2 1 i Quoique cet individu se soit rendu de suite la police pour l'avertir de ce malheur, il n a pas moins été écroué en la prison d'âpres, pour y attendre le jugement, qui devra sans doute être prononcé sa charge. Nous reproduisons dans noire feuille de ce jour, un article extrait de la Revue tiuttonale. Quoiqu'ilaitéléécrit avant les élections de 11143, il a encore la plus grande actualité. A l'approche d'élections aussi décisives que celles qui auront lieu le 8 Juin prochain, il importe que tous les bons citoyens apprennent quels sont leurs droits et combien il faut surveiller la confection des listes électorales. Jusqu'ici elle a été abondonnée sans contrôle aux autorités communales des campagnes, et Dieu sait, combien d'erreurs et de faux électeurs peuvent avoir été appelés exercer un droit qui ne leur appartient pas. DE QUELQUES PRÉCAUTIONS A PRENDRE POUR LE CONTRÔLE DES LISTES ÉLECTO'R.VLES. Trois quatre mois nous séparent encore du jour des élections, et déjà les préoccupations électorales absorbent l'esprit public. Pour le pouvoir, pour les chambres, pour la presse, en un mot, pour le pays politique,elles dominent toutes les autres. Depuis l'existence du régime nouveau, pareil fait ne s'est pas encore produit. Et s'il en est ainsi dès présent, que sera-ce mesure qu'approchera le mois de juin? On peut le prévoir, jamais élections en Belgique n'auront ressemblé celles de i843. Ce n'est pas avec déplaisir, quant nous, que nous voyons le pays s'élever ce nouveau degré de vie politique. part l'issue probable et les résultats directs de la lutte, et pourvu que le mouvement soit contenu dans les bornes de la légalité et de la régularité donldes passions i m pré voyantes ont déjà, il est vraiessayé de le faire sortir nous espérons qu'il aidera puissamment fortifier les mœurs pu bliques. Or pour une nation peine émancipée peine an possession d'une indépendance que des dangers graves peuvent menacer encore, le progrès des mœurs politiques est peut-être le premier le plus fondamental de tous les progrès. Uu peuple ne peut vivre de la protection ou de la jalousie de ses voisinî. Avant de compter sur les autres il faut pouvoir compter sur soi. Pour les nations comme pour l'homme, le principe de la vie est au dedans et non au dehors. Ce n'est pas par l'abattement ou en désespérant de soi qu'un pays conjure le danger. Il ne le surmonte que lorsqu'il possède assez de force d'âme pour le prévoirassez de résolution pour le combattre, assez de confiance en lui-même pour espérer le succès. Ce n'est que dans l'énergie du sentiment public, dans le rehaussement de ses mœurs que la Belgique peut retrouver ce ressort précieux que la domination de l'étranger a amolli pendant des siècles et sans lequel un peuple ne grandit pas ne résiste pas ne vit pas. Affermir ce ressort, le retremper chaque jour et chaque heure, serait le grand labeur d'un gouvernement qui pren drait au sérieux sa mission fondatrice. Hélas c'est le détendre l'énerver que depuis deux ans un ministère qui se dit gouvernement, semble consumer ses tristes efforts. Dieu merci, il n'y est point encore parvenu. La vie politique ne s'est pa« éteinte en Belgique. L'esprit public n'est pas descendu au niveau de l'esprit du cabinet. La haute mission que l'autorité a désertée, le pays l'a recueillie. Et peut- être le plus grand progrès de ses mœurs politiques Puis il chanta d'une voix lente, tremblante d'émotion et mouillée de larmes Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance Ma sœur, qu'ils étaient beaux les jours De France! O mon payssois mes amours Toujours A l'accent ému de cette strophe qui semblait ^appeler, dans les mots au moins, ce que pouvait regretter Jeuny la France et l'amour d'Evelin la malheureuse enfant, redressa la tête, jeta autour d'elle un rapide coupd'œil et tout coup, laissant tomber son front dans ses mains, elle s'affaissa et fondit en larmes. Je serrai la main de Gilbrac en provoquant l'effusion de ces larmes peut-être venait-il de sauver l'infortunée Jenny. Pleure pleure disait-il. Oh je vivrai pour toima douce Jenny. Jcuny pleura tout le long du jour... Vers le soir, elle se laissa aller sur le sable, affaiblie, expirante... Ses yeux se fermèrent. Gilbrailie était mort... Je l'avais éloigné de Giibrao; mais le pauvre Gilquand vint l'obscurité,, se roula avec des soullrances inouïes vers son fidèle compagnon. Je mourrai près de lui dit-il. Le délire le prit bientôt. Je n'avais rien pas une goutte d'esu je ne pouvais lui porter aucun secours. Je succombais exténué cependant je me traînai vers lui. A travers les nuages de la fièvre qui me gagnait moi-même, je l'entendis chanter... parler... Il re muait les jambes. Il semblait que la souffrance avec la raison t'en fut allée. dalera-t-il de celte même époque où le pouvoir en était venu conspirer leur abaissement. Si nous voulons que le mouvement qui se pro nonce aujourd'hui ne passe pas comme un accident, qu'il ne soit pas suivi d'une réaction de fatigue ou de dégoût, mais qu'il devienne au contraire le point de départ d'autres progrès encore, tâchons qu'il soit régléet réfléchi. Répudiant ces armes déloyales dans lesquelles sesadversairesouteu le inalheurde placer leur espoir, l'opinion libérale n'a besoin que de celles qu'elle peut hautement avouer devant ses en nemis comme devant ses ainis. Mais celles-là il importequ'elle les recherche et les connaisse toutes, et que surtout elle ne les laisse pas dormir entre ses mains jusqu'au moment où il ne sera plus temps d'y avoir recours. Ses adversaires les déclarations frauduleuses l'attestent, tracent minutieusement leurs plans leurs mesures sont concertées avec ensemble et elles sont prises temps. Nous voulons appeler l'attention sur l'utilité qu'il y aurait s'oc- cuperdès présent de quelques mesures préparatoi res, principalement en ce qui concerne la formation et la vérification des listes électorales. Quel qué soit le sort du projet de loi qui vient d'être présenté pour la répression des fraudes ne comptons pas que tout accès sera fermé la ruse et la déloyauté. L'espritdes fraudeurs est, on lésait, fécond en expédients, et dût la majorité des chambres ne lui montrer aucune complaisance, ne parviendra- t-il pas faire sa trouée travers les dispositions de la loi nouvelle, comme il a essayé de se glisser entre celles delà loiqui nousavait régi jusqu'aujourd'hui? Les récenteanominationsde bourgmestres dans plu sieurs de* arrondissements qui vont élire ne démon trent-elles pasparleur caractère exclusivement politique, que tout a été mensonge dans les prétextes administratifs dont on s'est servi pour modifier la loi communale et que derrière cette hypocrisie il n'y avait que des intentions politiques et une ma nœuvre électorale Croit-on que tous ces adminis trateurs nouveaux démentiront leur origine? Aucun d'eux ne viendra-t-il en aide la fraude dans la formation des listes 11 est prudent de ne pas y compter, et de se mettre en mesure de les contrôler avec vigilance. Quand un parti en est venu aux moy ens qui ont été récemment dévoilés il n'est guère permis d'espérer qu'il s'arrêtera devant le premier obstacle. C'est le 16 avril au plus lard que les articles 7 et 8 de la loiélectoraleprescriventaux administrations communales de faire afficher les listes. Les récla mations doivent être adressées ces administrations dans un délai de quinze jours. A la vérité, on peut encore réclamer auprès de la députalion provinciale, puis auprès de la cour de cassation qui peut renvoyer l'affaire la décision de la dépntation d'une autre province. Maissi on tarde le faire et si les autorités qui doivent intervenir y mettent de la mauvaise volonté ou de la négligence, il peut arriver, et le cas s'est déjà présenté, que la décision définitive ne soit prise qu'après les élections. Il est donc du plus grand intérêt que les réclama tions qui devront être adressées aux administrations communales ou aux dépulations soient jusqu'à cer tain point préparées d'avance, ou tout au moins qu'on n'attende pas que les listes soient affichées pour prendre quelques précautions qui peuvent en faciliter le contrôle. Dès aujourd'huion peut dans chaque arrondis sement se procurer la liste des électeurs telle qu'elle a été arrêtée l'année dernière. Or d'une année l'autre, les changements 11e peuvent être très-nom breux; si le projet de loi nouveau est adopté, la liste Vers le milieu de la nuit, il se leva sur son séant, et allaita d'une toix tonnante Il meurtet ta joie expire Il meurtlui qui si souvent Vous a fait mourir de rire Au refrain,sa tête retomba lourdement sur ta tête de Gilbrailie,. J'avançai instinctivement la main.... je touchai sa main.... Elle était froide. Un moment encore je regardai le pauvre Gil je regardai Jenny étendue et sans souflle.. Puismes yeux et mes pensée» s'obscuroi- rent je tombai couché sur le dos. Les étoiles brillaient au ciel je voulus me recueillir; et les yeux ouverts, regarder les étoiles... mais tout se confonditvacilla tournoya... et disparut. Je perdis con naissance... Quand je rouvris les yeux j'entrevis, penché sur moi te visage inquiet et altéré du capitaine. Je me tiouvai sons un bosquet da palmiers, entouré d'Arabes, de nègres et d'Européens. Je regardai... Je crus rêver, je refermai les yeux. Mais une voix forte s'écria aussitôt Eb bien et celui-ci u'a-t-il pas attendu Sisiil a attendu oommandant répondit le capitaine avec un soupir. C'est bien heureux dit la voix. Rappelé au sentimentje vis Jenny assise au pied d'un palmier. Elle était pâle et défaite. Gilbrac était étendu non loin de Jenny. Près d« Gilbrac dans l'homme i la voix forte et brusque je reconnus le commandant Rarbaro. Le capitaine nous avait quittés la veille dans le désert. Il était de cette année différera moins encore de celle da l'année dernière. Sur ce document, le contrôle peut donc se préparer dès aujourd'huiet se restreindre plus tard aux seuls noms nouveaux qiio les listes du mois d'avril feront connaître. La liste de l'année dernière se trouve au commis sariat de l'arrondissement, où il est permis chacun d'en prendre copie. L'article 