CONJECTURES
la vie
economique
ninistration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES
«licite 10, Rue St Georges, Bruges.
Abonnement 30,Fr. l'on. C. C. P. 367.225
Le numéro 60 centimes. Téléph. 3 1 5.24
Iide aux familles
ES mobilises
|D! 7 OCTOBRE 1939
HEBDOMADAIRE
92me ANNEE No 39
peu les oeuvres, dont la naissance
Provoquée par les événements actuels,
^misent. Il faut éviter la dispersion des
le gaspillage des bonnes volontés, et
surtout éviter la multiplicité des œu-
I renant solliciter l'appui financier des
unes généreuses. C'est pourquoi il était
[utile, que sous l'égide de la Reine Elisa-
toutes les oeuvres qui s'occupent du
lit soient contrôlées et approuvées par le
stère de la Défense Nationale,
lais, comme nous le disions dès le début
|li mobilisation, il y a un second secteur.
|laussi important, si pas plus: l'aide aux
nécessiteuses des mobilisés. Dans ce
sur seule l'initiartive locale est compéten-
t ne sont que cas d'espèce, souvent très
ots. où l'appui apporté un foyer dif-
[totalement des services qui peuvent être
H un autre foyer. Cette oeuvre nous
plie la dénomination d'une oeuvre simi-
jrcréée pendant l'occupation l'assistance
Rte.
Test avec plaisir que nous avons appris
l'oeuvre centrale vient d'être mise sur
I Bruxelles, grâce l'initiative de la
Jean de Mérode. qui s'est dévouée
vingt ans l'Œuvre des Invalides
Elle a trouvé un précieux appui
t un homme d'action qui est en même
i on Mécène le Baron Edouard Em-
t groupement central avant été constitué
nielles, et approuvé par le Gouverne-
les organisateurs ont aussitôt cherché
i les différentes provinces les personnes
ourraient le mieux prendre la direction
■Torganisation provinciale. Car le princi
seniiel de l'oeuvre créée Bruxelles, et
spond si bien notre particularisme
.c'est la décentralisation. Tout ce qui
Récolté en province, ou dons un or-
ement, ou dons un canton, res-
i sur place Le rôle de Bruxelles est
trvenir en faveur des sections lo-
por trop déshéritées, de suppléer
i des besoins pressants existent, et sur-
1 dobtenir aux noms des familles néces-
des avantages d'ordre général:
lace médicale et pharmaceutique, sana-
ou vacances la mer pour les en-
écolage gratuit, etc.. etc.
j1* conséquent il est indispensable que
nités constitués, ou qui se constituent.
Sent Bruxelles. Signalons en même
fh nécessité de ne pas créer de confu-
'"i mêlant les termes colis du soldat
s'a dénomination aide aux familles
[""t deux secteurs absolument différents.
sections existantes dans notre provin-
!0u en voie de création sont priées de
■w immédiatement Madame Robert
Juloen de Basseghem. château de Strae-
trssenaere. qui a été chargée par la
T8* de Mérode d'organiser l'oeuvre en
te Occidentale.
Agirait de constituer dans notre pro-
,Jie section par arrondissement judi-
cclle-ci organisant son tour, dans
canton de justice de paix, une sous-
n- Cela n'exclut pas l'existence de co-
'P'ciaux dans les villes principales.
serait vraiment pénible de devoir
aier que l'œuvre constituée dans les
importants ne s'inquiéterait pas des
environnants, et y laisserait, sans
cas vraiment dignes de pitié.
1 ïuvre patriotique doit rencontrer
tous, car il ne peut exister des
1U' restent indifférents aux misères
1 Par le devoir accompli par les mo-
notre neutralité ce devoir
Peu de risque, mais il n'en est pas
'u"e er» bas de la colonne tut vante
Vis-à-vis de l'Angleterre. l'Italie a com
me revendications principales l'équilibre
des influences navales en Méditerranée et
moralement moins pénible. Le moral du sol
dat est fonction de l'assurance que le mo
bilisé a de ce que son foyer ne connait pas
les pires souffrances. C'est l'œuvre de
l'aide aux familles des mobilisés de donner
cette assurance nos soldats rappelés. Par
son organisation et par l'appui de tous, cet
te œuvre accomplira la haute mission patrio
tique qui loi incombe.
C. v. R.
C est peut-être la première fois dans son
histoire que l'Angleterre commence une
guerre contre une puissance de l'ordre du
Keich Grand Allemand sans avoir en main
une forte coalition. Depuis que la Russie
lui a glissé des mains et que la Polog;.e a
disparu, lu répartition des forces lui est
même plutôt devenue défavorable. Si elle
a des pactes avec la France, la Turquie.
