7e ANNÉE. - N° 633.
DIMANCHE, 30 MAI 1847
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
CANDIDATS DE L'UNION LIBÉRALE
M. MALOU-YERGAUWENSénateur
sortant.
M. ALPHONSE VANDEN PEEREBOOM
Conseiller provincial du canton de
Haringhe et échevin de la ville d'Ypres.
On s'abonne ypres Marché
au Beurre, 1et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
prix de l'abonnement,
par trimestre.
Pour Y prèsfr» 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro0-25
LePr#
Tout ce qui convertie la rédac
tion doit être adressé, francs,
l'éditeur du journal, Y près.
i.c progrès parait le Diman
che et le Jeudi de chaque seinaïue.
prix des insertions.
Quinze centimes par ligne.
vires acquirit ecndo.
YPKES, le 29 Mol.
L'ARRONDISSEMENT D'Y PRE S,
rour l'élection do 8 juin 1847.
POUR LE SÉNAT
POUR LE MEMBRE DE LA CtfAMBRE DES
REPRÉSENTANTS
StlTE DES CONSIDÉRATIONS SUR LES DIFFICULTÉS
ET LES DEVOIRS DE LA PRESSE EN MATIERE
D'ÉLECTION;
Pendant que Rous voyôns avec quel soin on
S'empresse de toutes parts faciliter la com
munication des voies intérieures par l'entre
tien des chemins vicinaux qu'a-t-on fait sous
l'administration de M. Van Renynghe-Vercamèr
pour atteindre ce but? Les réparations ainsi
que l'entretien ordinaire ont été tellement né
gligés, qu'il est permis d'avancer que, dans
aucun arrondissement de la Belgique, les che
mins inter-communaux ne sont aussi dange
reux en hiver ou même après des fortes pluies,
auxquelles nous sommes si souvent exposés
dans celte partie du royaume, que dans le can
ton de Poperinghe. Des réclamations incessan
tes et multipliées sont allées se perdre dans les
tarions de la régence, et n'ont pas trouvé un
meilleur accueil auprès de l'administration cen
trale dé la province. L'institution si utile
des commissaires voyers a été opiniâtrement
écartée.
On a remarqué avec peine l'espèce d'apathie
systématique adoptée, lorsqu'il s'agissait de
remplacer les vacances que la mort ou d'autres
causés occasionnent dans le conseil communal
et dans le personnel des employés de la régence.
El quand enfin il fallait en venir là on était
frappé des efforts soutenus avec lesquels on
écarlatl les individus intelligents ou indépen
dants, capables d'apporter aux délibérations
des vues droites et conçues dans un intérêt
général. Î1 devenait évident que tout conseil
judicieux offusquait, et que la tendance fixe se
prononçait pour une concentration toujours
croissante, qui devait finir par tout rapporter
l'exercice d'un pouvoir unique et sans contrôle.
Or, il est certain qu'une pareille marche est
fine anomalie pernicieuse et diamétralement
opposée au système constitutionnel qui nous
régit. 11 faudrait d'ailleurs, en pareil cas, et
pour rendre cet ordre des choses admissible,
un administrateur doué d'une grande habilité,
et libre, par sa positionde consacrer tous ses
instants aux devoirs rigoureux qu'impose la
charge d'un bourgmestre qui veut surveiller
seul les besoins d une population de 12,000
âmes. Mais si le même bourgmestre est la fois
cultivateur, et la tête d'une fabrique, où
piendra-t-il le temps et les forces nécessaires
pour diriger convenablement son administra-
lion Il est évident qu'elle doit eu souffrir; et
d ne l'est pas moins qu'une pareille conduite
administrative ne prépare nullement aux fonc
tions encore plus graves de député spécialement
chargé de protéger les intérêts du pays qui le
désigne comme son avoué la chambre, sans
perdre de vue les intérêts généraux et politi
ques de l'Élat.
On a voulu regarder l'extirpation de la men
dicité au moyen de secours distribués par le
Bureau de Bienfaisance, comme une mesure
entièrement due la prudence de M. Van
Kenynghe-VercamerQuoiqu'il en soit, nous
reconnaissons les premiers l'utilité de la me
sure, surtout si elle était mieux appliquée et
qu'elle fût aussi complète qu'on devrait l'atten
dre des ressources consacrées celle œuvre.
Mais n'oublions pas que l'inépuisable charité
des habitants de Poperinghe en est le plus fèrme
soutien. Ajoutons encore qu'il est fâcheux que
dans celle circonstancecomme dans tout ce
qui lient au maniement des finances de la ville,
on donne si peu de publicité la comptabilité.
Le public, qui aimerait connaître l'emploi des
deniers versés généreusement dans la caisse
des pauvres, se plaint de ne jamais en voir lé
résultat. Si même des observations sont faites
ce sujet, la prudhoramie des ces messieurs
s'en offensé tout d abord et se courrouce qu'on
leur osé demander comptes rigoureuse
ment dûs quiconque donne sou argent pour
le bien public. L'usage des comptes-rendus se
pratique Bruxelles et dans toutes les commu
nes bien administrées.
