III RENTE VIAGÈRE
28' ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
M' f,me, - Jeudi,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
9 Niai 1S6I.
LE PROGRÉS
VIRES ACQOIRIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr. 0,13
0,30
Le Constitutionnel annonce que l'Empereur se
rendra au concours régional d'Orléana. Le dé
part de Sa Majesté, dit-il, aura lieu le 10 Mai.
Oo croit que dans cette solennité l'Empereur
pruooncera un de ces discours qui ont le privilège
d'éclairer une situation et de dissiper les doutes
qui i'obscurciaseot.
Il est question de l'envoi d'un document diplo
matique de M. de Moustier aux agents de la
France l'étranger, notamment en Allemagne,
M. de Moustier leur recommanderait une grande
attention sur ce qui se passerait au sein du paile-
ment douanier,mais en même temps, il leur ferait
observer qu'ils ne doivent pas s'effrayer outre
mesure de quelques tendances faire empiéter sur
le domaine politique les attributions commer
ciales du' parlement, cea tendances devant être
naturellement combattues par quelques Etals re
présentés au parlement. Ce document n'aurait
d'ailleurs que le simple caractère d'un exposé de
vues. M. de Moustier ayant voulo éviter la forme
d'une circulaire qui pourrait éveiller les suscepti
bilités de la Prusse.
La discussion commencée Lundi dernier la
Chambre des communes anglaises a abouti cet'e
nuit it un vote décisif l'adoption par 33o voix
contre 265, de la première des trois résolutions
proposées par M. Gladstoneet qui est ainsi
conçue
D'après l'avis de la Chambre, il est nécessaire
que l'Eglise établie en Irlande cesse d'exister
comme Eglise d'Etat, tout en tenant compte d'une
manière équitable des intérêts personnels et des
droits individuels de propriétés.
Cette résolution la plus importante des trois,
est le point capital de (a question. Son adoption la
résout véritablement, et indépendamment de
l'adoption et du rejet des deux autres qui sont
purement accessoires et que voici
Il y a lieu d'interdire dorénavant la création
de nouveaux droits personnels sanctionnés par un
patronage public, el de restreindre les opération»
du commissaire ecclésiastique en Irlande des
ras E.-M. LYDEN.
III. {Suite.)
Le mal, arrivé une certaine période, fit de si ra
pides progrès que, bon gré, mal gré, il fallait bien s'en
inquiéter. Ce fut Léonie qui, s'armant de courage, car
son oncle el sa tante lui faisaient bien un peu peur,
appela l'attention d'Honorine sur la santé de son père.
Est-ce vrai que tu es malade, mon cher père, dit
un soir table la jeune femme, qui, par suite d'un
diner en ville et d'un bal, n'avait pas vu le vieillard
depuis la veille.
Moi, malade, répondit M. Hauttot, qui, d'une
part, ne voulait pas tourmenter ses enfants, et d'autre
part, tout en reconnaissant qu'il n'était pas dans son
état normal, ne se croyait pas sérieusement atteint
moi malade? mais non.
Eh bien, qu'est-ce que me disait donc Léonie
que tu étais souffrant... tu as en effet une mine excel
lente... et...
questions urgentes, jusqu'à ce que la décision défi
nitive du parlement soit connue. Une humble
adresse sera présentée Sa Majesté pour la prier
humblement de vouloir bien mettre la disposi
tion et sous la garde du parlement les intérêts
qu'elle peut avoir dans les revenus des arche
vêchés, évêchés et autres dignités ecclésiastiques et
bénéficiaires en Irlande.
Comme on le voit, cea résolutions une fois
adoptées par la Chambre des communes, ne sont
pas de nature devoir être soumises la Chambre
dea lords. Elles devieonent l'expressiuo particu
lière du sentiment de la Chambre des commîmes
sur la question et il est clair que le ministère, la
suite de la manifestation de ce senti ment, se trouve
dans l'obligation de présenter un bill qui y donne
uue satisfaction plus ou moins complète, ou de se
retirer. Que fera-t-il Nous le saurons dans quel
ques jours seulement. M. Disraeli, eu effet, a dé
claré spi ès la proclamation du vote de la Chambre,
que ce résultat changeait tellement la postiiou du
cabinet qu'il se voyait dans la nécessité de de
mander la Chambre de s'ajourner A Luudi pour
laisser au ministère le temps d'aviser. La Chambre
ea conséquence «'est ajournée Lundi.
L'existence du cabinet parait singulièrement
menacée. Dans les circonstances où se trouve 1 Eu
rope eu ce qui louche les questions de paix et de
guerre, un changement de cabinet en Angleterre
ue serait pas sans importance.