I Egypte, le Portugal, si la Roumanie et
la Crèce ont accepté sa garantie, par con
tre l'Allemagne, la Russie, l'Italie, l'Espa
gne, le Japon, des titres divers, ne sont
pas dans son camp. Sans doute ces grandes
puissances lie forment-elles pas une coali
tion. mais toutes ont soit avancé des reven
dications, soit subi des vexations, soit choi
si des positions qui aujourd'hui suscitent
des difficultés ou des inquiétudes l'An
gleterre et la France.
On vient de voir I Allemagne mener un
jeu aussi subtil que puissant avec l'Italie et
la Russie. 1. Italie, amie de l'Allemagne
comme de l'Espagne, apparaît comme une
position et une force capitales entre ces
deux Etats. En Méditerranée. l'Italie et
I Espagne restent solidaires leurs griefs
I égard de l'Angleterre et de la France
concordent et se complètent. En Asie, l'An
gleterre peut compter sur la Chine, la
France et les Etats-Unis, mais le Japon, et
la Russie associée l'Allemagne en Euro
pe. lui échap|>ent. Au danger japonais
Tientsin. Shangai, Hong-Kona. Sit.
gapour. vient s ajouter la perspective du
danger moscovite sur les frontières con
tinentales de I Inde. La stratégie fran
çaise en Europe aura compter avei
les préoccupations et les charges de la
stratégie de l'Angleterre dans son empire.
La vraie guerre européenne cependant,
au moment où nous écrivons ces lignes,
dans la méditation de la solitude cham
pêtre. Chanly -sur-Lesse, par une ma
tinée ensoleillée de ces derniers jours
de septembre, n'est pas véritablement
commencée par les opérations de Po
logne et les contacts militaires établis
sur la frontière franco-allemande. L'ab
stention de I Italie d'une part, celle
de la Roumanie et de la Turquie
de 1 autre, le calme des grandes mas
ses terrestres et aériennes de combat, le
fait que l'Angleterre et la France n'ont
pas encore déclaré la guerre la Russie
pour son association l'Allemagne dans
le partage de la Pologne, tout indique
que l'irréparable n'est pas accompli.
Le jeu de l'Italie et de la Russie a eu
et aura une influence décisive sur les évé
nements et sur les rapports des forces.
Que peut-on conjecturer
par Louis HABRAY (Il
l'ajustement des statuts du canal de Suez
et du détroit Gibraltar. Si pour l'empi
re britannique la liberté des communica
tions en Méditerranée est une question ca
pitale, pour l'Italie enfermée dans la mer
intérieure la question est vitale. Sécurité
en Méditerranée et liberté de passage
Gibraltar et Suez, voilà ce que veut
l'Italie en tous temps, non pas théorique
ment ni verbalement, mais de fait. Suez
requiert une entente de l'Italie avec l'An
gleterre et la France. Un des points cardi
naux de la politique méditerranéenne et
africaine de l'Italie et de l'Espagne, c'est
certainement l'accord des deux pays la
tins touchant le statut de la mer latine.
Vis-à-vis de la France, l'Italie a formu
lé fréquemment ses desiderata, au premier
rang desquels figurent les problèmes de
Tunisie et de Somalie. (Lorsque le chan
celier du Reich allemand réussissait en
Autriche et en Tchécoslovaquie, les com
mentateurs n'ont pas manqué en France
pour dire que M. Mussolini était la dupe
et M. Hitler le profiteur du rapprochement
germano-italien. Ces propos étaient aussi
imprudents et blessants que ceux qui re
prochaient la diplomatie italienne une
versatilité calculatrice. Le temps et les évé
nements travaillent pour le fascisme ita
lien comme pour le phalangisme espagnol
en Méditerranée. L'Italie cueillera les fruits
qui mûrissent. Le Duce s est engagé devant
le peuple italien les lui donner.
is-à-vis de l'Allemagne, l'Italie a d'a
bord le besoin d'une pression sur la Fran
ce et sur l'Angleterre, qui l'aide réaliser
ses fins méditerrannéennes et africait es.
L empile italien a aussi considérer le
pacte d'amitié et d'alliance qu'il a conclu
avec le Reich le 22 mai .1939. Il est vrai
que c était la parade la manœuvre bri
tannique tendant pousser l'Union Sovié
tique «outre l'Allemagne et maintenant
que Berlin, conseillé d'ailleurs par Rome
si nous en croyons M. Virginio Gayda
dans le Giornale d'Italia du 26 août,
a rompu le cercle d acier en concluant un
pacte de non agression avec Moscou et a
même amené Moscou dans son jeu, le be
soin allemand d'aide militaire comme le
devoir politique italien sont moins pres
sants.
