Résistons aux
mensonges
On nous
écrit,
Diptypue
Européen.
Instantanés.
DIMANCHE 7 MAI 1939.
INSTANTANES.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
LES BEAUTES DE L'I. N. R.
LE 1 MAI A BRUXELLES.
5e ANNEE No 19.
V i
Kebdomadair» r 50 cent, le numéro.
;.W
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
1
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
1
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
La position de la Belgique se trouve
consolidée après le discours d'Hitler.
Voilà la réflexion que tout belge de
vrait se faire, si son journal quotidien
lui permettait encore de réfléchir. Il est
•évident, absolument incontestable, que
toute la politique d'Hitler a comme ob
jet de ne pas s'attirer d'ennuis l'Ouest.
Ni avec la France, ni avec l'Angleterre,
et d'autant plus, ni avec la Belgique,
ni avec la Hollande.
Que cela ne convienne pas l'An
gleterre et la France que l'hégémo
nie allemande en Europe centrale et
danubienne dérange fortement les plans
financiers de Londres que la puissance
de l'axe en Europe et en Extrême-
Orient soit ennuyeuse pour New-York,
car cette puissance doit fatalement de
venir un concurrent dangereux en Amé
rique du Sud, voilà autant de faits éga
lement incontestables, mais qui, pour
nous Belges, ne doivent demeurer que
des faits, totalement indifférents no
tre politique d'indépendance. Nous som
mes et devons rester spectateurs de la
guerre diplomatique et économique qui
se livre entre Londres et Berlin.
Le discours d'Hitler, objectivement
envisagé, doit être considéré comme mo
déré. Il est fâcheux de devoir constater
la mauvaise foi totale de la presse de
Londres et de Paris, qui, après avoir
applaudi au manifeste de Roosevelt,
parce que celui-ci provoquerait une ré
ponse d'Hitler, déclare au lendemain de
cette réponse, que les paroles du Chan
celier n'ont aucune importance, seuls les
actes comptent Alors pourquoi avoir
tenu, par des communiqués alarmistes,
le monde en suspens jusqu'au 28 avril,
si ce n'est que pour déclarer que les pa
roles prononcées n'ont aucune impor
tance
Fausses nouvelles, mais il n'y a que
cela Enumérons des régiments alle
mands la frontière hollandaise les
régiments allemands la frontière suis
se la Hongrie prête envahir la Rou
manie Hitler entrant Dantzig avant
le 28 avril la flotte allemande se ren
dant «n Espagne pour la réalisation d'un
plan machiavélique le général Franco
remettant le défilé de la Victoire la
fin mai les troupes allemandes le long
des Pyrénées le débarquement de nou
velles troupes italiennes en Espagne le
transport de troupes espagnoles vers Gi
braltar la concentration de troupes es
pagnoles Tanger... etc., etc... Voilà
la pâture quotidienne que l'on donne
aux malheureux lecteurs des journaux.
La leçon va-t-elle porter »AIlez-vous
écrire aux directeurs de vos journaux
tout le dégoût que cela fait naître
II est temps que les lecteurs réagis
sent Avec quel plaisir ne lisons-nous
pas chaque jour un quotidien belge, qui
est seul ne pas pratiquer du bourrage
de crâne en politique étrangère. la
Métropole d'Anvers, qui nous ren
dons volontiers ce public hommage.
Je ne serai fort probablement pas le
seul de vos lecteurs venir, très sin
cèrement, vous féliciter de vos articles
concernant la situation internationale et
de votre attitude courageuse en face
d'une presse fort mal inspirée.
Une fois de plus, dans votre dernier
article intitulé Avant le discours...
vous avez, malheureusement, prévu ce
qui maintenant déjà se vérifie. Les in
terprétations tendancieuses que Lon
dres et New-York (l'on pourrait ajou
ter Paris et Bruxelles) donnent au dis
cours d'Hitler nous sont déjà parve
nues... Oui, hélas, vous avez raison.
