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JOIRNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
11° 1,006. 19# Année,
Dimanche, 7 Août 1860.
LE PROGRES
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Vpher, 6 Août.
La question d'Anvers.
Le système de défense du pays adopter par
le gouvernement, dans une éventualité donnée,
subit une nouvelle épreuve, et nous avons l'es
poir que le ministère parviendra faire com
prendre la législature, qu'il importe que celle
question si vitale au point de vue de notre na
tionalité, soit résolue.
Nous n'avons jamais très-bien conçu pour
quoi une certaine défaveur s'attachait cette
question. Nous sommes même d'avis, qu'il n'y
avait pas lieu d'en faire une question de parti.
Nous nous plaisions croire que du moment
qu'il s'agissait de l'existence nationale et de son
maintien, tous les Belges devaient s'unir pour
écarter les dangers qui pouvaient la menacer.
Nous allons rapidement passer en revue les
objections que soulève le projet du gouverne
ment. En les réfutant, nous nous plaçons dans
l'hypothèse qu'une invasion ait lieu d'un côté
quelconque et de la part d'une puissance n'im
porte laquelle.
I.
Une première objection faite est tirée de la
neutralité de la Belgique hautement reconnue
par les traités. On semble croire qu'un pays
qui se trouve dans de semblables conditions
politiques n'ait pas besoin de sauvegarder cette
neutralité. C'est une erreur, la neutralité con
cédée par les traités n'est maintenue que pour
autant qu'on la fasse respecter dans les limites
du possible. Les nations qui ont eu trop de
confiance dans les traités, en ont été victimes.
La neutralité de la Suisse a été violée plu
sieurs reprises, et la république de Venise a été
rayée de la carte de l'Europe, faute d'avoir
défendu sa neutralité.
D'ailleurs, les puissances garantes, loin de
*voirdans l'état militaire d'une puissance neutre,
une menace ou un sujet de mécontentement, y
trouvent au contraire une condition de vitalité
et une preuve que la neutralité sera sérieuse et
défendue.
II.
Nous avons cru que les fortifications con
struire autour de la ville d'Anvers, devaient se
faire de l'assentiment de celle cité. Ou lui de
mande de servir de boulevard au pays, mais il
est juste qu'on la fortifie de façon placer les
habitants dans les conditions les plus favorables
pour soutenir un siège. Il y avait des motifs
péremptoires pour agrandir l'enceinte de la
vilLe, non-seulement vers le port, mais sur tout
le pourtour. Le gouvernement lui-même était
d'avis que l'agrandissement général n'était
qu'une question de temps, mais il reculait de
vant la dépense. Toutefois il est juste de faire
observer que les frais n'étaient qu'un accessoire
et que les habitants d'Anvers exposaient, en cas
de siège, outre leurs richesses, leur existence.
Puisque le pays demande qu'ils fassent ce sa
crifice dans un moment de crise nationale, il est
convenable qu'on ne marchande pas trop, pour
établir des constructions qui les mettent autant
l'abri du danger que faire se peut.
Aujourd'hui celte difficulté est résolue, la
ville d'Anvers aura la grande enceinte et inter
viendra dans les frais de démolition pour dix
millions, condition qu'on lui abandonne la
propriété des terrains militaires, après la con
struction de la nouvelle enceinte.
III.
On accuse le système de défense d'abandon
ner le pays l'ennemi, pour coucentrer l'armée
sur un point. Mais la concentration n'aura lieu
qu'en cas de nécessité absolue et si, en pareille
occurrence, on n'avait aucun point d'appui, le
pays serait également dévasté. Seulement il ne
serait plus possible de faire un retour offensif
parce que les forces militaires ne pourraient
être ralliées et réorganisées. De tout temps.
Anvers par sa position a été un point straté
gique important, le plus important peut-être
du territoire belge. C'est donc un choix forcé
et indiqué par la configuration du pays.
IV.
On accuse le projet nouveau d'être ruineux
pour le pays. Nous sommes d'avis qu'une dé
pense utile et nécessaire pour la défense du
pays ne peut jamais être taxée de gaspillage. Une
nation doit savoir dépenser des millions, quand
il s'agit d'assurer son existence, et d'ailleurs
l'occupation du pays serait bien autrement rui
neuse. Faute de prévoyance, il pourrait se faire
que la Belgique fut la proie de la première ar
mée qui jugerait utile de l'envahir ou de la
traverser, et alors il ne s'agirait plus d'une cin
quantaine de millions, mais les sacrifices faire
seraient bien autrement considérables.
