INTÉRIEUR.
JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
DIMANCHE, 27 JUS <841.
FEUILLETON.
V AMVÉE. r 17.
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT
par trimeitre.
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Glpvé^~
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Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé,franc»,
au rédacteur en chef, Ypres. -
Lt Progrès parait le Dimanche
at le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
YPRES le 27 Juin.
Un fait singulier et digne de remarquec'est
que le parti rétrograde nous accuse des fautes
dont il s'est rendu lui-même coupable. Depuis
les dernières élections surtoutles hommes
impartiaux ont pu se convaincre de la vérité de
cette observation. On nous a reproché d'être
violents et emportés que l'on compare les
journaux du parti rétrograde et ceux du parti
libéralque l'on mette en parallèle nos procla
mations et celles de nos adversairesque l'on
récuse même si l'on veutle Nouvelliste qui a
poussé l'exaltation jusqu'au ridicule et l'on
verra que la modération est restée de notre
côtétandis que les anti-libéraux ont large-
gement usé du monopole de la violence. En
effet, si nous nous sommes posés les adversaires
des hommes soutenus par ce parti, jamais, pour
faire échouer leur candidature, nous ne sommes
entrés dans leur vie privée; jamais nous n'avons
cherché attirer sur eux la haine et le mépris
de leurs concitoyens. En a-t-on agi de même
l'égard de nos canditats Les faits sont là
ils parlent plus haut que tout ce que nous
nous pourrions dire.
Le parti catholique a déjà la conscience des
fautes qu'il a commisesses journaux ne par
lent plus que de modération de calme et d'u
nion; reniant jusqu'au nom dont il était si fier
jadis il s'intitule le parti modéré il sent que
la dénomination départ catholique est jamais
flétrie par les excès de la faction qui l'a porté.
On nous accuse d'avoir employé des moyens
vils et coupables, d'avoir eu recours au men
songe de pareils moyens étaient en notre pou
voir, nous les avons méprisés; nous eussions
cru, en y recourant, déshonorer notre belle
cause. La persuasion a été et sera toujours
notre seule arme par ellenous ferons des
conquêtes qui pour être plus difficiles n'en seront
que plus durables. Nos adversaires au contraire
ont mis tous les moyens en œuvre menaces
violences ils n'ont rien dédaigné. La chaire de
vérité s'est transformée en tribune politique
la voûte du temple a retenti de clameurs insen
sées et mensongères ici même, dans notre
ville on a publié affiché que la devise des
candidats libéraux était haine tout ce qui est
religion, leur but, le renversement de
l'église catholique.
On a poussé la mauvaise foi jusqu'à nous
accuser de vouloir exhumer les idées de 93 et
bien des hommes abusés, se rappelant cette
funeste époque, ont cru que la victoire du
parti libéral aurait pour conséquences la démo
lition des églises et la proscription des ministres
du culte. Est-il étonnant'après cela que des
citoyens, épouvantés par de pareilles idées, pen
sent combattre pour la religion en combattant
le parti r du progrèset qu'ils marchent aux
élections comme jadis les pieux croisés mar
chaient contre les ennemis du nom chré
tien. Pour en imposer aux amis de l'ordre
et de la constitution, ne nousaccuse-t-on pas de
nourrir en secret des idées anti-dynastiques?
et le parti qui formule de pareilles accusations,
n'a pas eu honte de soutenir la candidature de
M. l'abbé De Haerne quiau congrès natio
nal, a professé hautement des opinions répu
blicaines.
Nous le demandons avec confiance ;.de. quel
côjé.est la bonne foi De quel côté eât le men
songe En nous faisant un crime d'actes qui
la connaissance de toussont les siensle parti
rétrograde se condamne lui-même d'accusa
teur il devient accusé et la nation belge compo
sée en grande majorité d'hommes éclairés, sages
et impartiaux ne tardera pas lancer contre
le parti catholique-politiqueune condamna
tion sans appel.
On a depuis peu ramené sur le tapis l'affaire
de la suppression des subsides au collège de
St Vincent de Paul. Certaines gens ont encore
élevé la voix pour blâmer une des mesures les
plus sages et les plus justes qu'aient décrétées
nos magistrats.
Nous allons donner un récit succint de ce
qui s'est passé Ypres depuis 11130, au sujet
de l'instruction moyenne il est propre faire
ressortir la mauvaise foila détestable hypocri
sie d'un parti qui, heureusement, est tombé
bien bas dans l'opinion.
En 1831, Ypres avait son collège municipal,
établi depuis longtempsen pleine voie de
prospérité. C'est cette époque que l'Episcopat,
tirant parti du désordre suite de la révolution
voulut confisquer son profit tous les établis;
sements de ce genre. Il réussit dans beaucoup
de localités, qu'arriva-t-il Ypres?
Le subside alloué depuis tant d'années pour
cet établissementson existence, celle des ftyJ
fesseurs qui y étaient'attachéstout fut mi# en
questioo'pàr la régence d'alors. Dans tttaè séaiicè
dont la date nous échappe mais dbnt te pro-
cès-vèrbal est consigné aux archives, on en vint
au vote voici quel fut lé résultat
LA MARSEILLAISE DE LA PAIX,
Par MAlph. De Lamartine. Spitb bt Fi*.