Qu arrive-t-il de cet amour excessif du mys
tère?... .D'abord ou est justement mécontent
on cherche deviner on parle beaucoup
beaucoup trop même - on fait des récits sou
vent exagérés ou accompagnés de circonstan
ces inexactes.
Nous ne suivrons pas cet exemple; mais pour
épargner un peu l'aridité dé ces détails, nous
raconterons sans commenlairc une historielle
administrative, qui fait honneur au bon sens
d'ua paysan; en garantissant, toutefois, que ce
n'est pas un conte bleu, ni rose, ni d'aucune
couleur. Nous pourrions donner des dates pré
cises il suffira de dire que ce n'est pas une
histoire du moyen-âge.
Un bon laboureur des environs de Poperin
ghe, payait conformément l'usage établi
pour la facilité du fisc comme pour celle des
particuliers un abonnement en acquittement
de l'octroi municipal. Il advint qu'un jour le
cultivateur eut besoin de charbons qu'il devait
faire prendre Warnêlon. Il donne ses ordres
au domestique, qui fouettait déjà ses chevaux,
lorsque s'arrêtaut, il demande son maître
ce qu'il doit dire au bureau de l'octroi de ville?
Prends un permis de passage lui répond
notre hommeet si l'on te fait quelque diffi
culté, passe ton chemin et laisse dresser procès-
verbal. Sans répliquer d'avantagele con
ducteur des chevaux part et fait exactement ce
que son maître lui avait prescrit.
Le lendemain, le receveur de l'octroi envole
ses agents réclamer le montant de l'impôt mu
nicipal. Notre flegmatique personnage les
reçoit poliment, mais les renvoie comme ils
étaient venus. Alors le chef de la régence
l'ayant engagé se présenter chez luiadresse
de vifs reproches au paysan, qui se retire froi
dement, en observant! qu'il ne devait pas s'at
tendre cctle brusque incartade, et ne serait
pas venu s'il l'avait prévue.
Peu après, sommation par huissier et en
suite citation au tribunal de la justice de paix.
Au jour de la comparution, le paysan se pré
sente et l'audience commence. Un beau plai
doyer débité par Ihabile avocat du fisc est
silencieusement écouté. Mais le cilé déclare au
juge qu'il ne comprend pas le français. L'avocat
recommence en flamand avec la plus grande
complaisance. Cette fois, notre homme prend
la parole pour exprimer le plaisir qu il avait eu
d'entendre si bien parler qu'il n'était pas
étonné qu'on eût choisi quelqu'un de si habile,
parce que la cause en avait besoin que pour
lui, qui croyait la sienne bonne, il n'avait point
voulu charger un tiers de dire les raisons qu il
avait eues pour agir comme il l'avait fait. Qu'il
était enfin convaincu qu'en déclarant et prou
vant M. lé juge de paix qu'il acquittait par
abonnement les droits dûs au bureau de l'oc
troi, tout devait être fini car il ne pensait pas
qu'aucune loi pût exiger qu'il payât deux fois.
Ce rustique plaidoyer fut accueilli tomme il
devait l'être et s'étanl assuré de la jurispru
dence spéciale sur la matière, l'honorable juge
renvoya le cilé, déboulant le fisc de ses pré
tentions.
Depuis ce fait, renforcé d'un second exemple
du même genre, donné par notre judicieux
laboureur, et dans lequel une poursuite inten
tée dans toutes les formes a été subitement
abandonnée, ce Solon de la Flandre occidentale
est consulté en toute occasion. Mais ce qu'il y
a de plus imporlant, le double prélèvement
illégal de l'impôt municipal a cessé enfin deux
ans après.
La suite au n" prochain.)
De tous les cantonsde l'arrondissement, nous
recevons des nouvelles favorables la can
didature de M. Vanden Peereboom. Elle paraît
si bien goûtée, que si les électeurs étaient aban
donnés eux-mêmes, nous sommes certains
que ce nom sortirait de l'urne du scrutin du 8
Juin, avec une imposante majorité. Mais, d'ua
autre coté, on travaille, on promet, on intimide,
on essaie de la corruption même, pour emporter
là nomination de M. Van Renynghe, bieu que
tous les électeurs comprennent instinctivement
qu'il n'y a pas de comparaison établir entre
les deux candidats qui sont présentés au choix
du collège électoral de l'arrondissement d'Ypres.
Dans notre prochain numéronous nous
étendrons longuement sur les titres qui militent
en faveur du choix de M. Vanden Peereboom. En
les faisant connaître nous blesserons peut-être
sa modestie, mais nous croyous qu'il est utile
que les électeurs connaissent I homme qui ils
sont invités accorder leurs Suffrages.
Le Journal de Bruges, après avoir fait con
naître les noms des candidats pour la représen
tation nationale qui se présentent au choix des
éleveurs de l'arrondissement d'Ypres, ajoute
ce qui suit
Ce serait faire une injure aux électeurs
n que de penser qu'ils hésiteront un instant
entre ces deux candidats. Il y a longtemps
que dans notre opinion comme dans celle de
tous les hommes éclairés la place de M.
Vanden Peereboom est marquée la Cham-
bre. L'indépendance dont il a fait preuve au
Conseil provincial, eu y exprimant ses opi-
nions avec franchisene laisse aucun doute
sur la position qu'il occuperait la Chambre.