t SOIRÉE MUSICALE
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
4 e ANNÉE. N° 389.
JEUDI, 23 JANVIER 1843.
PAR LA SOCIÉTÉ DES CHOEURS,
Feuilleton.
On s'abonne Ypimbs, Marché
au Beurre, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypresfr. 5-00
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Prix d'un numéro 0-95
Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé, franc»,
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès parait le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligue.
1TPRES, le 22 Janvier.
SOCIÉTÉ DE S1 SÉBASTIEN.
Lundi dernier, un banqueta eu lieu l'occa
sion de la fête du patron des archers de la société
royale de S1 Sébastien.
La salle de réunion de la confrérie qui depuis
longtemps demandait être restaurée, a été
repeinte d'après les dessins et sous la direc
tion de M. De Bruck, artiste peintre en cette
"ville. Le coup-d'œil était magnifique, et nous
tenons faire connaître combien tout le monde
s'entendait pour louer le style et l'exécution des
embellissements faits au local de la société.
Une quarantaine de confrères environ assis
tait au banquet la plus vive cordialité qui
régnait entre tous les membres de la société
doit faire comprendre que les sentiments d'u
nion qui animaient les anciens confrères ne sont
pas éteints en leurs successeurs. Au dessert, un
toast a été proposé par le digne chef-homme
M. de Winnezeele au comte de Flandre, le
jeune prolecteur de la société.
Puis des toasts ont été portés au roi, au chef-
homme, au capitaine et au greffier. Enfin le
chef-homme a proposé de boire l'union de
tous les membres de la société. Tous ces toasts
ont été acceptés avec enthousiasme et aux ac
clamations des membres de la société.
La réunion qui a duré pendant toute la soi
rée, a fourni l'occasion d'essayer le nouveau sys
tème d'éclairage de la salle 5 on était d'accord
pour décider qu'il ne laissait rien désirer.
Un bal qui sera donné dimanche prochain
par les plus jeunes connétables qui, aux termes
du règlement, sont tenus de payer leur bien
venue, en offrant une réunion dansante aux
membres de la société, inaugurera dignement
la salle restaurée de l'antique confrérie de S'
Sébastien.
Par les journaux d'Anvers, nous voyons que
l'aucien directeur des contributions directes
douanes et accises est regretté dans cette pro
vince. Nous pouvons en dire autant de celui
qui le remplace. M. Coenraets, inspecteur en
chef de la province de la Flandre occidentale,
3ui est appelé la direction de la province
'Anvers, était un fonctionnaire aimé et estimé
de tous. Dans un poste où il est difficile de rem
plir ses devoirs envers le pays et de ne pas être
fiscal M. Coenraets avait su garder un juste
milieu.
Dans toutes les occasions, il était prêt ren
dre service,' dès que ses instructions le permet
taient. Juste et affable, il était toujours disposé
écouter ceux qui avaient une plainte fondée
faire ou une réparation réclamer. Nous au
rions vivement désiré pouvoir conserver plus
longtemps ce fonctionnaire estimable, mais il
en a été décidé autrement. Tout ce qui nous
reste souhaiter, c'est que celui qui le remplace,
veuille adopter la ligne de conduite que M.
Coenraets s était tracée.
3° Fantaisie grand orchestre pour Hautbois, sui
des motifs de La Part du Diable et de La Fille du
régiment, Istas
4° Salut la France, grand air de La Fille du régi
ment, pour soprano. Donizetli
5° Souvenirde Boitsfort, valse pour voix d'hommes,
sans accompagnement, (L. de Burbure).
2me PARTIE.
i° Les Buveurs, chœur pour voix d'hommes, sans
accompagnement, Birmann
20 Concerto grand orchestre, pour trombonne,
(David).
3° Brian de Bois Guilbert et Rebecca, duo pour
soprano et bariton, Coneone
4* La Clochette (campauella) fantaisie pour piano,
(Dreyschock).
5° Grande fantaisie avec chœur sur des mélodies de
différents opéras, (C.-L. liant sens
La Société des Chœurs se propose de donner
une soirée musicale le 29 Janvier, en la salle de
S1 Sébastien. Par suite d'une nouvelle mesure,
le concert sera non-seulement vocal, mais in
strumental. Des membres honoraires exécutants
ont été admis et composent un orchestre qui
marche déjà supérieurement bien.
Il nous sera agréable d'en pouvoir juger mer
credi prochain. (Voir le programme).
DONNÉE
EN LA SALLE DE St SEBASTIEN,
LE MERCREDI 29 JANVIER 1843, A 6 HEURES PRÉCISES.
PROGRAMME.
1" PARTIE.
i° Grande Ouverture solennelle et Marche triom
phale grand orchestre, FerdBies).
2° Le Serment devant Dieu, romance pour bariton,
LPuget).