Quand te sillonfinit, le soc le multiplie
Aucun œil du soleil ne tarit Içs Tayons
Sous le flot des épis la terre inculte plie
Le linceulpour couvrir la raee ensevelie ék v -
Manqué-t-il donc aux nations -
Nous arrivons aux énigmes. Le soc peut ouvrir un deuxième.
sillon qqand le premier^esfc fini, mais dans aucune langué on, u'eX-
primera cette idée en disi^que le soç fnijitiplie-vn eillbn qùfifinit.
Le despotisme de la rime explique seul cette confpsion il fallait se
mettre l'unissonde l'hémistiche la terre inculte plh.'lci encofp iuj
scrupule s'empare de nous. Ou M. d^ Lamartine a-t-il vu la térçé
inculte plier sous le flot des épis? Dans quel* pays *lu gjôbe le blé
croît-il spontanément? ce serait curieux Reconnaître ;"on pourrait
économiser ainsi les frais de labdur et d'ensèmencement. Le poète
.{Jjé' a
doit son secret sa patrie.. 4
Ce qui suit est plus phiïospyliiqne qu'agricole
Et pourquoi nous haji-etjmettre entrp les races
Ces bornes ou ces eaux qu'abhorre l'œil de Dieu
Des frontières au ciel t^oyons-oious.quelques traces
Sa vuûte a-t-eilfunmur, une borùeun milieu?
Nations mot pompeux pour dire barbarie!
L'amour s'arrête-t-iLou s'arrêtent vos pas
t- Déchirez ces drapeaux une autre voix voiis crie 4
L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie
La fraternité n'en a pas.
Ici le poète.se dévoilé il met son çœur découvert. Il se dit y
Puisque de'divisions territoriales, poiûiî-
quoifSHhTe se cornporte-t^elle autrement là-haut une voûte
mais il n'y a point de murscontradiction qui existe dans les termes
plutôt que dans la pensée. Il n'y a en outre, dans le firmament, ni
milieu, uï bornesnijruptières. Pourquoi la terre se permet-elle d'a-
ne reconnaît nj patrie ni nation, et il est
:tte ces distinctions barbares. Ainsi
pôqte^' et, s il n'était pas aussi bien noté, il risquerait de
s^nœer'uné^jjéqbante affaire. On a récemment parlé des commu-
niste$£t'de ledn ooctrin.es; voici le roi, l'empereur des communistes.
Il^emandê que la terrcjfail'pas plus de murs, plus de bornes quelle-
ciel c'est-à-dire que toute délimitation rurale s'efTace que tout en
clos, toute baie disparaissent. Si les gelis du roi le savaient! On pour
rait objecter au poète qu'on ne défriche pas le ciel, qu'on n'y mois
sonne pas et qu'il n'y a point de partage possible là où il n'y a pas
d'intéressés. Mais M. de Lamartine a peut-êtresur les habitants île
lether, des notions qui sont hors de la portée de nos sens et qui lui
permettent d'asseoir une opinion sur 1 état topographique de l'em-
pirée.
Seulement, bouleverser ainsi les préjugés sur la propriété e?la
nationalitéil fallait le faire dans des termes satisfaisants pour I'cst
prit autant que pour l'oreille. M. de Lamartine a une méthode fami
lière (et M. Hugo eSt de son école en ce sens), celle de mêler dans
line image l'abstrait et le concretl'idéal et le réelpuis de faire por
ter sa pensée indistinctement sur l'un ou l'kulre de ces deux termes.
CpSt lïune confusion déplorable. Ainsi ces vers
Et pou jpis baïr e I met Vf c en races
Ges bonuuLOu cesjeaux q,u abhorre l qeil de Dieu?
sont inexplicables' de quelqutf m^pière qu'on les envisage. Passons
sur F œil de Dieu qui abhorre*: qu'àb^orre-t-il cet œil En pénétrant
l'intention du poèteon s'aperçoit qu'il a voulu dire que cet œil ab
horrait les grandes démarcations politiques et géographiques. L'œil
abhorré donc les ior/jes/Tiiais comment Dieu péyt-il abhorrer les eau
lui qui les a créas? ll'abhorre l'usage qu'on^n fait? ^|at. lif
sous-entenda mais il faut un travail d^An^ttetî^n MBrrîve
ce commentaire et suppléer cettefîjifsc.
Le même çiélange déjftfralié^e l'abstrait et du concret se f
sentir dans la stance qui suit
Les bornes des esprits sont les seules frontières s
Le monde, en s'éclairant, s'élève l'unité,
Ma patrie est partout où rayonne la France
Où sa langue répand ses décrets obéis.
Chacun est du climat de son intelligence
Je suis concitoyen de tout homme qui pense
La véritéc'est mon pays.
Quel amalgame hétérogène de latitudes et de sentiments,'de 3reità
civils et de préférences moralesde philQlogit0f t d i<{Al»me
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