1 5 de la loi électorale porte Il sera donné au commissariat de district communicalion des listes annuelles et des recti- ficalions tous ceux qui voudront en prendre copie. La loi ne fixe pas le délai; la communica tion ne peut donc en être refusée en aucun temps. La liste de 1842 est un document important, non-seulement en ce qu'elle donne le moyen de préparer l'avance le contrôle mais encore parce que c'est seulement en la mettant en regard de celle de 1843 qu'on découvrira les inscriptions de cette année, c'est-à-dire celles qui doivent inspirer le plus de défiance. Il serait bon de faire imprimer immé diatement la liste de 1842. En général, la liste com plète des électeuYs de chaque arrondissement reçoit trop peu de publicité/On se contente d'afficher dans chaque commune celle des électeurs qui l'habitent; encore n'est-ce que la liste primitivement dressée par l'administration communale san6 les rectifica tions qu'elle peut avoir subies. On ne se procure la liste complète du collège électoral qu'en ayant ré cours au commissaire d'arrondissement, ce que peu de personnes, sont disposées faire. Il est un autre renseignement utile que dès au jourd'hui aussi, on peut avoir peu de frais. L'article 16 de la loi électorale prescrit aux percepteurs des contributions directes de délivrer tout individu jouissant des droits civils et politiques tout extrait des rôles des contributions et ce sur papier libre et moyennant une rétribution de cinq cents par extrait de rôle concernant le même contribuable. On peut donc, pour lescomiHUnesoù on a lieu de soupçonner les fraudes se faire délivrer un extrait du rôle des contributions comprenant tous les individus qui ont payé le cens en 1842 et 1841, et qui de cechef poui*- raieut, suivant la loi actuelle ou suivant le nouveau projetêtre électeurs celte année. C'est un moyen de commencer immédiatement le contrôle. Outre les fraudes dénoncées récemmentet qui consistent dans de fausses déclarations de patentes de domestiques, de foyers, etc., d'autres vices exis tentdit-011 depuis quelque temps dans les liste* électorales, surtout la campagne et méritent de fixer l'attention. Nous en avons entendu citer de trois espèces différentes. On sait que pour l'élection des membres des chambres el pour celle des conseillers provinciaux le cens électoral est le même. Il en résulte que dans certaines localités on confond les deux listes qui doivent servir cesélections. Or, quoique la plupart des conditions requises soient les mêmes de part et d'autre, il y a cependant des différences. Un étran ger qui a obtenu la petite naturalisation peut être électeur pour le conseil provincial, il lui faudrait la grande naturalisation pour êlre admis prendre part aux élections des chambres. Pour l'élection des conseillers provinciaux, une mère veuve a la faculté de déléguer ses contributions l'un de ses fils; cette délégation n'est pas permise pour l'élection la re présentation nationale. A cet effet, la loi provinciale veut que, pour la nomination des conseillers pro vinciaux il soit fart une liste supplémentaire con tenant les noms de ceux qui ont droit d'y prendre part, mais qui sont exclus de l'élection aux cham bres. Dans plusieurs localités ces noms sont mêlés aux autres, sauf un aslérique ou quelque signe par- arrivé l'oasis des Chasseurs. II avait rencontré dans celle oasis le commandant Barbaro occupé faire pour la garde de sa femme d'Aïssa, une razzia de bêles féroces. Le capitaine accompagné da commaudant et des hommes du commandant, était aussitôt retourné sur ses pas, notre secours. Mais Barbaro ne pardonnait pas Gilbrac de n'avoir pas attendu ce secours. Gros et fort comme cela, il pouvait bien attendre répélait-il une enflure téte-bleu ne tue un homme que lorsqu'il le veut bien Breton connaissait l'étrange raisonnement du personnage cepen dant poussé bout Croyez bien, commandant, dit-il, que notre pauvre ami a fait tout ce qui était en son pouvoir de faire pour ne pas mériter un pa reil reproche. Vivre était le bonheur pour lui. Toutefois l'imperlubable Barbaro répondit au capitaine Oui... sans doute... comme m£ femme elle me disait oela de même. Aussi pour la garder dans sa ferme isolée je lui donne une superbe lionne, une bêle de son sexe. Mais elle ne veut pas «'y ha bituer et meurt de je ne sais qu'elle maladie d épouvante rentrée. Elle me disait cependant cela qu'elle voulait vivre, que vivre était le bonheur pour elle. Mais le moyen de vivre en ne voulant pas s'habituer la lioune; le moyen ce gaillard de vivre en ne voulant pas attendre les secours. Il n'y avait pas répondre; le capitaine abandonna la discussion. Pour nous nous regretterons éternellement le pauvre Gil. Per sonne ne connaissait mieux que lui le pourquoi de l'existence personne ne passait et ne faisait passer les heures plus gâtaient que lui... Puissent nos regrets être partagés de ceux qui liront cette his toire des derniers jours de sa vie. Amédée Gouet.

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Le Progrès (1841-1914) | 1847 | | pagina 2