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Celle algrade excita la plus profonde hilarité
Monseigneur lui-même la partagea et mit le
plus grand empressement se conformer
l'injonction du R. P. Messager de Gand.
M. Gustave Raymond, membre du conseil
provincial et échevin de la ville de Namur, est
mort lundi matin, lage de 37 ans, après une
courte maladiequi ne faisait pas prévoir une
si malheureuse issue.
Dimanche soir, un malheur affreux estarrivé
dans la station du chemin de fer de Namur.
L'un des employés de l'administration qui était
sur le convoi de huit heures, ayanl voulu des
cendre avant que la marche fut suffisamment
ralentie, a eu une jambe littéralement broyée
sous les roues. La victime de cel horrible acci
dent est un jeune homme de 28 ans, du nom
de Sade il n'était employé dans l'administra
tion que depuis six semaines.
Nous apprenons ce matin que le malheureux
M. de Stade a été transporté l'hôpital S'-Jac-
ques aussitôt après l'accident. Là une assemblée
de médecins a eu lieu immédiatement, l'ampu
tation a été jugée nécessaire. Dans cette circon
stance, dans cette dure nécessité, on a pu con
stater un effet vraiment prodigieux de la vapeur
d'élher. Résolue l'insu du patient, l'opération
a été exécutée immédiatement, et également
son insu on peut le dire tel point que 20
minutes après, alors que le pensemenl était
terminé, il a adressé celte question l'un des
médecins présents Perdrai-je ma jambe? Il
n'a connu qu'il était amputé que dans le cou
rant de la nuit, et par l'infirmier.
Nous hésiterions rapporter un fait aussi
extraordinaire si nous le tenions de la source la
plus certaine.
L'opération a été faite par M. le docteur
Mercier, médecin de l'administration du che
min de fer, qui était assisté de MM. les doc
teurs Loyscau Barbier, Bouvier, Biget et
La force.
Au moment de mettre sous presse, nou3
apprenons que l'état de l'opéré est satisfaisant.
{Ami de l'Ordre.)
M. S. Carman Lauréat du conservatoire de
Liège, après avoir subi son examen Paris avec
grande distinction vient d'être admis au con
servatoire de celte dernière ville comme pen
sionnaire de l'État, faveur qui ne s'accorde que
très-rarement aux étrangers. (Tribune.)
Une circonstance singulière, qui vient d'être
observée un des derniers marchés de Lille,
donne beaucoup réfléchir. Mercredi, la société
dite de Prévoyancequi s'est chargée de faire
acheter des blés l'étranger pour faire sur la
place une louable concurrence aux vendeurs
trop tenaces, a commencé ses opérations, en
déposant sur le marché environ 400 sacs de
blé. La société offrait ses blés deux et trois
francs au-dessous du cours. Cependant ni les
boulangers de Lille ni ceux du dehors, ni les
fariniers de la ville ni aucun des acheteurs
ordinaires, n'ont voulu acheter les blés de la
société, qu'ils semblaient éviter. Jusqu'à trois
heures après-midiil n'y a pas eu un seul sac
d'enlevé, et le marché allait être fermé, quand
catier large el commode qui se présentait d'abord, elle gagna le fond
de la cour et commença franchir une montée étroite et sombre
dont la raide spirale semblait s'allonger sous les pas de ceux qui
s'engageaient dans ce ténébreux cassecou. Haletante sucoombant
sous le poids de son fardeau, elle grarissait péniblement les degrés,
sans prendre garde Haoul qui l'avait suivie et se tenait derrière
elle, portée de la secourir. Elle semblait préocoupée seulement de
l'idée d'arriver et s'écriait chaque instant Bon courage, ma
mère nous voici chez nous... Vous êtes sauvée Ne gémissez
plus comme ça... nous arrivons...
Elle atteignit enfin un long corridorde chaque côté duquel il y
avait de petites portes numérotées: là les foroes lui manquèrent, elle
•'arrêta défaillante, et serrant convulsivement le corps inerte qu'elle
tenait entre ses braselle s'appuya contre la muraille et respira
profondémentcomme pour rappeler la vie près de lui manquer.
Alors seulement elle s'aperçut que Raoul l'avait suivie el le re
gardant d un air surpris et craintif, elle fit un mouvement pour se
remettre en marche.
C est ici que vous demeurez? lui dit-il en regardant les portes
numérotées.
- Non répondit-elle c'est l'étage au-dessus.
ha des yeux, ne comprenant pas qu'il y eut au-dessus des
©ombles autre chose que des tuyaux de cheminée et il aperçut
l extrémité du corridor une espôoe d'échelle qui aboutissait une
un acheteur inconnu qui paraît être étranger
Lille, acheta cent sacs; sans quoi la société
aurait dû rentrer tout son blé sans avoir vendu
un seul hectolitre.