Dans son comité secret d'avant-hier, le con
seil communal de Bruxelles, après une longue
et vive discussion, a fixé le taux des pensions
accordées deux fonctionnaires communaux
admis faire valoir leurs droits la retraite et
qui ont été récemment remplacés dans l'admi
nistration, savoir
1° A M. Waulhier, ancien receveur de la
ville, une pension annuelle et viagère de francs
6,790-10 cent.
2° A M. Morel, ancien directeur de l'octroi
municipal, une pension annuelle et viagère de
francs 4,150
Dans le même comité secret le conseil, pré
sidé par M. le conseiller Demunck, doyen de
l'assemblée, a continué pour l'exercice 1845, la
délégation accordée au collège des bourgmestre
et échevins, pour la nomination certains em
plois dans I administration communale. Les
membres du collège s'étaient tous retirés de la
salle des délibérations pendant la discussion et
le vote de cet objet.
M. Petit, lieutenant de vaisseau, commandant
la Louise-Marie, vient d être nommé chevalier
de l'ordre Léopold.
[Suite.)
IV.
A quelques jours de là nous retrouvons James Stewart en confé
rence privée avec la comtesse de Morlon.
Eh quoi! disait Ulrique, après avoir dirigé vous-même cette
horrible exécution, vous avez osé vous représenter aux regards de
Bothwellang? Il fallait l'oser ou renoncer au succès. Je suis allé
le trouver sous ce costume de page auquel je dois déjà d'avoir pu
m'insinuer près de lui, quand je l'eus reconnu, il y a huit jours, chez
le tailleur d habits où il cachait sa tête proscrite. C'était le lende
main de la catastrophe, je le vis sombre et comme pétrifié entre sa
femme folle et le cadavre de sa fille, morte de désespoir et de honte,
la suite des outrages dont elle avait été victime. Ce spectacle me
fit tressaillir, je l'avoue... John, me dit-il avec un sourire que je
n'oublierai de ma vie et en me moulranl du doigt sa femme et son
enfant, voilà la clémence de Murray.... Sir Botlnvellang, lui répon
disse, le hasard m'apprit trop tard les ordres cruels que le régent
ait donnés quelques soldats, chargés d'exécuter la confiscation
de vos biens, je partis aussitôt dans l'espoir de vous atteindre ou de
pouvoir soustraire moi-même votre famille au malheur qui vous
accable et je ne puis que pleurer aveo vous.... John, me dil-il avec
un accent dont le calme annonçait une détermination inllexible,
j'ai pleuré, maiutenant je songe la vengeance.... Nous convînmes
alors que j'allais tout préparer pour assurer cette vengeance si ardem
ment désirée, et que retiré pendant ce temps dans une retraite où
nul que moi seul ne peut le découvrir, il resterait dans une inaction
complète jusqu ce que j'eusse trouvé une occasion favorable. Et
cette occasion demanda Ulrique. Je l'ai déjà fait naître; mais
me voici arrêté tout-à-coup au moment de réussir. Pour achever ce
que j'ai commencé, il me faut cinq mille livres sterling et je ne
les ai pas. Comment trouver une pareille .somme sans nous ex
poser, une fois le coup porté, attirer les soupçons sur nous demanda
Ulrique. J'avais cru pouvoir compter sur le chancelier. Il n'y
faut pas songer, James; Morton est d'une avarice qui passe toute
croyance; même pour arriver la régence, but de toute sa vie, il
ne hasarderait pas cent livres. La situation est embarrassante,
nous n'avons pas d'argent, il nous en faut, et la prudence nous dé
fend d'en emprunter; comment sortir de là Mais je vous quitte
pour me rendre chez Murray, car voici l'heure du conseil.
En traversant la galerie qui conduisait chez le régent, James ren
contra Maitlaud et Lethington qui paraissaitcauser mystérieusement
avec la sentinelle.
-h Je présume que le noble comte de Maitland se rend de ce pas
chez monseigneur le régent? lui dit-il. Vous ne vous trompez
pas, milord, j'y suis attendu. Il y a donc traiter aujourd'hui de
bien hautes questions, puisqu'on réclame les lumières du plus grand
homme d'état d'Écosse
Oui, milord, la question est des plus graves, car il s'agit des
mesures preudre pour réprimer une révolte. Encore la guerre
civile! s'écria James avec l'accent d'une vive douleur.
Maitland reprit en jetaut sur James un regard rapide et scruta
teur Peut-être aurons-nous délibérer encore sur un autre objel
mais pour celui-là, je veux vous laisser le plaisir de la surprise.
A son tour Jaines exprima la dérobée les traits de Maitland,
dans l'espoir d'y lire son secret; mais celui-ci était sur ses gardes:
autant eût valu chercher le reflet d'une pensée sur la tête d'un cadavre.
Je ne sais si je me trompe,"dit James avec insouciance, mais je
crois savoir déjà ce dont vous me comptez faire une surprise. J'en
doute, dit froidement Maitland.—i Eh bien! je vous offre de pa
rier..,-, Milord, nous voici arrivés.