3 4 JV1. Dumortier a cependant un riva!, sous ce rapport: c'est M. Desmaisières. Les journaux de Gand nous font connaître que le gouver neur de la Flandre orientale se livre de son côté aux promesses les plus fabuleuses, qu'il prend les engagements les plus inouïs. Sup posez que beaucoup de candidats suivent l'ex emple de MM. Desmaisières et Dumortier, et la Belgique, en cas d élection de ces candidats, se trouvera ne plus compter que des fonction naires et des employés du gouvernement. Mais qui payerait alors les impôts nécessaires pour rétribuer celle armée d'employés? Il est vrai qu'il reste toujours après les élections, la res source de ne pas tenir ces promesses, d'autant plus que le vole ne peut pas être retiré. L'entreprise de la construction de la prison cellulaire de Liège a été adjugée, sauf l'appro bation du gouvernement, M. Lhoneux, pour la somme de 910,000 fr. Cette soumission était la plus basse et aucun rabais n'a été proposé. On écrit de Furnes: C'est tort que plu sieurs journaux ont annoncé qu'aucun appel n'avait été interjeté du jugemeat du 17, dans l'affaire de Nieuport. La question d incompétence paraît destinée, au contraireparcourir tous les degrés de juridiction. Par suite de l'appel de M. le pro cureur du roi celle question va être soumise au tribunal de Bruges, jugeant comme tribunal d'appel. Cette malheureuse affairequi a déjà éprouvé tant de retard, n'est donc pas destinée être termiuée de sitôt. Le Moniteur vient de publier une liste de nominations et de promotions dans l'ordre Léopold, accordées des membres sortants du sénat et de la chambre des représentants. Jamais peut-être la partialité des choix ne s'était révélée aussi complètement que dans celle liste qui comprend vingt-trois noms. Si l'on en excepte M. Liedts, Ihonorable prési dent de la chambre, promu au grade de com mandeur, promotion que le cabinet ne pouvait se dispenser de faire, et de M. de Macar, mem bre du sénat, comme chevalier, tous les élus ont été choisis parmi les membres les plus dévoués, les plus fidèles de la majorité. Le ministère n'a pu trouver dans chacune des deux chambres qu'un seul membre de l'op position digne d'une distinction honorifique qu'il prodiguait en même temps vingt et un de ses partisans. Les nominations dans l'ordre Léopold sont cependant, dit-on, la récompense des lumières, du talent, des services rendus au pays. 11 paraît qu'il n'y a de lumières, de talent, d'hommes dévoués et utiles au pays que dans les rangs de la majorité. Le public ne s'en était pas encore aperçu. Une seconde remarque faire, c'est que sur ces vingt-trois nominations, quatorze se répar tissent entre vingt-quatre membres sortants du sénat, et neuf seulement entre quarante-sept membres sortants de la chambre. Encore sur ces neuf nominations dévolues la chambre des représentants deux appartiennent-elles des ministres. Les membres du cabinet ne pouvaient sans doute pas s'oublier. M. deTheux s'est adjugé, pour sa part, le cordon de grand officier, M. Dechamps s'est modestement con tenté de celui de commandeur. C'est un véri table scandale Lorsque Napoléon donnait des croix, il les donnait le lendemain d'une bataille. Nos mi nistres les donnent la veille d'une bataille électorale Le marché aux grains d'hier de Bruxelles, n'était approvisionné que de 400 sacs de fro ment, dont 331 ont été vendus peu près aux mêmes prix que le marché précédent. L'espoir d'une nouvelle baisse ne s'est pas réalisé, il y avait beaucoup de demandes, et les quantités exposées en vente ont été assez vile enlevées. 1 r Une maladie contagieuse s'est manifestée, depuis quelques jours, parmi les chevaux des Guides, qui se trouvent dans la caserne des Annonciades; une centaine sont gravement at teints et beaucoup ont succombé déjà. Il est question d'envoyer en cantonnement, dans les environs de Bruxellesles chevaux de celle caserne, que la maladie a épargné jusqu'à pré sent. Les chevaux de l'escadron qui occupent les écuries deSte-Elisabelh restent complètement sains. CHRONIQUE ÉLECTORALE. Bruxelles. Le parti clérical paraissait vou loir essayer Bruxelles comme Tournay. de provoquer une réunion de ses amis. A cet effet, il avait loué la salle du YVauxh.ill et envoyé utie circulaire ceux qu il supposait être de son bord, pour les prier de s'y rendre dans la soirée de lundi. La convocation était pour sept heures. A sept heures, il y avait quatre ou cinq personnes parmi lesquelles nous reconnaissons MM. T Kindl-T Kindt et Partoes, l'ex-conseiller communal. A sept heures et quart, trois ou quatre autres amis du ministère viennent rejoindre leurs coreligionnaires politiques. A sept heures et demi arrive M. De Poorler, l'homme d'affaires de MM. De Robiano. A sept heures trois quarts, statu quo complet, point d'arrivages nouveaux. A huit heures, on semble éprouver de vives inquiétudes. A huit heures et quart, les promoteurs de cette réunion n'espèrent plus, ils se lèvent un un et prennent le chemin de leur domicile respectif, non sans tourner incessamment la tête. Enfin huit heures et demie, absence com plète d'un seul électeur clérical. La salle louée était restée veuve de toute espèce de réunion. On nous communique une lettre de Brux elles, écrite par une personne en état d'être bien informée. Le ministère, y est-il dit, est pro fondément découragé M. De Theux est le seul membre qui montre encore quelque stoïcisme. Aussi