C'est saus doute le crime commis par un fénian
contre un des fils de la reiue qui a poussé M. Dis
raeli devenir plus anglican dans la question de
l'Eglise d'Irlande. La Chambre des cotnmuues n'a
pas cependant jugé propos de taire du crime d'un
seul un grief contre tous elle a penséaucoulraire,
qu'il fallait plus que jamais ôter l'Irlande, si
odieusement malmenée par 1» métropole, tout
prétexte de procéder ultérieurement par violence
et par représailles.
C'est en effet une politique large et habile qae
d'autres pays du cooliuent feraient bleu de com
prendre et de pratiquer l'occasion; car, comme
dit le paysan, on ne prend pas les mouches avec
du vinaigre.
En prononçant ces mots, Honorine, qui n'avait pas
regardé encore son père avec atteotioo, fixa ses yeux
sur le visage amaigri du vieillard... mais au lieu de
continuer sa phrase, elle s'arrêta court les mots expi
rèrent dans sa bouche.
C'est que M. Hauttot était loin d'avoir une excellente
mine. Ses traits tirés, yeux éteints, son vûage d'un
pâle terreux formaient un triste ensemble.
Quand je dis excellente, reprit Honorine, en bal
butiant un peu, c'est une façon de parler, car tu parais
fatigué... mais ce n'est rien, n'est-ce pas?
Non, ce n'est rien.
Bien sûr?
Bien sûr, je ne souffre pas...
C'est que si tu éprouvais du mal, je ne sortirais
pas ce soir...
Ab tu sors dit le malade qui avait espéré pas
ser la soirée avec ses enfants.
oui, monsieur, qui dîne chez un de nos gros ban
quiers, viendra me prendre pour une soirée... bien
ennuyeuse, mais laquelle nous devons assister abso
lument. i
C'est très-bien, ma fille.
Mais si tu es souffrant, bien que ce serait peut-
Yrans, le 6 Mlal.
Le Journal d'Ypres s'étonne que le trot
toir vers le cimetière ne soit pas déjà exécuté
et il ne comprend pas qu'il faille une anoée
d'étude pour déterminer un nouvel aligoe-
raent hors de l'ancienne porte de Menin.
Nous ne sommes pas étonnés que le Jour
nal dYprès ne comprenne rien la question
c'est a lors d'ordinaire que noire coofrère écrit
avec le plus d'aplomb.
Voici toutefois ua mot d'explications. Un
des premiers actes de l'honorable écbevin
chargé des travaux publics, fui de proposer
la construction d'un trottoir vers le cimetière.
Cette proposition fut accueillie avec empres
sement le projet fut étudié et un devis fut
soigneusement dressé. Le trottoir devait
longer l'accotement actuel de la route, dont
il n'y avait aucun motif de modifier le tracé;
mais pendant que l'autorisation nécessaire
était réclamée de l'administration des ponts et
chaussées, un industriel de celte ville de
manda l'autorisation de bâtir sur un lerraia
communal, situé au côté nord de la route de
Menin, près du Casteel-gracht. Cette demande
fut soumise aux formalités ordinaires et entre-
temps l'administration des ponts et chaussées
-élabora un nouveau plan d'alignement gé
néral, qui comprenait cette partie de la route
et fit connaître en même temps que ni le
trottoir, ni aucune construction nouvelle ne
seraient autorisés avaot l'approbation des
plans généraux d'alignement. Or, jusqu'ici
l'administration supérieure ne s'est pas encore
prononcée, de sorte qu'il est facile d'appré
cier pourquoi le trottoir n'est pasdéjà construit.
Nous savons très-bien que ces explications
ne satisferont pas le Journal dYpres mais
en les donnant, nous u'avoos eu pour but
que de prémunir tous les hommes impar
tiaux. contre les imputations de négligence ou
être préjudiciable nos intérêts, je resterai...
Pourquoi donc et puis Léonie est là...
C'est juste... c'est égal, celte petite fille m'a fait
une peur toutefois, il faudra voir le médecin.
Et la jeune femme quitta la table pour passer sa
toilette, pendant que sou père remontait tristement
pas lents dans sa mansarde.
Quelques jours après, M. d'Ollebec ayant fait venir
le médecin pour lui, Honorine, qui avait été distraite
de la santé de son père par deux grands bals, se sou
vint cependant de l'étal de M. Hauttot, et pria le doc
teur de le voir.
Mon père n'a rien de grave, pas de maladie sé
rieuse, n'est-ce pas monsieur
Non, madame, monsieur votre père n'a pas de
maladie comme vous l'eutcndez...
Ah j'en étais certaine... un peu de fatigue?
Non, pas de maladie... mais s'il reste encore
deux mois dans la pièce où il est relégué... il mourra...
Grand Dieu que dites-vous là
La vérité, madame monsieur votre père a le
mal du pays il lui faut le grand air, des distractions,
de la compagnie, défaut de sa vie active d autrefois...
Vous voulez m'effrayer, docteur...