5e ANNÉE. - N° 478.
INTÉREDR.
JEUDI, 4 DÉCEMBRE 1845.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Que dire de M. d'Hoffschmidl C'est comme
core4Baslogne-la-campagne.
Yu notre arrêté du 21 mai 1845, qui ap-
On s'abonne Ypres, Marché
•u Beurre, et^chez lous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Y près fr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Pris d'un numéro 0-25
LePro
Tont ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès parait le Diman
che et le Jeudi de chaque semaine,
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
YPRES, le 3 Décembre.
BELGIQUE. CAMPAGNE.
L'histoire de nos jours est condamnée en
registrer un fait auquel la postérité ne pourra
ajouter foi, et que nos descendans relégueront
parmi les fables des monstres marins et des
serpens sonnette c'est que l'élément campa
gnard règne et gouverne aujourd hui, sans par
tage, en Belgique; c'est qu'une minorité infime
d'électeurs, instruments dociles d'autres instru
ments appelés curésdicte la loi aux grands
collèges électoraux des principales villes. En
effetexaminez l'un après l'autre les membres
de la Chambre qui viennent d'accorder leur
confiance au ministère, et voyez si parmi eux
vous trouverez, l'exception de deux ou trois
fonctionnairesun seul député appartenant
même un chef-lieu de province. Et pour ren
dre le travail plus facile, analisez plutôt la com
position du ministère qui est le résumé fidèle
de celle confiante majoiilé, et voyez si dans ce
ministère vous trouverez un seul homme qui
eut réussi se^faire nommer représentant, non
de la capitale ou d'un chef-lieu de province,
mais même d une ville de troisième et de qua
trième ordre.
Commençons par M. Malou, le député de la
banlieue d'Ypres, oui, de la banlieue, car la
ville, bien que située au milieu des Flandres,
est essentiellement libérale et choisirait des re
présentants de son opinion si elle n'était domi
née, écrasée par les campagnards qui, le jour
des élections, y affluent de toutes parts sous la
conduite de leurs prêtres. La preuve, c'est que
le scrutin annonce un résultat tout autre, lors
que la ville d Ypres procède au choix de ses
représentants, lorsqu'elle y procède seule, déga
gée de celte influence délétère qui arrête son
essor et paralyse ses meilleures intentions.
Il est connu que pas un Seul conseiller, ap
partenant l'opinion rétrograde ne fait partie
de l'administration d Ypres, et que celte admi
nistration est sans contredit, une des plus libé
rales du pays entier. Nous oserions porter le
défia M. Malou, tout ministre qu'il est, de se
faire nommer simple conseiller communal, dans
sa ville natale; il y a plus, c'est que s'il eut
siégé l'hôtel-de-villeil en eut été expulsé
depuis longtemps comme l'a été naguère un de
ses plus proches parents. M. Malou est donc
le député d'Ypres-campagne, et l'anli-député
d'Ypres-la-ville.
Four ce qui concerne M. d'Anethan, conten
tons-nous de répéter ce que M. Delfosse lui a
dit en plein parlement, que s'il ne fut pas pré
senté comme ministrejamais le district de
Louvain n'eût songé faire de lui son repré
sentant. Et remarquez bien que la grande ma
jorité des habitants de la ville est également
hostile aux opinions professées par M. le minis
tre; les dernières élections communales l'ont
prouvé l'évidence; c'est aux esprits forts de
Scherpenheuvel, de Webbecom, de Schaffen et
autres endroits tout aussi célèbres, que .M.
d'Anethan doit sa nomination. Il est donc le
député de Louvain-campagne, et l'anti-dépulé
de Louvain-la-ville.
libéral que" les électeurs de Bastogne l'ont en
voyé la chambre, et c'est comme soutien des
doctrines calholico-rélrogrades qu'ils l'en feront
sortir, espérons-nous la première occasion.
CelaVest vu plus d'une fois demandez plutôt
jM, Van Volxem Coghen et Meeus; ils ont
fait ce sujet certaine expérience qui portera
ses fruits. Nous ne pouvons donc plus considé
rer M. d'Hofîschmidt comme le député de Bas-
togne-la-vil!e tout au plus s'il représente en-
Silencesilence Voici M. Dechamps qui
s avance. Pour celui-là son histoire est cu
rieuse. Qui ne sait les farces qu'il a faites
I avant-veille de son élection, lorsqu'il s'en allait
par monts et par vaux, en sa qualité de minis
tre des travaux publics, arpentant le terrain en
tout sens, suivi d une escouade d'ingénieurs,
de conducteurs, promettant un canal chaque
localitejeLun chemin de fer chaque électeur.
II faut lire les avantures de Jérôme Paturol
la recherche d'une position sociale pour com
prendre ce qu'ont coûté M. Dechamps les
trente-six voix de majorité en vertu desquelles
il débite ses longs et filandreux sermons la
Chambre. Ces voix n'étaient, certes, pas celles
d'électeurs de la ville d'Ath; ceux-ci l'ont bien
prouvé, lorsque, tout .'Scemment. ils ont ba
layé d'un coup de leur Hôtel-de-Villeles
quatre partisans de M. le ministre, les derniers
représentants que l'opinion cléricale compte au
sein de l'administration locale. Ce serait donc
faire aux Alhois une injure gratuite, de dire
que M. Dechamps est le député de leur ville,
et n'est point le député d'Alh-la-campagne.
