignage de confiance que
depuis 1847, vous me donnez pour la neuvième fois.
Je crois inutile, Messieurs, de vous faire ici une pro
fession de foi politique, mon passé est là.... Hier, en
feailletant de vieux papiers, je mis la main sur la pro
fession de foi que je lis le t7 Octobre 1842, dans une
réunion électorale préparatoire pour les élections com
munales. Je disais alors je déclare que j'appartiens
par conviction au parti libéral modéré qui réunit la
grande majorité des habitants de notre ville, c'est ce
parti que je veux devoir mon élection ma conscience
sera toujours mon seul guide dans la carrière adminis
trative où je parais destiné entrer... telles sont peu
près les paroles que je prononçai il y a près de vingt-
six ans, la veille d'entrer dans la vie publique. Je me
doutais peu alors, que je serais appelé fournir une
carrière politique aussi longue que celle que j'ai par
courue el surtout que vers les dernières années de
cette carrière, je serais comblé plus que je ne le mé
rite, de témoignages de sympathie el de haute satis
faction. Quoi qu'il en soit, Messieurs, vous pouvez ap
précier aujourd'hui ma conduite et décider, si pendant
les vingt-six dernières années, j'ai été fidèle mon
programme de i842.
Si le corps électoral veut bien encore une fois m'ac-
corder sa confiance, le 9 Juin, je continuerai suivre
la voie que je me suis tracée dès mon entrée dans la
vie administrative et politique j'ai consacré servir
mon pays et l'arrondissement d'Ypres toutes les belles
années de ma jeunesse, tout ce que j'avais d'intelli
gence et de dévouement; je consacrerai 4 défendre les
mêmes intérêts quelques années encore, avant de
prendre, si Dieu me prête vie, un peu de repos en ce
monde, en attendant le repos éternel dans l'autre je
continuerai enfin défendre la politique sage, ferme,
modérée, mais progressive que pratique le cabinet
dont j'ai eu l'honneur de faire partie pendant plus de
six ans, politique qui a su faire aimer et respecter la
Belgique l'étranger et qui a donné notre pays une
ère déjà longue de bien-être, de calme cl de paix. Ap
plaudissements prolongés).
M. Beke demande la parole et s'exprime en
ces termes
Messieurs, je vous remercie de tout cœur de la nou
velle marque de sympathie et de confiance que vous
venez de me donner. J'y suis d'autant plus sensible
que avez accueilli ma candidature sans exiger une pro
fession de foi de ma part.
C'est que vous me connaissez de longue date.
Eu effet, depuis plus de trente ans, je combats dans
les raugs du libéralisme depuis viDgt-cinq ans, j'oc
cupe des fonctions publiques électives et je puis le dé
clarer hautement, toujours et en toutes circonstances,
mes paroles et mes actes ont été conformes aux prin
cipes que nous professons tous en cette enceinte.
Comme vous, Messieurs, j'appartiens au libéralisme
sagement progressif je veux toutes les libertés inscri
tes dans notre Constitution je les veux largement ap
pliquées et avec tous les développements qu'elles com
portent.
Je puis vous donner l'assurance, Messieurs, que vous
me trouverez toujours fidèle au drapeau du libéralisme.
Tel j'ai été la commune et la province, tel je serai
la Chambre, si le corps électoral veut bien m'y en
voyer.
Je finis, Messieurs, en vous remerciant de nouveau
de tout caeur de l'extrême bienveillance avec laquelle
vous avez accueilli ma candidature pour la Chambre
des représentants. Acclamations
M. Van Merris témoigne son tour l'assem
blée combien il est sensible l'accueil chaleureux
et sympathique qui est fait sa candidature et il
exprime toute sa reconnaissance pour les accla
mations dont elle est l'objet, l'honorable membre
déclare que depuis qu'il prend une part active la
vie politique et surtout depuis qu'il a l'honneur
de siéger au conseil provincial, il a toujours donné
franchement et loyalement son appui au parti li
béral progressif; tous ses votes, dit-il, soot là
pour le constater, el s'il est. appelé siéger la
Chambre législative, il s'efforcera seconder ses
collègues pour faire triompher les grands prin
cipes du libéralisme dans les limites de notre
pacte constitutionnel.
■M. Van Merris proteste ensuite avec indigna
tion contre la conduite lâche et déloyale de ses
adversaires politiques, qui depuis qu'il est entré
dans la vie publique, n'ont cessé de l'accabler des
plus injurieux outrages. L'honorable membre est
fier de pouvoir proclamer qu'il n'a pas cessé un
instant de jouir de l'estime et de la considération
da ses concitoyens qui, mieux que personne, peu
vent l'apprécier. Il a ajouté que depuis douze ans,
il siège au Conseil communal et que deux fois il a
été nommé conseiller proviucial une immense
majorité.
En présence, dit-il, des outrages dont j'ai été
l'objet, je n'ai pas reculé, car j'ai moi-même placé
la question électorale sur le terrain; vous con
naissez tous sans doute ma circulaire (oui, oui, de
toutes parts), eh bien vous avez vu que j'ai moi-
même soumis ma conduite au grand jugement du
peuple réuni dans ses comices, et le corps électo
ral m'a noblement vengé en m'accordant 254 voix
sur 285 votants.
Messieurs,dit M. Van Merris, soyez bien con
vaincus que je suis aussi soucieux de mon hon
neur qu'aucun de vous et que je ne reculerai
devant aricune demande de réparation que mes
amis politiques jugeront avoir chance de succès.
Ces paroles sont accueillies parles bruyants
applaudissements de toute l'assemblée.
M. le Président termine en exposant quel
ques considérations politiques pour démontrer
que le parti libéial est celui qui a dooné la
Belgique, la brillante position qu'elle occupe
parmi les nations.
La séance est levée vers cinq heures.
On dit généralement que le parti clérical
ne luttera que pour le maintien de M. Van
Renynghe c'est une lactique contre laquelle
nos amis doivent se mettre en garde. Sentant
leur faiblesse, nos adversaires chercheront
racoler'des voix de complaisance. Espérons
que les libéraux ne se laisseront pas prendre
ce piège en laissant passer M. Van Re
nynghe, ils réduiraient la députatiou d'Ypres
une seule voix libérale. Nous démontrerons
d'ailleurs, dans un prochain numéro, que
cette coodescendance ne serait conforme ni
la saine raison, ni aux intérêts de notre ar
rondissement.
Le résultat des élections du 25 apporte quel
ques modifications dans la composition des partis,
mais ne déplace la majorité dans aucun des Deufs
conseils provinciaux. Les libéraux conservent la
majorité dans les conseils du Brabant, du Hainaut,