l appui, que le cabinet attendait de ses fonctionnaires publics, lui fait-il défaut en grande partie. Ceux qui s'étaient jusqu'ici montrés dévoués 1 épiscopat tempèrent leur zèle, en voyant le soleil du libéralisme poindre I horizon. A quoi donc, se disent-ils, abou tiront nosefforts, si ce n'esta nous compromettre? Fi des assertions libérales! ce sont des clubs disent les cléricaux et les hommes vendus au pouvoir. Leurs réunions, eux, doivent, juste litre, s'appeler tripots. A Charleroiils ont monté un tripot. Les faiseurs industriels de la ville et de la banlieue, la plupart spéculateurs en charbonnages, se sont réunis et ont déclaré qu'ils voleraient pour AL le ministre Dechamps parce qu'il avait fait et pouvait encore faire du bien leur arron dissement. Le bien que M. Dechamps avait fait, tout le monde le connaît. M. Dechamps a fait passer la veille de la clôture de la session une loi qui fait entrer dans la poche de quelques grands in dustriels une somme de près de 100,000 fr. par an. Le bien qu'il pouvait faire, c'était des marchés pareils. Ce tripot n'a pas pris le nom d'association. Ce n'était donc point un club. La pudeur des journaux catholiques a glissé sur ce petit fait qui n'a été blâmé que par la presse libérale. La presse cléricale en était dans l'enchantement. On écrit de Gand que les prédications du curé de Loochristy, quelques jours avant la dernière élec tion au conseil provincial, ont été tellement furi bondes, qu'elles ont excité la plus vive indignation, même parmi les personnes les plus pieuses. \1. le curé ne recommandait ni plus ni moins ses ouail les, nous dit-on, que de fuir les libéraux comme la peste, de cesser avec eux toute espèce de relation, sous peine de damnation éternelle. Nos lecteurs savent déjà quels ont été les résultats d» ces indi gnes manœuvres. Le candidat du clergé et de M. Desmaisières, M, l'avocat De Paepe, a échoué de la manière la plus honteuse, et le candidat libéral a été élu la ligne. Soignies. La réclamation des électeurs de Soignies, demandant M. le ministre de l'in térieur de désigner un autre local que celui du collège pour les élections du fi juin, a été écartée sous le prétexte que les loeaux indiqués comme plus convenables, ne le sont pas autant. En France, les préfets ne peuventètre députés. En Belgique, où I on ne compte que neuf pro vinces, huit gouverneurs siégeront la cham bre, si comme on doit le supposer, M. Teichman est élu Anvers. Il résulte d un relevé statistique officiel de l'exploitation des mines en Belgique de 1839 1844, que depuis 1840 jusqu'en 1844; 775 sinistres ont eu lieu dans les mines et que 546 personnes ont été tuées, et 580 ont été blessées sur un personnel total de 40,000 ouvriers. L'emploi de la vapeur a reçu depuis 1838 de notables améliorations, la fin de 1844 on comptait 1604 appareils moteurs, ayant une force totale de 46,200 chevaux vapeur. Le terrible et furieux orage qui, samedi soir 29 mai, a éclaté sur le canton de Dhuy, du couchant au levant, a dévasté, broyé et bâché toutes les récolles depuis Liernu jusqu'à Novile- Ies-Bois trois lieues de long sur une demie lieue de large. Cet ouragan, fondant d'abord sur Liernu, s'élança travers Saint-Germain, entre Upigny et Dhuy en droite ligne sur les Keutures Leuse vers Novile-les -Bois et Tilier. Pour mesurer par deux points extrêmes les parcours du fléau, il a son point de départ aux bois de Grand-Leez dont il sort comme un monstre furieux, et va se perdre dans les bois de Franc-Waret et de Feriielmonl. Ces belles plaines, ces riches moissons, surtout entre Alailet et Saint-Germain, entre Upigny et Dhuy, ces campagnes de Leuse, entre Longchamps et Waret, naguère encore si belles, si consolantes et si riches n offrent plus qu'un désolant spectacle de dévastation et de ruines. Deux huissiers dit le Patriote de Saône et Loire, chargés de saisie, furent maltraités de fait et en paroles. Ils verbalisèrent ainsi Les quels assassins nous maltraitant et nous inju riant, dirent que nous sommes des coquins, des fripons, des scélérats et des voleurs ce qne nous affirmons véritable. Eu foi de quoi, etc. On lit dans le Journal de Liège: Les pourvois électoraux formés par les sociétés libérales de Huy eL de Waromme sont en général bien fondés. On nous assure qu'il y aura plus de cinquante radiations dans le district de Huy et en viron trente dans celui de Waremme. Nous publie rons eucore incessamment les noms d'une série de magistrats communaux et d'ecclésiastiques rayés par lu députalion. Le tribunal d'arrondissement de la Haye a pronoucé le jugement dans les deux procès en calomnie intentés contre le marquis de Thouars, comme auteur de divers articles pu bliés dans le journal hebdomadaire De Burger. Le tribunal a déclaré le marquis de Thouars coupable 1° d'outrage et d injures dans un écrit imprimé, répandu et distribuérenfer mant une imputation d'un vice déterminé envers le juge de canton J. Bruins, de Ommen, et 2° de calomnie dans des écrits imprimés, répandus et distribués, contre M. J.-E. Bruins, de Rotterdam et l'a condamné, pour le pre mier faitune amende de 50 florins et aux frais du procès; et pour le second fait, la peine de 1 emprisonnement pour la durée de trois mois, une amende de 100 florins, aux frais du procès et la privation des droits civils pour la durée de cinq ans.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 3