Formule
nouvelle.
SE N S U S ^5 P S
Instantanés.
6e ANNEE No 9.
Hebdomadaire 50 cent, ie numéro.
DIMANCHE 26 FEVRIER 1939
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
1
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
L'action en politique est un art. Le
rôle de formateur de cabinet est devenu
particulièrement ingrat, du fait que la
politique parlementaire est totalement
discréditée, et que l'opinion publique ne
croit plus aux grands hommes enfan
tés par le suffrage universel.
Quoiqu'il fasse, un formateur de ca
binet a contre lui le préjugé défavora
ble de l'opinion et les critiques des jour
naux qui tiennent, les uns, plaire
leurs lecteurs, les autres, bourrer le
crâne de leurs électeurs. Aussi ceux qui
ne connaissent pas les caractères de nos
hommes politiques, comprennent-ils
peut-être, le front tour tour soucieux
ou réjoui d'un Paul-Henri Spaak, les
déclarations aimables d'un Paul-Emile
Janson, la brusquerie sympathique d un
Jaspar de toute évidence le silence,
le calme d'un Pierlot leur est moins
accessible.
Et cependant cette formation d'une
équipe gouvernementale, coups de
communiqués différés ces déclarations
sobres et réticentes cet accomplisse
ment imperturbable, quoique 1 on puis-
-se dire ou écrire, d'une mission très dif
ficile, sont bien dans la manière du cal
me ardennais qu'est Hubert Pierlot.
C'est un taiseux, un travailleur métho
dique, et surtout un homme sur lequel
l'esprit politicien n'a aucune prise.
Nous conservons le souvenir de certai
nes conversations qui datent du temps
du journal l'Autorité De ce temps-
là nous nous étonnions de 1 ignorance
volontaire dans laquelle se complaisait
M. Pierlot l'égard des rouages et des
formules compliquées de la standsor-
ganisatie Malgré cette ignorance des
rouages du parti, de la cuisine des
standen M. Pierlot, une époque
où le parti catholique était particuliè
rement secoué, a été nommé la tête
de l'Union Catholique. Et il n'est guère
devenu plus politicien pour cela.
Si nous rappelons ces souvenirs, c est
parce que dans la manière d Hubert
Pierlot, il y a une légère raison d'espé
rer. Le régime politique parlementaire
use tous les moyens de se survivre. Et
cependant il n'existe qu'un remède le
retour la vérité constitutionnelle,
l'origine du régime, dont la caractéris
tique essentielle était la séparation des
pouvoirs. Or, tout le mal est venu d une
confusion entre le législatif et 1 exécutif,
ou plutôt d'une identité de ces deux
pouvoirs. Les gouvernements au lieu
d'être contrôlés par le Parlement,
n'étaient devenus que des manières de
députation permanente des trois
grands partis traditionnels. (A ce pro
pos nous avons apprécié l'expression
du speaker de l'I.N.R., qui nous a par
lé, plusieurs reprises, des trois grands
partis traditionnalistes Adjectif
charmant pour le parti socialiste révo
lutionnaire
D'où nécessité de consulter les bu
reaux des partis, pour connaître les de-
Le conflit espagnol touche sa fin
sans avoir provoqué une guerre mon
diale. Tous les hommes de bonne vo
lonté s'en réjouiront, et n'oublieront
pas de sitôt les manoeuvres du journal
de l'Internationale socialiste imprimé
en Belgique, Le Peuple dont la po
litique internationale a été qualifiée, par
le Premier Ministre Spaak, de criminel
le. Espérons que les Belges qui tiennent
la paix, se souviendront des cortèges
organisés Bruxelles, et ailleurs, par les
socialistes pour exiger une intervention
en faveur de l'Espagne rouge, et pour
faire le jeu de Moscou. Ils se souvien
dront de ces défilés devant Vandervel-
de, de Brouckère, et tant d'autres socia
listes, devant Madame Jeanne-Emile et
devant Isabelle Blum, de ces défilés or
ganisés par le Parti Ouvrier belge, qui
va aux élections en prônant la Paix, et
qui demande des avions et des canons
pour l'Espagne, dans l'espoir d enveni
mer le conflit espagnol, et de faire
d'une guerre civile un conflit mondial.
La leçon qui s'en dégage est claire
nous savons ce que vaut le pacifisme du
P.O.B.
La France opère un redressement éco
nomique, dont l'ampleur ne peut être
contestée. Si les Belges ne perdaient pas
leur temps en d'ineptes querelles lin
guistiques, ils comprendraient que l'évo
lution économique française doit être
suivie pas pas par la Belgique. La
France est notre principal client. Le
pouvoir d'achat de la masse française
augmentant, les besoins de 1 industrie
française s'accroissant, nous retrouve-
légués de ceux-ci cette députation
permanente, et suppression complète de
la vérité constitutionnelle. Les démar
ches des formateurs précédents, M.
Spaak, M. Janson, M. Spaak nouveau
avaient prouvé que l'erreur était recon
nue, et que partiellement le forma-
ches des formateurs précédents, M.
Pierlot a donné nettement l'impression
qu'il rompait avec l'ancienne méthode.
Il a chosi une équipe, et n'a pas de
mandé l'avis des groupes politiques,
puisqu'il n'a élaboré le programme
qu'après avoir choisi l'équipe. Le gou
vernement cette fois n'est pas l'émana
tion des partis, et d'ailleurs les politi
ciens de métier s'en montrent assez pei
nes. Nous comprenons mal que la Li
bre Belgique au lieu de se réjouir
de ces faits, ne connaisse l'égard de
M. Pierlot que critiques acerbes.
Il reste M. Pierlot d'avoir l'audace
de déclarer au Parlement Messieurs,
voilà mon programme. Je vais tenter de
la réaliser, et vous me direz, dans quel
ques mois si j'ai bien fait.