Parlerons-nous de M. Van de Weyer? Celui-là
les catholiques ne le réclament pointils se
contentent de le perdre. D'ailleurs, ce ministre
n'est pas député; l'entendre il n'a pas même
aspiré le devenir. A peine s'il s'est laissé faire.
Les cinq cents voix qu il a obtenues Bruxelles,
c'étaient, dit-il, des voix d'amis, de personnes
de connaissance, qui ont voulu lui donner une
marque d'estime et d'attachement. Mais un
moment, s'il vous plaît. Il nous en souvient
bien que notre ex-ambassadeur Londres
a obtenu une majorité de voix relativement
assez forte, je vous laisse deviner dans quels
bureaux!Dans l'un composé des cantons
ruraux A'Assche et de Lennick-Sà-Martin, et
clans l'autre, composé des caillons de Wolver-
thern et de Woluice. Qui diable se serait imaginé
que Dufan comptait ses principaux amis parmi
les curés et les sacristains de la campagne? Si
M. Vande VVeyer veut un jour devenir député,
c'est par des têtes obtuses de cette nature qu'il
devra faire enfoncer les portes de la chambre.
Nous avions donc raison de dire, an com
mencement de cet article, que la Belgique offre
en ce moment un spectacle unique dans l'his
toire, celui d'un gouvernement composé par
une minorité infinie d'elecleurs campagnards,
qui pèsent de tout leur poids sur les principales
villes qu ils écrasent.
Le calendrier grégorien annonce chaque an
née une fêle qui donne une excellente idée de
cet état de choses, cest le jour des innocents,
pendant lequel les enfants sont maîtres au logis;
fête qui arrive fort propos l'approche du
carnaval. Franchise Belye.)
Une députalion du Conseil communal et de
la Chambre de commerce de la ville d'Ypres
vient de partir pour Bruxelles, chargée d'une
mission d'intérêt public elle sera reçue par le
Roi, en son palais de Laekenvendredi pro
chain, midi et demi. Les membres qui la
composent sont M. l'échevin Vanden Peere-
boom MM. les conseillers Merghelynck et
Yande Brouke, et M. J.-B. Yanden Peereboom,
président de la Chambre de commerce.
Lundi dernier lous les membres de la faculté
de médecine qui se trouvent Ypres se sont
réunis en un banquet qui a eu lieu l'hôtel du
Parnasse. L'entente la plus cordiale n'a cessé de
régner parmi ces messieurs, et un toast de féli
citations ayant été présenté M. le docteur
Hammelralh, revêtu récemment de fonctions
honorables, il y a répondu, en émettant le vœu
de voir se perpétuer les principes d'union qui
avaient rapproché tout le corps médical.
Nous désironspour noire partne fut-ce
que dans l'intérêt de la science, que ce vœu
reçoive un plein accomplissement; déjà une
seconde réunion est fixée lundi prochain.
i j
Le concert qui sera donné le 7 de ce mois
au bénéfice de M. Otto, sera, selon toutes les
apparences des plus brillants, et offrira une
heureuse occasion de début nos jeunes dilet-
tanti.
Les officiers de la garnison organisent en ce
moment un autre concert au bénéfice des né
cessiteux. Une liste de souscription déposée
cet effet au local de la société de la Concorde
est déjà revêtue de nombreuses signatures.
Une autre liste circule dans la ville, et nous ne
doutons pas de l'empressement de nos conci
toyens s'associer une œuvre de charité si
éminemment utile dans les circonstances ac
tuelles. Honneur la philanlropie de ces Mes
sieurs, les malheureux leur devront un adou
cissement de plus leurs misères.
On nous apprend qu'un incident grave, et
qui vient de mettre tout le chapitre de S'-Bavon
en émoi, fait en ce moment l'objet de toutes les
conversations Gand; si nos renseignements
sont exacts, il ne s'agirait, ni plus ni moins que
d'une affaire qui rappelleraitIrait pour trait,
celle d'AfFenaer, et dont le héros ne nous est
pas inconnu, nous Yprois.
Le lieutenant adjudant-major Brialmont (N.-
F.-E.), du 5e régiment d'infanterie de ligne, est
déchargé de ses fonctions d'adjudant-major, et
nommé aide-de-camp, pour être attaché en
celle qualité au général-major aide-major gé
néral de l'armée.
Le sous-lieutenant Desavoye (C.-J.) du ;5a
régiment d'infanterie de ligné, est nommé ad
judant-major.
CHEMIN DE FER.
Léopold, roi des Belges, etc.
Vu la loi du 18 mai 1845, autorisant la con
cession du chemin de fer de Bruges Courlrai,
Ypres et Poperinghe, avec embranchement sur
Deyiize et sur Dixmude