Placé entre deux fronts. le front orien
tal. vaste et ouvert, où il avait isolé la
Pologne qui ne manquaient ni l'assuran
ce ni la faiblesse, et le front occidental,
étroit et puissamment couvert par des
lignes de fortifications naturelles et tech
niques. M. Hitler a conduit en Pologne une
guerre offensive où il n'avait pas besoin
de I Italie et où les positions italiennes ne
pouvaient d ailleurs lui apporter aucun
concours direct, tandis qu'il adoptait du
côté français et anglais une tactique défen
sive qui ne requérait pas non plus l'in
tervention de l'Italie.
\près la défaite de la Pologne, qu'il a
obtenue rapide, et l'intervention de la Rus
sie ses côtes, M. Hitler a dessiné une
offensive de paix, raison de plus pour ne
pas intensifier ni envenimer le conflit mi
litaire
Le Reich avait encore intérêt ne pas
étendre la guerre l'Italie et la Médi
terranée parie qu'il aurait dû distraire de
I est et de 1 ouest de l'Europe une partie
de ses forces pour les porter dans le sud,
fSuite en bas de la colonne suivante)
Une amélioration sensible de la vie éco
nomique du pays donne raison notre pré
cédente chronique. Il y a évidemment encore
beaucoup faire. Il y a obtenir du gou
vernement un peu plus de souplesse, puis
qu'il est prouvé que dans le domaine écono
mique l'initiative privée, même atrophiée,
est infiniment supérieure un dirigisme bu
reaucratique. Que le gouvernement soit le
serviteur des industriels qu'il négocie
en leur nom l'étranger pour permettre les
importations de matières premières et les ex
portations de produits finis qu'il veille
surtout faciliter la vie économique et non
l'entraver.
Les pessimistes avatent annoncé, avec cet
te joie des mauvaises nouvelles qui caractéri
se leur déformation d'esprit, que la métal
lurgie belge était complètement paralysée.
La production de septembre, en pleine épo
que troublée a été de 180.000 tonnes. Celle
d'octobre dépassera les 200.000.
Les petits ateliers de construction méca
nique sont en pleine reprise, et la machine-
outil qui était de provenance allemande sera
commandée en partie en Belgique. Pour les
charbonnages on cherche de la main d'oeu
vre et on ne profite pas de la situation
pour revenir au régime des 48 heures applt
qué dans les autres pays. La Belgique paraît
pouvoir s'offrir tous les luxes
Dans le textile les ordres arrivent de
Suite en page 2).
où l'Italie aurait été aux prises avec l'An
gleterre, la France, l'Egypte, la Turquie,
etc.
L Italie n'en a pas moins exercé une in-
Huence sur la stratégie des quatre premiè
res semaines de guerre.
Si la France dégarnissait l'Afrique du
iNord comme en août 1914, pour se jeter
tout entière sur l'Allemagne, elle laisse
rait le champ libre l'Italie sur les riva
ges de la Méditerranée. Il suffit l'Italie
de montrer sa force en Méditerranée et en
Afrique, sans s'en servir, pour tenir inac-
tives dans ces parages de grandes forces
françaises et neutraliser les positions de
l'Angleterre, de l'Egypte, de la Turquie.
Si par contre la France avait attaqué
l'Italie comme certaines têtes chaudes
l'imaginaient, il lui aurait fallu porter
toute sa force de ce côté. Qui alors tien
drait l'Allemagne en respect sur le conti
nent
Les armées françaises se trouvent ainsi
divisées entre l'Allemagne et l'Italie, dont
les forces sont par contre concentrées
dans leurs secteurs respectifs.
Ainsi joue I alliance italo-germanique,
Ainsi la gravité de l'absence de grandes
forces continentales anglaises éclate-t-elle.
Dans cette stratégie où l'Allemagne et
Italie ont eu l'initiative, apparaît l'art de
sérier les objectifs militaires dans la géo
graphie, de prévenir les coalitions, d iso
ler les adversaires et de chercher les
réduire en détail.
(A suivre
Louis HABRAN.
P. S. A la ligne 2 de l'avant-dernier
alinéa de l'article LOTHARINGIE
paru le 16 septembre, il faut lire MI-
ROMANE au lieu de mi-rouge.
11 Le manque de place a fait obstacle
la parution de cet article objectif et do
cumenté de notre collaborateur. Mais il
conserve toute son actualité cette