Vous êtes le seul, dans Le Sud
parmi une presse inféodée on ne sait pas
très bien quelle piitssance occulte,
dire les choses comme elles sont, in
fliger les torts et les responsabilités
ceux qui réellement doivent les suppor
ter, dire la vérité qui n'est pas tou-
jour en faveur des grandes démocra
ties Vous êtes le seul donner vos
lecteurs, au sujet des événements inter
nationaux, des renseignements et des
commentaires qui ne s'écartent en rien
de notre politique d'indépendance.
En vous disant cela je n'ai nullement
l'intention de vous flatter mais j'estime
que votre effort constitue un élément de
salut public qui mérite l'attention et le
soutien de tous ceux qui mettent l'in
térêt vital de leur pays au premier rang
de leurs préoccupations. Le Roi, quand
Il inaugura sa politique d'indépendance,
a cru je suppose que cet acte
de clairvoyance jouirait d'une large
compréhension de la part de ses hom
mes politiques et de leurs journalistes.
Il est révoltant de constater sans répit
que ce soient précisément ces hommes
qui avaient le devoir en raison de
leurs responsabilités d'hommes politi
ques et le pouvoir par leur in
fluence sur la presse de soutenir
fond cette politique Royale et tellement
nécessaire qui, au contraire, n'ont ces
sé de compromettre et de désavouer
l'initiative de notre Roi. Il est dès lors
compréhensible que ceux qui estiment
que, pour le bien du pays, le Roi mé
rite plus de respect et plus d'obéissan
ce, s'intéressent d'avantage votre ef
fort isolé qui aurait dû être l'effort de
tous les vrais serviteurs du Roi et du
pays.
Depuis longtemps déjà j'aurais voulu
avoir l'occasion de vous dire de vive
voix bien des choses qui pouvaient vous
intéresser et, entre autres, tout ce que
de braves gens ici en Flandre me di
sent continuellement, lors de mes mul
tiples visites que vous connaissez. Je
puis déjà vous affirmer ceci ces bra
ves gens de tous les milieux ai
ment leur Roi et l'admirent pour Sa
politique d'indépendance qui, dans nos
milieux flamands est peut-être mieux
appréciée qu'ailleurs ces gens atten
dent encore toujours de pouvoir enfin
se ranger unanimement autour de leur
Roi pour la reconstruction d'une Bel-
par Louis HABRAN.
Les pions continuent se déplacer
sur l'échiquier stratégique. Les inten
tions et les positions se dégagent. La
décision sera-t-elle pacifique Et si elle
ne l'était pas, quelle doit être l'atti
tude des Etats que l'enjeu ne touche
pas personnellement Voilà les ques
tions qui importent pour les Belges.
PAYSAGE NORDIQUE.
Dans son discours du 28 avril der
nier devant le Reichstag, le Fuhrer-
Chancelier a notifié que l'Allemagne dé
nonçait le pacte germano-polonais de
non-agression et l'accord germano-an
glais de programme de constructions na
vales. Se déclarant menacée par le pacte
anglo-polonais d'assistance mutuelle,
l'Allemagne reprend sa liberté politi
que et militaire l'égard de la Polo
gne et se montre prête entamer la
course aux armements navals avec l'em
pire britannioue. La situation est donc
claire.
Il ne paraît pas qu'un texte officiel
du pacte anglo-polonais ait été arrêté
et signé. Toutefois, dit une dépêche de
Varsovie du 30 avril, les milieux po
litiques polonais ont accueilli avec sa
tisfaction la déclaration du ministre des
affaires étrangères de Londres confir
mant que les garanties données la Po
logne ont un caractère absolu, c'est-à-
dire qu'elles sont obligatoires pour l'An
gleterre dans tous les cas où le gou-
ernement polonais jugerait qu'il s'agit
d'un cas d'agression M Hitler fait
une épreuve de force pour mesurer le
degré de volonté de l'Angleterre et de
la Pologne l'égard du Reich. Quelle
sera l'issue de l'épreuve La réponse
cette question, cause des positions
géographiques des antagonistes, aura
son retentissement dans l'Occident com
me dans l'Orient de l'Europe, et les
peuples pour qui la contestation germa
no-polonaise est une affaire étrangère
au sens littéral du mot ont rentrer
en eux-mêmes et fixer les positions
sur lesquelles ils couvriront éventuelle
ment leur sécurité et leur indépendance.
