JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
855. O8 Aiiïîéc.
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être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
YPRES, le tâ Juillet.
Décidés poursuivre la lâche que nous nous
sommes imposéecelle de présenter sous son
véritable jour le caraclère de notre dernière
lutte électorale nous devons nous étendre au
jourd'hui sur un incident qui, sans infirmer
nos assertions premières, quant l'initiative
prise par l'évéché, et la pression exercée par
lui sur le corps électoral, n'a pas été sans in
fluence sur le résultat de la lutte.
Des hommes, nous l'avons déjà dit qui s'é
taient toujours montrés franchement libéraux,
ont porté leurs voles sur M. Malou.
S'il importe de constater le fait, il n'est pas
sans objet non plus d'en rechercher les causes,
et, ce sujet, nous dirons d'abord que ceux qui
n'ont vu dans M. de Langhe qu'un citoyen
étranger par le domicile nos murs, ont montré
peu de tact: quand bien même M. de Langhe
n'appartiendrait pas Ypres, par la famille, la
naissance et par d'autres relations, il était porté
par l'opinion libérale, et il est infiniment re
grettable de voir sacrifier une question de prin
cipes de misérables distinctions. Voler pour
M. de Langhe, quel qu'il fût, c'était faire acte
de libéralisme; voter pour son concurrent, c'é
tait renier ses principes, abandonner la cause
sacrée, assurer le triomphe du parti jésuitique.
Mais, nous dira-l-on, l'Association eût pu et
dû présenter au choix des électeurs un autre
nom; c'est là en effet, un des arguments mis
en avant par nos adversaires, pour nous diviser,
pour ruiner la candidature de l'élu de l'Asso
ciation.
Nous vous le demandons, électeurs, étaient-
ils bien conséquents avec eux-mêmes ceux qui
vous tenaient ce langage le 19 Juin, alors que
quelques mois auparavant, aux dernières élec
tions communales, ils avaient rayé le nom de
M. Boedt de la liste élaborée la réunion du
Parnasse.
C'est le cas ici de parler d'une autre tactique
employée par nos adversaires, et qui consistait
présenter M. de Langhe comme atteint et
convaincu d'appartenir la famille que vous
savez, attendu qu'il est l'oncle du gendre du
père, etc. or, les inspirations sémi-hebdoma-
daires et hebdomadaires des confrères de la
bonne presse justifient des dispositions bien
veillantes du parti l'endroit de la famille
dont il s'agit. Si l'on songe d'ailleurs que le
chef île cette famille est président de l'Associa
tion on concevra la dent de lait qui travaille
la jésuitière.
Mais ce qu'on ne concevra pasce sont ces
cris au cumul d'emplois, d honneurs, d émolu
ments, alors qu on remuait ciel et terre pour
hisser sur une chaise curule le chef d'une fa
mille autrement cumularde. On peut estimer
sans exagération que Monseigneur Malou et
Monsieur son frère I ex-ministre, pensionné au
jourd'hui, palpent ensemble annuellement la
modique somme de 30,000 francs.
Si nous n'avions d'autres preuves que les
contradictions que nous venons d'énumérer.
nous nous contenterions de celles-ci, pour dé
montrer que nos prétendus industriels sont des
manequins que quelque ressort secret fait agir
tantôt dans un sens, tantôt dans le sens opposé;
selon les besoins de la conjoncture.
Nous avons éprouvé, nous 1 avouons, un
sentiment de pénible compassion la vue des
évolutions auxquelles se sont livrées ces mal
heureuses bréhis distraites du bercail, mais eu
même temps, et sans vouloir trop scruter les
arguments sonores que Hodin a employés, pour
les atteler son char, nous avons vu avec tris
tesse des hommes honorables, indépendants de
position et de caractère, se laisser séduire par
les déclamations intéressées de quelques ardé-
lions. Ceux-là, nous devons bien le dire, ont
ruiné de légitimes espérances; ils ont affaibli
l'élément libéral au sein du Sénat, et fasse le
Ciel que leur imprévoyance n'ait pas pour ré
sultat un conflit semblable celui qui entraîna
la chûle du ministère en 1841.
Certes, il n'était pas prévoir que celle ville
d'Ypres qui la première entre les cités des
Flandres sut sécouer le joug de la théocratie
et appeler son administration intérieure ceux
de ses enfants qui avaient donné le plus de
gages l'opinion libérale, faillirait un jour
ses précédents électoraux, au point de jeter un
poids dans la balance, pour la faire pencher
en faveur du parti du rebroussement.
Le Conseil provincial de la Flandre occidentale vient
de prendre deux décisions qui intéressent au plus haut
point l'agriculture de notre arrondissement.
La première supprime la caisse d'assurance contre la
grêle l'on se rappelle combien cette caisse était impo
pulaire, et combien son organisation était vicieuse.
La seconde apporte une nouvelle modification du rè
glement actuel sur la race bovine; l'avenir pourront
être admis les taureaux qui seront en parfaite santé et
propres améliorer l'espèce sans avoir égard l'âge
c'est là une amélioration réelle, car l'âge de 18 mois,
fixé par l'ancien règlementétait cause que le nombre
des taureaux n'était plus en harmonie avec les besoins
de l'agriculture.
Ces modifications étaient vivement réclamées par les
cultivateurs de notre arrondissement; l'une et l'autre
ont fait l'objet d'une délibération de notre Association
agricole, et nous avons vu avec plaisir que les vœux, ex
primés par cette société, ont été accueillis.
