Démission
La liberté
et l'I.N.R.
Instantanés.
Franco culbute la
non-intervention
Peur qu'une nation soit, i] faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Ce n'est pas le gouvernement qui a
démissionné, c'est le régime Au mo
ment où le pays doit grouper toutes ses
forces, prouver sa volonté de vie, les po-
liticailleurs s'ingénient exciter les es
prits, et veillent jalousement provo
quer, sous prétexte linguistique, des an
tagonismes qui, sans la surenchère élec
torale, n'existeraient pas.
Au nom de la Fédération des 42
Chambres de Commerce de Belgique,
M. Emile Jottrand, secrétaire de la
Chambre de Commerce de Mons, devait
faire une causerie l'I.N.R. Il avait
pris comme sujet Le conflit des lan
gues et les commerçants Nous eus
sions écouté avec plaisir l'avis pratique
d'un commerçant, qui considère juste
titre la langue comme un instrument de
travail, et non comme une exploitation
destinée caser des politiciens ou des
primaires.
Malheureusement le texte de M. Jot
trand étant inspiré par le bon sens,
l'I.N.R. a jugé qu'il valait mieux ne
pas laisser parler l'orateur, la comparai-
sont étant trop fâcheuse, pour les politi
ciens qui vocalisent au cours des émis
sions de Resef ou de Solidra...
Nous en remercions l'I.N.R., car cela
donne la presse l'occasion de publier
le texte de la conférence de M. Jottrand.
Ainsi cette conférence aura un auditoire
plus attentif, et portera infiniment
mieux. Nous prions nos lecteurs com
merçants de nous faire savoir ce qu'ils
pensent de cet exposé.
Voici les paroles incendiaires que M.
Jottrand n'a pu prononcer devant le mi
cro
Les commerçants n'aiment pas la po
litique et généralement ils n'en font pas.
Si, par hasard, ils s'en occupent, c'est
souvent malgré eux, et avec une sorte
de dédoublement de leur personnalité.
Leur esprit, leur mentalité est celle des
affaires, et leur atmosphère préférée est
celle de la paix, de la bonne entente,
de la compréhension mutuelle entre
tous les hommes.
Mais le commerçant a comme princi
pal devoir et comme principal intérêt
d'écouter tout ce que sa clientèle lui
demande et les langues variées et de
lui répondre dans la langue qu'elle em
ploie. Et c'est ainsi que le commerçant
se juge fondé exprimer un souhait aus
si simple que sain, et que la politique
seule a vicié ou méconnu.
Les commerçants belges, dans leur vie
professionnelle, font un usage très éten
du du français et du flamand ou néer
landais, et un usage plus accessoire,
mais non négligeable de l'anglais (très
parlé Ostende, Bruxelles et Anvers)
et de l'allemand, langue maternelle d'un
certain nombre de nos compatriotes.
C'est assez dire que nous ne compre
nons pas du tout, nous autres commer
çants, l'étrange paradoxe de l'unilin-
guisme obstiné et têtu de nos rues, de
nos administrations, de nos gares de
chemin de fer, de nos bâtiments publics.
Nous avons cru d'abord une farce
ou une plaisanterie, et même pré
sent, après des mois et des mois, nous
avons peine croire qu'il y ait dans ce
mouvement qu'on nous dit politique,
quelque chose de sérieux.
Toutes les puissances sont interve
nues dans la tragédie espagnole, cha
cune sa façon, et suivant ce qu'elle
croyait être son intérêt du moment. L'af
faire de Minorque le prouve éloquem-
ment.
Le général Franco aura gagné sa
guerre sans avoir été reconnu comme
belligérant par le Foreign Office. C'é
tait la façon d'intervenir de l'Angle
terre. Et c'est la victoire de Franco
d avoir surmonté cette intervention. Il
ne vainc pas seulement ses adversaires
militaires, mais la flotte anglaise qui lui
refusait la police des mers. Et Minor
que, il se sert d'elle.
La chute de Minorque illustre typi
quement la courbe de la politique de
l'Angleterre. Dans cette haute mer
qu'elle disputait depuis 30 mois aux
vaisseaux de guerre nationalistes, c'est
elle-même qui leur livre la dernière ba
se que les rouges y détenaient. Et la
quelle Une des Baléares La victoire
de Franco se double de la victoire de
ses alliés. C'est pour damer le pion
1 Italien que l'Anglais a contrevenu de
si éclatante façon la non-intervention
qu'il prônait tant contre Rome. Pour
que ce ne soit pas Mussolini qui ouvre
Franco la porte de Minorque, Cham
berlain s'y emploie. Mais Franco est
vainqueur. Et avec lui Mussolini, qui
voulait Franco vainqueur. Les rouges
sont abondonnés, livrés, sommés de ca
pituler. Et M. Spaak, s'il relit les pro
pos qu'il est allé tenir la Société des
Nations sur la non-intervention, doit se
dire qu'il eût été sage de passer d'abord
prendre une leçon de l'Intelligence Ser
vice.
La plus grande victoire de Franco
et de Mussolini dans l'affaire d'Espa
gne C'est d'avoir contraint l'Angle
terre se dédire, livrer elle-même Mi
norque en Méditerranée. Et le tir de se
monce des avions italiens tandis que le
plénipotentiaire de Franco était en rade
bord du croiseur anglais, avertissait
les rouges que, le lendemain, ce serait
le bombardement. Pris entre Franco,
Mussolini et Chamberlain, les rouges
n'avaient plus qu'une issue se rendre.