M. Beck, annoncent les agences au
moment où nous écrivons ces lignes, ré
pondra le 5 mai M. Hitler. Mais les
responsabilités dépassent désormais le
cadre de ce dialogue. C'est de l'Aile-
magne et de l'Angleterre que dépend
maintenant le sort de l'Europe. L'Italie,
d'après une note officieuse allemande.
(Voir suite page 5)
gique plus unie et prospère, et ils dé
testent de plus en plus les politiciens
qui font tout pour empêcher cette union
et ont depuis longtemps déjà oublié
l'obéissance qu'ils doivent au Roi
Te suis persuadé qu'un effort comme
le vôtre, s'il pouvait être étendu tout
le pays, ferait un bien immense.
Pendant tout le mois d'avril la presse
a publié de fausses nouvelles au sujet
de l'Espagne. Aujourd'hui on apprend
qu'effectivement les troupes maures ra
patriées d'Espagne sont démobilisées
au Maroc. L'agence Havas annonce que
les barricades de la route de la Lhtea
ne sont que fumée. Les navires alle
mands ont quitté les eaux espagnoles, et
les navires anglais se sont dirigés vers
l'Est pour se livrer des exercices de
tir.
...Et aucun journal ne présente des
excuses ses lecteurs pour les fausses
nouvelles publiées. Résultat le jour où
des nouvelles sérieuses seront publiées
on ne les croira plus. C'est l'histoire
du gamin qui criait toujours c Au
loup
Dimanche matin, 30 avril, le speaker
de l'I. N. R., probablement mal éveillé,
a lu de bout en bout au journal parlé
de 8.30 h. la feuille d'informations du
dimanche précédent Il fut le seul
ne pas s'en apercevoir Après avoir si
gnalé que le délai d'expiration pour l'In
scription une caisse d'allocations fa
miliales expirait le 30 avril, et qu'il fal
lait s'inscrire d'urgence avant cette
date..., il annonça que ce dimanche soir
un office religieux serait célébré
Ypres, en présence d'un Evêque anglais,
et une série d'autres nouvelles, vieilles
de huit jours. Que serait-ce si le spea
ker était mal payé Il y aurait certai
nement quinze jours de retard.
Nous avons vu défiler le morne con
grès du P. O. B. dans les rues de Bru
xelles. Nous avons pu remarquer que
les poings levés appartenaient presque
toujours des manifestants ivres. Les
ormations de jeunesse ne marquaient
aucun enthousiasme, part un groupe
qui scandait ces mots Pas de neutra
lité Assez inquiétant.
Quant aux premiers slogans du cor
tège ils étaient déconcertants de naïve
té. Ils valent d'être retenus. Lisez-les
bien Premier mai, nouveau départ
La destination est, hélas inconnue Ou
bien Le redressement économique
apporte le travail Est-ce génial Et
encore mieux L'entente entre les peu
ples apporte la paix Après cela on
tire l'échelle.
L'an dernier le P. O. B. exigeait pour
l'Espagne des canons, des avions. Cette
année, ce cortège, ouvert par M. Spaak,
ancien Ministre des Affaires Etrangères
et Premier Ministre, comprenait une dé
légation des anciens combattants d'Es-
pagne. portant un drapeau aux couleurs
républicaines espagnoles. Comme gaffe,
ou comme goujaterie, il n'y a guère
mieux.
(Voir suite page 2)