On considère Lille ce fait comme très-grave
et on a raison. II y a donc des gens intéressés
ce que le blé soit tenu ce qu'ils appellent un
bon prix; il y a donc des individus qui aiment
mieux acheter le grain cher que de voir baisser
les mercuriales et les prix du pain. A côté du
commerçant honnête qui achète pour revendre
loyalement avec un bénéfice raisonnable, exis
terait-il donc des agioteurs qui spéculent sur la
misère publique el sur le pain du pauvre? On
pourrait le croire en voyant celle opposition
systématique faite la société de prévoyance
de Lille, qui a su réunir près d'un million et
demi l'effet d'acheter des grains l'étranger
et de les revendre 1 intérieur, fût-ce même
perte, mais toujours un peu au-dessous du
cours.
Celte mesure philanthropique a dû déjouer
bien des projets et c'est sans doute pour cela
qu'elle trouve aujourd hui une espèce de coali
tion contre elle. (Écho de la Frontière.)
NOUVELLES DIVERSES.
Plusieurs soldats, malades dans les hôpitaux
de l'Algérie, ont refusé de se soumettre l'inha
lation de l'élher sulfurique, regardant comme
peu digne de leur courage de fuir en quelque
sorte la douleur.
Le conseil municipal de Toursqui avait
protesté énergiquement contre certains actes
du maire, vient d'être dissous par ordonnance
royale.
Un violent incendie a éclaté ce matin sur
la partie du quai de Kent el d Essex, situé au-
dessus du pont de Londres. En peu d'instants,
tous les bâtiments ont été la proie des flammes.
Malgré les secours les plus prompts, rien n'a
pu être sauvé, el il ne reste plus que des ruines.
La perte est évaluée 15,000 livres slerlings.
(375,000 fr) On ne connaît pas l'origine du
feu, mais quelque grande que soit la perte,
l'alderman doit se féliciter que l'Hibernian
Warf, le Mann's Warfel le quai joignant n'aient
pas été également détruits.
Il y quelques mois un individu avait été
condamné par le tribunal correctionnel de
Gand six mois d'emprisonnement pour sé
vices quand le parquet se mit en devoir de
faire exécuter le jugement, notre individu avait
disparu les recherches faites avec soin pen
dant plusieurs mois, par la gendarmerie et la
police n'eurent aucun résultat satisfaisant el le
condamné jouissait tranquillement d'une par
faite liberté.
L'autre jour un huissier-audiencier, un peu
flâneur par habitude, mais observateur par ex
cellence et madré pur sang, aperçut près la
station, mon fugitif perché sur le siège d'une
vigilante; aussitôt il tourne les talonsse rend
au parquet de M. le procureur du roi et de
mande le mandat décerné contre notre homme.
Muni de cet acte il retourne au plus vile l'en
droit où le condamné stationnait avec sa vigi
lante Mon ami, lui dit—rlêles-vous libre et
pouvez-vous faire une course avec moi? Affir
mative fut sa réponse. Conduisez-moi l'en-
trappe; c'était là l'entrée du réduit qu'habitaient les deux balay
euses. La jeune fille s'arrêta en pesant le pied surle premier échelon;
évidemment il était bien plus difficile de frauchir cette courte dis
tance que de mouler les cent trente marches de l'escalier et elle
murmura avec un accent indicible d abattement et de désolation
Je ne peux pas
Laissez moi faire dit Raoul en soutenant la vieille femme
seulementpassez la première et ouvrez la trappe.
Elle obéit et il la suivit portant résolument dans ses bras cette
vieille pauvresse dout il n'eût pas d« sang froid touché du bout du
doigt les haillons nuis un sentiment de générosité sublime l en-
traiuait en ce moment; il éprouvait quelque chose d'analogue cette
vocation secourable cette ardente charité qui même hors de la
religion a ses martyrs et ses saints. Il déposa la pauvre femme sur
une couchette laquelle il s'était heurté en entrant et parcourut
du regard l'endroit où l'avait conduit un si fâcheux hasard. Jamais
le spectacle d'une telle indigence n'avait frappé ses yeux c'était
une misère propre rangée mais dont les soutlranoes se révélaient
dans chaque détail.
Un froid intense se faisait sentir dans ce réduit pratiqué sous la
crcte même du toit, et où il n'y avait ni poêle ni cheminée; les lam
bris minces et lézardés n'offraient presque point d'abri contre la
température extérieure et entre ces murs grisâtres et nus il faisait
peu près le même temps que dans la rue. Pourtantla jeuue fille
trée droite, j'ai une commission y faire, elle
est pressante, ainsi point de relard.