Franco, vainqueur, voit tout le monde
accourir au devant de sa victoire tan
dis que sa politique extérieure reste li
bre de tout engagement, de toute limita
tion.
C'est la victoire totale, totalitaire.
ront le Congo, que si les autres pays
sont convaincus de notre volonté de le
conserver. Aussi faisons-nous appel la
presse hebdomadaire de notre province,
pour qu'elle entreprenne avec nous une
campagne en faveur de l'esprit colonial
dans la population.
UN GOUJAT.
Le speaker du journal parlé du Poste
parisien a de l'esprit revendre. Et
comme le marché de l'esprit est encom
bré, l'instar des autres marchés de ma
tières premières, le speaker est obligé
d'offrir son esprit fort bon mare-h».
Il a annoncé mercredi que le Conclave
s'ouvrirait le jeudi, et que dès le matin
la foule romaine stationnerait pour voir
apparaître la sfumata Et le speaker
eut la spirituelle idée de comparer cette
foule catholique, attendant le signe lui
indiquant l'élection du Pape, noua
vous le donnons en mille... Madame
Butterfly regardant la fumée qui s'éle
vait du navire sur lequel s'éloignait son
amant. Goujat.
HOMMAGE AUX VAN EYCK.
Hubert van Eyck n'a pas existé. Ce
qui est difficile faire admettre aux
écoliers, qui admirent Gand le monu
ment aux frères van Eyck, et qui com
prennent fort mal qu'un monsieur, qui
n'a jamais existé, ait pu trouver un ar
tiste pour reproduire avec fidélité les
moindres traits de son visage.
Mais ce propos, nous avons appris
avec plaisir que la jeune école de pein
ture des barbouilleurs des Flandres,
avait enduit de couleur rouge les in
scriptions latines qui se trouvent au dos
du monument de Gand. Voilà du bon
travail, qui nous permet d'apprécier
toute la valeur intellectuelle des élites
qui militent en faveur du mouvement
culturel flamand. Pauvres sots Après
le français, le latin les dérange égale
ment dans leur médiocrité. A moins que
la formation culturelle des disciples de
M. Grammens soit telle, qu'ils ignorent
la distinction entre le latin et le fran
çais. Tout est possible
Et; quelle distance entre ces badi-
gejnneurs et l'auteur d'un article qui
démontre, dans Hier Dinaso tout ce
que la ""'landre doit la culture latine.
Celui-là comprend qu'il ne peut y avoir
de mouvement culturel, que là où se
forme une élite et qu'il ne peut se for
mer une élite dans la démagogie
LA COLONIE.
Nous devons être fiers de notre em
pire colonial. Les Belges ne conserve-
6e ANNEE No 10.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 5 MARS 1939.
Les Belges sont travailleurs, réalis
tes, loyaux. Ils n'ont cure des divisions
inventées par les politiciens. Ils se ren
dent compte, que ces divisions qui épui
sent le pays, ont. comme objet essentiel,
de justifier l'argent que les mandataires
empochent.
Les Belges se rendent compte de ce
que le pays non seulement vivrait aussi
bien, mais beaucoup mieux, si les 202
députés et nos honorables sénateurs
étaient envoyés en croisière, pour quel
ques années, du côté de l'Océanie.
Les Belges se rendent parfaitement
compte de ce que les industriels, les
commerçants belges, les agriculteurs
belges et les ouvriers belges, trouve
raient aisément les moyens et les for
mules pour redresser notre économie na
tionale. si chaque instant les politi
ciens ne mettaient des bâtons dans les
roues.
Les Belges comprennent ils s'indi
gnent, et peu peu la colère monte dans
la masse. Des esprits très démocrates
nous disaient récemment Nous en
avons assez: que l'on f... tous ces po
liticiens la porte, et que le Roi prenne
le pouvoir. Il faut de l'autorité, et nous
ne demandons pas mieux que d'obéir,
avec discipline, pour le bien du pays.
Des exploiteurs de la politique, nous ne
voulons plus.
s s s
Que le Roi prenne le pouvoir I Cest
le vœu du pays, et c'est la preuve émou
vante de la confiance que la masse
éprouve l'égard de la dynastie.
Mais que nos lecteurs réfléchissent
au danger qu'il y a découvrir la Cou
ronne. Un pouvoir exercé par le Roi
serait le salut du pays, condition que
la meute politicienne ne puisse, chaque
propos et toujours hors de propos, ex
citer la population contre le pouvoir.
Cela sous-entendrait, donc, une censure
de la presse, et une interdiction des
réunions publiques.
Nous ne le souhaitons pas Mais ce
sont les politiciens qui nous y condui
sent. Il y a dix ans cela paraissait im
possible il y a cinq ans impraticable
aujourd'hui indésitable. Et ces Mes
sieurs du régime font tout ce qu ils doi
vent. pour qu'avant cinq ans cela soit
indispensable.
C. v. R.
Voir suite page 3)
Louis Habran.
Dans le supplément illustré du SUD,
nos lecteurs trouveront un article illus
tré sur le Congo.
Us trouveront également la second*
partie de la liste des belges réfugiés
Paris-Plage en 1915 un article d'Ho
noré Lévecque sur Messines et un ar
ticle du Consul Général de Belgique
Lille sur l'Exposition du Progrès SodaL
CE DIMANCHE 5 MARS
KATTEFEEST YPRES