V.
Mais, dit-on, Anvers fortifiée sera-t-elle un
point de défense efficace pour notre pays? C'est
une question difficile résoudre, car les fortifi
cations d'Anvers ne vaudront que par l'énergie
qu'on mettra les défendre mais si elles
n'existaient pas, if n'y aurait plus de défense
possible. C'est un moyen d'empêcher l'ennemi de
s'établir dans le pays, condition toutefois que
toutes les forces de la nation soient concentrées
pour la défense du boulevard de la Belgique.
Quand il est impossible de se défendre en rase
campagne par suite du nombre des assaillants,
il est raisonnable de se concentrer dans un en
droit fortifié où la position contrebalance
l'avantage du nombre. Ne rien faire sous pré-*
texte qu'Anvers ne peut garantir tout le ter
ritoire belge d'uoe invasion c'est un faux
raisonnement, car ce compte, il ne faudrait
jamais chercher que le parfait, et ne pas se
contenter du mieux relatif.
VI.
Enfin une dernière objection paraît avoir été
soulevée, c'est celle de l'impossibilité absolue
erï laquelle, dit-on, la Belgique se trouve de se
défendre avec chance de succès contre l'ennemi
qui viendrait l'attaquer. Sans vouloir faire du
chauvinisme, nous ne pouvons partager cette
manière de voir et nous estimons qu'il y a lieu
de se défendre en tout état de cause. Le pays
qui désespère de lui-même, est un pays perdu
et la proie du premier occupant. Nous savon»
bien qu'il y a des armées plus nombreuses que
l'armée belge, mais ce n'est pas un motif de se
déclarer vaincu avant la lutte, c'est une raison
au contraire d'établir la défense dans les meil
leures conditions, en appelant son secours la
science et l'art militaires, en compensation des
désavantages qu'offre la situation géographique
du pays.
Bien d'autres insinuations sont colportées
contre le projet du gouvernement, mais nous
croyons avoir réfuté les principaux arguments
qu'on oppose l'exécution des fortifications
d'Anvers. Voilà pour la deuxième fois que la
question est soumise aux Chambres. La pre
mière fois, on a eu tort de n'avoir pas donné
immédiatement satisfaction un désir très-légi
time de la population anversoise. Mais aujour
d'hui cette difficulté a disparu la question
peut donc être tranchée définitivement et dans
le sens du projet ministériel.
Dieu veuille qu'on n'ait pas besoin de ces
travaux pour la défense de la Belgique! Mais si
jamais les événements venaient démontrer qu'on
n'a pas eu assez de patriotisme pour les voler,
et qu'on a sacrifié un travail d'une nécessité
suprême au désir de gagner une vaine popula
rité, alors l'heure de faire justice sonnera et les
reproches ne seront pas épargnés ceux qui
auront fait avorter la question des fortifications
d'Anvers.
Un grand nombre de libéraux de Bruxelles
et de la province ont conçu le projet d'ouvrir
une souscription nationale, pour ofFrir M.
Théodore Verhaegen, ex-président de la Cham
bre des représentants, etc., un témoignage de
reconnaissance et de sympathie qui éternise le
souvenir de sa carrière politique.
Toute souscription quelque minime qu'elle
soit, sera admise, mais aucune ne pourra dé
passer le chiffre de 5 francs.
Nous apprenons que la souscription nationale
a le plus grand succès dans les diverses pro
vinces. Une liste de souscription est déposée au
bureau du Progrès.
Résultat du concours de bestiaux, qui a eu
Heu Ypres, le 1' Août 1859.
A. Bœufs de l'âge de 5 ans au plus, quel que
soit leur poids
Une prime de 175 fr. et une médaille en vermeil
de la valeur de 18 fr. s VereeckeLouis, boucher,
Dixmude.
B. Bœufs de l'âge de plus de 5 ans, du poids de
700 kilogr. au moins:
Une prime do i3o fr. et une médaille en vermeil
delà valeur de i5 fr. (La prime n'a pas été décernée
s défaut de sujets).
C. Génisses de l'âge de 4 ans au plus
prime 100 fr. et une médaille en vermeil de
sa fr. Volbout, Jacques, herbager, s Ypres.
a* prime 70 fr. Speybrouck, François, boucher,
k Ypres.
3' prime 4o fr. i Boyart, Adolphe, boucher,
Ypres.
0,Vaches, quel que soit leur âge
1' prime 100 fr. et uns médaille en argent de
10 fr. i Voreecke, François, cultivateur, k Elrer-
dinghe.