C'est la dernière planche de salut
tendue au régime. Les politiciens la sai
siront-ils, et Pierlot le Taciturne ramè-
nera-t-11 le pays dans la voie d'un gou
vernement... qui gouverne?
C. v. R.
rons en marché en France, malgré la dé
valuation du franc français.
La prospérité française fut, de tout
temps, un élément essentiel de la pros
périté de nos provinces, et nous som
mes persuadés que les industriels ne se
laisseront pas obnubiler l'esprit par les
ifoutaises linguistiques, et comprendront
que tout l'effort de notre économie doit
être orienté vers une reprise du marché
français.
L'empire britannique est absorbé tout
entier par la grave question de l'arme
ment. Signalons combien cela peut nous
être utile. La reprise de la livre nous
est favorable, et nous avons pu consta
ter qu'à la parité de 1 39 francs, le mar
ché anglais est largement ouvert aux
exportateurs belges. Mais il faut avant
tout que nos industriels comprennent la
nécessité de n'exporter que de la mar
chandise de qualité, et surtout cessent
de pratiquer le bradage des prix dans
un esprit de concurrence déloyale.
L'Italie se remet ma! du coup de l'île
Minorque. Camouflet cinglant infligé
par la diplomatie anglaise aux rodo
montades de la presse italienne, cette
occupation a fait plus pour la paix en
Méditerrannée que dix conférences.
Le Reich digère lentement ses con
quêtes. 11 est absolument grotesque de
parler de risques de guerre l'Ouest de
l'Europe. Mais lentement le Reich s'a
dapte l'économie de l'Europe danu
bienne. On ne peut pas lui reprocher
d'être le premier client de la Bulgarie
de relever l'économie de la Yougosla
vie. Et si le Reich a besoin du pétrole
roumain, il l'obtendra en offrant cer
taines compensations la Roumanie.
Reste la Tchécoslovaquie, devenue
un fief de l'Allemagne, et la Hongrie
qui est quasi mise sous la tutelle du
Reich. Voilà n'est-il pas vrai de quoi
occuper l'Etat-Major de M. Hitler sur.
tout si nous ajoutons que pendant que
s'établit cet équilibre économique de
l'Europe Centrale, le point vital, l'ob
jet essentiel reste l'Ukraine. Problème
qui ne nous regarde pas et que le Reich
réglera en accord complet avec la Po
logne.
sion de dire au pays, s'il y a moyen de
travailler avec les rouages politiques
actuels. Nous attendons son avis. Car il
est dangereux de glisser dans une équi
pe des techniciens indépendants.
M. Gutt a été l'objet des pires in
jures de la part des socialistes. Aujour
d'hui le fameux ministre du gouverne
ment des banquiers et de la déflation
revient dans un gouvernement... pour
le moins socialisant. Si M. Gutt avait
raison en 1935, pourquoi avoir commis
des sottises pendant quatre ans pour
revenir au point de départ
M. Blanquaert est, nous dit-on, un
technicien. 11 l'aura appris avec plaisir.
VOIR EN PAGE 3 NOTRE AMU
SANT CONCOURS DE MOTS D'ES
PRIT... DOTE DE PRIX
ENVOYEZ VOS REPONSES AVANT
LE 4 MARS.
AUX INDUSTRIELS
Des industriels nous ont répondu
la suite de notre appel concernant les
débouchés au Canada et aux Etats-Unis.
Nous les en remercions et nous rappe
lons que nous restons la disposition
des exportateurs pour leur donner de
nombreux renseignements au sujet des
passivités sur ces deux marchés im
portants.
LA COLONIE.
Le microbe de la politique parlemen
taire doit même entraver la gestion de
la Colonie. Un Ministre des Colonies
devrait être l'abri des remaniements
ministériels, comme l'est, fort heureu
sement le Ministre de la Défense Na
tionale, depuis quelques temps.
Edmond Rubbens fut un excellent
Ministre des Colonies, et malheureuse
ment il succomba, trop jeune, la tâ
che. Lorsque M. De Vleeschauwer ar
riva aux Colonies, il ne connut pas le
préjugé favorable, bien au contraire.
Mais il fil preuve d'une telle bonne vo
lonté, que, ces derniers temps, les mi
lieux coloniaux n'en parlaient qu'en
termes élogieux. Récompense il est
remplacé par M. Heenen.
Nous ne doutons pas de la compé
tence de M. Heenen, mais nous de
mandons que celui-ci reste au moins
plusieurs années ce département.
Camment avoir une politique coloniale,
en changeant chacque instant de Mi
nistre
I
ET LES AUTRES MINISTRES.
M. Eugène Soudan connaissait bien
le département de la Justice. Aussi a-t-
il, sans hésitation, été placé aux Affai
res Etrangères.
M. F.ekelers est un fils spirituel de
Kamiel Huysmans. Il est connu pour
ses propos révolutionnaires, et son ta
lent de gréviculteur. C'est pourquoi on
lui donne le maintien de l'ordre publi
que au Ministère de l'Intérieur.
M. De Schryver ayant eu l'occasion
d'étudier les rouages des Ministères de
l'Agriculture et de l'Intérieur continue
ses explorations en passant cette fois
la Justice
Ce qui permet d'appliq. er parfaite
ment la définition du régime démocra
tique parlementaire n'i.nporte qui,
n'importe quand, n'importe où, n'im
porte comi'ent.
LES TECH WCIENS.
M. Richard est un homme d'affaires
de tout premier plan. U aura l'occa-