Cela dit, le conducteur remonte la hâte
sur le siège crie presse, fouette son haridelle
qui arrive bientôt toute haletante devant la porte
d'entrée de la prison.
Combien vous faut-il, mon ami? dit alors
l'huissier.Un franc, Monsieur, lui répond le
conducteur. C est justeet tirant sa bourse
de la poche, entrez un instant, le vent est froid,
le temps humide, je vais vous remettre le mon
tant de votre course. Notre confiant cocher
suit sans méfiance l'adroit huissier qui, arrivé
entre les deux guichetslui remet le franc ré
clamé et lui exhibe en même temps le mandat
dont il était porteur, l'engageant prendre pa
tience, tout en lui assurant que six mois en
prison seraient bien vite écoulés. Grand fut
l'étonnement du pauvre diable et tristes auront
été ses réflexions quand il aura songé aux coups
de fouet qu'il avait distribués sa pauvre bête
pour la presser de le conduire en prison.
Le nombre des Irlandais indigents qui
sont arrivés Liverpool, dans le mois de mars,
a été de 50,100. Un très-grand nombre de ces
malheureux n'ont quitté leur pays que pour
venir mourir en Angleterre. Les hôpitaux de
Liverpool regorgent, quoique la mort y fasse
chaque jour des vides affreux.
On écrit de Stockholm, sous la date du
19 Mars, la Gazette des Tribunaux Lors-
qu'en l'an 1632, le roi Gustave-Adolphe fut
tué la bataille de Lutzen bs finances de la
Suède étaient tellement délabrées, que les hauts
dignitaires de la couronne qui étaient tuteurs
de la fille du grand roi, la reine Christine
(devenue depuis si célèbre), se virent obligés
de contracter des dettes pour subvenir aux
frais de l'éducation de leur royale pupille. Une
des obligations souscrites par eux, au nom de
la reine Christine, et dont on ignorait jusqu'à
présent l'existence vient d'être présentée au
ministre des finances, avec demande de rem
boursement.
Cette obligation est de 43,000 écus de spécies
(270,000 fr. et a été consentie Stockholm
le 24 Décembre 1636 (époque laquelle la
reine Christine, avait dix ans), en faveur d'un
sieur Jacques Krievesbourgeois de Lubeck
(Allemagne). Elle stipule qu'après vingt ans
de sa date, le gouvernement suédois sera tenu
de payer les 45,000 écus de spécies la pre
mière demande qui en sera faite; que celle
dette ne se prescrirait jamais et qu'elle porte
rait 8 p. c. d'intérêt par an jusqu'au jour où
elle serait acquittée intégralement.
Au bas de celte obligation est écrite par la
reine Christine, en français: «approuvé; Com-
piègne, 1657. Christine R. Ce litre curieux
a été exhibé notre ministre des finances par
une maison de banque de Stockholm, manda
taire de M. Charles-Frédéric Kragt, pasteur de
la commune de Woldigk, dans le grand-duché
de Mecklembourg-Strélitzqui assure l'avoir
trouvé tout récemment parmi ses papiers de
famille, et qui prétend descendre de Jacques
Krieves en faveur de qui l'obligation dont il
s'agit a été contractée.
La somme que M. Kragt réclame est très-
considérableil demande, en outre du capital
parut rassurée presque contente «n se retrouvant dans ce taudis
glacé. Elle arrangea doucement sa mère dans le litentassa sur elle
toutes ses hardes; puis elle s'assit ail pied de la couchette et dit arec
un long soupir d'espérance et de résignation
A présentpourvu que le bon Dieu la guérisse bientôt
Mon enfantdit Raoulquidebout près du lit contemplait
avec une espèce de serrement de endur cette belle créature aux prises
avec les plus grands malheurs et les plus dures nécessités de la vie
mon enfant, vous ne pouvez pas toute seule soigner votre mère j n'y
a-t-il pas dans les chambres voisines quelque bonne femme que voua
puisses appeler
Elle fit un geste négatif.
Il n'y a donc personne dails cei chambres numérotées
Il y a des gens que je ne connais pas.
N'importe 1 vous pourriez demander.... ou plutôt je vais moi-
même...*
Oh nou non mon bon monsieur interrompit-elle vive
ment, ce sont les domestiques des grands locataires qui couchent là,
et nous ne leur parlons jamais.
Et dans le reste de la maison connaissez-vous quelqu un
Personne!... nous sommes trop pauvres répondit-elle avec urte
naïve humilité*
(Lm suiit au prochain n*;)