Ce résultat prouve l'utilité de ces sortes d'institutions
les associations agricoles donnenten effet, aux cultiva
teurs l'occasion de discuter leurs intérêtsde formuler
leurs griefs et d'en poursuivre la réparation; c'est par
l'association qu'ils réunissent des efforts qui, isolés,
restent sans force comme sans expression
Nous ne doutons pas d'après cela, que les cultivateurs
ne comprennent de plus en plus l'utilité des comices
agricoleset qu'ils ne s'empressent de concourir ses
travaux.
Au moment de mettre sous presse, nous
recevons copie d une lettre que M. Gorrissen
vient d'adresser au journal le Propagateuren
réponse des allégations calomnieuses conte
nues dans un des derniers n°» de ce journal
t'pres, te 12 Juillet 1849.
A M'l'éditeur responsable du PROPAGATEUR.
M onsic-ur,
Vous prenez prétexte de divers articles publiés récem
ment par le Progrès, pour vous occuper de moi dans
votre journal. C'est dire assez que vous me diffamez. Je
déclare que je uc suis pas l'auteur des articles du Progrès
qui suscitent votre colère. Je n'ai pas vous apprendre,
si je les approuve ou si je les blâme je laisse l'opinion
publique le soin d'en apprécier la valeur, de les juger.
Vous m'avez donc pris gratuitement partie. Je vous
dois une réponse. Elle sera brève mais explicite.
Il est faux, ainsi que vous l'écrivez, que j'aie été p
fcsscur de Sixième au collège de Huy. J'ai donné en der
nier lieu, dans cet établissement d'instruction moyenne,
le cours supérieur de langues anciennes. Vous m'accusez
d'avoir été professeur inepte. Cette accusation me touche
peu, venant de votre part. En effet, êtes-vous juge com
pétent en matière professorale et d'enseignement? je le
nie. 11 suffit, pour s'en convaincre, de jeter un coup-d'œil
sur quelques numéros de votre journal, qui ne brille ni
parl'atticismeni par la correction Le style, c'est l'homme.
Vous soulevez contre moi les reproches les plusgraves.
Vous mettez en doute ma moralité personnelle, vous
attaquez odieusement mon caractère. A ces attaques per
fides, ces imputations calomnieuses, ma vie toute en
tière sert de réponse. Les certificats les plus honorables
la constatent de tous points, de la manière la plus authen
tique. Ce n'est pas moi, qui craindrai jamais, croyez-le
bien, de livrer ma vie privée, ma carrière professorale,
déjà longue, aux plus sévères investigations. Je donne
chacun le droit de les scruter, condition que j'use, au
besoin, de justes représailles.
Vous m'accusez aussi dans votre journal, de n'être
venu Ypres, que pour propager des principes délétères.
S'il était nécessaire qu'un professeur de scissions fami
liales vint ici, afin d'inculquer la jeunesse, de détesta
bles, de cyniques doctrines, certes il était inutile d'aller
le recruter au loin l'on vous avait sous la main pour
remplir cet office.
Quant moi, mes goûts, mes habitudes, mes tendan
ces, le genre de mes étudesme rendaiont impropre
remplir cette triste mission. J'en répudierais toujours les
bénéfices infamants. Je n'appartiens pas l'école des
Jésuites
A ce peu de mots je borne ma réponse. Si, contre mon
attente, j'étais de nouveau l'objet de vos agressions mal
veillantes, veuillez vous tenir pour averti, que j'en saisi
rais les tribunaux, que je solliciterais justice et réparation
de vos insultes et de vos calomnies. Je n'engagerais point
de polémique sur ce sujet.
Je compte que vous voudrez bien insérer cette lettre
dans votre journal. Si vous omettiez de le faire, je me
verrais forcé de vous en requérir par ministère d'huissier.
J'ai l'honneur, Monsieur, de vous saluer.
Fréd. GORRISSEN,
Professeur de rhétorique au collège comm1 d'Ypres.
Comme on le voit, Monsieur Gorrissen re
pousse avec indignation les calomnies dont il
est l'objet; cette susceptibilité l'honore sans
doute; mais au lieu de s'étonner des attaques
qui sont dirigées contre lui, il doit se rappeler
qu'il est homme d'honneur et attaché un éta
blissement que nos adversaires essayent de dis
créditer par tous les moyens possibles. Or,
ce double litre, il ne peut échapper leurs
attaques et il doit se trouver au nombre des
victimes d'un aveugle système de dénigrement
qui, loin de déconsidérer, honore ceux qui en
sont 1 objet.
Le projet de loi sur l'enseignement supérieur adopté
parla Chambre des représentants, fournit aux feuilles
catholiques le prétexte d'attaques violentes contre le parti
libéral, nous disons le prétexte, car intérieurement l'an
cienne majorité est satisfaite de la loi et ces déclamations
n'ont d'autre but que d'égarer l'opinion publique, de
semer l'agitation dans le pays et de provoquer peut-être
un coup d'état sénatorial qui, nous l'espérons, n'aurait
pas en 1849 le même résultat qu'en 1841.
Deux articles seulement de la loi sur l'enseignement
supérieur ont soulevé la Chambre des représentants de
sérieuses discussions, savoir: l'article relatif la compo
sition du jury d'examen et celui concernant les bourses
d'études.
La loi nouvelle qui doit être renouvelée après tout en
1852; accorde au gouvernement l'autorisation de compo-
écal.
renseignement privé y
i ppelés